Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Marco Mezzasalma est un militant des BR-PCC (Brigades Rouges – Parti Communiste Combattant) qui a été arrêté en octobre 2004. Il est soumis au régime d’isolement carcéral 41bis depuis vingt ans. Comme tous les quatre ans, les juges ont décidé de renouveler son placement en 41bis, un régime assimilé à de la torture. Officiellement, cette décision repose sur la vérification d’éventuels liens avec l’extérieur. Celles et ceux qui s’en occupent savent pertinemment que ces contacts sont pratiquement impossibles. En réalité, ils craignent aussi la résistance de prisonniers comme Marco Mezzasalma, Nadia Lioce, Roberto Morandi ou encore Alfredo Cospito. « En refusant de capituler, [ils] demeurent des sujets politiques porteurs de sens et de valeur pour les classes opprimées et exploitées, porteuses d’un espoir irrépressible de révolution et de libération. C’est ce que craignent les tortionnaires de l’État, c’est ce qu’ils voudraient anéantir, détruire, pour ensuite exhiber la reddition et la soumission de ceux qui ont porté la lutte des classes aux plus hauts niveaux, comme preuve de l’invincibilité du système et de l’impossibilité de la révolution » soulignent les sections de Milan, Turin et Rome du Secours Rouge International dans un communiqué publié le 3 juillet 2025 (voir ici).

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La Cour suprême de justice argentine a autorisé mardi l’extradition vers l’Italie de Leonardo Bertulazzi, ancien membre des Brigades rouges. Suite à cette décision, il a été arrêté le 1er juillet lors d’une descente de police à Buenos Aires et transféré dans un centre de détention en attendant d’être emmené en Italie. Âgé de 73 ans, Bertulazzi avait été arrêté en août dernier (voir notre article) puis libéré en novembre et assigné à résidence. En Italie, Bertulazzi doit purger une peine de 27 ans de prison suite à une condamnation prononcée en 1997.

Pour apporter un soutien administratif et logistique aux raids anti-migrants de la police fédérale de l’immigration (ICE), l’administration Trump déploie 200 marines en Floride dès le jeudi 3 juin. Ce déploiement est le premier d’une série après celui du mois de juin à Los Angeles (voir notre article) pour aider l’ICE à mettre en œuvre la politique du président Donald Trump en matière de lutte contre l’immigration. “Les membres des forces armées participant à cette mission réaliseront des tâches strictement autres que celles relatives au maintien de l’ordre”, “ils auront l’interdiction spécifique d’entrer en contact direct avec les individus placés en détention provisoire par l’ICE”, déclare le commandement Nord des États-Unis. Ces marines resteront par ailleurs “dans les locaux de l’ICE”.

Manifestants contre les actions de l’ICE

José-Luis Moraguès, militant d’Urgence Palestine et de BDS, était attaqué pour « diffamation et injure publique » par plusieurs responsables politiques, dont la présidence socialiste Carole Delga de la région Occitanie. Le prétexte utilisé était la publication sur les réseaux sociaux dénonçant la complicité d’institutions locales avec le génocide en cours en Palestine (voir notre article). Ce jeudi 3 juillet, la justice a rendu son délibéré et l’activiste a finalement été complètement relaxé.

À l’aube du mercredi 25 juin à Massarosa (dans la province de Lucca), il y a eu une perquisition chez un anarchiste, en relation avec l’enquête menée par le parquet de Bologne pour l’incendie de deux voitures de la police ferroviaire, qui a eu lieu à Rimini le 20 avril 2023 (voir ici). Cette action avait été menée en solidarité avec les anarchistes chiliens Monica et Francisco, qui allaient bientôt être jugés pour plusieurs attentats à l’explosif à Santiago du Chili, et avec Alfredo Cospito, qui venait de mettre fin à une grève de la faim de six mois.

Les chefs d’inculpations sont les articles 423 (incendie), 270 bis par. 1 (association subversive avec finalité de terrorisme), 110 (participation à un crime ou délit) et 635 (dégradations). Quinze anarchistes, originaires de différentes régions d’Italie, sont sous enquête. Le lendemain, les policiers se sont présentés, toujours à l’aube, chez un autre anarchiste pour une perquisition en relation avec quelques tags qui étaient apparus dans le tribunal de Massa pendant l’une des audiences du procès Scripta Scelera en vertu de l’art. 639 du code pénal (dégradations légères et souillures).

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Zehra Kurtay est une journaliste et révolutionnaire turque qui vit en France depuis 2007. Placée récemment en Centre de Rétention Administrative puis libérée, elle est aujourd’hui sous le coup d’une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) et risque une expulsion à tout moment même si la menace d’une extradition vers la Turquie a été écartée grâce à la mobilisation (voir notre article). Jeudi 3 juillet, elle a décidé de faire une grève de la faim illimitée pour défendre son droit à l’asile politique en France.

Afin de la soutenir, ses soutiens appellent à se mobiliser largement en organisant une tente solidaire 24H/24 Porte de Saint-Denis à Paris (boulevard Saint-Denis, 75010 Paris) qui sera inaugurée lors d’une conférence de presse ce jeudi 3 juillet à 18H. Parallèlement, une quinzaine d’organisations de France ont publié un communiqué de soutien appelant à sa régularisation (voir ici).

En août 2023, le procureur général de Géorgie a déposé un acte d’accusation sans précédent contre 61 personnes, ouvrant ainsi le plus grand procès politique RICO de l’histoire des États-Unis. Loi fédérale aux Etats-Unis, RICO (Racketeer Influenced and Corrupt Organizations) vise habituellement des organisations motivées par le racket et la corruption, et prévoit des sanctions pénales étendues pour les délits commis dans le cadre des activités d’une « organisation criminelle ». Cette mesure radicale vise des militants associés au mouvement Stop Cop City qui s’oppose à un centre d’entraînement policier militarisé prévu dans la forêt de Weelaunee à Atlanta.

Parmi les personnes inculpées figure Priscilla Grim, travailleuse culturelle et militante de longue date. Priscilla a été arrêtée lors d’un festival de musique dans la forêt de Weelaunee en 2023 pour avoir organisé une méditation et s’être opposée à Cop City. Elle a été emprisonnée pendant plus d’un mois pour des accusations de terrorisme et a été privée de libération sous caution à deux reprises. Aujourd’hui, deux ans plus tard, l’État poursuit sa procédure en vertu de la loi RICO contre elle et des dizaines d’autres personnes. Toutes les personnes, y compris Priscilla, ont dû retourner en prison pendant plus de 24 heures dans le comté de Fulton pour la mise en accusation. En juin 2025, les audiences étaient en cours et les requêtes étaient examinées. Les accusations sont graves.

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Syndicaliste à la CGT et employée de Magellium-Artal, Nadia a été licenciée pour avoir osé parler, s’organiser et dénoncer des conditions de travail dégradées. La direction a utilisé des mesures particulièrement brutales pour imposer son éviction rapidement. Avec le soutien de l’UL CGT Toulouse Sud, Nadia a saisi les prudhommes en référé pour exiger sa réintégration. Après une première mobilisation unitaire devant le site de l’entreprise (voir notre article), un rassemblement de soutien est organisé ce 4 juillet à 8H30 devant le Conseil des Prud’hommes (6, rue Antoine Deville à Toulouse) à l’appel de 44 organisations politiques, syndicales et associatives.

Le Parquet suprême de la sécurité de l’État a ordonné la détention de six Égyptiens pendant 15 jours après avoir été interrogés sur leur soutien à la Marche mondiale vers Gaza. Les six personnes ont été arrêtées à la mi-juin, au moment même où les autorités réprimaient les ressortissants étrangers qui entraient en Égypte pour rejoindre la Marche mondiale vers Gaza (voir notre article). Cette initiative avortée en raison de la sévère répression avait pour ambition de faire venir des volontaires internationaux en Égypte pour qu’ils se rendent en masse à la frontière avec la bande de Gaza pour briser le siège israélien sur les Palestiniens.

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Le 4 juillet 1982, l’ancien membre du Black Panther Party et journaliste Mumia Abu Jamal était condamné à mort (voir notre dossier). Récemment, la plus haute juridiction de Pennsylvanie a refusé d’examiner les ultimes recours de sa défense prouvant la partialité et l’inconduite des magistrats lors de son procès grâce à la découverte d’archives ces dernières années (voir notre article). Cette décision condamne Mumia Abu Jamal à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle.

Pour commémorer l’anniversaire de sa condamnation injuste en 1982 et exiger sa libération immédiate, plusieurs initiatives sont organisées ce samedi 5 juillet, parmi lesquelles une marche à Philadelphie ainsi qu’un rassemblement place de la Concorde à Paris dès 18H.