Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le 6 décembre 2019, Odile Maurin, une militante pour les droits des personnes handicapées active dans le mouvement des Gilets Jaunes de Toulouse, a été condamnée à deux mois de prison avec sursis et à une interdiction de manifester pendant un an pour « violences » sur des policiers. Concrètement, elle était accusée d’avoir foncé sur des policiers avec son fauteuil roulant électrique lors d’une manifestation des Gilets Jaunes le 30 mars 2019. Elle devra également verser 400 euros à deux policiers prétendument blessés. Une centaine de personnes étaient présente devant le palais de justice pour la soutenir lors de son passage au tribunal.

Odile Maurin était également accusée d’entrave à la circulation d’un véhicule de secours pour s’être positionnée devant le canon à eau utilisé par les CRS. Elle était également accusée d’outrage aux forces de l’ordre et d’avoir incité à porter atteinte à l’intégrité physique d’une commissaire en affichant sa photo sur ses réseaux sociaux, la désignant comme « la gazeuse en chef ». Elle a été jugée non coupable pour ces deux derniers chefs d’accusation. Odile Maurin a refusé de se soumettre à l’interdiction de manifester et a participé à l’acte 56 de la manifestation des gilets jaunes à Toulouse avec un porte-voix.

Odile Maurin

Odile Maurin

Le secrétaire à la Défense philippines a ordonné une enquête suite à la publication d’images truquées de prétendues redditions de guérilleros maoïstes, photos devenues virales. C’est le bureau des relations publiques de la 9e division d’infanterie qui a mis en circulation des photos photoshopées montrant un groupe de prétendus combattants de la NPA debout devant une table sur laquelle sont les armes à feu qu’ils auraient remis aux autorités. La table aux armes avait été ajoutés à la photo originale. Ces faux permettaient aux responsables locaux de la contre-insurrection de faire valoir leur efficacité, mais nourrissaient aussi un trafic de primes. Des rapports exposent que des agriculteurs et de gens ordinaires dans tout le pays étaient convoqués par des militaires à de supposées réunions publiques, mais qu’à leur arrivée, ils étaient présentés comme des guérilleros repentis. Ils étaient aussi obligés de signer des documents vierges, ce qu’il faisaient par peur des militaires. Les militaires empochaient ensuite les primes destinées aux prétendus ex-maoïstes pour récompenser leur reddition et favoriser leur « réinsertion ».

Une des photos photoshopées: la table avec les armes a été ajoutée

Le secrétaire d’Etat français au numérique vient de faire part, dans une interview, du souhait du gouvernement « d’ouvrir une phase d’expérimentation de l’utilisation de la reconnaissance faciale à des fins de vidéosurveillance, de six mois à un an, sous la supervision de la société civile et des chercheurs ».  Le cabinet du secrétaire d’Etat ne peut encore préciser de date et note que le comité d’experts qui accompagnera ce test n’a pas encore été formé. En France, Thales (via Gemalto) et Idemia travaillent sur ces technologies mais le nom d’aucun industriel n’a filtré. Il s’agira de mettre à l’épreuve les technologies de vidéosurveillance et de détection automatique des personnes dans des espaces publics, par exemple une gare. Mais seuls les individus qui auront donné leur consentement seront identifiés lors de cette expérimentation. Le secrétaire d’Etat en attend des retours quant à « la performance réelle » de ces technologies.

Reconnaissance faciale

Les autorités marocaines ont condamné une personnalité sur YouTube qui avait critiqué le roi et arrêté un journaliste-activiste qui avait défendu des manifestants dans un tweet. Un tribunal de Settat a condamné Mohammed Sekkaki, connu sous le surnom de «Moul Kaskita», à quatre ans de prison pour avoir comparé des Marocains à des ânes et pour avoir critiqué le roi Mohammed VI, dans une vidéo publiée sur YouTube en novembre. Jeudi également, le journaliste et activiste Omar Radi a été arrêté à Casablanca et accusé d’avoir insulté un juge. L’arrestation était apparemment due à un tweet de Radi, il y a six mois, dans lequel il critiquait la décision d’un tribunal marocain de prononcer des peines de prison maximales aux dirigeants des manifestations du Rif, une région du nord. Le tribunal de Casablanca a refusé d’accorder une caution à Radi et a fixé l’audience au 2 janvier. S’il est reconnu coupable, Radi pourrait être condamné à un an de prison et à une amende de 500 euros. On ne sait pas pourquoi Radi a été arrêté si longtemps après le tweet. Radi a fait partie des manifestations du printemps arabe en 2011 au Maroc contre la corruption, les abus de pouvoir et les restrictions à la liberté d’expression.

Mohammed Sekkaki

Le 23 septembre, sept militant·es des CDR étaient arrêtés dans le cadre de « l’opération Judas », accusés de terrorisme et placé de détention préventive. Vendredi 20 et vendredi 27 décembre, cinq de ces prisonnières et prisonniers ont été libéré sous caution. Quatre d’entre eux, Ferran Jolis, Xavier Buïgas, Xavier Duch et Eduard Garzón ont ainsi du payer une caution de 5 000 euros tandis que le dernier Alexis Codina a du payer le double et devra pointer chaque semaine auprès du tribunal ou du commissariat des Mossos (la police catalane) le plus proche de son domicile. Celui-ci est, en effet, considéré comme l’un des membres fondateurs du groupe avec Germinal Tomàs et Jordi Ros, qui restent eux en prison. Les sept personnes sont accusées de faire partie de l’Équipe de résistance tactique (ERT), une faction radicale des CDR qui aurait envisagé des sabotages à l’explosif. Alexis Codina est ainsi accusé d’avoir mis en place, chez lui, un laboratoire de fabrication d’explosifs. Ferran Jolis, est quant-à-lui, considéré comme l’expert informatique du groupe puisqu’il se serait occupé de crypter ses communications notamment par l’usurpation de réseaux wifi privés et publics.

Alexis Codina

Alexis Codina

Lundi 23 décembre, le Front de guerre oriental (FGO) de l’ELN a  remis trois mineurs à une mission humanitaire dans une zone rurale de l’Arauca. Ces trois mineurs, de 14 et 15 ans ont été entraînés par l’armée puis placés dans les rangs de la guérilla pour l’infiltrer et y effectuer des missions d’espionnage. Ils ont cependant été identifié par la guérilla. Ces trois espions avaient été recrutés à 10 ans, deux à Aguazul, Casanare et le troisième à Yopal. Il s’agit, d’après l’ELN, d’une méthode systématique de l’état colombien qui approche les communautés rurales, populaires ou avec une histoire de lutte et suscite chez les jeunes un intérêt à devenir agents de renseignement ou espions des forces armées et de la police.

Combattants de l'ELN

A l’occasion de la mobilisation contre le 50ème Forum économique mondial (WEF) à Davos organisée par une coalition d’organisations révolutionnaires, Revolutionäre Aufbau organise un weekend de mobilisation à Zurich du 10 au 12 janvier 2020. Il sera notamment question de la solidarité avec le Rojava, de la résistance anti-OTAN en Sardaigne, du féminisme, des mobilisations populaires en Amérique Latine etc. Le dimanche 12 janvier après-midi, le Secours Rouge Toulouse interviendra lors d’une conférence « Gilets Jaunes et grève générale : combattre la bourgeoisie ! »

Samedi soir, des guérilleros maoïstes ont tué deux informateurs de la police dans deux villages distincts du district de Lakhisarai, dans le Bihar. Au cours des 8 derniers mois au Bihar, les guérilleros ont tué au moins 20 personnes pour le même motif. Les derniers incidents se sont produits près des villages de Baskund et de Gobardaha. Les guérilleros sont chaque fois venus chercher les indicateurs à leur domicile, se sont éloignés avec eux, et les ont abattus, laissant sur place des affiches explication la cause de ces exécutions. Le Lakhisarai est l’un des quatre districts du Bihar les plus touchés par l’insurrection maoïste. Les trois autres sont Gaya, Aurangabad et Jamui.

Guérilleros maoïstes

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La lutte  contre la réforme des retraites en était, ce samedi, à son 24e jour. Plusieurs syndicats avaient appelé à des manifestations samedi, rejoints par les Gilets Jaunes, notamment dans la capitale. Un cortège est ainsi parti de la place de la Bourse peu avant 12h30 pour rejoindre la gare du Nord et la manifestation interprofessionnelle des unions régionales de la CGT, FO, Solidaires et de la FSU qui s’est ensuite dirigée vers Châtelet. Des pancartes proclamaient «Âge pivot, âge tombeau », en écho à l’ « âge d’équilibre » assorti d’un bonus-malus que le gouvernement veut fixer à 64 ans en 2027, ou encore « Grève, blocage, Macron dégage ». Près du centre Georges-Pompidou, devant le théâtre du Renard des manifestants cagoulés, ont dressé des barricades avec des barrières de chantiers et mis le feu à des poubelles. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et ont essuyé des jets de projectiles. Les forces de l’ordre ont également utilisé des drones pour visualiser les mouvements de foule dans les rues étroites entre le centre Pompidou et l’hôtel de ville. Six personnes ont été interpellées, selon la préfecture de police. D’autres manifestations ont eu lieu en province, et notamment à Nancy (Meurthe-et-Moselle) où les manifestants ont été repoussés par les forces de l’ordre place de la République.

Incidents à Päris hier samedi

Le 29 décembre 1922, le « Secours Rouge International », premier du nom, était fondé à Moscou à l’initiative de la « Société des Vieux Bolcheviks » comme une association d’aide et de solidarité internationale aux combattants de la révolution. Ce premier Secours Rouge (MOPR en russe) allait devenir une organisation de masse, soutenant les mouvements révolutionnaires à travers le monde, notamment en intervenant massivement dans la solidarité avec les anarchistes Sacco et Vanzetti poursuivis aux Etats-Unis, avec les brigades internationales de la Guerre d’Espagne, avec les combattants contre le fascisme à travers l’Europe dès les années ’30, etc. En 1932, dix ans après sa fondation, le SRI comptait 71 sections et 14 millions de membres. Le premier Secours Rouge disparu en se fondant dans les organisations de fronts de la résistance à l’aube de la Seconde Guerre Mondiale. Près d’un siècle plus tard, plusieurs organisations de solidarité révolutionnaire et internationale se revendiquent toujours de l’héritage du Secours Rouge. Dont notre Secours Rouge International et ses sections nationales.