Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Au quatrième jour de l’agression turque contre le Rojava, des troupes américaines ont été déployées le long de la frontière entre la Turquie et la Syrie, où les affrontements ont eu lieu entre les YPG/YPJ et l’armée turque. La situation devrait donc se calmer pour le moment. Erdogan et Trump doivent se rencontrer le 16 mai prochain à Washington.

Un blindé américain sur la frontière entre turquo-syrienne.

Un blindé américain sur la frontière entre turquo-syrienne.

Quatre lycées étaient bloqués hier matin à Paris et six autres partiellement. Des blocus mis en place par des lycéens mobilisés contre les candidats présents au second tour de l’élection présidentielle. Devant le lycée Voltaire, dans le 11e arrondissement, des barricades ont été dressées avec des poubelles et des panneaux électoraux. Une pancarte « Ni Marine, ni Macron, ni patrie, ni patron », a été hissée sur la barricade.

Plusieurs centaines de personnes (1.500?) se sont ensuite rassemblées place de la République. Une partie s’est dirigé orienté vers la place de la Bastille et des affrontements ont eu lieu sur la place et à proximité boulevard Beaumarchais avec jets de bouteilles ou de pierres contre gaz lacrymogènes. Sur le chemin du cortège, plusieurs agences bancaires ont été attaquées. Plusieurs centaines de personnes s’est dirigé vers l’avenue de Daumesnil mais ont été pris dans un kessel. Une autre partie du cortège, très dispersée, s’est retrouvée devant l’entrée du lycée Hélène-Boucher, près de la porte de Vincennes.

Les affrontements hier à Paris

À Rennes, un millier de personnes ont aussi défilé dans le centre-ville à la mi-journée. Une cinquantaine d’entre eux ont ensuite brièvement investi les voies à la gare de Rennes avant d’en être chassés par les forces de l’ordre avec des grenades lacrymogènes. Les affrontements se sont ensuite poursuivis dans le centre-ville. Au moins deux manifestants ont été interpellés. D’autres manifestations ont eu lieu à Lyon et à Nantes.

Les affrontements hier à Paris

Kemal Gun, 75 ans, est en grève de la faim depuis 64 jours, il demande à pouvoir enterrer son fils, Murat Gun, guérillero du DHKP-C tué dans un bombardement turc en novembre 2016 aux côtés de 10 autres guérilleros. Il demande à récupérer la dépouille de son fils que l’état turc lui refuse. A Bruxelles, une grève de la faim solidaire s’était tenue au début du mois d’avril à notre local, le Sacco-Vanzetti.

Manifestation solidaire à Paris ce soir du 28 avril à 19h, Place de la République.

Grève de la faim solidaire à Bruxelles

Grève de la faim solidaire à Bruxelles

Un certain nombre de Palestiniens ont été blessés par des balles réelles, des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes que des affrontements ont éclaté dans différentes parties de la Cisjordanie enter les jeunes et les forces d’occupation israéliennes à la suite des manifestations en solidarité avec 1.500 prisonniers en grève de la faim. Deux Palestiniens ont été blessés dans les affrontements ont éclaté dans le centre d’Hébron. Deux autres ont été frappés par des balles en métal recouvertes de caoutchouc et d’autres ont souffert de l’inhalation de gaz lacrymogène dans la ville de Béthanie à Jérusalem-Est.

Les affrontements comprenaient également les points de contact dans la ville d’Azzoun, au sud de Qalqilya, et devant la prison d’Ofer, à l’ouest de Ramallah. Des colons israéliens ont également ouvert le feu à des manifestants palestiniens près de la colonie de Jabal Tawil dans la ville de Al-Bireh, en Cisjordanie. Les affrontements ont également commencé à l’entrée nord de Bethléem près du point de contrôle 0, un jeune a été blessé par des munitions en direct jusqu’à l’instant. L’Autorité palestinienne a annoncé jeudi une grève générale pour faire preuve de solidarité avec les prisonniers.

Les forces d’occupation tirant sur les manifestants à Hébron

En solidarité avec les prisonniers palestiniens en grève de la faim, il y aura un rassemblement à Bruxelles ce vendredi 28 avril à 17h, au Carrefour de l’Europe (gare centrale).

Le rassemblement de vendredi passé rond-point Schuman

Les forces d'occupation tirant sur les manifestants à Hébron
Le rassemblement de vendredi passé rond-point Schuman

Le 15 septembre dernier, à la fin d’une manifestation à Alès, les manifestants sont dépassés par les policiers alors qu’ils se dirigent vers le lycée pour y soutenir le blocage qui y avait lieu. Les manifestants érigent une barricade démontée aussitôt par les la police. Un pavé vole vers la police. Une casquette est retrouvée plus tard dans un sac, c’est cette casquette qui sert de preuve alors que sur les images de vidéo-surveillance le lancer de pavé a disparu. C’est le propriétaire de la casquette qui est à présent poursuivi. Le 11 mai prochain, il passera en procès d’appel. Il est accusé de jet de projectile sur les « forces de l’ordre », il avait été relaxé mais le parquet a fait appel.

Rassemblement de soutien
Nîmes – Jeudi 11 mai – 8h
Devant le tribunal (Boulevard des Arènes)
Départ d’Alès en co-voiturage, à la Bourse du travail, à 6h45

Les policiers déployés devant le lycée à Alès

Les policiers déployés devant le lycée à Alès

Adem Yildiz, Ilgin Guler et Memet Dogan, trois militants antifascistes turcs sont menacés d’expulsion (voir nos précédents articles sur Adem Yildiz ici et ici, sur Ilgin Guler ici). Deux d’entre eux sont réfugiés politiques et ils sont tous trois en ordre de papiers: c’est leur engagement politique contre le régime turc qui est donc jugé problématique par la France. Dans les DGSI, les reproches sont entre autres d’avoir participé à la Fête de l’Huma, au 1er Mai, à des manifestations pour les prisonniers politiques, des concerts de Grup Yorum, etc. Le procès de Memet Dogan aura lieu le 24 mai (l’audience du 19 avril a été reportée pour absence d’interprète).

Lire le dossier de solidarité.

Cliquer pour télécharger le dossier

Andrei Sokolov est un antifasciste russe qui avait été enlevé entre avril et octobre 2016 et détenu clandestinement par les services spéciaux ukrainiens. Nous avions fait campagne pour sa libération à l’époque, retrouvez notre dossier ici. La Russie a récemment décidé d’ouvrir une enquête sur l’enlèvement de Sokolov et d’autres ressortissants russes, Andrei a été interrogé à cette occasion. De son côté, Andrei avait décidé de porter plainte auprès de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH), une telle plainte doit être déposée dans les six mois, Andrei avait donc jusqu’au 14 avril. Andrei a choisi de passer par le SIJ (Stichting Justice Initiative, une organisation de défense des droits de l’homme néerlandaise) pour déposer cette plainte, cette organisation lui avait été recommandée par un journaliste et il n’avait pas les moyens de payer lui-même un avocat pour déposer cette plainte. Andrei a donc déposé tous les papiers nécessaires ainsi que son témoignage en décembre, mais le SIJ n’a pas déposé la plainte par agenda politique (privilégiant les affaires contre la Russie que contre l’Ukraine). Lorsque Andrei s’est rendu compte que quelque chose n’allait pas, il n’avait plus que deux semaines pour déposer sa plainte, il a finalement pu la déposer à temps.

Donbass: Ouverture de deux enquêtes sur l’enlèvement de Andrei Sokolov

L’agence de police européenne Europol va bénéficier de nouvelles règles de gouvernance qui entrent en vigueur ce 1er mai. Europol pourra plus facilement créer des unités spécialisées afin de réagir sans délai « à des menaces émergentes dans le domaine du terrorisme et d’autres formes de criminalité grave et organisée ». Le texte prévoit également des règles claires sur les unités ou centres qui existent déjà, comme l’unité de signalement des contenus sur Internet ou le centre européen de la lutte contre le terrorisme, qui a débuté ses travaux en janvier 2016.

Dans certains cas, l’agence aura par ailleurs la possibilité d’échanger des informations avec des entités privées telles que des entreprises ou des ONG. Elle pourrait par exemple être en mesure de contacter le réseau social Facebook pour lui demander de supprimer une page web.

Le siège d’Europol, à La Haye

Le siège d'Europol, à La Haye

Le Dand Karanya Special Zonal Committee (DKSZC) du CPI(maoïste) a revendiqué ce jeudi l’attaque menée à Sukma lundi dernier contre des soldats de la CRPF (voir notre article).

Evacuation des soldats à Sukma

« La PLGA (People’s Liberation Guerilla Army, aile militaire du parti) a déclenché l’attaque de Chintagufa-Burkapa (contre les forces de sécurité le 24 avril dernier) pour répondre à la mission du gouvernement en cette année 2017 et à la prétendue campagne de reddition de la guérilla maoïste. Nous félicitons la PLGA, ses dirigeants, les commandants et la population du Danda Karanya pour son soutien actif. Cette attaque n’était que la suite de celle de Bhejji (contre la CPRF en mars dernier). Ces attaques sont des représailles, mais aussi défensive pour vaincre les politiques anti-populaires et pour faire avance la lutte populaire » a déclaré le porte-parole du DKSZC « Vikaklp » dans un message vidéo.

« Ces attaques doivent être perçues comme des représailles contre les atrocités sexuelles commises par les forces de sécurité contre les femmes et les jeunes filles tribales dans la zone de conflit. Elles sont également une réponse aux innombrables incidents de violence sexuelle qui sont des souillures pour toute société civilisée. Les attaques de Bhejji et de Chintagufa-Burkapal doivent être vues comme des attaques pour la dignité et le respect des femmes tribales. Elles sont menées pour libérer les femmes tribales dans les zones de conflit des atrocités que leur font subir les forces de sécurité » a dit Vikalp. Il a aussi réitéré l’opposition de son parti à la construction de voies routières dans les zones de conflit.

Ces derniers jours, de multiples informations faisant état du corps mutilés des soldats morts sont apparues dans les médias. Vikalp déclare « Nous ne traitons pas les cadavres des soldats tués dans les attaques de la PLGA en leur manquant de respect. Ce sont les médias bourgeois qui propage ces rumeurs selon lesquels les parties intimes de certains soldats avaient été mutilées par la PLGA. Ce sont en fait la police et les forces paramilitaires qui font subir de tels traitement aux corps des membres de la PLGA tués au combat. De nombreux cadavres de maoïstes ont été mutilés (par les forces de sécurité), et les autorités retardent aussi le moment de rendre les cadavres aux membres de leur faille. Les forces de sécurité ont également pris des clichés répréhensibles des femmes de la PLGA tuées au combat et les ont diffusés sur les médias sociaux ».

Enfin, le porte-parole de la guérilla a lancé un appel aux soldats, « Les soldats ne sont pas nos ennemis, et encore moins nos ennemis de classe. Mais ils se place dans le chemin du bien-être public en faisant partie de l’appareil anti-populaire et exploiteur du gouvernement. Nous en appelons aux officiers subalternes des forces paramilitaires et aux soldats de cesser de combattre pour les politiciens exploiteurs, les gros entrepreneurs, les compagnies nationales et internationales, les mafias, les fascistes hindous, etc. qui sont, de nature, contre les Dalits, les tribaux, les minorités religieuses et les femmes. Ne perdez pas votre vie à protéger de telles personnes et leurs biens. Laissez tomber les emplois gouvernementaux et prenez part à la lutte populaire ».

Plus tard dans la journée, le ministère de l’Intérieur a déclaré que les premiers rapports d’autopsie ne faisaient état d’aucune mutilation des corps des soldats décédés lundi.

Evacuation des soldats à Sukma