Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Après l’acquisition par la police de la ville d’un LRAD (Large Range Acoustic Device) en décembre dernier, Vancouver poursuit les préparatifs en vue de la tenue des Jeux Olympiques au mois de février. Le personnel de sécurité est actuellement en train de poser des centaines de caméras de surveillance en circuit fermé dans et autour du centre de Vancouver. Au moment où la mise en place sera terminée, dans une dizaine de jours, on estime à 900 le nombre de caméras qui scruteront la foule. 90 autres caméras sont également installées aux alentours de deux sites dédiés à la fête et le long de certains trottoirs du quartier. Ces caméras sont programmées pour entrer en fonction le 1er février (les JO débutent le 12). Il était prévu que toutes ces caméras soient enlevées au terme des Paralympiques, qui suivent directement les JO, le 28 mars. Or, il semblerait aujourd’hui que la ville envisage de garder le dispositif en place. Le bourgmestre de Vancouver souhaite ‘entamer un dialogue’, notamment avec les associations pour les libertés civiles avant d’entériner la chose.

Pose de caméras à Vancouver

Pose de caméras à Vancouver

Madvi Mukesh (photo), deux ans, était avec sa famille le matin du 1er octobre 2009, lorsque plusieurs hommes portant des treillis militaires – FS (agents de police spéciale), la police et d’autres forces de sécurité – ont pointé leurs armes sur ces ‘maoïstes’ et tiré sur eux. Les voisins de Mukesh ont été tués – Muchaki Handa, Markam Deva, Tomra Mutta, un couple nouvellement marié Soyma Subba et Soyam Jogi.

La famille de Mukesh a été anéantie. Il a été trouvé pleurant près d’une mare de sang, suintante du corps haché de sa tante. Mukesh a perdu trois doigts dans le carnage. Son père n’était pas à la maison à ce moment. Il a été sauvé. Des maisons ont été incendiées. Du riz, des légumes secs, des casseroles de cuivre, de la volaille et de l’argent ont été emportés. En tout, les villageois ont constaté que 10 de leurs habitants étaient morts. Certains jeunes sont porté disparus. Mukesh Madvi a disparu dans la jungle avec son père.

Environ 200 km au nord de Gompad, des nouvelles de cette affaire ont été diffusées dans la presse. L’Opération Green Hunt avait officiellement commencé le 1er octobre 2009 et il a été déclaré que certains maoïstes ont été tués près de la frontière Andhra. Lorsque des questions ont été soulevées par certains journalistes sceptiques sur les corps des maoïstes, on leur a dit que les villageois les avaient emmenés au loin. Le 3 janvier 2010, le surintendant de la police de Dantewada, questionné au sujet du massacre Gompad, a déclaré que ce n’était pas un massacre. ‘Il ya eu seulement des tirs des deux côtés. Il n’y a eu aucune victime, et seulement quelques explosifs ont été trouvés.’

Le 7 janvier 2010 aurait été le jour où, comme Mukesh, bien d’autres ‘maoïstes’ seraient venus à Dantewada pour la Sunwai Jan (audience publique), afin qu’ils puissent présenter leur cas. Le Ministre de l’Intérieur Chidambaram avait promis qque Himanshu Kumar de Vanvasi Chetna Ashram, qui avait planifié l’audience, serait présent. Cependant, le gouverneur du Chhattisgarh ESL Narasimhan avait empêché le ministre de l’Intérieur de faire cette visite. La Sunwai Jan serait devenue une boîte de Pandore devant les médias nationaux, si le ministre de l’Intérieur avait assisté à la réunion.

Mukesh est arrivé pour la Sunwai Jan avec son père, et plusieurs autres optimistes, le 5 janvier. Ils étaient environ 25. A peine étaient-ils arrivé à Vanvasi Chetna Ashram, qu’ils ont été encerclés par les FS. Environ 30 minutes plus tard, ils étaient tous entassés dans trois camions qui ne portaient pas de plaques d’immatriculation. Il s’est écoulé 10 jours depuis que ces ‘maoïstes’ ont été emmenés dans un lieu tenu secret et il n’y a eu aucune de leurs nouvelles.

Madvi Mukesh

Madvi Mukesh

Neuf combattants des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) ont été tués par l’armée colombienne dans le département de Putumayo. Quatre guérilleros blessés pendant le raid ont été capturés, dont une femme. Les guérilleros appartenaient au 48e Front des FARC (frontière sud de la colombie), leur camp a été attaqué par le 17e commando de jungle de l’Armée appuyé par l’aviation. Ce sont en tout trois camp des FARC qui ont été attaqués. Un des objectif de l’opération était la capture du dirigeant des FARC, Angel Gabriel Lozada Garcia, alias ‘Edgar Tovar’, mais en cela l’opération a échoué.

Toutes les marchandises de Sodexo ont été expropriées à la cantine de l’ULB. Le communiqué de cette action pointe les profits réalisés par Sodexo noptament dans les centres fermés. Le 29 novembre dernier, les vitres du siège bruxellois de Sodexo avaient été brisées pour les mêmes raisons.

Lire le communiqué de l’action

Cela fait maintenant plus de dix ans que les paysans honduriens se battent pour récupérer leurs terres. Dix ans que dure le conflit agraire avec les entrepreneurs qui ont acquis les terres de manière frauduleuse en corrompant les autorités. Certaines d’entre elles n’ont même jamais été inscrites au nom des acheteurs mais l’état a reconnu leurs droits sous forme de concessions.

Après une longue période de revendications, de prises de terre et de routes en signe de protestation, un processus de négociation est entamé en 2009 et une convention est signée entre les paysans et les propriétaires terriens, approuvée par le président Zelaya entre autres. Ils se sont alors accordés pour créer une commission tripartite afin de réviser le procédé légal pour l’acquisition des terres par les propriétaires terriens. Mais la chute de Zelaya lors du coup d’état du mois de juin a paralysé les négociations et devant l’intransigeance du gouvernement de facto, les paysans ont entamé une campagne de récupération des terres, entraînant une répression intense des forces de l’ordre.

Au début du mois de janvier, une vaste opération d’expulsion avait commencé dans plusieurs villages du département de Colomb. Cette semaine, plus de 600 personnes ont été délogées par un important contingent composé de militaires, de policiers et de gardes de sécurité. Ils ont attaqué à balles réelles et de caoutchouc et avec du gaz lacrymogène des familles entières de paysans. Ce fut un délogement très violent. Tous les paysans arrêtés ont été remis en liberté, mais trois d’entre eux seront poursuivis en justice et ont donc, eux, été placés en détention provisoire. Sachant qu’actuellement, plus de 300 autres personnes poursuivent le processus de récupération des terres, il est à craindre d’autres actions répressives dans les prochains jours.

Affiche de la résistance hondurienne

Affiche de la résistance hondurienne

La police a arrêté une soixantaine de personnes dans une opération menée dans quatre provinces turques et visant des membres et des sympathisants du PKK. La police a organisé des descentes dans les maisons et les bureaux des suspects à Istanbul, mais aussi dans les provinces de Batman, Diyarbakir (sud-est) et de Van (est) ainsi que dans la ville d’Igdir. Les accusations contre les personnes arrêtées sont diverses, allant d’être membre actif du PKK à soutenir le parti et encourager la population à rejoindre le collectif ainsi que participer à sa campagne armée. La police a, entre autre, arrêté le bourgmestre de Igdir Mehmet Nuri Gunes, membre du BDP (Peace and Democracy Party – créé suite à la mise hors la loi du DTP pour ses prétendus liens avec le PKK) ainsi que huit autres membres du DTP. Refusant de suivre les officiers, Nuri Gunes a été rapidement menotté et emmené. La police a également saisi plusieurs armes et explosifs.

Laurence Guimon, une militante d’ETA, a entamé le 2 janvier une grève de la faim illimitée pour dénoncer ses conditions de détention à Roanne (Loire). ‘La semaine dernière, elle a perdu 6,5 kg. Elle a du mal à se rendre au parloir où elle arrive essoufflée‘, a expliqué la soeur de la militante, ‘Elle boit seulement et ne mange pas‘, a-t-elle souligné en précisant néanmoins que sa soeur bénéficiait d’un suivi médical par un médecin de la prison. Laurence Guimon revendique la fin de son isolement, le rapprochement géographique de son compagnon, un militant d’ETA incarcéré à Lannemezan, et la restitution immédiate de ses permis de visite. Laurence Guimon, 40 ans, a été arrêtée le 22 janvier 2003 à Estialesq.

Laurence Guimon

Laurence Guimon

Victoriano Abel Vega, secrétaire général du Syndicat des travailleurs et des employés municipaux de la municipalité de Santa Ana (SITRAMSA), affilié à la CATS (Centrale autonome des travailleurs salvadoriens), a été abattu alors qu’il était en route pour San Salvador où il devait assister à une réunion avec d’autres dirigeants syndicaux dans le cadre de la préparation d’une procédure de plainte concernant le licenciement déloyal de plusieurs salariés de la municipalité de Santa Ana au mépris des conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT). Abel Vigo avait reçu des menaces de mort pour son rôle de dirigeant syndical et pour avoir dénoncé les licenciements en question.

La plus haute juridiction des Etats-Unis a décidé hier de renvoyer le dossier de Mumia Abu Jamal devant la cour d’appel de Pennsylvanie. La Cour Suprême avait été saisie suite à la décision prise en mars 2008 d’annuler la peine de mort infligée à l’ancien activiste des Black Panther car le jury ne s’était pas prononcé à l’unanimité lors du jugement. Se basant sur l’arrêt rendu la semaine dernière concernant un autre condamné à mort dans l’Ohio affirmant que la loi n’exigeait pas un accord unanime du jury, et confirmant donc la peine capitale, la Cour Suprême a demandé à la cour d’appel de revoir sa décision de commuer la condamnation à mort de Mumia. Sachant que tous les recours juridiques ont été invoqués, le procureur de Philadelphie pourrait ordonner très rapidement son exécution.