Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le nombre de prisonniers morts depuis le début du génocide à Gaza est au minimum de 54, mais les proches des prisonniers sont convaincus qu’il existe des décès dissimulés par l’État d’occupation. La mort de la plupart des prisonniers de la Cisjordanie qui ont été autopsiés ont clairement montré que la cause de leur mort était soit la torture, soit la négligence médicale délibérée, ou les deux. Cependant, les mauvais traitements infligés aux prisonniers de Gaza sont plus sévères, plus brutaux et plus violents.
La majorité des captifs sont couverts de plaies et de furoncles en raison de l’infection par la gale. De nombreux prisonniers sont dans des sections de tentes, où les températures glaciales aggravent leurs souffrances. Les témoignages reflètent tous un schéma cohérent d’abus violents, visant spécifiquement les détenus de Gaza, comme le fait d’avoir été enchaînés, les yeux bandés et privés de mouvement 24 heures sur 24 pendant des jours et parfois des semaines, d’avoir été roués de coups, aspergés d’eau bouillante et d’urine.

Des milliers de personnes venant de différentes région (Hasakah, Raqqa, Jazira) de l’Administration Autonome du Nord-Est Syrien (AANES) était en route, ce mercredi 8 janvier, avec comme objectif de se rassembler au sommet du barrage de Tishreen pour protester et condamner les attaques militaires turques en cours. Sur la route du barrage, le convoi a été attaqué par un drone turc faisant 5 morts et blessants 15 personnes.

L’attaque n’a pas arrêté le convoi et des manifestants sont arrivés sur le barrage. Une déclaration de l’AANES a été lu appelant la coalition internationale à trouver une solution aux problèmes du nord et de l’est de la Syrie et à mettre fin aux attaques de la Turquie et des groupes mercenaires alliés contre la région.

Le barrage risque de s’effondrer depuis plus d’un mois en raison des bombardements turcs incessants alors qu’il est crucial pour la région. Il renferme environ 1,9 milliard de mètres cubes d’eau et génère une grande quantité d’électricité et d’énergie dans la région dont dépend des dizaines de milliers de personnes.

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Mardi 7 janvier, Laila Soueif, la mère de l’activiste égypto-britannique Alaa Abdel Fattah, a entamé son centième jour de grève de la faim pour protester contre l’emprisonnement prolongé de son fils. Elle a exhorté le gouvernement britannique à agir davantage pour obtenir la libération de ce dernier.

En septembre 2019, le célèbre blogueur prodémocratie de 43 ans avait été arrêté après avoir partagé un texte sur la torture dans les geôles égyptiennes et avait protesté contre son incarcération par une grève de la faim en 2022 (voir article ici

La famille de Mme Soueif affirme que depuis le 29 septembre 2024, elle survit avec «seulement du café noir, de la tisane et trois paquets de sels de réhydratation par jour». Alaa Abdel Fattah devait être libéré ce jour-là après avoir purgé sa peine de cinq ans. Mais les deux années passées en détention provisoire n’ont pas été prises en compte, et Abdel Fattah est resté en prison depuis.

Deux ans après le meurtre de Jina Mahsa Amini, une jeune Kurde de 22 ans tuée par la police des mœurs à cause d’un voile « non-conforme » à la charia et le déclenchement du mouvement «Femme, Vie, Liberté» ( voir article ici ), le régime iranien a exécuté 31 femmes au cours de l’année 2024, soit le plus grand nombre annuel de femmes exécutées depuis 17 ans.

Selon l’ONG Iran Human Rights : « L’exécution de femmes en Iran révèle non seulement la nature brutale et inhumaine de la peine de mort, mais aussi la discrimination et l’inégalité entre les sexes profondément ancrées au sein du système judiciaire»

Un nombre inconnu de femmes attendent toujours la peine de mort, leur vie étant en danger à tout moment. Parmi elles figurent les militantes kurdes Warisha Moradi et Pakhshan Azizi, qui sont dans le couloir de la mort (Voir article ici et ici)

Rapport complet en lien ( ici

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Le 26 décembre, l’armée colombienne communiquait avoir capturé six membres des FARC dont « Arley », un des leaders des FARC.

Les guérilleros faisaient partie de la Segunda Marquetalia des FARC (un des groupes ayant refusé de déposer les armes en 2016). L’un de ses membres est mort au cours de l’opération dans la municipalité d’Acevedo, département de Huila.

Drapeau de la Segunda Marquetalia

Le ministère de la Défense colombien a annoncé lundi avoir acquis un système antidrone. La guérilla, en particulier les dissidents des FARC de l’état-major général central (EMC), a commencé à utiliser des drones dans leurs attaques contre des objectifs militaires ou des installations stratégiques. 115 attaques par drones ont ainsi été opérées en 2024. Le gouvernement a investi 20 000 millions de pesos dans ces systèmes.

Le gouvernement suédois, gouvernement de droite soutenu par l’extrême droite, envisage de surveiller les communications et les échanges téléphoniques des jeunes de moins de 15 ans. La Suède se dit « confrontée à la violence des adolescents », c’est ce qui ressort d’une commission d’enquête. En novembre 2024, la commission a présenté son rapport et ses recommandations. Parmi celles-ci, surveiller les ados.

Pour la mise en pratique de cette idée, il faudra modifier la loi afin que la police puisse surveiller secrètement les appels téléphoniques et les communications électroniques des jeunes. Surveiller électroniquement les adolescents suscite pas mal de réactions dans la société.

Il y aura des consignes à suivre, celles des services sociaux, comme l’obligation pour l’adolescent de rester à la maison entre 18 heures et 7 heures le lendemain. Seuls les jeunes de 15 ans et plus y seraient soumis et ce pour une durée maximale de six mois par an. Pour « protéger » les jeunes, le gouvernement entend aussi leur mettre un bracelet électronique, si besoin.

Autres mesures, l’introduction d’obligations pour les parents des adolescents suivis par les services sociaux, ils devront participer à des réunions ou à des formations parentales, s’assurer que leurs enfants font leurs devoirs ou participer à des activités de loisirs, sous peine de devoir payer des amendes. Ces mesures sont déjà en application au Danemark, la Grèce renforcera le contrôle parental dès avril 2025.

La junte militaire du Myanmar a mis en place une nouvelle loi sur la cybercriminalité ce 1er janvier, renforçant son contrôle sur les canaux de communication dans un contexte de guerre civile exacerbée. Cette loi est une réponse directe aux manifestations de masse et à la résistance armée qui ont éclaté après la prise de pouvoir de la junte en février 2021 ( voir article ici ). Les plateformes de médias sociaux, en particulier Facebook, X et Telegram, sont devenues des outils essentiels pour les groupes d’opposition et le grand public qui contestent le régime militaire. Le contrôle de ces moyens de communication est devenu une priorité absolue pour la junte. Une  version finale de la loi promulguée ce 1er janvier, reflète une approche plus agressive du contrôle en ligne. La loi accorde un pouvoir excessif à la junte pour censurer l’expression en ligne et miner la protection des données. Selon elle,  la loi pourrait étouffer la dissidence et l’expression contre le régime.

Un point important de la criminalisation est la fourniture de réseaux privés virtuels (VPN) sans autorisation. Les VPN sont essentiels dans le Myanmar de l’après-coup d’État, ils permettent d’accéder à des informations non censurées et de contourner les restrictions imposées par l’État. La loi prévoit une peine d’emprisonnement de six mois et une amende pour « installation ou service VPN non autorisé ». Elle étend son application aux citoyens du Myanmar vivant à l’étranger, les tenant pour responsables des infractions commises en vertu de la loi. Le texte intégral de la loi sur la cybersécurité n’a pas encore été rendu public, il oblige les fournisseurs d’accès à Internet à censurer les contenus jugés nuisibles ou répréhensibles par la junte et les oblige à transmettre les données des utilisateurs.

Ce vendredi 3 janvier, le syndicat libre de la fonction publique (SLFP, syndicat principal des forces de l’ordre) demande au surlendemain des événements de la nuit du nouvel an dans plusieurs villes de Belgique, l’application de la loi « anti-burqa » de 2011, qui stipule que « toute personne portant un vêtement cachant totalement ou partiellement le visage, dans l’espace public, est passible d’une peine et/ou d’une amende ( voir article ici ). Des caméras placées dans l’espace public ont filmé ces événements, la police avec des caméras au sol et depuis les airs a fait de même mais cela n’a pas permis l’identification des fêtards, ces derniers portaient des masques chirurgicaux, des capuches ou d’autres dispositifs. « Seuls les yeux sont visibles, comment est-il alors possible d’identifier ces personnes et obtenir une condamnation au tribunal ? » se lamente le SLFP.