Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Samedi dernier, le gouvernement belge a renouvelé l’accord passé il y a un an et demi à propos des critères de régularisation des sans-papiers. Dans ces déclarations, une régularisation est proposée à partir du 15 septembre prochain et ce pendant une durée de trois mois. Ce délai étant très limité dans le temps, le CRER invite à une séance d’information pour comprendre la manière et les conditions pour accéder à cette fameuse régularisation ce samedi 25 juillet à 18h30, à côté de la Porte de Halle, rue Vlogaert n°4 – 1060 Saint-Gilles.

La cour d’appel de Paris a accordé jeudi une mesure de semi-liberté à l’ancien militant d’Action directe, Régis Schleicher. Le 25 juin dernier, le parquet général s’était opposé à la semi-liberté pour Schleicher, 52 ans, mais la chambre d’application des peines de la cour d’appel a suivi les juges du tribunal d’application des peines qui avaient déjà été favorables à la libération de Régis. Les experts psychiatres se sont déclarés à plusieurs reprises favorables à sa libération. Incarcéré à la centrale de Clairvaux, Régis Schleicher pourra sortir de prison à partir du 26 août prochain. Il travaillera la journée dans une association qui s’occupe de personnes âgées dans la banlieue lyonnaise et devra passer les nuits et les week-ends dans un centre de semi-liberté de Lyon proche de son lieu de travail.

Arrêté le 15 mars 1984, Régis Schleicher a été condamné à deux reprises par la cour d’assises de Paris à la réclusion criminelle à perpétuité : la première fois en 1987 pour sa participation à la fusillade de l’avenue Trudaine où deux policiers avaient été tués le 31 mai 1983, puis en 1988 pour des hold-up avec d’autres fusillades, notamment celle où le révolutionnaire italien Ciro Rizatto avait été tué par la police. Le 15 mars 2002, la Juridiction nationale de libération conditionnelle (JNLC) avait refusé sa remise en liberté. Le 12 février 2003, Régis Schleicher et deux braqueurs, Michel Ghellam et Jean-Christophe Pedron, avaient tenté de s’évader de la centrale de Moulins-Yzeure (Allier), mais ont été rapidement maîtrisés par les surveillants. Les trois hommes avaient pris un surveillant en otage, puis ils ont utilisé une substance explosive artisanale pour détruire les accès aux toits de l’établissement. Les gardiens de la prison ont alors ouvert le feu sur les trois hommes et Pedron a été légèrement blessé par balle à l’épaule.

Le 12 janvier 2006, Régis Schleicher a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à cinq ans de prison notamment pour avoir fabriqué l’explosif ayant servi à cette tentative d’évasion. Par ailleurs, le 20 août prochain, la cour d’appel de Paris doit dire si elle confirme la mesure de semi-liberté accordée le 30 avril dernier à Georges Cipriani. Si le parquet général n’avait pas fait appel, il serait sorti de la centrale d’Ensisheim (Haut-Rhin) le 19 mai. Agé de 58 ans, il a été condamné le 28 février 1987 à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une mesure de sûreté de 18 ans pour les exécutions, en 1985, du général Audran, et en 1986, de celui du PDG de Renault, Georges Besse.

Depuis maintenant deux mois, à Pyeongtaek, dans le sud du pays, des salariés de Ssangyong Motor, un constructeur automobile local, occupent leur usine suite à l’annonce de leur licenciement par la direction. La situation semble bloquée et un climat de violence s’est installé. Lundi, plus de 3.000 policiers sont intervenus pour tenter de déloger les 800 salariés. Résultat: des affrontements particulièrement violents. Les forces de l’ordre ont utilisé des canons à eau avant de bombarder les salariés frondeurs de gaz lacrymogène. Pas en reste, les ouvriers ont répondu par des jets de cocktails Molotov et de gros boulons.

Une nouvelle étape dans un conflit qui dure depuis deux mois et ne cesse de s’envenimer. A l’origine: Ssangyong Motor, un constructeur automobile pris dans la tourmente de la crise économique et menacé de liquidation judiciaire. Pour tenter de rétablir la barre, la direction annonce en début d’année qu’elle prévoit de licencier 36% de sa masse salariale. Pour protester, les salariés se mettent en grève, une première fois, début janvier, avant d’occuper leur entreprise quelques mois plus tard. Depuis la situation n’a fait que s’envenimer.

Dans un premier temps, la direction de l’entreprise avait fait couper le gaz et l’eau aux salariés retranchés dans l’usine et supprimé les livraisons de nourriture et de médicaments. En juin, la tension était montée d’un cran. De violents heurts avaient éclaté quand la direction de Ssangyong avait décidé de passer à l’offensive en embauchant des ‘gros bras’ pour déloger les salariés. Les affrontements avaient fait entre 10 et 20 blessés. Depuis que la grève a commencé, cinq ouvriers sont morts et hier, la femme d’un des dirigeants de la lutte s’est suicidée.

Grève à l’usine Ssangyong Motor en Corée

Grève à l'usine Ssangyong Motor en Corée

De nombreux accrochages, manifestations et plusieurs arrestations ont eu lieu ce 21 juillet dans la capitale iranienne, jour symbolique commémorant la nationalisation du pétrole. A Téhéran et dans d’autres grandes villes, le peuple a à nouveau bravé l’interdit et les menaces du ministre de l’intérieur en redescendant dans les rues. Cette journée d’action et de manifestation était trés symbolique. Elle coïncidait avec la commémoration d’une journée anniversaire de soutien populaire, en 1952, à la nationalisation du pétrole, un an avant le coup d’État anglo-américain contre Mohammad Mossadegh, le premier ministre de l’époque qui avait amené le Shah au pouvoir.

Cette nuit du 21 au 22 juillet, les affrontements ont continué dans de nombreux quartiers populaires de la ville de Téheran. La vidéo suivante, filmée hier, montre un basij’s en civil et un policier anti-émeute tirent sur des manifestants:

Voir la vidéo

Dans la nuit du 13 au 14 juillet, quatre anarchistes ont été arrêtés aux alentours d’un véhicule prenant feu. Ils/elles sont accusés de ‘dégradation du bien d’autrui par un moyen dangereux‘. Pendant leurs 48 heures de garde-à-vue où ils n’ont rien déclaré, ils ont également refusé de se soumettre au prélèvement ADN, à la prise d’empreintes digitales et aux photographies. Pour cela, ils sont aussi inculpés. Ils ont été transférés au dépôt pour être jugés en comparution immédiate le lendemain. Mais la juge ayant demandé une expertise de plus, le procès est remis en octobre 2009. En attendant, ils/elles sont placés sous contrôle judiciaire et doivent pointer une fois par semaine.

Nous avions déjà signalé qu’une nouvelle arrestation s’était ajoutée aux lots croissants d’arrestations dont sont victimes en Europe les réfugiés politiques originaire de Turquie et du Kurdistan. Yasar Ildan, qui était venu en Europe en raison de problèmes politiques, s’était rendu en Espagne avec sa famille pour passer ses vacances. Il a été mis en garde à vue le 18 mai et incarcéré à la prison de Madrid. Yasar Ildan, qui est bénéficiaire d’un titre de séjour et d’une autorisation de travail en Allemagne, a le droit de se déplacer dans n’importe quel pays de l’Union Européenne et ne fait l’objet d’aucune interdiction. Yasar Ildan s’était déjà rendu en Espagne pour des vacances sans rencontrer de problème. Alors qu’il s’est rendu à nouveau en Espagne pour passer ses vacances, Yasar Ildan a été cette fois arrêté sous le prétexte qu’un mandat d’arrêt international avait été émis part la Turquie.

Yasar Ildan est membre de la Confédération des Opprimés Immigrés en Europe AvEG-KON et aussi de l’association multiculturelle qui fait partie de cette Confédération. Il avait été mis en garde à vue à plusieurs reprises et incarcéré en Turquie en raison de son identité politique. L’arrestation de Yasar Ildan en raison de son identité par les autorités espagnoles démontre les liens étroits entretenus par l’Espagne avec l’état fasciste furc. L’AvEG-KON appelle à se solidariser avec Yasar Ildan et à protester contre son arrestation en participant au rassemblement devant l’ambassade d’Espagne, 19 rue de la Science à 1040 Bruxelles vendredi 24 à 15 heures.

Les 16 et 17 juillet, trois militants allemands ont été convoqués par des juges, à Berlin et Hambourg, dans la cadre de ‘l’affaire de Tarnac’. A Berlin, après un rassemblement devant l’ambassade de France, ils se sont rendus devant le juge où, conformément à ce qu’ils avaient annoncé, ils n’ont rien déclaré. Les autorités allemandes répondaient par ces auditions aux commissions rogatoires lancées par le juge Fragnoli, basant sa suspicion envers les deux berlinois sur le fait qu’ils avaient déjà été inquiétés il y a dix ans et relaxés, suite à une campagne de sabotage des lignes de train pour protester contre les convois de déchets nucléaires Castor.

Il y a deux semaines a eu lieu en Italie une vaste opération médiatico-policière (une quarantaine de perquisitions et l’inculpation de 37 personnes pour ‘organisation et participation à une association subversive d’inspiration anarcho-insurrectionnaliste visant à commettre des actions criminelles à finalité de terrorisme et de renversement de l’ordre démocratique‘). Finalement, deux militants anarchistes restent en prison. Il y a 16 mois, ils avaient été contrôlés par les carabiniers non loin d’une voie ferroviaire et ceux-ci ne les ont alors pas arrêtés, afin de pouvoir continuer à les surveiller. A défaut de pouvoir reprocher aux deux incarcérés d’avoir effectivement saboté des caténaires, on les accuse d’avoir eu l’intention de le faire.

Vous pouvez écrire aux deux militants italiens incarcérés à l’adresse suivante: Sergio Maria Stefani, Alessandro Settepani; Via Maiano 10; 06049 Spoleto (PG)

Ces derniers temps, les policiers basques s’emploient à ôter systématiquement de l’espace public toute représentation, toute photo des prisonniers de la gauche nationaliste basque. Ils arrachent les affiches des murs ou, comme sur la vidéo ci-dessous, interviennent dans les stands lors des fêtes de rue pour enlever les photos.