Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les opérations des forces armées honduriennes dans la région de l’Aguan pour déloger les paysans qui y ont récupéré leurs terres illégalement occupées par les propriétaires terriens continuent. Le 8 avril, elles avaient attaqué la coopérative paysanne ‘La Confianza’, assassinant un de ses membres. Ce 13 avril, elles ont fait irruption avant le lever du soleil dans celle appelée ‘El Despertar’, qui comme ‘La Confianza’, fait partie du Mouvement Unifié des Paysans de l’Aguan. Des militaires et des policiers armés jusqu’aux dents se sont introduits dans les maisons pour en déloger les habitants (hommes, femmes, enfants et vieillards) de manière extrêmement brutale. Plusieurs personnes ont été emmenées, traînées par les cheveux, sans avoir même pu s’habiller. Elles ont été séquestrées pendant plusieurs heures, et relâchées après que les militaires leurs aient dit qu’ils les avaient identifiées. Toutes les maisons ont été fouillées de fond en comble et les villageois ont été terrorisés. Le gouvernement putschiste de Profirio Lobo poursuit sa politique de répression envers les communautés paysannes par les agressions armées, les enlèvements et les assassinats dans le but de déplacer tous ces habitants.

La Police du Chhattisgarh a confirmé ce lundi 12 avril qu’elle enquête actuellement sur une plainte déposée contre l’écrivain Arundhati Roy pour violation des dispositions du CSPSA (Loi Spéciale de Sécurité Publique du Chhattisgarh). Selon la plainte déposée par un certain Viswajit Mitra (qui se défini comme un citoyen ordinaire), le récent essai ’Walking With The Comrades’ d’Arundhati Roy, dans lequel elle raconte abondamment son voyage avec une compagnie maoïste, tombe sous la compétence de la loi vu que le texte pourrait être interprété comme visant à créer un soutien envers les maoïstes. Ce texte (dont vous trouverez une traduction par nos soins en fin d’article) a été publié dans l’édition du 29 mars 2010 du magazine hebdomadaire Outlook. Le plaignant affirme qu’il a déposé plainte parce que rencontrer ou s’engager avec une organisation hors la loi est clairement interdit par le CSPSA. De plus, il a ajouté que l’auteur cherchait non seulement à ’glorifier’ les maoïstes, mais aussi à dénigrer le système établi de l’Etat, y compris le système judiciaire. De son côté, l’écrivain Arundhati Roy a réagit ’Ceci est clairement une tentative pour barrer le théâtre de la guerre et pour étouffer le flux d’information critique qui sort de la forêt. Il y a très peu d’information et aucun enregistrement des adivasis qui ont été tués dans les villages forestiers éloignés, ni de la situation qui peut être décrite comme un Etat d’Urgence’. Réfutant l’accusation selon laquelle son article ’glorifie’ les guérilleros, elle le décrit comme un compte-rendu d’un écrivain de son voyage derrière ’les lignes de front’ de l’Opération Green Hunt. Elle dit également qu’il lui semble crucial que la population de son pays puisse savoir ce qui se passe, de l’autre côté, afin de prendre des décisions en connaissance de cause. Le Directeur Général de la Police a confirmé avoir enregistré la plainte qui a été envoyée au département judiciaire pour qu’une enquête soit menée. Il a par contre refusé de donner un quelconque délai.

Voir notre Page Spéciale et lire la traduction du texte ‘Walking with the comrades’

Une nouvelle loi militaire israélienne va être mise en application cette semaine; elle va permettre la déportation de milliers de Palestiniens de Cisjordanie, ou leur poursuite pour des délits passibles de peines d’emprisonnement qui peuvent aller jusqu’à sept ans. La nouvelle réglementation stipule qu’une personne qui est entré en Cisjordanie ‘illégalement’ est un ‘infiltré’. Le terme ‘infiltré’ remonte à 1969, mais il ne désignait jusqu’ici que ceux qui franchissaient clandestinement les frontières en provenant de pays classés comme ennemis (Jordanie, Egypte, Liban et Syrie).

Les premiers Palestiniens qui seront visés par les nouvelles règles sont ceux dont la carte d’identité porte une adresse dans la bande de Gaza et ceux qui sont nés en Cisjordanie ou à l’étranger et qui, pour différentes raisons, ont perdu leur statut de résident. Selon les termes de la loi, une personne est soupçonnée d’être un ‘infiltré’ si elle se trouve dans un endroit donné sans document de l’autorité militaire qui atteste qu’elle a le droit de s’y trouver. Un ‘infiltré’ peut être déporté dans les 72 heures vers le pays ou la région dont il vient. La loi permet aussi de juger les personnes suspectées d’infiltration et de les condamner à des peines de prison pouvant aller jusqu’à sept ans. Les individus capables de prouver qu’ils sont entrés légalement en Cisjordanie mais qui n’ont pas les papiers nécessaires pour y rester, seront aussi jugés et condamnés à des peines de prison pouvant aller jusqu’à trois ans. La nouvelle réglementation permet d’exiger que l’infiltré règle les frais de sa propre détention, garde et expulsion, dans la limite de 1500 euros (une somme astronomique pour la majorité des Palestiniens).

Actuellement les Palestiniens ont besoin de permis spéciaux pour entrer dans les endroits proches du Mur de Sécurité même si leur maison s’y trouve, et en outre, les Palestiniens sont depuis longtemps interdits de séjour dans la Vallée du Jourdain sauf autorisation spéciale. Les Palestiniens de Gaza risquent d’être les premiers visés par cette loi qui renforce les mesures que les autorités sionistes ont prises, ces dernières années, pour réduire leurs droits de vivre, travailler, étudier et même venir en visite en Cisjordanie.

Le Retour du Condor est un film de Fulvio Grimaldi consacré à l’histoire du coup d’état au Honduras contre le président Zelaya par les militaires sous aux ordres de l’oligarchie hondurienne et des États-Unis. C’est le début d’une Opération Condor 2, avec laquelle Washington veut renouveler les tragédies de l’Opération Condor des années ’70 qui installa Pinochet au Chili et d’autres sanguinaires dictatures à l’Amérique latine. Une contre-offensive des Etats-Unis, avec nouvelles bases militaires en Colombie et manoeuvres de déstabilisation en tout le Cône Sud, auquel s’opposent de grands mouvements populaires.

Vendredi 16 avril à 19 heures, à l’Espace Marx, ce film sera projeté en version originale italienne et espagnole, avec surtitres français, et sera suivi d’un débat avec la participation de l’auteur du film et d’un représentant de la Plate-forme pour la démocratie au Honduras.

Il Ritorno del Condor

Il Ritorno del Condor

Après le retrait du colonisateur espagnol en 1975, le Sahara occidental est occupé par le Maroc. Depuis 2007, des négociations ont été ouvertes sous l’égide de l’ONU entre le Maroc et le Front Polisario. Toujours sans résultat. Un cinquième round de négociations est actuellement en préparation. Tout en participant à ces négociations, le Maroc profite de l’inertie de la communauté internationale et de l’indifférence complice de certains gouvernements pour intensifier sa politique de répression contre la population sahraouie des territoires occupés qui manifeste de façon pacifique: arrestations, enlèvements, tortures, disparitions, maisons dévastées sont le lot quotidien des Sahraouis. Leurs associations sont interdites. Même les étudiants sahraouis dans les universités marocaines subissent la répression. Régulièrement, des procès condamnent lourdement les Sahraouis qui osent défendre publiquement leur droit à l’autodétermination.

Les défenseurs sahraouis des droits de l’homme sont particulièrement visés:
-Maintien en prison sans jugement de 6 militants des droits de l’homme arrêtés le 8 octobre 2009 à leur retour d’une visite des camps de réfugiés de Tindouf; ils sont poursuivis devant un tribunal militaire pour ‘atteinte à la sûreté nationale’
-Violente répression début mars à Dakhla, El Aaiun et Tantan de la population qui accueillait 11 défenseurs des droits de l’homme au retour de leur visite des camps de réfugiés
-Interdiction pour les familles sahraouies de recevoir des visiteurs étrangers

Un rassemblement de soutien au Peuple Sahraoui est organisé mercredi 14 avril de 16h30 à 19h30 place du Président Edouard Herriot, près de l’Assemblée Nationale (métro Invalides ou Assemblée nationale).

Six membres présumés du groupe Lutte Révolutionnaire, Nikolaos Maziotis, 39 ans; Evangelos Stathopoulos, 32 ans; Christoforos Kortesis, 31 ans; Sarantos Nikitopoulos, 32 ans et Constantinos Gournas, 30 ans et une femme Panayiota Roupa, 41 ans ont été arrêtés dimanche par la police grecque lors de plusieurs opérations à Athènes et d’autres parties de la Grèce. La police affirme avoir trouvé l’ordinateur contenant les textes de l’organisation, ainsi que des plans de cibles et d’engins explosifs. L’organisation Lutte Révolutionnaire a revendiqué plusieurs actions armées en Grèce, dont l’attaque à la roquette contre l’ambassade américaine. Des dizaines de jeunes militants d’extrême gauche cagoulés ont mis le feu à des poubelles et jeté des pierres sur la police dimanche dans le centre d’Athènes, suite à ces arrestations.

L’Union Européenne finance depuis plusieurs mois une série de recherches menées par l’Université de Reading en Grande-Bretagne dont l’objectif est de mettre en place des systèmes de détection des comportements suspects à bord des avions. Le système élaboré par les scientifiques anglais utilise une combinaison de caméras, de micros, de détecteurs d’explosifs et un système informatique sophistiqué qui préviendrait rapidement le pilote de tout danger. Actuellement, le CCTV (Close Circuit TeleVision), qui contrôle et analyse le comportement des passagers grâce à un logiciel informatique, est utilisé dans de nombreux aéroports à travers le monde. Il a été conçu pour relever les attitudes inhabituelles ou suspectes, telles que l’abandon d’un sac. Pour le moment, la sécurité dans les avions est principalement gérée par une caméra CCTV située à côté du cockpit.

Mais avec le nouveau projet, des micros seraient installés et les conversations des passages seraient écoutées. Les mots et les phrases suspects alerteraient le système de contrôle. L’équipe de Reading, dirigée par James Ferryman, a déjà effectué des essais de son nouveau système de caméras dans un avion de la British Aerospace et son système informatique sur un faux Airbus. Ferryman affirme qu’ils ne font qu’étendre une technologie qui existe déjà et qui est déjà utilisée dans les aéroports et dans les gares pour la placer dans des avions. Mes caméras parsemées dans l’appareil chercheront l’anormal, par exemple plusieurs passagers qui entrent ensemble dans les toilettes, ou un individu semblant agité. Une des options proposées par Ferryman serait également d’attribuer certains sièges aux passagers dont le comportement a déjà soulevé l’inquiétude à l’aéroport, afin qu’ils soient surveillés à bord. Les micros écouteront de manière indiscrète pour détecter tout ce qui pourrait suggérer une attitude terroriste. Dans les toilettes, des renifleurs d’explosifs décèleront si une bombe y a été assemblée. Toutes ces informations seront analysées de manière informatique et si l’ordinateur aperçoit quelque chose de malencontreux, la plate-forme du vol en sera instantanément informée. La clé du travail est de développer un logiciel qui peut mettre en avant une authentique menace (tout passager agité n’est pas un terroriste potentiel). Il a été proposé à l’industrie aéronautique de prendre en charge une partie des coûts de la mise en place de ce système. Le coût se répercutera finalement sur le prix du billet du passager qui paiera ainsi les micros qui espionneront ses conversations.

Peu après minuit dans la nuit de dimanche à lundi, une voiture piégée a explosé à l’extérieur de la base militaire de Holywood, dans le comté de Down. C’est à l’intérieur de l’enceinte que sont hébergés les quartiers généraux du MI5 (services de renseignements et de contre-terrorisme du Royaume Uni) de l’Irlande du Nord. Le véhicule avait été abandonné à la base quelques minutes plus tôt et a explosé à deux reprises, d’abord du fait de la bombe et ensuite à cause du réservoir rempli d’essence. L’action a été revendiquée par la Real IRA dans un coup de téléphone aux médias dans la matinée de lundi, et avait eu lieu au moment précis de la prise en main par le gouvernement nord-irlandais des affaires de police et de justice qui étaient jusqu’à présent basées à Londres.

Attaque de la R.IRA à Holywood

Attaque de la R.IRA à Holywood

Dans le cadre de la Journée internationale de solidarité avec les prisonniers politiques, le comité « Libérez-les ! » et une dizaine d’organisations appellent à une rencontre-débat sur ce thème à Lille et à Mont-saint-Eloi, près d’Arras, ces vendredi 16 et samedi 17 avril.

Voir l’appel des rencontres pour les prisonniers politiques