Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Quelque quatre-vingts personnes ont mené ce samedi dès 6h une action de désobéissance civile au centre fermé pour étrangers 127bis à Steenokkerzeel. Les manifestants, qui s’étaient cachés dans des champs situés le long du centre, ont profité de l’ouverture des portes d’entrée à 6h pour s’introduire dans l’enceinte du 127bis. La police est arrivée sur les lieux en nombre en moins de dix minutes, sans procéder directement à des arrestations. Les manifestants, qui venaient de Bruxelles, de Wallonie (notamment de Liège et Louvain-la-Neuve) et de Flandre (de Gand et Bruges principalement) ont organisé un sit-in et ont bloqué l’entrée du centre fermé, empêchant les gardiens de refermer la barrière. L’objectif du collectif était de perturber le fonctionnement du centre et d’empêcher samedi toute expulsion par avion de personnes en situation irrégulière. Des militants se sont enchaînés aux grilles via un système ‘Lock On’, un tube métallique dans lequel les manifestants dissimulent leurs mains pour compliquer la tâche des policiers chargés de les évacuer.

La police s’est contentée dans un premier temps d’encadrer la manifestation. Elle a ensuite invité les militants à partir. Face au refus du collectif, les policiers ont procédé vers 9h à des arrestations administratives. La police a ligoté les mains des manifestants au moyen d’attache-colson et les a conduits ensuite dans un bus. Le groupe a été emmené à la gare de Zaventem où il a été relaxé. Une action similaire avait été menée le 25 octobre au centre fermé de Vottem par une soixantaine de militants de diverses associations dont le Collectif de Résistance aux Centres pour Etrangers (CRACPE) et le 28 juin par une vingtaine d’activistes au centre pour illégaux de Merksplas.

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Eric Hazan, patron des éditions La Fabrique, a été entendu ce jeudi 9 au matin pendant trois heures trente par la sous-direction de l’anti-terrorisme (SDAT) de la Police judiciaire. Il est l’éditeur d’un livre signé du ‘Comité invisible’ et intitulé L’insurrection qui vient. Les enquêteurs, qui soupçonnent Julien Coupat d’en être l’auteur, espèrent en apporter la preuve, ce qui permettrait selon eux d’étayer les accusations pesant lui. Eric Hazan a été convoqué hier par un coup de téléphone, à la suite, semble-t-il, d’une commission rogatoire. Il s’est présenté ce jeudi matin à la sous-direction anti-terroriste, où les enquêteurs l’auraient questionné sur deux points: les liens qu’ils soupçonnent entre L’insurrection qui vient et Julien Coupat, et ceux entre le militant, ce livre et la fameuse affaire des caténaires.

L’insurrection qui vient est cité à trois reprises sur quatorze pages d’un rapport de synthèse de la SDAT destiné au procureur de la République de Paris. Le document faisait le point sur l’état d’avancement de l’enquête, en rappelant les faits et en détaillant le profil des différentes personnes soupçonnées.

La première mention intervient dès le deuxième paragraphe de la première page: ‘Ce groupe constitué autour de son leader charismatique et idéologue, le nommé Julien Coupat, (…) obéit à une doctrine philosophico-insurrectionnaliste qui ayant fait le constat que la société actuelle est ‘un cadavre putride’ (tel qu’il est mentionné au sein du pamphlet intitulé ‘L’Insurrection qui vient’ signé du Comité invisible, nom du groupe constitué autour de Julien Coupat) a décidé d’user des moyens nécessaires pour se ‘débarrasser du cadavre’ et provoquer la chute de l’Etat. Les cibles désignées dans cet ouvrage dont il a été établi dans la présente enquête qu’il avait été rédigé sous l’égide de Julien Coupat étant, de manière récurrente, tout ce qui peut être, par analogie, défini comme un ‘flux’ permettant la survie de l’Etat et la société de consommation qu’il protège. Sont ainsi cités dans cet opuscule, avec insistance, le réseau TGV et les lignes électriques comme autant de points névralgiques par le sabotage desquels, les activistes peuvent, à peu de frais, arrêter plus ou moins durablement les échanges de biens et de personnes et ainsi porter un coup au système économique qu’ils combattent.

La seconde mention, sur la quatrième page, reprend les mêmes arguments que dans ce dernier paragraphe. La troisième et dernière, à la fin du document figure dans la conclusion du rapport: ‘L’ensemble des investigations menées depuis le 16 avril 2007 sur le nommé Julien Coupat ont donc permis de mettre au jour les agissements d’un groupe d’activistes reliés à la mouvance anarcho-autonome et désirant se livrer par différentes formes d’actions violentes à la déstabilisation de l’Etat. Ces conclusions sont largement confirmées par les déclarations formées par un témoin désigné sous le numéro (…) qui, entendu sous X durant le temps de la garde à vue, confirmait l’existence d’un groupe formé à partir de 2002 autour d’un leader charismatique, le nommé Julien Coupat avec pour principale implantation la ferme ‘Le Goutailloux’ et ayant pris la dénomination de ‘Comité invisible, sous-section du parti imaginaire’. Ce groupe se présentant comme ‘le plus apte à détruire le monde et à en reconstruire un neuf’ étant le rédacteur final d’un pamphlet principalement rédigé par Julien Coupat et intitulé ‘L’Insurrection qui vient’.

Une quarantaine de personnes ont assistés au meeting pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah à Méricourt. La soirée a commencé par une intervention du comité organisateur ‘Liberez-les!’ sur le thèse de ‘L’actualité du sionisme en Palestine et au Liban’, puis d’une intervention du Collectif pour la Libération de Georges Ibrahim Abdallah: ‘Georges Ibrahim Abdallah: son combat politique et sa situation’. Ces interventions ont été suivies de la projection du film Retour au pays du Hezbollah de Soha Béchara, d’une intervention de Walid Atallah, de l’Association des Palestiniens en France (Al Jaliya), et du passage d’un enregistrement fait par Georges Ibrahim Abdallah à l’intention des particpants à cette initiative. Plusieurs groupes avaient déployés des stands d’information et de solidarité, et notament notre Secours Rouge.

Meeting à Méricourt

Délégation SR au meeting

Meeting à Méricourt
Délégation SR au meeting

Le député UMP Didier Julia a déposé ce mercredi 8 une proposition de loi visant à interdire, comme en Allemagne, ‘le port de cagoules et de tout autre moyen de masquer le visage lors de manifestations ou attroupements’ sous peine d’amende et d’emprisonnement. Cette initiative du député de Seine-et-Marne intervient après les violents incidents survenus à Strasbourg, en marge du sommet de l’OTAN. Selon Didier Julia, cette proposition a suscité l’intérêt du Premier ministre François Fillon et du gouvernement et pourrait être débattue dans le cadre des initiatives réservées au groupe UMP ou intégrée sous forme d’amendement au futur texte sur les ‘bandes violentes’. Le secrétaire général de l’UMP, Xavier Bertrand, a également apporté son soutien à cette ‘idée efficace, qui permettra d’éviter les dérives‘ observées à Strasbourg. ‘Cette mesure permettra l’identification des auteurs de violences aussi bien au cours de manifestations qu’à posteriori et rendra ainsi plus efficace leur appréhension par les forces de l’ordre‘, précise le texte.

Le Legal Team a produit un nouveau témoignage vidéo montrant clairement des CRS tirer à ‘tirs tendus’ à hauteur de visage et de poitrine des manifestants, ce qui est interdit par toutes les doctrines d’emploi et peut causer de graves blessures.

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L’ancien président péruvien Alberto Fujimori a été condamné ce mardi 7 à Lima à 25 ans de prison, au terme de son procès de 16 mois. Il a été reconnu coupable pour des massacres de civils perpétrés par des escadrons de la mort, entre 1990 à 2000. Le tribunal a reconnu Alberto Fujimori coupable ‘avec circonstances aggravantes‘. Il a assimilé ses crimes, ‘selon le droit international, à des crimes contre l’humanité‘. Il a précisé que l’ancien président âgé de 70 ans, en raison des deux ans qu’il a déjà passés en prison, devrait exécuter sa sentence jusqu’au 10 février 2032. Il devra aussi verser des dommages et intérêts aux familles de 29 victimes.

Alberto Fujimori avait envoyé dans les années 1990 l’armée combattre la guérilla maoïste du Parti Communiste du Pérou (P.C.P. ‘Sentier Lumineux’), provoquant une longue guerre qui a fait 70.000 morts et disparus, d’après les organisations des Droits de l’Homme. Les escadrons de la mort frappaient des militants progressistes ou jugés ‘sympathisants’ du P.C.P., et commettaient des massacres de paysans qui étaient ensuite attribués (avec l’aide de la presse internationale) à la guérilla maoïste.

Alberto Fujimori était jugé pour son rôle dans le massacre en 1991 de 15 habitants d’un quartier à Lima et l’assassinat en 1992 de 9 étudiants et d’un professeur de l’Université de la Cantuta, perpétrés par un escadron de la mort. Fujimori était aussi jugé pour les séquestrations à la même époque, par ses services secrets, d’un journaliste correspondant du journal espagnol El Païs et d’un entrepreneur. Le tribunal a reconnu Fujimori coupable de toutes les charges, mais n’a pas suivi l’accusation qui avait requis 30 ans de prison.

Charnier au Pérou

Le mois passé, des médecins-légistes ont commencé à exhumer les corps d’une fosse commune à Huanta, dans le sud-est du Pérou, dans la région d’Ayacucho où la guérilla maoïste était particulièrement active. Selon la Commission Vérité et Réconciliation, qui enquête sur les crimes commis durant la guerre civile entre la guérilla et l’Etat, la cinquantaine de victimes enterrées à Huanta sont des personnes, des paysans pour la plupart, disparues entre juillet et août 1984. L’armée péruvienne aurait conduit les victimes au stade de Huanta, transformé en une base militaire. Là, elles ont été torturées, exécutées et on a fait disparaître leurs corps. 4.000 charniers semblables ont été découverts ces dernières années au Pérou.

Charnier au Pérou

Ian Tomlinson, 47 ans, décédé mercredi dernier pendant une manifestation contre le sommet du G20 dans des circonstances suspectes, a été violemment poussé sur le sol par un policier. Des témoins oculaires l’avaient déjà déclaré, mais une vidéo est venue confirmer ces dires.

La police britannique avait annoncé samedi que Tomlinson était décédé de mort naturelle. Version confirmée par l’Independent Police Complaints Commission (IPCC), qui a précisé mardi que le vendeur de journaux était mort à la suite d’une crise cardiaque. Tomlinson rentrait chez lui après sa journée de travail et s’est retrouvé involontairement dans la manifestation.

Le journal britannique The Guardian a reçu des images d’un spectateur où l’on voit qu’un policier s’en prend violemment à Tomlinson. On voit ce dernier fuir un cordon de policiers, les mains dans les poches. Un des agents le poursuit et le pousse violemment sur le sol. Tomlinson fait une lourde chute et des spectateurs l’aident à se relever. Il s’en va hébété par le choc et, peu après, a une crise cardiaque.

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Le discounter allemand Lidl a espionné ses salariés, rassemblant des données personnelles sur leur état de santé. Selon des documents retrouvés par hasard dans une poubelle, Lidl a rassemblé entre 2008 et début 2009 des données privées sur certains de ses salariés, rapporte le magazine. Des commentaires comme ‘opération d’une tumeur, mais bénin‘ ou ‘veut tomber enceinte, fécondation ne fonctionne pas‘ figuraient sur des fiches intitulées ‘état de santé’. En cas d’arrêt maladie, l’employeur n’est normalement pas en possession de tels renseignements, ce qui veut dire qu’ils ont été obtenus en faisant pression sur les employés, explique le Spiegel, qui cite des témoignages de salariés en ce sens. Le groupe souabe, qui emploie environ 53.000 personnes en Allemagne, avait déjà été touché par un scandale d’espionnage l’an dernier. Il avait chargé des détectives privés de surveiller les salariés à l’aide de micro-caméras, et a été condamné pour cela à une amende de 1,5 million d’euros.

Le 9 juin et le 20 octobre 2008 à 6h du matin, les commandos de la SDAT (Sous-direction anti-terroriste) firent irruption dans plusieurs domiciles ainsi que dans les locaux de l’Association anatolienne de culture et de solidarité de Paris. Cette intervention policière fut d’une rare violence: portes brisées, appartements saccagés, femmes et enfants plaqués au sol, armes pointées sur les tempes… Au total, treize personnes ont été mises en garde à vue et en examen. Cible de cette opération: une association culturelle ordinaire ainsi que ses adhérents, qui défendent depuis des années les droits des travailleurs immigrés originaires de Turquie et qui s’opposent au régime fasciste d’Ankara. Tous sont accusés d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Mais les véritables chefs d’inculpation sont la tenue de manifestations, de conférences de presse parfaitement légales bénéficiant de l’accord de la préfecture et la vente de l’hebdomadaire Yürüyüs (imprimée et distribuée légalement en Turquie!). D’après le juge d’instruction: ‘les actions qu’ils mènent sont légales, mais servent à soutenir des réseaux clandestins hostiles au régime en Turquie. Par conséquent, leurs actions doivent être considérées comme terroristes et poursuivies en vertu des lois anti-terroristes.‘ Malgré l’absence de preuves, malgré le fait que les perquisitions n’aient révélé aucune activité illégale, Ilker Alcan et Sefik Sarikaya sont détenus depuis le 9 juin 2008. Treize autres personnes ont été placées sous contrôle judiciaire avec l’interdiction de quitter le département où ils résident, de rencontrer leurs co-inculpés, de se rendre dans des associations fréquentées par des gens originaires de Turquie, etc.