Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Depuis le 1er janvier 2008, l’appellation « gardien de la paix » désigne toutes les fonctions publiques de sécurité non policières. Vêtus d’un uniforme mauve (pour les distinguer des assistants de prévention et de sécurité, gardiens de parc et autres « stewards »), chômeurs mis au travail, voire issus du CPAS, ils devaient fournir une présence « dissuasive », sensibiliser le public à la sécurité et la prévention de la criminalité, signaler aux services compétents des problèmes de sécurité d’environnement, de voirie, et de circulation, constater d’infractions aux règlements communaux (SAC), surveiller des passages pour piétons et d’activités organisés par une autre autorité publique, etc.

Jusqu’à présent, les gardiens de la paix n’avaient pas de compétence policière au sens strict, mais un nouveau pas vient d’être fait dans la transformation de ces « gardiens de la paix » en policier. Ils suivent actuellement des formations (techniques et légales) pour tous devenir « constatateurs » d’infraction (au lieu d’en être témoin et de les « signaler »), et seront à terme équipé de radio directement connectée au réseau de la police. Il est à signaler que les « gardiens de la paix » qui ont voulu refuser ce nouveau statut se sont entendu dire qu’ils n’avaient pas le choix, qu’ils étaient liés par leur contrat…

Belgique: Nouvelles fonctions de police pour les « gardiens de la paix »

Depuis 2005 et grâce à une mobilisation massive (et au manque de fonds !), les travaux du TGV Turin-Lyon, le TAV, étaient au point mort… Mais les travaux vont commencer, qui devraient se terminer en 2023, ravageant toute la vallée. Pour ouvrir le chantier, des blindés des forces de l’ordre ont remonté la route menant à Chiomonte où la résistance s’est concentrée.

Toute la nuit, des centaines d’opposants sillonnent la vallée éclairés par les lampes frontales et par la lune. Des dizaines d’arbres ont été coupés et placés sur les différentes routes qui mènent au site ; des tranchées sont creusées au caterpillar , tout moyen et bon pour stopper l’avancée des blindés : arbres, rails de chemin de fer, terre, pierres, etc. Les forces de l’ordre traversent un tunnel et à leur sortie… sont obligés d’y rentrer à nouveau, car les gens, placé sur le flanc de la montagne, leur lancent des centaines de pierres. Ils ont finalement été obligés de faire demi-tour.

Italie: Affrontements au Val de Suse

Tôt hier matin, plus de cinquante guérilleros maoïstes lourdement armés ont pris d’assaut une école vide située dans le district de Rhotas (Bihar). Le bâtiment, composé de sept pièces, abritent régulièrement des membres des forces de sécurité en opération dans la région. Les guérilleros y ont placé des charges explosives et ont partiellement endommagé trois des sept salles de classe. Une vaste opération de ratissage a immédiatement été déclenchée pour tenter de capturer les responsables de l’explosion.

Un guérillero maoïste a été arrêté et une bombe de plus de vingt kilos d’explosifs a été récupérée et désamorcée dans deux incidents distincts samedi dans le district de Khuti (Jharkhand). Selon la police, l’IED a été découverte dans des buissons et rendue inoffensive par une équipe de démineurs sur place. Quand au guérillero, il s’agirait de Vipin Sahu, membre du People’s Liberation Front of India qui aurait été en possession d’explosifs lors de son arrestation.

Cette nuit, les chars et les blindés des forces du président ont pris d’assaut la place de la Liberté à Taëz, au sud de Sanaa. C’est sur cette place que campent depuis le début du mois de janvier des manifestants qui réclament la fin du régime. Les forces de sécurité ont déferlé sur le camp où elles ont violemment dispersé la foule avant de mettre le feu aux tentes et d’arrêter plusieurs centaines de personnes qui tentaient de fuir. 37 blessés qui se trouvaient dans l’hôpital de campagne érigé sur la place ont aussi été embarqués. Vingt personnes sont décédées au cours de ce raid, alors que durant la journée d’hier, quatre manifestants avaient déjà été tués par des tirs policiers à Taëz. Plus de 3000 personnes s’étaient rassemblées devant un poste de police de la ville pour exiger la libération d’un manifestant arrêté avant que les policiers ne leur tirent dessus pour les disperser. Outre les quatre morts, les sources hospitalières dénombrent plusieurs dizaines de blessés.

Des policiers en motos et armés de matraques ont foncé sur des milliers de manifestants rassemblés à Casablanca, dimanche, pour disperser la foule de militants dénonçant le régime. Une manifestation semblable, organisée par le mouvement du 20 février, a aussi été violemment dispersée à Sale. La veille, les forces de l’ordre avaient également mis fin à une autre protestation organisée devant le Parlement.

Des bandes de policiers en motos ont ensuite sillonné les artères principales et les rues retirées du quartier de Sbata, à Casablanca, afin d’empêcher tout regroupement de manifestants. Le service de la police anti-émeute a également été déployé dans le quartier, interdisant l’accès aux voitures dans les rues.

Maroc: Manifestations durement réprimées à Casa et à Sale

Les guérilleros maoïstes ont fait irruption dimanche dans les villages de Kalamidadar et de Koten (Etat de l’Orissa), et ont procédé à l’exécution de deux informateurs de police devant les villageois réunis. Par ailleurs, deux maoïstes (un couple) se sont rendus à la police de l’Orissa. Ils étaient recherchés depuis 2008 pour l’attaque d’une armurerie de la police à Nayagarh.

La police a entrepris hier soir d’évacuer la place de la Bastille où s’étaient regroupés un millier de jeunes sur le modèle des « indignés » espagnols, contre « le chômage, la précarité et la corruption ». Sous les huées des manifestants, ils ont démonté peu avant 21h30 les tentes qui y avaient été installées et fait descendre les jeunes qui s’étaient juchés sur les marches de l’Opéra Bastille. Cette évacuation se déroulait sans violence. Les forces de l’ordre tentaient également d’encercler les groupes de manifestants et de les évacuer de la place.

Voir une video sur l’occupation

Le 18 mai, les prisonniers politiques républicains de Maghaberry ont déclenché une nouvelle révolte dans cette prison de haute-sécurité. On parle d’une révolte de quinze prisonniers ayant commencé la semaine précédente. Cette protestation fut lancée un jour après le trentième anniversaire de la mort de Bobby Sands, le gréviste de la faim de l’IRA.

Une quarantaine de policiers anti-émeutes flanqués de cinq chiens sont intervenus pour mettre fin au mouvement. Les prisonniers ont reçu des coups et ont été piétinés. Plusieurs d’entre eux ont été blessés. L’un d’entre eux a reçu coupures et contusions et s’est fait vraisemblablement casser le nez, un autre a une foulure au poignet et son bras est sévèrement enflé, un troisième a un doigt cassé et des tendons déchirés. Un autre a le dos démis, un cinquième est contusionné autour du cou et sur la tête, et beaucoup d’autres blessures sont rapportées. Les prisonniers ont été envoyés au mitard.

En outre, vendredi 13 mai, la dirigeante du Mouvement pour la Souveraineté des 32 Comtés, Marian Price, a été arrêtée à Belfast. En France, des actions on t été menées en soutiens aux prisonniers en lutte (accrochages de banderoles, bombages).

Irlande du nord: Révolte des prisonniers politiques

Hier, les jeunes du Mouvement du 20 février avaient prévu de se réunir devant le parlement de Rabat. Ils voulaient dénoncer l’utilisation faite de la force dimanche dernier contre les manifestants dans plusieurs villes du pays. Une heure avant le début du rassemblement, un important dispositif policier avait été déployé aux alentours du bâtiment. Dès son arrivée, la foule a été empêchée de se rassembler à coups de matraques, les autorités considérant ces manifestations comme non autorisées. Il n’y a eu aucun blessé parmi les jeunes. Une nouvelle manifestation est prévue ce dimanche à Casablanca.