Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La tension ne redescend pas au Chili. Alors que le gouvernement de Piñera a annoncé quelques mesures sociales pour enrayer le mouvement, le mouvement social est entré dans sa troisième semaine. Une foule de plusieurs dizaines de milliers de personnes, parmi lesquelles de nombreux étudiants, s’est rassemblée lundi soir à Santiago, sur la plaza Italia, lieu emblématique du mouvement de colère initié le 18 octobre. Les manifestations dans la capitale ont été émaillées de nombreux affrontements. Des heurts ont éclaté entre forces de l’ordre et manifestants et plusieurs bus ont été incendiés. Alors qu’un cortège tentait de s’approcher du palais présidentiel de la Moneda, la police a dispersé la foule en faisant usage des lances à eau et de gaz lacrymogènes. Révoltés par les inégalités sociales, les manifestants réclament notamment une réforme du système de retraites et une révision de la Constitution, tous deux hérités de la période de la dictature, ainsi que de profondes réformes du modèle économique ultralibéral chilien. La crise sociale, provoquée le 18 octobre par une augmentation du prix du ticket de métro (depuis annulée), a fait 20 morts et 1 305 blessés.

manifestant au Chili

 

Lors de son audition à l’Assemblée nationale, le général Richard Lizurey, a exposé que les Forces aériennes de la gendarmerie devraient  «se reconcentrer davantage sur les missions de sécurité publique». D’après le général Lizurey, les moyens des FAG sont « encore trop souvent employés dans le cadre de missions de secours aux populations qui, si elles sont à l’honneur des gendarmes, ne devraient être que du ressort des acteurs de la sécurité civile. »  Actuellement, les FAG disposent de 56 hélicoptères, dont 15 EC-145, 15 EC-135 [ces modèles étant biturbines] et 26 AS 350 Écureuil. Par ailleurs, les moyens aériens de la gendarmerie devront évoluer, notamment en prenant en compte ce recentrage sur les missions de sécurité publique. S’il fut un moment envisagé de recourir à des ULM, cette piste a été définitivement écartée. En revanche, celle des drones est, comme on peut s’en douter, privilégiée. « Les drones représentent aujourd’hui une capacité intéressante en termes de recherche du renseignement. Ils peuvent supplanter une partie des missions auparavant dévolues aux hélicos, notamment pour repérer une zone ou surveiller tel aspect », a aussi fait valoir le général Lizurey. « Nous avons des mid-drones [mini-drones], pas des drones comme ceux des armées. Quand on a besoin de drones du niveau supérieur, nous demandons à nos camarades des armées de nous prêter une partie de leurs capacités », a-t-il ajouté.

Hélicoptère de la gendarmerie française

Dans la nuit du dimanche 3 au lundi 4 novembre, plus de 300 militantes ont collé sur les murs des tribunaux de plusieurs villes de France pour dénoncer l’inaction de l’état français face aux féminicides. Quatre d’entre elles ont été arrêtées à  Lyon et sont convoquées aujourd’hui par la police. Les militantes défendent la légitimité de leur action malgré son illégalité. Depuis le début de l’année, 127 femmes en France ont perdu la vie sous les coups de leur conjoint ou ex-compagnon.

Collage de la cour d'assise de Lyon contre le féminicides

Collage de la cour d’assise de Lyon contre le féminicides

Le 31 octobre 2019, la police et l’armée ont arrêté 57 personnes, dont des mineurs, lors d’un raid sur les organisations progressistes Gabriela, Bayan Muna et deux syndicats philippins à Bacolod City aux Philippines. Cette procédure s’inscrit dans les opérations de contre-guérilla contre la New People’s Army (branche armée du Parti Communiste des Philippines) active dans la région.
Une campagne de solidarité internationale a été lancée avec les hashtags #ReleaseNegros57 #DefendNegros, #ActivismIsNotACrime et #StopTheAttacks.

Le groupe « Support Your Local Antifa » appelle à soutenir plusieurs militant·e·s antifascistes de Bristol qui ont été à plusieurs reprises pris·e·s pour cibles par la police. Une amende particulièrement lourde de 1 500 £ a été infligée à un antifasciste, un homme de couleur, qui a également été victime d’intimidation et de harcèlement de la part de policiers locaux. Trois antifascistes font actuellement face à de fausses accusations suite à une opération « totale de maintien de l’ordre », une opération destinée à empêcher les mobilisations en opposition à une manifestation d’extrême droite à Dewsbury le 12 octobre. Le groupe demande de l’aide pour pouvoir payer leurs frais de justice ainsi que les amendes imposées. Leur objectif est de récolter 1 000 £.

Le lien vers la collecte de fond.

Campagne de don pour soutenir des antifascistes réprimé·e·s à Bristol

Campagne de don pour soutenir des antifascistes réprimé·e·s à Bristol

Jeudi 17 octobre, Sophia Huang Xueqina, une journaliste et militante féministe, était convoquée par la police de Canton, dans le sud de la Chine. Elle devait récupérer son passeport, confisqué pendant l’été. Sa famille ne l’a plus revue depuis. Elle est toujours en détention, vraisemblablement pour «trouble à l’ordre social» probablement suite à participation au mouvement à Hongkong. Sophia Huang Xueqin est connue pour être l’une des initiatrices de #Metoo en Chine qui a éclaboussé plusieurs hommes très en vue. Notons que les autorités chinoises ferment sites et comptes féministes, censurent le hashtag #MeToo ce qui oblige beaucoup de féministes à militer de manière clandestine en utilisant notamment des moyens de communication sécurisés.

Sophia Huang Xueqin

Sophia Huang Xueqin

 

Ceren Güneş, membre du comité central du DKP/BIRLIK (Parti Communard Révolutionnaire/Unité) et commandante du Bataillon International de Libération (IFB), est tombée au combat le 3 Novembre 2019 lors d’une opération militaire contre l’intervention militaire turque au Rojava. Elle était l’une des coordinatrices des volontaires internationaux de l’IFB, une femme courageuse qui luttait résolument contre le patriarcat et une combattante intrépide qui se battait au Rojava depuis 4 ans.

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Une nouvelle audience avait lieu aujourd’hui à Munich en Allemagne contre Müslüm Elma dans le cadre de la procédure contre l’ATIK – Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe (voir notre précédent article). Un rassemblement regroupant plusieurs dizaines de personnes avait lieu durant l’audience devant le tribunal ce qui fut l’occasion de lancer la campagne pour la libération de Müslüm Elma. À Bruxelles, le Secours Rouge et l’ATIK organisent un rassemblement le 15 novembre de 17h à 18h devant l’ambassade d’Allemagne, au 8-14 rue Jacques de Lalaing à 1040 Bruxelles (dans le quartier européen).

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Dimanche 3 novembre, Partizan a organisé une commémoration à la Maison de la culture sociale d’Erevan à Almelo en hommage à Nubar Yalim. Ses amis et camarades l’ayant connu à l’époque ont échangé sur leurs souvenirs et ont appelé à poursuivre son combat.

Nubar Yalim était un maoïste arménien membre du TKP/ML TIKKO en Turquie. Il eut un rôle très important dans les luttes révolutionnaires en Turquie puis dans les Pays-Bas après son exil en 1978. Il sera assassiné par les services secrets turcs le 5 novembre 1982 à Utrecht (Pays-Bas). Des manifestations de masse regroupant des milliers de personnes auront lieu partout en Europe pour dénoncer ce crime de l’État fasciste turc.