Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Dans la nuit du 17 au 18 janvier, à l’occasion du procès pour la manifestation de Rondenbarg lors du G20 de Hambourg, une camionnette de la police a été incendiée près de la gare de Spandau, à Berlin. Ce procès (voir notre article), voulu plus de sept ans après le sommet du G20 par le parquet de Hambourg, se tiendra jusqu’en août 2024 devant le tribunal de grande instance de Hambourg. Les six accusés viennent de toute l’Allemagne. Ils font partie des 80 militant.es ont été inculpé.es suite au G20.Une manifestation solidaire a été convoquée le 20 janvier, à Hambourg.

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La cour d’appel de Bruxelles a rendu son arrêt dans l’affaire plaidée le 30 novembre 2023, qui opposait l’ancien président de la Ligue des droits humains et actuel vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains Alexis Deswaef au commissaire de police Pierre Vandersmissen. La cour confirme la décision rendue en première instance en juillet 2021. Alexis Deswaef, actuel vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains, était accusé par Pierre Vandersmissen, alors commissaire de police à la zone de Bruxelles Capitale-Ixelles, de faits de harcèlement et d’outrages, entre 2008 et 2016. Les faits visés par l’action en justice étaient des propos tenus par Alexis Deswaef sur la police dans les médias et sur les réseaux sociaux, dans le cadre de sa fonction d’avocat ou de président de la LDH. La cour d’appel a estimé que ces propos relevaient de la liberté d’expression dans le cadre de sa fonction de président de la Ligue des droits humains, comme le tribunal correctionnel de Bruxelles avant elle dans son jugement du 15 juillet 2021. Il aura fallu des années de procédures pour établir que ces poursuites étaient sans fondement, ce que le parquet avait d’ailleurs confirmé en classant sans suite la plainte initiale du commissaire.

Le procès contre trois antifascistes pour les heurts avec les néo-nazis durant le Jour de l’honneur 2023, devrait commencer le 29 janvier, à Budapest. Deux d’entre elles, Tobi et Ilaria, se trouvent toujours en détention préventive en Hongrie. Deux sont maintenant accusé.es de la préparation d’un acte délictueux et d’appartenance à une association de malfaiteurs. La troisième (Ilaria) est accusée d’avoir participé à au moins un délit et d’appartenir à une association de malfaiteurs. Pour cela, le procureur exige actuellement une peine d’onze ans de prison dans le cas qu’elle fasse des aveux le premier jour de procès, sinon elle risque jusqu’à 16 ans de prison. Le chef d’inculpation originel de « violence contre un membre de la communauté » ne tenait visiblement plus débout dans cette affaire, parce qu’il s’agit d’un paragraphe de la loi hongroise sur la protection des minorités. Le procureur a dû conclure que les nazis ne constituent pas une minorité digne de protection. Les autorités en charge de l’enquête construisent donc une prétendue organisation criminelle internationale qui est censée être derrière les attaques contre les nazis.

La Hongrie a présenté une demande d’extradition à l’Allemagne pour Maja, arrêté.e en décembre dernier à Berlin (voir notre article). Comme elle l’a déjà fait pour l’antifasciste italien Gabriele détenu à Milan. Dans les prochaines semaines, la Cour d’appel de Berlin décidera si Maja sera extradé.e vers la Hongrie. 13 antifascistes sont encore recherchés en Europe par les autorités. La répression et les tentatives de briser la solidarité par rapport à cette affaire continuent aussi en Allemagne. Le 10 janvier, juste après un parloir avec Maja, deux de ses proches ont vu leur domicile perquisitionné par la police judiciaire du Land de Saxe. Pendant sept heures (de 20 heures à 3 heures du matin), « chaque page a été feuilletée, chaque pierre a été retournée ».

Les juges ont alourdi en appel de 22 années le verdict du tribunal de Chiang Rai (nord) qui avait condamné un militant à 28 années d’incarcération, l’an dernier (voir notre article). Mongkol Thirakot, 30 ans, a été reconnu coupable de onze infractions supplémentaires durant son procès en appel. Celui-ci a décidé de se pourvoir en cassation. Le jeune homme, propriétaire d’une boutique de vêtements en ligne, est poursuivi pour 27 publications Facebook jugées diffamatoires envers le roi et sa famille. Il s’agit de la plus longue condamnation pour lèse-majesté. La précédente condamnation record, 43 ans, date de janvier 2021, à l’encontre d’une femme pour des messages audio hostiles à la monarchie sur les réseaux sociaux.

La prisonnière politique kurde Gülser Özbay, 68 ans, a été libérée de la prison de Sakran, à Izmir, après une détention de 31 ans et 6 mois. Elle avait été arrêtée en juillet 1992 à Agirî et, après plusieurs semaines de torture, condamnée à la prison à vie pour avoir attenté à  « l’unité et à l’intégrité » de la Turquie. En détention, elle a développé un cancer de l’utérus. En Turquie, les « condamnés à vie » sont normalement libérés après trente ans, mais de nombreux prisonniers politiques sont exemptés de cette règle. L’été dernier, lorsque Gülser Özbay a refusé une nouvelle fois de prendre ses distances avec le mouvement kurde, la date de sa libération a de nouveau été repoussée de six mois. De retour retour à Doğubayazıt, sa ville natale, elle a assisté aux élections primaires du Parti de l’Égalité et de la Démocratie du Peuple (Parti DEM) à la salle des fêtes Mem û Zin, un événement marquant dans le calendrier politique local. Gülser Özbay a souligné la situation précaire des nombreux détenus qui restent incarcérés, insistant sur la nécessité de prêter attention aux prisonniers malades et à leur lutte.

Mardi après-midi, dans la ville de Tarapoto (région de San Martin), la police nationale péruvienne (PNP) a signalé la capture d’un membre présumé du Parti Communiste du Pérou. Edmundo Ampuelo Onorme (54 ans) était recherché depuis 15 ans. Il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt délivré par la quatrième cour pénale nationale de Lima en 2008.

La Turquie poursuit ses bombardement contre les régions autonomes du nord et de l’est de la Syrie. En 72 heures, l’armée turque a mené des frappes aériennes sur 80 installations, principalement des des infrastructures énergétiques et des installations de service public. Outre les centrales électriques et les installations de gaz et de pétrole, l’aviation turque a ciblé des habitations, des centres agricoles et des usines. Les frappes du 14 janvier ont gravement endommagé des centrales électriques cruciales à Amûdê, Qamishlo, Kobanê, Tirbêspî et Aïn Issa, entraînant des coupures d’électricité généralisées. Suite aux bombardements, 2,5 millions de personnes sont privées d’électricité, d’eau, de gaz et de carburant dans la région.

 

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Ladislav Kuc est un militant slovaque pour la libération animale qui a purgé une peine de 12 ans de prison à la suite d’une action à l’explosif devant un McDonald’s le 28 décembre 2011, qui n’a blessé personne. Il a purgé 12 ans et sa détention a été difficile. Comme on lui a refusé des soins médicaux de base, il a passé ses premières semaines de liberté à prendre des rendez-vous avec des médecins. L’ABC de Philadelphie organise une collecte pour l’aider : https://fundrazr.com/027Cec

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Il y a 105 ans, le leader communiste Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg étaient assassinés. Ce dimanche, des milliers de personnes ont commémoré cet événement à Berlin. Des slogans pro-palestiniens, comme « Viva Palästina », ont été lancés à plusieurs reprises depuis le cortège, tandis que les gens défilaient le long de la Karl-Marx-Allee à Friedrichshain. La police est violement intervenue lorsque le cortège atteignait la Frankfurter Allee parce que les manifestants scandaient des « slogans punissables » pour la libération de la Palestine. Les policiers ont fait usage de gaz contre les manifestants qui résistaient. Quatre policiers ont été hospitalisés et seize manifestants ont été arrêtés.

Edit: Selon les medics de la manifestation, 15 personnes sont actuellement hospitalisées, dont 10 avec des blessures graves. Elles souffrent notamment d’une fracture du pied et d’un éclatement de la rotule. L’un des blessés graves est un homme de 65 ans qui a été bousculé et renversé par la police et qui a perdu connaissance.

Le 12 janvier à 17h10, la guérilla kurde a mené une attaqué complexe contre une base turque dans la zone de Girê Amediyê, au Kurdistan irakien. Les guérilleros ont tout d’abord désactivé toutes les mines et dispositifs d’alertes, et ont attaqués plusieurs points de la base ennemie avec des armes lourdes et des armes individuelles. Plusieurs dizaines de militaires turcs ont été tués et 20 d’entres eux identifiés, les guérilleros ayant saisis leurs documents. Un important butin a été emporté par les guérilleros, et ce qui n’a pu être emporté a été incendié

Comme à son habitude, le régime a caché à l’opinion publique turque l’étendue réelle des pertes. Mais les forces kurdes ont filmé leurs opérations mais elles ont montré les papiers d’identité de 20 soldats tués. L’Etat turc a mené des opérations de police politique dans 32 villes tôt ce matin. Des maisons ont été perquisitionnées par la police à Adana, Adıyaman (Semûr), Agri (Agirî), Amasya, Ankara, Antalya, Aydın, Balıkesir, Bingöl (Çewlîg), Amed, Antep (Dîlok), Hakkari (Colemerg), Hatay, Îdir, Maraş, Kastamonu, Kayseri, Kilis, Konya, Malatya (Meletî), Manisa, Mêrdîn, Mersin, Muğla, Mûş, Osmaniye, Sakarya, Siirt (Sêrt), Sivas, Şirnex, Dersim et Wan. Quelque 113 personnes ont été placées en garde à vue jusqu’à présent. Il semble que plusieurs de ces arrestations soient liées à la diffusion sur les réseaux sociaux d’informations sur les pertes turques (notament les noms des soldats tués) que le régime essaie de cacher.

Combattants du PKK

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