Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La contestation au Liban se poursuit en même temps que la répression qui l’accompagne. Des dizaines de personnes ont été blessées dans des heurts survenus samedi 14 décembre, dans la soirée, à Beyrouth. Les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser des manifestants antipouvoir. A deux jours de consultations parlementaires organisées pour tenter de nommer un nouveau premier ministre, les manifestants s’étaient rassemblés samedi dans le centre de la capitale pour dénoncer l’ensemble de la classe politique. Les heurts ont éclaté lorsque des manifestants ont tenté de franchir un barrage de police bloquant l’entrée d’une avenue qui mène au Parlement, avant de se poursuivre ailleurs en centre-ville. La Croix-Rouge libanaise a transporté quinze blessés vers des hôpitaux et soigné trente-sept personnes sur place. De son côté, la défense civile libanaise a annoncé avoir transporté trente-six blessés vers des hôpitaux, tandis que cinquante-quatre personnes ont été soignées sur place.

Les affrontements de samedi à BeyrouthLes affrontements de samedi à Beyrouth

En France, le mouvement contre la réforme des retraites bat son plein depuis le 5 décembre dernier. Pour qu’il dure, l’argent est le nerf de la guerre. Le Secours Rouge Toulouse appelle à organiser la solidarité financière avec les secteurs avancés de la mobilisation. Une liste (non exhaustive) de caisses de grève :

Dimanche 15 décembre, Mohammed al-Doujaïli, un militant engagé dans le mouvement de contestation contre le pouvoir irakien a été assassiné à Bagdad. Il a été abattu d’une balle dans le dos non loin de la place Tahrir, épicentre du mouvement social, et a succombé à ses blessures dimanche matin. Un de ses amis, qui se trouvait avec lui, a également été blessé. Il est encore hospitalisé. Mohammed al-Doujaïli distribuait des repas aux manifestant·es sur Tahrir, tout comme Zahra Ali, retrouvée morte avec des marques de torture le 2 décembre. Il s’agit donc du quatrième militant à subir un tel sort (voir notre article).

Par ailleurs, deux militants actifs sur la place Tahrir, ont été blessés dans l’explosion de leur voiture à Diwaniya où ils étaient venus rencontrer les manifestant·es de cette ville dans le sud du pays. L’un d’eux a été grièvement touché par cette explosion apparemment provoquée par un engin explosif placé sous le véhicule. Le bilan total de la répression atteint désormais quelques 460 mort·es et 25.000 blessé·es.

Des activistes du mouvement social en cours en Irak (archive)

Des activistes du mouvement social en cours en Irak (archive)

Vendredi 13 décembre, plusieurs milliers de manifestant·es se sont rassemblé·es près de la clôture marquant la frontière de la bande de Gaza. Cinq Palestinien·nes ont été blessé·es par des balles réelles tirées par l’armée d’occupation à travers la clôture. D’autres manifestations, rassemblant plusieurs milliers de personnes, se sont tenues ailleurs dans la bande de Gaza. Il s’agissait de la 87ème « Marche du retour », un mouvement lancé le 30 mars 2018 (voir notre article).

Evacuation d'un blessé de la 5e Marche du Retour

Évacuation d’un blessé de la cinquième « Marche du Retour »

 

La police de l’État du Massachusetts a loué les services de Spot, le chien-robot de Boston Dynamics pour un essai de 3 mois. Ce robot d’abord destiné à usage industriel, est capable de transporter des marchandises dans un entrepôt, de grimper les escaliers, d’inspecter un site difficile d’accès pour les opérateurs humains ou d’arpenter avec aisance des terrains accidentés. Disposant d’une autonomie de 90 minutes, il peut se déplacer à une vitesse maximale d’1,6 mètre par seconde, fonctionne à des températures comprises entre -20 °C et 45 °C et dispose d’une vision à 360 degrés l’aidant à éviter les obstacles. Pouvant également être utilisé sous la pluie, ce chien-robot peut transporter des charges utiles allant jusqu’à 14 kilogrammes. Les entreprises s’offrant ses services ont par ailleurs la possibilité de l’équiper de capteurs et de modules matériels supplémentaires lui permettant d’effectuer une vaste gamme de tâches.

Le contrat de location avec la police du Massachusetts stipulait que les membres du service de déminage pourraient faire appel à ses services à tout moment et évalueraient « ses capacités en matière d’action policière, en particulier l’inspection à distance des environnements potentiellement dangereux ». Le porte-parole de la police de l’État, a déclaré que « La technologie des robots est un outil précieux pour les forces de l’ordre en raison de sa capacité à fournir une connaissance de la situation dans des environnements potentiellement dangereux ». En dehors des essais (voir vidéo ci-dessous), ce modèle de chien-robot a été utilisé à deux reprises dans le cadre d’opérations bien réelles, au sujet desquelles le porte-parole de la police s’est montré discret.

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Le chien-robot de Boston Dynamics

 

Mardi 3 décembre, Furkan Sevim, étudiant à l’Université Eskişehir Anadolu, a été condamné à 7 ans et 6 mois de prison pour « appartenance à une organisation armée » et à 2 ans et 3 mois de prison pour « propagande pour une organisation illégale. Il écope donc au total d’une condamnation de 9 ans et 9 mois de prison. Sevim a été arrêté l’année dernière lors d’une descente de police à son domicile suite à une plainte déposée au Centre de communication de la présidence (CİMER) concernant son activité sur les réseaux sociaux. 
Au cours du procès sa possession d’un livre sur Ibrahim Kaypakkaya, d’une casquette avec une étoile, d’une lettre qui lui a été envoyée par des étudiants en détention provisoire ainsi que l’impression d’un discours de Mahir Çayan (co-fondateur du Parti-Front de libération des peuples de Turquie) à l’Université d’Ankara ont été considérés comme des éléments incriminants.
Action du DHKP-C à Istanbul (archive)

Action du DHKP-C à Istanbul (archive)

Mardi 10 décembre, au lendemain d’une manifestation en solidarité avec le Rojava, la police allemande et la sécurité de l’état ont mené deux perquisitions : l’une contre une association kurde d’Osnabrück, l’autre contre le domicile d’un responsable de cette association à Münster. Des dizaines de documents, livres, brochures, ordinateurs et téléphones de l’association ont été confisqués. Ces perquisitions s’inscrivent dans une politique de criminalisation systématique menée par l’État allemand contre les militants kurdes.

Opération policière contre une association kurde

Opération policière contre une association kurde

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Au Chili le mois passé, des dizaines de manifestants équipés de lasers se sont mis à viser simultanément un drone de la police qui survolait la foule. Peu à peu, l’engin a semblé désorienté et a fini par descendre et terminer sa course dans la foule. Il y a plusieurs explications possible à la défaillance de l’appareil. Il est possible que le pilote, à distance, ait été simplement aveuglé par les lasers. Une deuxième option serait que les lasers ait entraîné un malfonctionnement des capteurs infrarouges, enclenchant un atterrissage automatique. Selon une troisième hypothèse, la chaleur combinée des pointeurs lasers aurait fait fondre le câblage interne de l’appareil ou serait parvenue à décharger la batterie du drone. Les manifestants adoptent de plus en plus les pointeurs lasers pour lutter contre les techniques de surveillance des forces de police: en fait, c’est l’optique des drones qui est visée et qui peut être grillée par les lasers. A Hong Kong aussi, des manifestants ont utilisé des pointeurs lasers sur des logiciels de reconnaissance faciale ainsi que d’autres technologies de surveillance.

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Le drone dans le faisceau de rayons laser

Mercredi 11 décembre, lors d’une action de soutien au dépôt RATP d’Aubervilliers dans la banlieue Nord de Paris, un enseignant de Seine-Saint-Denis avait interpellé. Ce matin là une cinquantaine de soutiens étaient venus renforcer le piquets de grève des agents RATP. L’objectif était d’empêcher les bus de sortir du dépôt. La garde à vue de cet enseignant solidaire a été prolongée et il sera renvoyé devant un tribunal. Cela s’inscrit dans la suite des actes de répression observés pour débloquer les piquets de grèves. A Ivry, à Pavillon-sous-Bois, et à Malakoff, la police est intervenue de façon violente pour déloger le piquet de blocage.

Intervention de la police au dépôt d'Ivry

 

 

Nous relayons ici le communiqué de fondation du Secours Rouge Toulouse. Ce groupe est actuellement candidat à l’adhésion au Secours Rouge International  mais nous entretenons d’ores et déjà des relations de travail privilégiée avec lui en tant que Secours Rouge Bruxelles/Belgique.

Le Secours Rouge Toulouse se donne comme objectif d’organiser les militant·e·s communistes, anarchistes et d’autres courants révolutionnaires autour des axes développés ici. Nous entendons développer la solidarité révolutionnaire face à toutes les formes de répression des luttes émancipatrices (anticapitalistes, antiracistes, antipatriarcales, anti-impérialistes anti-LGBTIphobes…).
Nos activités se mèneront sur 4 fronts :

  • la participation à la construction d’un front révolutionnaire face à l’Etat bourgeois et ses institutions dans la reconnaissance et le respect des divergences idéologiques et politiques de chacun·e.
  • le soutien aux militant·e·s progressistes et révolutionnaires face à la répression.
  • le soutien aux grèves et mobilisations ouvrières et populaires.
  • le soutien et la promotion des luttes révolutionnaires dans le monde.

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