Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Aux cris de « Macron démission », 200 personnes se sont rassemblées hier mercredi aux abords de la nouvelle Maison du handball à Créteil, dans le Val-de-Marne, qu’Emmanuel Macron est venu inaugurer avant le départ pour le Mondial de l’équipe de France. Quelques gilets jaunes mais aussi et surtout des syndicalistes (CGT, FO, FSU Solidaires), les stylos rouges (les profs en colère), des militants de gauche (PCF, Insoumis et NPA notamment) avaient fait front commun contre la politique gouvernementale. De légers heurts ont éclaté avec des CRS qui ont fait usage de gaz lacrymogènes lors les manifestants ont tenté de contourner le barrage des forces de l’ordre et s’approche au plus près du bâtiment visité par Macron.

Les manifestants et les CRS à Créteil

Les manifestants et les CRS à Créteil

À la veille de la grève nationale de 2016, Peter Terryn avait publié une sérigraphie sur son profil Facebook. C’était une photo des voies ferrées qui menait au camp de concentration d’Auschwitz. Un texte expliquait également en détail comment arrêter le trafic ferroviaire de manière simple (voir notre précédent article). Selon le procureur général, cela a créé une situation potentiellement dangereuse. « En expliquant la technique, les trains devraient subitement freiner ou même procéder à un freinage d’urgence ».

La défense de Peter Terryn avait demandé l’acquittement car aucun incident s’est produit, aucun train a été impliqué, et parce que les informations fournies dans la sérigraphie n’étaient en aucun cas secrets: elles peuvent se trouver également dans tous les moteurs de recherche. Le tribunal n’a pas suivi ce raisonnement et l’a condamné à six mois avec sursis de cinq ans et à une amende de 800 euros.

Peter Terryn devant le tribunal de Malines

Peter Terryn devant le tribunal de Malines

Mercredi 9 janvier, des combattants de l’ELN ont capturé un caporal de l’armée colombienne dans la région frontalière du Venezuela. Ces combattants appartiennent au front urbain ‘Carlos Hernán Velásquez Velasco’. Alors qu’ils étaient en civil et armés, ils ont forcé le caporal à monter sur une moto alors qu’il était en congé. L’ELN attend toujours à Cuba une délégation du gouvernement colombien pour reprendre les négociations de paix suite au gel de celles-ci par le nouveau président Iván Duque (voir notre article).

Combattante de l’ELN

Un rassemblement pour la libération de Inan Dogan (révolutionnaire d’origine kurde et réfugié en Belgique arrêté en Allemagne sur demande de la Turquie), a réuni quelques solidaires devant l’Ambassade d’Allemagne à Bruxelles ce mercredi (voir photo). Un nouveau rassemblement aura lieu ce vendredi 11 janvier de 11h à midi, toujours devant l’ambassade allemande, Rue Jacques de Lalaing 8, à Bruxelles.

Devant l’ambassade d’Allemagne à Bruxelles

Une soixantaine de personnes ont manifesté ce 9 janvier devant le Consulat de France, répondant à l’appel du Mouvement des Femmes Kurdes d’Europe et de l’Union des Femmes Socialistes (SKB). Sakine, Rojbin (Fidan) et Leyla sont trois militantes kurdes, exécutées à Paris dans une opération orchestrée par les services secrets turcs (MIT). L’assassin est mort en prison d’une légionellose quelques semaines avant la date prévue du début de son procès. Le début du procès avait été retardé plusieurs fois. Cinq ans après ces assassinats, ni exécutants ni commanditaires n’ont été inquiétés alors que la responsabilité turque est avérée et reconnue.

Après avoir scandé « Justice pour Sakine, Rojbin et Leyla », « Erdogan assassin, Macron complice » et « Jin Jiyan Azadi » (« Femme Vie Liberté »), deux interventions ont été faites au micro, la première du mouvement kurde et la seconde du Secours Rouge. Notre intervention a rappellé la connivence entre les autorités européennes et impérialistes avec le régime turque et réaffirmé la solidarité du camp révolutionnaire européen avec la résistance kurde, dont le PKK.

Une grande manifestation aura lieu à Paris ce samedi pour commémorer les 5 ans de cette exécution. Des délégations du Secours Rouge International seront présentes.

60 manifestants pour Sakine, Rojbin et Leyla

Mobilisation à Paris

60 manifestants pour Sakine, Rojbin et Leyla
Mobilisation à Paris

Un travailleur de l’industrie de la confection a été tué par balle et une centaine d’autres ont été blessés lors d’affrontements avec la police à Savar, à Uttara, à Dhaka et à Gazipur, alors que les travailleurs continuaient de manifester mardi pour la troisième journée consécutive en vue d’une augmentation de salaire. L’ouvrier tué,, Sumon Miah, âgé de 22 ans, était un salarié d’Anlima Yarn Dying Ltd situé à Ulail, dans la ceinture industrielle de Savar.

Les travailleurs de différentes usines à Hemayatpur et Kathgora de Savar, Tongi et Konabari à Gazipur et aux quartiers de Dakkhinkhan, Uttara et Abdullahpur, de la capitale, ont affronté la police. Rien qu’à Savar, au moins 10 000 travailleurs de la confection se sont affrontés aux policiers. 30 membres de la police ont été blessés alors qu’ils tentaient d’empêcher les travailleurs de bloquer l’autoroute Dhaka-Tangail. Le vice-président de l’Association des fabricants et exportateurs de vêtements du Bangladesh, a déclaré qu’au moins 35 usines ne pourraient pas fonctionner en raison de la grève. dans certaines usines, des équipements ont été incendiés.

Manifestation hier mardi des travailleurs de la confection

Manifestation hier mardi des travailleurs de la confection

Face au succès et à la radicalité de l’Acte VIII, le Premier ministre a répondu « oui » à la demande des syndicats de policiers, dont Alliance, qui réclament la création d’un fichier de personnes interdites de manifestations et d’une nouvelle loi « anti-casseur ». Evénement notable de l’Acte VIII, l’attaque, à Paris, avec un engin de chantier, du ministère du porte-parole du gouvernement, qui a dû s’enfuir sous la protection de la police.

Une séquence médiatisée montrant un manifestant boxant sévèrement deux gendarmes sur la passerelle Sengor a particulièrement polarisé. Identifié, le manifestant qui s’est révélé être un ancien champion de boxe s’est rendu et a été écroué. Une cagnotte de solidarité a été ouverte sur Leetchi et son succès foudroyant a provoqué des réactions de divers politiciens appelant qui à bloquer la cagnotte, qui à la saisir… Une contre-cagnotte au bénéfice des forces de l’ordre a immédiatement été créée.

Face à ces réactions, Leetchi a bloqué le compte de solidarité (pas la contre-cagnotte policière bien entendu). C’est pour nous l’occasion de signaler que Leetchi n’en est pas à son coup d’essai. Notre Secours rouge avait ouvert un compte Leetchi dans le cadre de la campagne « Celox pour les internationalistes au Rojava » et Leetchi avait longtemps bloqué ces fonds, nous obligeant à de nombreuses et lourdes démarches pour enfin en disposer. Bref: évitez Leetchi.

Dans l’émission radiophonique « Esprits libres » (sic) sur Radio Classique, l’ex-ministre de l’enseignement sous Jacques Chirac (2002-2004) et philosophe, Luc Ferry, a commenté philosophiquement l’épisode de la passerelle en invitant les policier « à se servir de leur arme une bonne fois ». Depuis le début de la mobilisation des « gilets jaunes », le 17 novembre 2018, 5.600 personnes ont été placées en garde à vue et quelque 1.000 condamnations prononcées par la justice.

Hier mardi, trente-cinq personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue dans l’Hérault lors d’une vaste opération mobilisant 150 gendarmes dans le cadre de l’enquête sur deux incendies mi-décembre d’un local de Vinci sur le péage de Bessan sur l’A9, un des bastions des « gilets jaunes », dans la nuit du 15 au 16 décembre puis dans celle du 18 au 19 décembre.

La leçon de boxe de la passerelle Sengor

Inan Dogan est un militant communiste kurde originaire de Dersim et habitant à Liège, il est réfugié depuis 2010 en Belgique. Il a été arrêté en Allemagne ce 15 décembre en vertu d’un mandat Interpol demandé par la Turquie, alors qu’il se rendait aux mobilisations de solidarité pour Musa Asoglu à Hambourg. La Turquie l’accuse d’appartenir au DHKP-C (Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple). Le 18 décembre il a été présenté devant le juge qui a décidé de le garder en détention pour quatre mois, alors que la Turquie doit transmettre son dossier d’accusation dans les 40 jours. Inan Dogan a commencé une grève de la faim dès son arrestation.

Rassemblements ce mercredi et ce vendredi à 11 heures devant l’ambassade d’Allemagne, rue Jacques de Lalaing 8/14, 1040 Bruxelles (métro Maelbeek)

.

.

Ce matin, la police turque a effectué plusieurs raids à Ankara. Plusieurs personnes ont été interpellées puis transférées à la direction de la sécurité d’Ankara.
Parmi les personnes arrêtées dans l’opération figurent plusieurs militants et responsables du HDP ainsi que des responsables des syndicats Tüm Bel-Sen et El-Sen. Enfin la coprésidente de l’association du Rojava, Banu Erdoğan figure également parmi les arrêtés.

Ces arrestations se font dans le cadre du plan de répression du régime turc contre ses opposants politiques qui vise particulièrement le HDP. Plusieurs militants de ce parti ont déjà été arrêtés lors de raids menés dans leurs locaux (voir notre article). Plusieurs responsables et députés ont également été condamné à de la prison ferme (voir nos articles ici et ici).

Selahattin Demirtaş militant du HDP condamnés à de la prison ferme (archive)

Selahattin Demirtaş militant du HDP condamnés à de la prison ferme (archive)

Lundi 7 janvier, un Gilet Jaune de Hennebont (Morbihan) a été condamné à cinq mois de prison ferme et à une interdiction temporaire de manifester. Il aurait jeté des projectiles sur la police au cours d’une manifestation le samedi 5 janvier à Nantes.
Lors de son arrestation, il avait été retrouvé avec des pierres dans son sac à dos. Des masques chirurgicaux, une paire de lunettes de piscine, une cagoule ainsi que des ballons de baudruche et de la peinture se trouvaient également à l’intérieur
Il n’a pas été immédiatement incarcéré à l’issue de l’audience et sera d’abord convoqué devant un juge d’application des peines (JAP).

Lundi également, huit Gilets Jaunes ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc à entre 70 et heures de travail d’intérêt général. Ils avaient été arrêtés dans la nuit du 1er au 2 décembre, lors d’affrontements avec la police dans la zone commerciale de Langueux (Côtes-d’Armor).

Barrage des