Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

A l’aube du 16 novembre, Tobias a été arrêté par des flics en civil, accusé d’être un des responsables des nombreuses attaques incendiaires contre des voitures de luxe ou de société. Il a été incarcéré deux jours plus tard à la prison de Moabit. Rappelons que ces attaques continuent à un rythme élevé à Berlin et dans d’autres villes allemandes (sur la photo, une Opel de la police incendiée à Berlin mercredi 25).

Incendie de voiture de luxe

Lui écrire:

-Tobias Poge
-Ecrou 3054/09/1
-JVA Moabit
-Alt Moabit 12A
-10559 Berlin Deutschland

Le blog de soutien

Le blog sur les actions directes en Allemagne

Incendie de voiture de luxe

En décembre 2009, cela fera un an que Jean-Marc Rouillan, militant d’Action Directe, aurait dû se trouver en liberté conditionnelle. Mais cette année de liberté lui a été volée par la justice ‘antiterroriste’ qui a fabriqué de toutes pièces un prétexte pour perpétuer une peine déjà accomplie. Au printemps dernier, à la suite d’une détérioration de sa santé, une maladie grave, rare et évolutive était diagnostiquée. Mais depuis plus de six mois, à la prison des Baumettes puis au centre de détention de Muret où il a été transféré le 27 octobre, Jean-Marc reste sans soins.

En décembre 2009, cela fera six mois que Georges Cipriani aurait dû se trouver en semi-liberté. En avril dernier, un jugement lui avait accordé ce régime pour un an, première étape vers la liberté conditionnelle. Mais, sur appel du parquet, des juges ont infirmé cette décision le 20 août, et Georges reste emprisonné à Ensisheim. Georges Cipriani comme Jean-Marc Rouillan n’en finissent pas de subir un chantage au reniement, voire au repentir. Leur identité politique assumée collectivement leur a valu de passer enfermés les 22 dernières années. Une justice d’exception continue à les garder derrière les barreaux.

Pour demander une fois de plus la libération de Georges Cipriani et Jean-Marc Rouillan, rassemblons-nous jeudi 3 décembre, de 18h à 19h en face de la direction de l’Administration pénitentiaire, carrefour rue de la Verrerie – rue du Renard (Paris 4e – Métro L1/L11: Hôtel-de-Ville).

Le nombre de personnes arrêtées et fouillées dans le Nord en vertu de l’article 44 de la loi sur le terrorisme a augmenté de façon spectaculaire. Dans le troisième trimestre, 10.265 personnes ont été arrêtées par rapport à 1.657 pour la même période l’an dernier. Sur les 10.265, seulement 39 ont ensuite été arrêtées. Il y a aussi un déséquilibre politique et géographique immense – 2.203 personnes ont été arrêtées dans la républicaine Derry, mais seulement un dans le loyaliste Larne.

Bien qu’affaiblie, Güler Zere a tenu a être présente à sa première manifestation depuis sa libération pour raisons médicales. Incarcérée depuis 14 ans et atteinte d’un cancer en phase terminale, la militante du DHKP-C a été libérée le 6 novembre après quatre mois de combats face aux autorités turques. Une manifestation hebdomadaire avait été mise en place à Istanbul afin d’exiger sa libération et continue à se tenir toutes les semaines pour demander la remise en liberté de tous les prisonniers malades.

Ce vendredi, Güler Zere était donc présente aux côtés des manifestants, persistant à vouloir se battre pour les militants détenus, ravagés par diverses maladies et abandonnés à leur propre sort par le régime d’Ankara.

Le 24 novembre, 35 jeunes militants de la gauche indépendantiste basque membres présumés de l’organisation Segi, étaient interpelés. Segi est considérée comme terroriste par la Cour suprême espagnole depuis 2007, suspectée d’être un des viviers de l’ETA. Sur les 35 personnes interpellées, 31 ont été placée en détention par la juge de la plus haute instance pénale espagnole et accusées d’appartenir et de collaborer avec une organisation terroriste. Les quatre autres ont été remises en liberté.

Ce samedi soir, plus de 20.000 personnes ont manifesté dans les rues de Bilbao afin de réclamer la remise en liberté des jeunes militants (photo). De nombreux cris pour l’indépendance et en faveur des organisations interdites par la justice espagnole ont été entendus. A Bayonne, vendredi soir, une soixantaine de personnes s’étaient réunies à l’appel de Segi et de Batasuna devant le consulat général d’Espagne pour dénoncer les arrestations et la répression des états français et espagnol.

Manifestation pour Segi

Manifestation pour Segi

Ces derniers jours, l’Etat marocain se livre à une répression tous azimuts des mouvements ouvriers, démocratiques, révolutionnaires et saharaouis. Quelques exemples:

-Répression des sits-in de l’ANDCM à travers tout le Maroc. Des dizaines de blessées.
-Arrestation, torture, emprisonnement et condamnation des militants de l’AMDH
-Condamnation du président de la section de Khénifra de l’AMDH
-Répression des sits-in contre la hausse généralisée des prix (à Salé, à Rabat,…)
-Répression des sits-in ouvriers (à Khouribga, à Chtouka Aït Baha…)
-Répression des étudiants (à Fes, Marrakech, Nador,…)
-Répression des militants Sahraouis (Tamek, Aminatou,…)
-Arrestation/enlèvement de la militante marxiste-léniniste Meriem Bahammou.
-Condamnation à la prison ferme d’étudiants (exemples: Abdelkader Talhaoui, Younes Salmi, Hsaïn Nacer,…)
-Répression sans précédent de la presse (Michaal, Akhbar Al Youm, Al Jaridal Al Oula, Al Massae,…)
-Persécution des journalistes, condamnation d’autres à la prison ferme (exemple de CHahtane d’Al Michaal)
-Persécution des 850 prolétaires de SMESI en lutte pour leurs droits légitimes. Report (pour la 4ème fois) au 1er décembre 2009 du procès de leurs 4 camarades poursuivis en ‘justice’.
-Rafles ‘d’identification’ systématiques, qui créent un climat de terreur dans les villes au nom de la lutte contre le terrorisme, contre la drogue, contre ‘l’atteinte aux moeurs publique’.

Moins d’une demi-heure et à peine quelques centaines de mètres après le départ du cortège de la place de-Neuve, les premières vitrines volent en éclats sous les coups de marteau du Black Block, défilant en un groupe compact non loin derrière les tracteurs et les délégations d’agriculteurs d’Asie ou d’Amérique du sud en tête du défilé. A la place Bel-Air, les vitrines du Crédit Suisse sont les premières à être brisées. Le long du quai des Bergues, c’est le tour de voitures de luxe, de banques et de bijouteries, mais aussi une pharmacie et le Starbuck Café.

Plus loin, à la place Dorcière, vers la gare routière, quatre voitures sont incendiées, dégageant une épaisse fumée noire qui semble remplir le ciel. Toujours pas de réels affrontements entre la police et les manifestants. Le cortège poursuit tant bien que mal son chemin à la rue des Pâquis, comme prévu sur le parcours négocié avec les forces de l’ordre. Mais au bout de la rue, un cordon de police empêche les gens d’aller plus loin. C’est là, vers 15h30, que les choses vont vraiment dégénérer, la police répondant aux jets de bouteilles et tirs d’engins pyrotechniques à coups de canon à eau et de gaz lacrymogène. Face aux charges de la police, la foule se disperse dans les rues adjacentes.

A la place des Alpes, se tient ce qui ressemble encore à une manifestation. Des chars, de la musique, l’ambiance semble plutôt bon enfant, alors qu’à quelques rues de là, les gaz lacrymogènes vous brûlent les yeux et la gorge. Vers 16h, les organisateurs décident de dissoudre la manifestation. La foule se dirige alors vers le parc des Cropettes, où la manifestation devait s’achever de façon festive, après être passée devant le siège de l’OMC à la rue de Lausanne, qu’elle n’atteindra jamais.

Une partie de la foule poursuit sur la rue de Montbrillant, en direction de la place des Nations. Là encore, la police l’empêche de poursuivre et la refoule avec force gaz lacrymogènes. Ces affrontements sporadiques finiront par atteindre le parc des Cropettes vers 17h. La quantité de gaz lâchée par la police est telle qu’à un moment donné, le parc des Cropettes semble disparaître tout entier dans la brume. La situation est confuse, des passants ne savent plus où se mettre à l’abri. Les échauffourrées se poursuivent de manière sporadique et dispersée tout autour de la gare, avant que les choses ne retournent petit à petit au calme vers 19h.

Deux policiers ont trouvé la mort dans deux attaques maoïstes distinctes ce week-end dans le Mindapour occidental. Les maoïstes auraient fait explosé une mine terrestre au passage de membres des forces de sécurité, ces derniers sortant de leur camp pour une opération dans la forêt. Après l’explosion, ils ont tiré des coups de feu, auxquels les forces de l’ordre ont répliqué. Deux hommes de la sécurité sont décédés dans l’explosion et trois autres ont été gravement blessés dans la fusillade. Samedi soir, un homme d’affaire a été retrouvé mort sur une route menant à Lalgarh. Sa mort a été également attribuée à la guérilla maoïste, et est mise en relation avec l’assassinat d’un membre d’une organisation liée au mouvement naxalite dans la journée de samedi.

C’est aujourd’hui que le peuple hondurien est appelé à voter pour son nouveau président au Honduras, dans ce que l’on peut nommer un climat tendu. Ce scrutin fait suite au putsch mené par Micheletti le 28 juin dernier, ayant entrainé la destitution de Manuel Zelaya et son expulsion à l’étranger. Rentré à Tegucigalpa le 24 septembre, le président déchu est réfugié depuis lors à l’ambassade du Brésil et soutenu par tout un peuple opprimé depuis la prise de pouvoir de Micheletti.

La répression fait rage depuis que le gouvernement putschiste est en place et celle-ci a encore pris de l’ampleur ces trois derniers jours, à la veille des élections. Vendredi, c’est par groupe de quinze que les policiers et les militaires patrouillaient, fusil à la main, dans les rues de la capitale avec une attitude agressive et intimidatrice. De nombreux militants pro-Zelaya ont ainsi été arrêtés pour des motifs divers, tels que la possession de bombes de peinture,… Un citoyen a reçu une balle dans la tête de la part des soldats après avoir percuté en voiture de manière accidentelle les clôtures de béton disposées par les militaires dans la rue. Plusieurs collectifs de résistance ont vu leurs locaux pris d’assaut, les forces de sécurité y faisant illégalement des perquisitions et un fichage de leurs membres. Un grand nombre d’entre eux ont été arrêtés, notamment pour avoir appelé à un boycott électoral.

La police procède à toutes ces arrestations sans ordre de capture, justifiant ses actions par ‘l’état d’urgence’ dans lequel se trouve le pays. Ce dimanche, la police et l’armée ont déployé plus de 30.000 hommes, et des rafales de coups de feu et des explosions ont eu lieu durant toute la journée et les arrestations multiples se sont également poursuivies.

Répression au Honduras

Répression au Honduras

Georges Ibrahim Abdallah, révolutionnaire libanais, militant de la cause palestinienne, emprisonné à Lannemezan, est convoqué à comparaître le 1er décembre devant le Tribunal de Tarbes pour refus de prélèvement d’ADN.

Il s’agit d’une convocation-provocation! En effet l’administration dispose certainement de l’ADN de Georges Abdallah car la loi précise que pour les personnes condamnées avant le vote des lois sur le FNAEG (en général avant 2003), celles ayant écopé de plus de 10 ans de prison doivent fournir leur ADN et que dans ce cas, les prélèvements peuvent être effectués de force ou à l’insu des condamnés. Il est d’ailleurs précisé dans la loi que lorsqu’il n’est pas possible de procéder à un prélèvement biologique, l’identification des empreintes génétiques ‘peut être réalisée à partir de matériel biologique qui se serait naturellement détaché du corps de l’intéressé‘. L’infraction ‘entraîne de plein droit le retrait de toutes les réductions de peine dont cette personne a pu bénéficier et interdit l’octroi de nouvelles réductions de peine‘. La peine encourue pour les condamnés pour crimes est deux ans et 30.000 euros d’amende. Les peines prononcées pour le refus de prélèvement s’ajoutent, sans possibilité de confusion, à la condamnation en cours.

Georges Abdallah est incarcéré depuis plus de 25 ans. Libérable depuis dix ans, la justice le maintient en prison du fait des pressions israéliennes et états-uniennes. Mais les refus de libération ne suffisent pas à la justice. Elle tente de briser la résistance de Georges Abdallah par tous les moyens, comme elle tente de briser la résistance d’autres prisonniers politiques comme Georges Cipriani et Jean-Marc Rouillan. Cette convocation au tribunal de Tarbes doit être l’occasion d’une mobilisation pour la libération de Georges Abdallah et contre la loi sur le fichage génétique.

Venez le soutenir devant et dans le palais de justice de Tarbes, rue du maréchal Foch (à coté de la place de Verdun) le mardi 1er décembre à 13h30. La séance est publique et Georges devrait être présent.

Georges Ibrahim Abdallah