Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Depuis maintenant deux mois, à Pyeongtaek, dans le sud du pays, des salariés de Ssangyong Motor, un constructeur automobile local, occupent leur usine suite à l’annonce de leur licenciement par la direction. La situation semble bloquée et un climat de violence s’est installé. Lundi, plus de 3.000 policiers sont intervenus pour tenter de déloger les 800 salariés. Résultat: des affrontements particulièrement violents. Les forces de l’ordre ont utilisé des canons à eau avant de bombarder les salariés frondeurs de gaz lacrymogène. Pas en reste, les ouvriers ont répondu par des jets de cocktails Molotov et de gros boulons.

Une nouvelle étape dans un conflit qui dure depuis deux mois et ne cesse de s’envenimer. A l’origine: Ssangyong Motor, un constructeur automobile pris dans la tourmente de la crise économique et menacé de liquidation judiciaire. Pour tenter de rétablir la barre, la direction annonce en début d’année qu’elle prévoit de licencier 36% de sa masse salariale. Pour protester, les salariés se mettent en grève, une première fois, début janvier, avant d’occuper leur entreprise quelques mois plus tard. Depuis la situation n’a fait que s’envenimer.

Dans un premier temps, la direction de l’entreprise avait fait couper le gaz et l’eau aux salariés retranchés dans l’usine et supprimé les livraisons de nourriture et de médicaments. En juin, la tension était montée d’un cran. De violents heurts avaient éclaté quand la direction de Ssangyong avait décidé de passer à l’offensive en embauchant des ‘gros bras’ pour déloger les salariés. Les affrontements avaient fait entre 10 et 20 blessés. Depuis que la grève a commencé, cinq ouvriers sont morts et hier, la femme d’un des dirigeants de la lutte s’est suicidée.

Grève à l’usine Ssangyong Motor en Corée

Grève à l'usine Ssangyong Motor en Corée

De nombreux accrochages, manifestations et plusieurs arrestations ont eu lieu ce 21 juillet dans la capitale iranienne, jour symbolique commémorant la nationalisation du pétrole. A Téhéran et dans d’autres grandes villes, le peuple a à nouveau bravé l’interdit et les menaces du ministre de l’intérieur en redescendant dans les rues. Cette journée d’action et de manifestation était trés symbolique. Elle coïncidait avec la commémoration d’une journée anniversaire de soutien populaire, en 1952, à la nationalisation du pétrole, un an avant le coup d’État anglo-américain contre Mohammad Mossadegh, le premier ministre de l’époque qui avait amené le Shah au pouvoir.

Cette nuit du 21 au 22 juillet, les affrontements ont continué dans de nombreux quartiers populaires de la ville de Téheran. La vidéo suivante, filmée hier, montre un basij’s en civil et un policier anti-émeute tirent sur des manifestants:

Voir la vidéo

Dans la nuit du 13 au 14 juillet, quatre anarchistes ont été arrêtés aux alentours d’un véhicule prenant feu. Ils/elles sont accusés de ‘dégradation du bien d’autrui par un moyen dangereux‘. Pendant leurs 48 heures de garde-à-vue où ils n’ont rien déclaré, ils ont également refusé de se soumettre au prélèvement ADN, à la prise d’empreintes digitales et aux photographies. Pour cela, ils sont aussi inculpés. Ils ont été transférés au dépôt pour être jugés en comparution immédiate le lendemain. Mais la juge ayant demandé une expertise de plus, le procès est remis en octobre 2009. En attendant, ils/elles sont placés sous contrôle judiciaire et doivent pointer une fois par semaine.

Nous avions déjà signalé qu’une nouvelle arrestation s’était ajoutée aux lots croissants d’arrestations dont sont victimes en Europe les réfugiés politiques originaire de Turquie et du Kurdistan. Yasar Ildan, qui était venu en Europe en raison de problèmes politiques, s’était rendu en Espagne avec sa famille pour passer ses vacances. Il a été mis en garde à vue le 18 mai et incarcéré à la prison de Madrid. Yasar Ildan, qui est bénéficiaire d’un titre de séjour et d’une autorisation de travail en Allemagne, a le droit de se déplacer dans n’importe quel pays de l’Union Européenne et ne fait l’objet d’aucune interdiction. Yasar Ildan s’était déjà rendu en Espagne pour des vacances sans rencontrer de problème. Alors qu’il s’est rendu à nouveau en Espagne pour passer ses vacances, Yasar Ildan a été cette fois arrêté sous le prétexte qu’un mandat d’arrêt international avait été émis part la Turquie.

Yasar Ildan est membre de la Confédération des Opprimés Immigrés en Europe AvEG-KON et aussi de l’association multiculturelle qui fait partie de cette Confédération. Il avait été mis en garde à vue à plusieurs reprises et incarcéré en Turquie en raison de son identité politique. L’arrestation de Yasar Ildan en raison de son identité par les autorités espagnoles démontre les liens étroits entretenus par l’Espagne avec l’état fasciste furc. L’AvEG-KON appelle à se solidariser avec Yasar Ildan et à protester contre son arrestation en participant au rassemblement devant l’ambassade d’Espagne, 19 rue de la Science à 1040 Bruxelles vendredi 24 à 15 heures.

Les 16 et 17 juillet, trois militants allemands ont été convoqués par des juges, à Berlin et Hambourg, dans la cadre de ‘l’affaire de Tarnac’. A Berlin, après un rassemblement devant l’ambassade de France, ils se sont rendus devant le juge où, conformément à ce qu’ils avaient annoncé, ils n’ont rien déclaré. Les autorités allemandes répondaient par ces auditions aux commissions rogatoires lancées par le juge Fragnoli, basant sa suspicion envers les deux berlinois sur le fait qu’ils avaient déjà été inquiétés il y a dix ans et relaxés, suite à une campagne de sabotage des lignes de train pour protester contre les convois de déchets nucléaires Castor.

Il y a deux semaines a eu lieu en Italie une vaste opération médiatico-policière (une quarantaine de perquisitions et l’inculpation de 37 personnes pour ‘organisation et participation à une association subversive d’inspiration anarcho-insurrectionnaliste visant à commettre des actions criminelles à finalité de terrorisme et de renversement de l’ordre démocratique‘). Finalement, deux militants anarchistes restent en prison. Il y a 16 mois, ils avaient été contrôlés par les carabiniers non loin d’une voie ferroviaire et ceux-ci ne les ont alors pas arrêtés, afin de pouvoir continuer à les surveiller. A défaut de pouvoir reprocher aux deux incarcérés d’avoir effectivement saboté des caténaires, on les accuse d’avoir eu l’intention de le faire.

Vous pouvez écrire aux deux militants italiens incarcérés à l’adresse suivante: Sergio Maria Stefani, Alessandro Settepani; Via Maiano 10; 06049 Spoleto (PG)

Ces derniers temps, les policiers basques s’emploient à ôter systématiquement de l’espace public toute représentation, toute photo des prisonniers de la gauche nationaliste basque. Ils arrachent les affiches des murs ou, comme sur la vidéo ci-dessous, interviennent dans les stands lors des fêtes de rue pour enlever les photos.

Le 23 mai dernier, une manifestation contre la répression d’État s’était déroulée à Lille. Elle s’est terminée devant la ‘Maison flamande’ de Lambersart, un lieu fondé par les fascistes de Jeunesse identitaire et Terre celtique. Son portail est dégradé. Vingt-six manifestants sont placés en garde à vue. Seuls quelques-uns sont poursuivis.

Le 9 juin, sur YouTube, une vidéo est diffusée par la ‘Maison flamande’. Un montage de photos montre notamment des images des incidents du 23 mai. Des remerciements finaux sont adressés sur le mode ironique aux 26 interpellés, dont des coordonnées défilent à l’écran: prénom, première lettre du nom et ville de chacun! Parmi ces communes, le petit village italien, inconnu des autres manifestants, donné aux policiers par une jeune manifestante originaire d’Italie mais vivant en Belgique. Le six juillet, deux de ces manifestants ont été agressés en rue par des skinheads à deux endroits et deux moments différents. Une plainte contre X a été envoyée vendredi au procureur et au préfet pour ‘avoir divulgué ou s’être procuré illégalement des informations personnelles‘. Les sept plaignants ont joint la vidéo incriminée, retirée au bout de quelques jours du site mais téléchargée, et des témoignages.

Le 15 janvier 2009 a débuté le procès contre Faruk Ereren, 54 ans, devant la cour d’appel de Düsseldorf. Faruk Everen est accusé d’être un dirigeant du DHKP-C. Le ministère public l’accuse d’être responsable d’actions de guérilla réalisées entre 1993 à 2005.

Parmi les témoins entendus au procès de Faruk Everen, Nuri Eryüksel a passé 17 ans en prison en Allemagne et en Turquie pour appartenance présumée au DHKP-C. Les tortures régulières qu’il a eu à subir durant sa captivité l’ont rendu aveugle. Jeudi 2 juillet, il a dû témoigner devant la Cour d’appel de Düsseldorf pour la cinquième fois. Mais les questions posées donnaient l’impression que le but recherché n’était pas de trouver la vérité mais de confirmer des soupçons et enquêter sur le témoin ainsi que d’autres personnes. Nuri a fait usage de son droit au silence. En outre, il a fait remarquer qu’en cinq jours, rares ont été les questions qui avaient un rapport avec le procès en cours.

Le collège des juges a décidé d’une amende de 1.000 euros sur base d’une requête du procureur à cause de son refus de répondre, une insoumission qui n’est pas reconnue en tant que droit! Puis le collège des juges a décidé que le refus de témoigner était illégal et a ordonné une amende de 500 euros et 3 mois de détention préventive. Nuri a été arrêté dans la salle du prétoire et restera en prison jusqu’à la prochaine audience du procès, qui a été remis au 3 août pour cause de vacances d’été. Il se trouve actuellement à la prison de Düsseldorf où il attend son transfert vers une autre prison.