Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le week-end du 27 et 28 juillet a été marqué par plusieurs manifestations anti-gouvernementales au cours desquelles des affrontements et des arrestations ont été signalés. Samedi 27 juillet, des affrontements ont été signalés lors d’une manifestation à Yuen Long, près de la frontière chinoise au cours lesquelles 24 personnes ont été blessées, dont deux grièvement. Cette manifestation avait pour objectif de protester contre l’agression d’autres manifestant·e·s le dimanche précédent, attribuée à des triades, qui avait fait 45 blessés (voir notre article).

Le lendemain, des dizaines de milliers de personne étaient réunies au cœur de mégapole. Un groupe d’environ 200 manifestants parvenu jusqu’au bureau de liaison du gouvernement chinois à Hong Kong, symbole de la présence chinoise. Il s’est retrouvé face à face avec la police antiémeute qui a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Les manifestants ont riposté avec des briques et des pierres, puis ont été repoussés par une charge de policiers. Parallèlement, une foule plus nombreuse de manifestants s’est rendue dans le quartier commerçant de Causeway Bay, où la présence policière semblait plus restreinte. Les manifestants y ont érigé des barricades et bloqué une artère. La police a fait état de 13 arrestations, dont celle d’un militant, Max Chung, qui avait déposé une demande pour la manifestation.

Affrontement lors d'une manifestation à Hong Kong le 28 juillet

Notre camarade Mustapha « Ernest » Erden (aussi connu comme Mujo Muric) est décédé jeudi matin d’une crise cardiaque (voir notre article). Un hommage lui sera rendu le mardi 30 juillet au local Sacco Vanzetti en présence de sa famille, ses amis et ses camarades.

Hommage mardi 30 juillet à 18h au local Sacco-Vanzetti, 54 chaussée de Forest, 1060 Bruxelles

Hommage à notre camarade

Hommage à notre camarade

Lorentxa Beyrie, 44 ans, originaire de Cambo-les-Bains (Pyrénées-Atlantiques) purge trente ans de prison (la peine maximale en France), après plusieurs condamnations pour appartenance à ETA. Détenue depuis 18 ans et malade, elle ne sortira pas de prison, malgré la décision du tribunal d’application des peines, ce jeudi, de lui accorder une libération conditionnelle avec placement sous surveillance électronique, qui a été aussitôt suspendue après appel du parquet antiterroriste de Paris. Elle purge actuellement sa peine au centre de détention de Roanne (Loire). Cette demande de libération conditionnelle était la troisième déposée par ses avocats. Après deux refus, c’était la première à être accordée.

Le 5 juillet dernier, une demande de libération conditionnelle pour Frédéric «Xistor» Haramburu, incarcéré depuis trente ans et condamné à la perpétuité par la cour d’assises spéciale de Paris, avait été accordée par le tribunal d’application des peines puis immédiatement suspendue par l’appel du parquet antiterroriste.

Rassemblement de solidarité avec Lorentxa Beyrie

Rassemblement de solidarité avec Lorentxa Beyrie

L’inspection du travail a refusé le licenciement de Kamel Guemari, syndicaliste FO du McDo de Saint-Barthélémy, leader du conflit social qui oppose depuis de longs mois les salariés à leur employeur. Le syndicaliste faisait partie d’un plan social annoncé en avril dernier. L’inspection du travail rejette en premier lieu le motif du licenciement. « La cause des licenciements envisagés est le mouvement social en cours et non le motif économique invoqué, écrit le ministère du travail. La motivation économique résulta donc partiellement de la volonté de l’employeur de ne pas mettre en oeuvre les solutions existantes pour améliorer la compétitivité de l’entreprise avant le départ des salariés avec lesquels il est en conflit. »

Les grévistes du McDo de Saint-Barthélémy (archive)

Les grévistes du McDo de Saint-Barthélémy (archive)

Trois « gilets jaunes » ont été placés en garde à vue à Paris samedi soir, après avoir avoir eu une altercation avec un automobiliste en marge de leur manifestation dans la capitale. Des centaines de « gilets jaunes » ont répondu à l’appel national de rassemblement à Perpignan. Le cortège s’est élancé vers 11h en direction du centre-ville. Arrêtés par un barrage de policiers quai Sadi-Carnot, ils ont scandé « Où est Steve ? », en référence à Steve Maia Carriço, ce jeune homme de 24 ans qui a disparu après une charge de police à Nantes. Une banque sur le parcours a été caillassée mais, surtout, la permanence du député LREM Romain Grau a été attaquée. Toutes les vitres ont été brisées et il y a eu un début d’incendie. Le député était présent dans la permanence au moment des faits, il s’est caché dans une autre pièce pour ne pas être vu. Au moins trois personnes ont été blessées, et une personne interpellée.

La permanence du député

La permanence du député

La semaine dernière, Jock Palfreeman, un antifasciste de 32 ans, s’est vu refuser la libération conditionnelle. Condamnée en 2009 à 20 ans de prison pour meurtre (voir notre article) et emprisonné depuis 2007, Jock a déjà passé plus de 11 ans en prison. Malgrè cela, tous les appels déposés contre la condamnation et la peine – ainsi que les demandes d’autorisation à purger le reste de sa peine en Australie – ont échoué.

La décision du tribunal de refuser la libération conditionnelle à Jock avait été précédée en avril par sa grève de la faim afin de protester contre les mauvais traitements infligés par les autorités pénitentiaires. La grève a pris fin en mai après 33 jours (voir notre article).

Free Jock

Free Jock

À moins d’un an des prochaines élections sociales en Belgique, les entreprises en profite pour accélérer les licenciements de syndicalistes. Cette période, appelée aussi la période des soldes, est une période où les licenciements sont moins coûteux pour les entreprises, plusieurs syndicalistes ayant déjà été licenciés.

Ce jeudi 25 juillet, c’était au tour de Laurent Vanhaelen, délégué principale du syndicat des employés (CNE-CSC) chez Econocom à se faire licencier. Il le sera sans que la procédure de licenciement n’ait été respectée et le courrier accompagnant la notification de licenciement incriminant clairement les activités syndicales du délégué. Un rassemblement de soutien est prévu le mardi 30 juillet devant les bureaux d’Econocom pour exiger la réintégration du syndicaliste.

Rassemblement de soutien, mardi 30 juillet dès 07:00
Leuvensteenweg 510/B-10, 1930 Zaventem

Soutien à Laurent Vanhaelen

Soutien à Laurent Vanhaelen

Les résidents de la zone de Mathare 4B à Nairobi ont affronté mardi matin la police qui venait expulser des habitants et démolir leurs habitations. Les émeutes ont commencé aux alentours de 4 heures du matin et la police a tiré des gaz lacrymogènes. Un garçon de deux ans a été blessé après avoir été frappé par une cartouche de gaz tiré par la police à l’intérieur de sa maison. Les affrontements ont entraîné la fermeture des entreprises et des écoles des environs. Les habitants disent que la police a procédé aux démolitions pour les expulser de leurs locaux et favoriser des entreprises de spéculation immobilière. Ils dénoncent aussi les abus de pouvoir récurrents des policiers.

Une habitant présente un projectile de la police

Une habitant présente un projectile de la police

Théo El Ghozzi, ouvrier nantais, militant maoïste emprisonné suite au tag contre l’ex-ministre de Rugy (voir notre article), est en grève de la faim depuis le 22 juillet. Il revendique la reconnaissance de son statut de prisonniers politique, son transfert à la prison de Riom, et la libération des prisonniers politiques, particulièrement celle de Georges Ibrahim Abdallah.

Théo El Ghozzi

France: Théo en grève de la faim

L’enregistrement d’une soixantaine de candidats indépendants aux élections du 8 septembre pour le Parlement de Moscou a été rejeté, officiellement en raison de vices dans la collecte des signatures nécessaires pour se présenter. Des participants indépendants exclus du scrutin ont dénoncé des irrégularités fabriquées selon eux de toutes pièces et ont accusé le maire loyal au pouvoir, de vouloir étouffer l’opposition.

Les forces de l’ordre n’ont laissé aucune chance aux protestataires de participer à la manifestation de protestation, non autorisée, devant la mairie de Moscou. Mobilisées en grand nombre, elles ont arrêté massivement les protestataires qui affluaient sur la principale artère de Moscou, l’avenue Tverskaïa, criant « Nous voulons des élections libres », et les ont repoussés manu militari vers les ruelles alentour, procédant à 520 arrestations.

Arrestation ce samedi à Moscou

Arrestation ce samedi à Moscou