Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

En novembre 2008, la Confédération Syndicale Internationale (qui représente 175 millions de travailleurs dans 311 organisations affiliées dans 155 pays et territoires) publiait un rapport sur les violations des droits syndicaux dans lequel elle dénonçait la spirale de violence subie par les syndicats au Guatemala. Elle pointait notamment le meurtre de plusieurs syndicalistes, l’augmentation des menaces ainsi que les harcèlements. Un an plus tard, la situation n’a guère évolué et les syndicalistes doivent toujours faire face à une violence extrême. Début octobre, les travailleurs des syndicats des travailleurs du commerce ont subi une tentative d’expulsion de leur poste menée par les forces de sécurité de l’Etat. Cette action a dégénéré en voies de faits. Le 13 octobre, Miguel Chacaj Jax, membre fondateur du syndicat été assassiné par ces mêmes forces de sécurité et le 29 novembre, c’est Pedro Ramirez De La Cruz qui trouvait la mort. Ce dernier avait déjà été l’objet de menaces de mort pour son action de défense de la terre. Il était le directeur de la Commission pour la défense des indigènes et membre du Mouvement syndical indigène et paysan du Guatemala.

L’enseignante Zorayda Cortés López, professionnelle des arts employée à l’Institut technique supérieur de Pereira, capitale du département de Risaralda, et Leny Yanube Rengifo Gómez, enseignante et militante syndicale affiliée à l’Association des instituteurs et des travailleurs de l’éducation de Cauca – ASOINCA, ont été assassinés. 195 enseignants assassinés et ces meurtres n’ont débouché sur aucune inculpation, l’impunité entourant depuis toujours les assassinats de syndicalistes en Colombie.

Alors que son sort reste toujours suspendu à la décision que prendra le président brésilien quant à son éventuelle extradition vers l’Italie (probablement en janvier), Cesare Battisti a comparu hier au tribunal de Rio. Il y est jugé pour être entré au Brésil en 2004 muni d’un faux passeport. A l’époque, il avait fui la France qui menaçait de l’extrader vers son pays d’origine, où il a été condamné à une peine de prison à perpétuité pour quatre assassinats commis dans les années 70. Entre 1999 et 2004, il avait trouvé refuge en France, bénéficiant de la protection de Mitterand qui avait promis de n’extrader aucun italien recherché pour terrorisme. A son arrivée au pouvoir, Chirac avait décidé de mettre fin à ce système, et Battisti s’était alors envolé pour le Brésil.

L’audience de ce jeudi, durant laquelle le prisonnier était entouré de trois policiers fortement armés, a duré trois heures. L’ancien membre des Prolétaires Armés pour le Communisme y a affirmé qu’il était entré sur le territoire brésilien avec un authentique passeport italien au nom d’une autre personne sur lequel figurait sa photo. Il a précisé que le document lui avait été remis par un agent du gouvernement français lié au gouvernement de Mitterand. En janvier dernier, Battisti avait déjà affirmé que des membres des services secrets français l’avaient été aidé à fuir la France pour le Brésil. Aucun jugement n’a été rendu ce jeudi, l’avocat du prisonnier ayant demandé l’audition de nouveaux témoins.

La police danoise a arrêté ce matin trente cinq sympathisants du mouvement ‘Our Climate – Not Your Business’ à titre préventif, soupçonnant qu’ils ‘allaient commettre des actes illégaux‘. Ils ont été emmenés dans un centre spécial d’internement établi dans un ancien entrepôt de bière près de Copenhague, où ils peuvent être gardés à vue jusqu’à 12 heures avant d’être relâchés. La police a interpellé également cinq autres personnes pour ‘délits divers’. A l’appel de ce mouvement, environ 250 jeunes ont manifesté également dans le centre-ville quadrillé par d’importantes forces de police présentes dans la capitale, notamment aux endroits stratégiques, sur la place de Kongens Nytorv, la place de la mairie, le Tivoli etc.

Des centaines de jeunes se sont confrontés avec les forces de l’ordre de l’Etat turc ce jeudi au Kurdistan. Les manifestants ont lancé des pierres, des cocktails Molotov et des feux d’artifice sur la police, dénonçant toujours les conditions de détention du leader du PKK, Abdullah Ocalan. Les protestations se sont intensifiées ces derniers jours suite au débat au parlement turc cette semaine en vue d’interdire le parti national kurde DTP (Democratic Society Party) pour ses prétendus contacts avec le PKK.

Affrontements durant une manifestation en Turquie

Affrontements durant une manifestation en Turquie

En vue de la tenue des Jeux Olympiques l’an prochain à Vancouver, la police de la ville vient d’acquérir un LRAD (Long Range Acoustic Device). Le LRAD est une arme non-léthale sonore utilisée pour contrôler les foules. Récemment, ce dispositif a été utilisé lors du sommet du G20 de Pittsburgh (photo), ou lors des manifestations du mouvement de résistance au Honduras. Il y est apparu que le fait de se trouver à proximité d’un tel engin pouvait s’avérer extrêmement douloureux, causer des dommages auditifs et gêner temporairement la vision. A l’origine, le LRAD est un engin de guerre utilisé notamment en Irak, et pour avertir les navires de guerre américains de l’approche de navires ennemis, sa portée pouvant atteindre trois kilomètres. Les autorités canadiennes ont en outre acheté cet appareil acoustique à longue portée sans qu’aucun test de sécurité n’ait été effectué au Canada, qu’il n’y a eu aucune approbation de l’usage de l’arme par aucune agence indépendante des services de police du pays et que cette arme n’a même jamais été utilisée dans un scénario de manifestation au Canada.

LRAD à Pittsburgh

LRAD à Pittsburgh

Le directeur de la firme Google vient de faire une sortie remarquée dans la presse. Eric Schmidt a récemment affirmé, au sujet de la protection des données personnelles sur son moteur de recherche, que si une personne souhaite ne pas dévoiler quelque chose, elle devrait d’abord peut-être d’abord ne pas faire cette chose. En outre, il a admis qu’il y a des situations où le moteur de recherche est obligé de dévoiler des données personnelles. Il affirme que ‘c’est une réalité que les moteurs de recherche gardent des informations pendant un certain temps, et c’est important. Il est possible que toutes ces données soient rendues disponibles aux autorités‘.

La guérilla maoïste a exécuté trois indicateurs de police aux petites heures ce matin dans un village du Midnapore occidental. Les trois hommes ont été appelé à se rendre au poste de police vers 1h30 du matin et y auraient été tués. Leurs corps ont été retrouvé ce matin ce matin devant un bâtiment public avec une note expliquant qu’ils avaient trahi, et subi le verdict du peuple en tant qu’informateur de la police.

Pour le sommet de Copenhague, de nombreux militants ont fait le déplacement depuis l’étranger. Pour ceux d’entre eux qui ne peuvent pas se payer l’hôtel, les différentes organisations ont mis à disposition de grands dortoirs, parfois en concertation avec les forces de l’ordre. Dans la nuit de mardi à mercredi, 300 policiers en tenue de combat ont effectué une descente dans un de ces bâtiments. La police a saisi des outils, des échelles, des affiches et des guides pour les visiteurs prodiguant des conseils pendant les manifestations. Les forces de l’ordre n’ont procédé à aucune interpellation et ont justifié les saisies arguant que ce matériel pouvait servir à des actes de désobéissance civile. Par contre, elles n’ont pas donné de détails sur cette opération, ni sur sa raison d’être.