Alfredo Cospito purge actuellement une peine de prison de 9 ans et demi pour la jambisation de Roberto Adinolfi, le PDG d’une entreprise d’énergie nucléaire, il est également inculpé dans une nouvelle opération judiciaire anti-anarchiste « Scripta Manent ». Il est emprisonné en aile de haute sécurité à la prison de Ferrara. Il a récemment été invité à participer à une nouvelle publication anarchiste qui paraîtra probablement au début de l’année prochaine. Il s’est rendu compte que sa longue contribution avait été censurée une dizaine de jours plus tard en recevant des demandes de ses camarades. C’est le chef de l’aile, chargé de photocopier le moindre courrier entrant ou sortant, qui a transmis la contribution au procureur en charge de Scripta Manent, qui a décidé d’en empêcher la publication.

Scripta Manent est une opération de la police italienne qui vise actuellement 8 anarchistes (dont deux étaient déjà emprisonnés), accusés d’appartenir à une « organisation terroriste », à savoir la FAI.

Alfredo Cospito

Alfredo Cospito

La cour de cassation a décidé de réduire les condamnations d’Alfredo Cospito et de Nicola Gai, qui avaient été condamnés pour avoir jambisé le manager de la société Ansaldo Nucleare, Roberto Adinolfi, le 5 mai 2012. Les condamnations finales sont: pour Alfredo Cospito: 9 ans, 5 mois et 10 jours (au lieu de 10 ans et 8 mois) ; pour Nicola Gai: 8 ans, 8 mois et 20 jours (au lieu de 9 ans et 4 mois).

Alfredo Cospito et Nicola Gai

Alfredo Cospito et Nicola Gai

Arrêtés le 14 septembre pour la jambisation d’un PDG nucléaire, les deux anarchistes Alfredo et Nicola sont accusé ‘d’attentat avec finalité de terrorisme, blessures graves et vol’ et se trouvent toujours aujourd’hui à l’isolement dans la prison de Sanremo. Ils subissent une fouille corporelle ainsi que de leur cellule tous les jours. Ils ne peuvent communiquer ni entre eux ni avec les autres prisonniers. Leur courrier est censuré (les lettres sont lues par l’autorité pénitentiaire et transmises, quand elles le sont, dix à quinze jours après), et si des lettres sont saisies, ils n’en sont pas informés. Ils ne peuvent avoir accès à aucun livres ni journaux. Les deux hommes font déjà l’objet d’une enquête pour « terrorisme » du parquet de Pérouse, dans le centre de l’Italie.

Militant anarchiste détenu dans une prison de Sardaigne, Paolo Todde est en grève de la faim depuis le 25 avril dernier pour dénoncer les conditions de détention particulièrement dures de la prison sarde d’Uta. Durant une semaine, différents prisonniers ont organisé une grève de la faim solidaire. Il a déclaré vouloir en faire une grève forte comme le fut celle d’Alfredo Cospito durant 180 jours contre le régime d’isolement 41bis (voir notre article). Alors qu’il est aujourd’hui à son 40e jour de grève de la faim, la mobilisation solidaire est plus que jamais nécessaire. Pour lui écrire :

Paolo Todde
CC E. Scalas
Zona industriale Macchiareddu, 19
09010 Uta (CA)
Sardegna (Italia)

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Comme chaque année, une journée de solidarité avec le militant éco-anarchiste Marius Mason et les prisonniers anarchistes de longue durée est organisée le 11 juin prochain (voir notre article). Dans son appel, la solidarité avec plusieurs prisonnier·es anarchistes est mise en avant comme Nikos Maziotis, Alfredo Cospito ou encore Mónica Caballero. En France, plusieurs initiatives sont organisées comme à Toulouse et à Saint-Auban.

De par la nature de leur position, les prisonniers anarchistes renforcent le mouvement dans son ensemble en éclairant son analyse, ses méthodes et ses priorités. En les incluant dans l’espace anarchiste, nous démystifions l’incarcération et nous nous enseignons mutuellement les meilleures pratiques et les techniques de survie. En retour, cela permet aux autres de prendre les risques nécessaires, sachant qu’ils ne sont pas seuls. Notre engagement à soutenir nos prisonniers nous permet de rester fidèles à notre valeur de confrontation avec le pouvoir de l’État, même là où il est le plus puissant.

Lire l’appel à la journée du 11 juin 2025

A l’occasion du 11 juin – Journée internationale de solidarité avec Marius Mason et toustes les prisonnier·es anarchistes de longue durée, le Secours Rouge Toulouse organise une soirée de solidarité  le mercredi 11 juin à 19H au Chat Noir (270 avenue de Muret). Après la projection de “Jusqu’au dernier souffle” sur la grève de la faim de 180 jours d’Alfredo Cospito contre ses conditions de détention en Italie, nous proposons une discussion sur les mobilisations à construire aujourd’hui ainsi qu’un atelier d’écriture aux prisonnier·es. L’ensemble des bénéfices de la soirée seront reversés à un fond de solidarité avec des militant·es anarchistes réprimé·es.

La journée du 11 juin a été initiée par les soutiens à Marius Mason, militant anarchiste et écologiste condamné en 2009 à 22 ans de prison suite à des actions de sabotage aux États-Unis. Chaque année, le 11 juin vise à organiser la solidarité et l’entraide avec toustes les prisonnier·s anarchistes.

Inspirée du « carcere duro » ou régime d’isolement carcéral « 41bis » italien, une nouvelle manière d’emprisonner était annoncée depuis des semaines par Gérald Darmanin. Ce jeudi 6 mars, la décision a été prise, ce régime verra le jour dans les prisons de Vendin-le-Viel (Pas-de-Calais) où seront incarcérés 100 détenus dès le 31 juillet et Condé-sur-Sarthe (Orne) qui fera de même dès le 15 octobre, cela concerne pour le moment « les narcotrafiquants ». Ce régime est largement dénoncé comme une forme de torture en Italie et a touché progressivement plusieurs prisonniers révolutionnaires, comme les militants des BR-PCC ou Alfredo Cospito.

Parmi les travaux et aménagements en vue des placements à l’isolement de ces prisonniers : le démontage des téléphones fixes dans les cellules, le blindage des vitres au parloir, l’impossibilité de recevoir des visites familiales dans les pièces prévues à cet effet, ni même d’avoir le moindre contact avec des proches, la présence d’agents pénitentiaires lors de chacun de leurs déplacements dans l’enceinte de ces prisons, y compris en promenade, afin que les détenus ne puissent plus communiquer entre eux. D’autres établissements sécurisés pourraient voir le jour d’ici la fin 2027.

La Free Association of Autonomous Fire a revendiqué l’attaque incendiaire d’un poste de police, réalisée le 17 décembre 2024, dans la région de Tasikmalaya, dans la province de Java occidental. Le communiqué s’adresse à Nikos Romanos, Alfredo Cospito et tou.tes les membres de la FAI/IRF emprisonné.es à travers le monde.

Suite aux demandes tant du Parquet que des avocats de la défense, il y aura une audience en Cassation contre la sentence en appel qui, en juin 2023, avait ré-déterminé les peines pour Alfredo et Anna, les condamnant respectivement à 23 ans et à 17 ans et 9 mois de prison. Le Parquet avait demandé l’emprisonnement à perpétuité, avec un an d’isolement la journée, pour Alfredo et 27 ans et 1 mois pour Anna. Moins de deux semaines après la sentence en appel, qui avait reconnu la « faible gravité » de l’attaque explosive de Fossano, désormais officiellement définie comme un « massacre politique », le parquet avait présenté un pourvoi en cassation, en demandant que ce type de circonstance atténuante ne soit pas reconnu. L’audience aura lieu le 24 avril 2024. Nous rappelons que le 19 mars il y aura une autre audience à la Cour de cassation, qui se prononcera encore une fois sur le 41-bis imposé à Alfredo.

Alfredo Cospito

Alfredo Cospito

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Voici la déclaration faite par notre camarade G. lors de son procès pour son engagement internationaliste au Rojava:

« Aujourd’hui on m’accuse de service militaire à l’étranger. La grande question semble être de savoir si oui ou non j’ai contribué à la résistance des Unité de Défense du Peuple (YPG) lors de mon séjour. En tant que militant communiste suisse, le but de mon voyage était de voir une révolution de mes propres yeux et d’y participer.
Aujourd’hui, la Confédération suisse me juge par votre biais car j’aurais violé la «fameuse» neutralité helvétique en me rendant au nord de la Syrie et j’aurais porté atteinte à la puissance défensive du pays. A se demander si la Suisse a tant d’intérêt commun avec l’État Islamique ou le fascisme turc ?
Deux rapports de police disent clairement qu’il n’est pas possible de savoir ce que j’aurais fait durant mon séjour. Les preuves manquent à l’évidence. A contrario, les preuves que la neutralité suisse n’est qu’un mythe bien utile à la bourgeoisie sont nombreuses.
Quand la Suisse vend des armes ou des composants d’armes à l’État fasciste turc la neutralité importe peu, seul le profit compte. Ces armes servent à réprimer les mouvements progressistes en Turquie. Certaines se sont aussi retrouvées dans les mains de l’Etat Islamique.
Quand la Suisse extrade des militants et militantes progressistes turques et kurdes à la demande du régime d’Erdogan ou d’autres Etats européens, où est donc la neutralité ?
Quand les plus grandes banques du pays investissent chaque année plusieurs milliards dans l’industrie de l’armement, qui alimente les conflits du monde entier, où est donc la neutralité ?
L’État suisse n’est pas neutre. Il a choisi son camp depuis longtemps, celui de l’impérialisme occidental. Moi aussi j’ai choisi mon camp, celui des opprimés.
Depuis deux siècles s’est développée une tradition de solidarité révolutionnaire internationale. En me rendant au Rojava, j’y ai soutenu le camp des peuples qui luttent pour leur liberté. Il n ‘ y a qu’une solidarité internationale, ses formes sont multiples et toutes sont légitimes. Une révolution ne peut se construire sans projet de société et elle ne peut vivre si elle ne peut pas se défendre.
En suivant l’exemple donné par Norman Bethune ou Barbara Kistler , j’ai continué cette tradition. De même que toutes celles et ceux qui ont participé, d’une manière ou d’une autre, à la lutte de peuples qui n’était pas le leur. De la résistance antifasciste en Espagne à la lutte pour la libération de l’Algérie ou de la Palestine, nombreux et nombreuses sont les camarades qui ont porté leur engagement au niveau international. Cet engagement a pris différentes formes, toutes ayant leur importance.
En me rendant au Rojava, j’ai soutenu la construction d’une société basée sur des principes de justice sociale, de féminisme et d’écologie. Une société qui aujourd’hui lutte toujours contre le fascisme turc et ses soutiens occidentaux.
Mon choix est un choix politique, tout comme celui que l’État Suisse fait en me faisant passer, sur mandat de l’exécutif, devant ce tribunal. Sans preuves concrètes, je suis amené à comparaître devant vous, ceci sur un simple et seul avis des Service de renseignement de le Confédération, qui n’ont visiblement pas daigné fournir les fondements de leurs allégations.
Partout en Europe, la solidarité avec le mouvement kurde est attaquée. Le peuple du Kurdistan nous montre qu’une révolution est possible et bien réelle. C’est pour cette raison que notre solidarité et les liens que nous construisons sont vus comme dangereux.
Quelque que soit l’issue de ce jugement, je n’ai aucun regret. Je continuerai à soutenir la lutte révolutionnaire au Kurdistan car comme le dit un de leur proverbe : « La résistance, c’est la vie ! »
En tant que militant révolutionnaire et internationaliste, je tiens à finir ma déclaration en saluant le camarade Alfredo Cospito et toutes celles et ceux qui luttent contre le régime d’isolement 41bis en Italie.
Je salue aussi Georges Ibrahim Abdallah et les prisonniers et prisonnières de la cause palestinienne.
Je salue Pola Roupa et Nikos Maziotis emprisonnés en Grèce pour leur engagement révolutionnaire.
Je salue aussi les milliers de prisonnières et prisonniers politiques actuellement dans les geôles du régime fasciste turc.
Je salue l’engagement de celles et ceux qui crient tous les jours dans les rues d’Iran, «Jin, Jîyan Azadî» et se font emprisonner ou tuer.
Je salue Serge, militant français dalns le coma qui lutte pour garder la vie. Il y a deux semaines, il a été gravement blessé par la police lors des manifestations contre le projet écocidaire des mégas-bassines dans l’ouest de la France.
Tous ces militants et militantes nous démontrent que même en faisant face à la plus dure des répressions, la lutte pour un monde meilleur continue.
Comme l’a très bien dit le camarade Fred Hampton : «On peut emprisonner un révolutionnaire, mais on ne peut pas emprisonner la révolution.»« 

La déclaration en anglais