Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

L’ETA a revendiqué dimanche matin, dans un communiqué, quatre actions contre des cibles de l’Etat espagnol dont celui de la localité basque d’Arrigorriaga le 19 juin (avec une bombe-ventouse qui avait tué l’inspecteur de police Eduardo Puelles) et celui de Palma, dans l’île de Majorque (Baléares), le 30 juillet (avec une bombe-ventouse qui avait tué deux gardes civils). Dans le communiqué, l’ETA précise qu’Eduardo Puelles était le ‘chef des opérations de police contre de nombreux militants arbetzales [indépendantistes] de gauche et contre de jeunes indépendantistes au cours de la dernière décennie, ainsi que le coordonnateur de différentes opérations contre l’ETA. Parfois comme tortionnaire le plus expérimenté et méprisable du commissariat, tantôt dans le rôle du ‘bon flic’, il a aussi été responsable des pressions sur des militants indépendantistes pour qu’ils collaborent, via des menaces’.

Lundi 3 août, une unité de la guérilla maoïste comptant une soixantaine d’hommes et de femmes s’est emparé de la localité de San José de Secce, capitale du district de Santillana, et a attaqué la caserne des forces de contre-guérilla (DINOES) à l’arme automatique et à la roquette. Trois membres des forces de sécurité ont été tués, dont un expert en lutte anti-guérillas et un tortionnaire connu.

Attaque de la guérilla au Pérou

Attaque de la guérilla au Pérou

Les bureaux de la compagnie aérienne chilienne LAN ont été détruit le 6 août par une charge explosive. La Brigada Mauricio Morales des Células revolucionarias a revendiqué cette action en solidarité avec deux révolutionniaires chiliens Marcelo Villarroel et Freddy Fuentevilla, actuellement détenus en Argentine et en passe d’être extradés au Chili.

La Haute Cour Régionale de Stuttgart a condamné Ilhan Demistas, 40 ans, (de nationalité allemande), Mustafa Atalay, 52 ans et Hasan Sudasi, 46 ans, pour avoir levé des fonds et rassemblés des armes pour le DHKP-C. Atalay a écopé de 5 ans de prison, tandis que Demistas et Subasi ont pris respectivement 3 ans et demi et 2 ans et 11 mois. Demistas et Atalay ont également été condamnés pour faux en écritures. A la fin juillet, les trois hommes ont admis leur appartenance au DHKP-C, allégeant ainsi la sentence.

Demistas et Atalay sont sortis libres du tribunal, ayant déjà purgé la totalité de leur peine avant et pendant le procès, qui a duré 15 mois. Atalay, qui a écopé de la peine la plus lourde est accusé d’être le responsable des activités du groupe en Allemagne, tout en étant en charge des membres en Grande-Bretagne. Toutes les inculpations reposent une dossier de la police belge concernant une tentative de contrebande d’armes vers la Turquie en 2002. Le procès des deux derniers inculpés continue.

Le 10 novembre prochain, Patrick Leblanc devra comparaître devant le tribunal correctionnel d’Avignon pour ‘rébellion et incitation à l’émeute’ suite à un mouvement de foule le 18 juillet dernier durant le festival d’Avignon. Récit et témoignage.

Cette après-midi là, Patrick accompagné de ses deux fils (âgés de 15 et 12 ans) profite d’un spectacle de rue: un mime qui fait la statue. A côté d’eux, un CRS est adossé à son fourgon.

Policier à Avignon

Blagueur, le fils de Patrick se dirige vers lui, dépose 30 centimes à ses pieds et le félicite pour sa bonne prestation: ‘Vous faites drôlement bien le mime’. Gentille petite farce de festivalier, qui ne sera pas appréciée comme telle par le fonctionnaire. En effet, ce dernier rattrape le jeune garçon et lui demande ses papiers sous prétexte d’outrage. Patrick tente de faire comprendre au policier que ‘c’était de l’humour, qu’il ne fallait pas mal le prendre’. Rien n’y fait. ‘Il m’a demandé mes papiers en me tutoyant, j’ai refusé. Je m’adresse correctement à la police, j’attends le même respect en retour’ dit-il. Suite à son refus de coopérer, le ton monte. Il refuse de monter dans le fourgon sans ses enfants. Selon lui, ‘un mouvement de foule spontané a formé une chaîne humaine pour empêcher mon interpellation. Mais la police affirme autre chose. Selon le CRS, Patrick Leblanc aurait harangué la foule, et se sentant menacé, il a appelé les renforts. Patrick et son fils sont pris, menottés et placés dans le fourgon. Des spectateurs s’opposent à leur arrestation, et toujours de source policière, une tierce personne tente de s’emparer de l’arme d’un CRS. Deux autres personnes sont donc interpellées.

Patrick Leblanc passera la nuit, en compagnie des trois autres interpellés, au commissariat, tandis que deux CRS ont été légèrement blessés dans les échauffourées. Mouvement de foule ou incitation à l’émeute? Réponse au mois de novembre.

En tout cas, à Avignon, ne confondez pas un mime et un CRS…

Policier à Avignon

A la fin du mois de juillet, nous apprenions l’arrestation à la frontière franco-belge de Shova Gajurel, fille d’un leader maoïste népalais, et elle-même membre du Parti Communiste du Népal.

Demande de l’asile politique en France depuis 3 ans (sa vie est en danger au Népal, au vu de la répression qui y est menée contre le PCN-maoïste), Shova Gajurel s’est fait interpellée à Valenciennes pour avoir voyagé sans les documents requis et a été incarcérée au Centre de Rétention Administratif de Lille Lesquin.

Un comité de soutien s’est immédiatement mis en place, auquel se sont joints le Comité ‘Libérez-les’ ainsi que le Comité des sans-papiers de Lille (CSP59) et le MRAP. ‘Libérez-les’ a notamment pu fournir des éléments à son avocat lors de sa comparution au tribunal. En vain, sa demande d’asile a été refusée, et le tribunal a confirmé son expulsion. Il a également proposé une ‘lettre ouverte’ à Bernard Kouchner, le ministre des affaires étrangères français. Ce courrier a été signé et envoyé par de nombreux militants. Les trois comités français se sont ensuite rassemblés pour introduire une seconde demande d’asile, aboutissant à un nouveau refus. De plus, une conférence de presse a été organisée le 30 juillet dernier à Lille, afin de dénoncer publiquement la situation de Shova Gajurel.

La pression sur l’Etat français se faisant de plus en plus ressentir, il fallait agir. La décision du gouvernement est on ne peut plus extrême. En effet, il se débarrasse de l’affaire. Comment? Sous prétexte que la népalaise a transité par la Belgique lors de son arrivée en France, elle y est renvoyée. La réponse de l’Etat à la mobilisation a été le transfert de Shova Gajurel de Lille vers le centre de rétention de Bruges (en passant par le commissariat de Menin, à la frontière franco-belge) le 3 août dans la matinée. Le but de la manoeuvre est tout à fait clair, d’autant plus que chez nous, la rétention administrative peut se prolonger.

Soucieux de continuer à la soutenir, les différents comités français, rejoints par deux militants de notre Secours Rouge / APAPC, étaient présents afin de l’accueillir à la frontière. Or, la police, à qui ordre avait été donné d’agir dans la plus grande discrétion, s’est escrimée à brouiller les pistes. Les militants ont été envoyés d’un poste de police à l’autre, pour finalement rencontrer la prisonnière quelques minutes durant lesquelles ils ont pu constater son état d’épuisement avancé, ainsi que son inquiétude. En effet, son portable lui a été retiré. C’est vers 14h qu’elle a finalement conduite à Bruges.

A la demande du comité ‘Libérez-les’, le Secours Rouge / APAPC prend aujourd’hui le relais de la mobilisation et du soutien à Shova Gajurel afin d’obtenir sa libération et sa régularisation.

Le Collectif ‘Ne laissons pas faire!’ appelle à un rassemblement ce jeudi 6 août à 18h devant l’Administration pénitentiaire de la rue de la Verrerie et de la rue du Renard à Paris.

Le 23 juillet dernier, la cour d’appel de Paris a confirmé le régime de semi-liberté accordé à Régis Schleicher fin avril par le tribunal d’application des peines. Il devrait être transféré le 26 août prochain dans un centre de semi-liberté. Georges Cipriani s’est vu accorder cette même semi-liberté le 30 avril dernier, et aurait du en bénéficier le 19 mai. OR, il se voit contraint d’attendre le 20 août la décision de la cour d’appel! Nathalie Ménigon se trouve quant à elle en liberté conditionelle. Mais ces décisions ne nous font pas oublier que Jean-Marc Rouillan se trouve toujours incarcéré à Marseille alors qu’il est gravement malade et que son traitement est incompatible avec son maintien en prison.

Restons mobilisés pour la libération de tous les militants d’Action Directe!

De nouveaux affrontements ont opposé vendredi à Nouméa policiers et membres du syndicat USTKE, alors que se tenait le sommet France-Océanie en présence de Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères. Trois gendarmes, un policier et deux pompiers ont été légèrement blessés. Le syndicat USTKE (indépendantiste) multiplie les manifestations et les blocages d’entreprises afin de protester contre l’incarcération fin juin de son président, Gérard Jodar, et de cinq adhérents suite à l’action menée à l’aérodrome, en janvier dernier.

Manifestation en Nouvelle-Calédonie

Vendredi, les manifestants ont bloqué plusieurs entreprises dans les zones industrielles de la périphérie de Nouméa et dressé des barrages, parfois enflammés, sur les routes. Les affrontements ont repris dimanche et lundi, faisant au moins 28 blessés.

Ce mercredi, 4 manifestants et 2 policiers ont été blessés lors de nouveaux troubles à la périphérie de Nouméa.

Le site de l’USTKE

Manifestation en Nouvelle-Calédonie

Comme nous vous l’avions annoncé hier, Shova Gajurel a été extradée de France ce matin. Elle a été remise aux mains de la police fédérale belge, qui l’a immédiatement emmenée au commissariat de Menin, village situé à la frontière franco-belge. Elle y restera jusqu’à son transfert à Bruges afin d’attendre qu’un avis soit rendu par l’office des étrangers.

Ce soir, le Comité ‘Libérez-les’ de soutien aux prisonniers et réfugiés politiques publie un communiqué destiné aux médias.

Lire le communiqué de presse

Il y a quelques jours, nous évoquions la situation de Shova Gajurel, communiste népalaise – maoïste – arrêtée dans le nord de la France. Une campagne de soutien massive à été mise en place en France, afin qu’elle obtienne l’asile politique, et ce au vu des menaces qui pèseraient sur elle si elle devait rentrer au Népal.

Plusieurs organisations de soutien aux sans-papiers françaises se sont mobilisées, et ont mené diverses actions. Le comité ‘Libérez-les’ a notamment envoyé une lettre ouverte signée par de nombreux militants à Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères. Il a également émis une nouvelle demande d’asile politique (refusée), envoyé une déléguée à plusieurs reprises au centre de détention dans lequel est retenue Shova Gajurel afin d’obtenir des informations et organisé une conférence de presse. (Compte-rendu de la conférence)

Les autorités françaises ont été passablement embarrassées par leurs arguments et leur détermination. C’est pourquoi la décision a été prise de reconduire la réfugié à la frontière belge, sous prétexte qu’elle est arrivée en France par la Belgique, où son avion a atterri. L’objectif français étant clairement de se ‘débarrasser du cas Gajurel’. Le transfert aura lieu demain lundi, à Mouscron ou à Réquem.

Le Secours Rouge prendra le relais de la mobilisation et du soutien à Shova Gajurel, qui a pour le moment réussi, grâce au soutien des militants français, à éviter une expulsion dangereuse vers le Népal.