Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Plus d’un millier de gardes civiles et de policiers ont participé ce mardi à une grande opération visant le mouvement Segi. Cette organisation de la jeunesse basque est interdite en Espagne en raison de ses liens présumés avec l’ETA. Ce sont 34 militants qui ont été interpellés hier au Pays-Basque et en Navarre. Selon le ministère de l’Intérieur espagnol, cette rafle aurait permis de ‘décapiter’ le mouvement.

Voir le JT (en espagnol) sur cette opération policière

Le gouvernement du district du Bengale a annoncé aujourd’hui qu’il allait offrir des primes importantes au personnel de la police qui oeuvre dans les zones occupées par les maoïstes. Ce nouvel attrait pour la fonction devrait permettre aux autorités de continuer à renforcer les forces de sécurité, sans quoi la situation deviendra difficile à gérer, selon un ministre du gouvernement.

La police a débarqué en force dans l’immeuble de la rue de Stassart occupé par les anciens occupants de la place Morichar. Une trentaine de demandeurs d’asile Indiens et Pakistanais ont été embarqués de manière très rude (les poignets attachés avec des colsons, etc.). Cette opération prenait place dans une vaste offensive contre des réseaux de passeurs. Les personnes interpellées n’ont été considérés que comme témoins potentiels (et l’agressivité des procédés policiers visait sans doute à faire pression pour qu’ils témoignent contre leurs supposés ‘passeurs’). Après quelques heures, toutes les personnes interpellées ont été libérées.

En novembre 2008, la police, dans le cadre de l’enquête sur les sabotages des lignes TGV, recueillait un témoignage sous X. Ce témoin anonyme, selon le rapport d’enquête accusait le groupe de Tarnac d’avoir eu un ‘projet de renversement de l’Etat‘ et de faire ‘peu de cas de la vie humaine‘. Ce témoin avait même précisé que Julien Coupat avait ‘envisagé d’avoir à tuer‘. Il est donc évident que ces déclarations constituent une carte maîtresse de l’accusation. Aujourd’hui, celle-ci est en passe de s’effondrer. En effet, les avocats de la défense affirment avoir identifié ce témoin anonyme. Il semblerait que ce dernier ai été manipulé et qu’il aurait subi de graves pressions. De plus, le procès-verbal de son audition aurait été anti-daté.

Identifié par les avocats et interrogé un mois plus tard, son témoignage allait radicalement à l’encontre des propos tenus alors qu’il était témoin anonyme. Il précise qu’un des fonctionnaires lui a expliqué qu’il y avait ‘tout un tas d’infos, d’interceptions de mails‘ qui n’étaient pas exploitables dans une procédure judiciaire et qu’ils avaient donc besoin d’une signature. Les policiers auraient donc ajouté des éléments, extraits de leurs propres dossiers, dans la déposition de cette personne qui affirme aujourd’hui ‘avoir signé sa déposition sans la lire‘ et s’être ‘associé à cette supercherie sous la pression‘. Les avocats ont donc demandé que le témoin soit interrogé par le juge d’instruction en leur présence.

En attendant que soit rendue la décision définitive quant à son éventuelle extradition vers son pays d’origine, Cesare Battisti a arrêté hier sa grève de la faim entamée il y a douze jours. Dans un vote controversé, la Cour suprême du Brésil a donné le 18 novembre son feu vert à l’extradition de l’ancien militant vers l’Italie. Mais dans le même temps, elle décidait de confier à Lula, chef de l’Etat, la décision finale.

Sans jamais se prononcer clairement, le président brésilien a toujours sous-entendu qu’il s’opposerait à l’extradition de Battisti, à qui il avait déjà octroyé le statut de réfugié en janvier dernier. Le prisonnier a interrompu hier sa grève de la faim, comme une marque de confiance envers Lula, qui devrait se prononcer dans les jours qui viennent. Son avocat a communiqué qu’il serait actuellement en bonne santé, malgré ses onze jours de jeûne. Battisti a quant à lui annoncé aujourd’hui qu’il était persuadé qu’il resterait au Brésil.

Le 19 novembre, Alaatin Karadag, militant du Parti Communiste Ouvrier de Turquie (TIKP), tombait sous le feu de policiers à Istanbul. En 2000, il avait participé à la grève de la faim contre les prisons cellulaires de haute sécurité de type F. En 2002, à l’article de la mort suite à son jeûne, il avait été gracié. Il était entré dans la clandestinité six mois après sa remise en liberté.

Les forces de l’ordre évoquent une fusillade avec le militant, mais plusieurs témoins parlent d’une exécution pure et simple, et certains habitants auraient même vu un policier en civil achever le militant couché au sol. Par ailleurs, l’autopsie a révélé que Karadag a reçu pas moins de dix balles, ce qui contredit les forces de l’ordre qui affirment avoir simplement voulu le neutraliser. Enfin, le militant avait perdu quatre doigts lors d’un accident de travail, ce qui rend quasi impossible la thèse de la fusillade. Un hommage lui a été rendu aujourd’hui dans la périphérie d’Istanbul.

Alaatin Karadag

Alaatin Karadag

La seule témoin dans l’affaire de Zahra Boudkour a été arrêtée à son domicile ce lundi après-midi. Zahra Boudkour, condamnée à deux ans de prison ferme en compagnie de dix autres étudiants pour avoir participé à une manifestation en mai dernier, se bat depuis son incarcération contre leur situation en prison. Elle et son groupe ont d’ailleurs fait une grève de la faim de six jours au début du mois en réponse au refus de l’administration de la prison de discuter de leurs revendications.

Depuis le 15 novembre 2008, la justice enquête sur des sabotages de lignes de TGV. Ceux-ci ont été attribués à un groupe de jeunes de Tarnac, en Corrèze, et vingt d’entre eux avaient été interpellés à l’époque. Pour la plupart rapidement libérés, neuf activistes ont néanmoins été mis en examen et cinq ont été écroués. Julien Coupat (leader désigné du groupe) est resté en prison durant plus de six mois et a été libéré en mai dernier, placé sous contrôle judiciaire.

Ce mardi matin, à 6h30, la sous-direction antiterroriste de la direction centrale de la police a arrêté un jeune homme à son domicile à Tarnac et l’a aussitôt placé en garde à vue. Une perquisition a été effectuée chez lui dans la matinée. Il ne serait pas accusé d’être complice des sabotages mais de falsification de documents d’identité.

Cela fait maintenant plus de 25 ans que Mumia Abu Jamal, journaliste et fondateur de la section du Black Panther Party de Philadelphie se trouve dans le couloir de la mort. Accusé et condamné pour le meurtre d’un officier de police dans une parodie de procès en 1982, il clame depuis son innocence. En 2001, la sentence de mort a été provisoirement écartée (notamment grâce à de nombreux témoignages), mais il est toujours considéré comme coupable. Sous peu, la Cour Suprême des Etats-Unis doit se prononcer sur un recours du Ministère Public demandant la requalification de la suspension de la peine de mort en feu vert pour l’exécution. Les manifestations de soutien dans l’attente de cette décision extrêmement importante se multiplient, mais les contre-attaques de ses opposants également. Lors de sa campagne électorale au poste de procureur de Philadelphie, le candidat noir Seth Williams a déclaré ‘avoir étudié le cas Mumia’ et qu’il le ferait exécuté lorsqu’il serait élu.

D’autre part, le 9 décembre prochain (date de la mort de l’officier de police et de l’arrestation de Mumia) sortira le film ‘Barrel of a Gun’ de Tiger Hill, cinéaste afro-américain. Il propose un scénario volontairement provocateur selon lequel Mumia aurait délibérément préparé l’assassinat. Cette version a déjà été saluée par Joseph McGill, procureur lors du procès en 1982, qui se dit ‘impatient de voir le film’ et ‘confiant dans l’analyse de Tiger Hill et sa recherche vraiment authentique de la vérité’.