Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

MISE A JOUR: selon plusieurs sources locales, il s’avère que les 14 personnes abattues hier sont des tribaux du village de Kistaram. Selon ces dernières ainsi que plusieurs personnalités de la société civile, cette propagande des autorités vise à instiller la crainte dans les villages reculés de l’état, afin que les villageois ne soient plus tentés de rejoindre la guérilla maoïste.

Les autorités ont annoncé que les forces de sécurité avaient abattu 14 membres présumés du PCI(maoïste) au cours d’un combat dans le district de Sukma (Chhattisgarh). L’incident a eu lieu vers 7h ce matin. Les soldats ont également saisi 16 armes et 4 IED sur les lieux. Une opération de ratissage a été déclenchée immédiatement après la fusillade pour tenter de capturer leurs camarades.

Opération de ratissage

Opération de ratissage

Hülya Emeç, une journaliste turque et membre de la Fédération internationale des journalistes, a été condamnée à six mois de prison pour un article écrit en 2014 sur Şefik Tunuç, un homme kurde de 48 ans, mort d’une crise cardiaque après que sa maison (dans la province de Van) eut été attaquée par la police turque trois fois par semaine. Suite à cet article, Hülya Emeç, Hafize Tunuç, l’épouse de Şefik Tunuç, le président du conseil d’administration de l’agence de presse, le rédacteur en chef et le chef du bureau de presse de Van avaient été poursuivis pour violation de l’article 301 du code pénal turc. Les journalistes n’étaient pas présents lors de l’audience finale. Hülya Emeç et Hafize Tunuç ont été condamnée à six mois de prison pour avoir «insulté l’agence de police turque». Les trois autres personnes ont été acquittées. Hülya Emeç avait récemment demandé l’asile en Suisse (voir notre article).

Hülya Emeç

Erratum: Contrairement à ce qui avait été à la publication de l’article, Hülya Emeç n’a été renvoyée au Brésil. Ce renvoi existe comme menace mais elle n’a pas épuisé les recours: la procédure est encore en cours.

Hülya Emeç

Zeynab Jalalian, une militante irano-kurde et militante des droits des femmes (voir notre article), et neuf prisonnières de droit commun de la prison de Khoy ont entamé une grève de la faim pour protester contre la privation de visites hebdomadaires et l’accès aux installations pénitentiaires de base. Courant du mois de juillet, lors d’une inspection de la section des prisonnières, un téléphone portable a été découvert. Les gardiens ont interrogé à plusieurs reprises Zeynab Jalalian et neuf autres détenus pour savoir à qui appartenait le téléphone. Le 29 juillet, les 10 détenues ont été informées qu’elles seraient dès lors privées d’accès à des droits basiques de la prison, comme acheter des fruits et de la nourriture dans le magasin de la prison ainsi qu’aux visites hebdomadaires jusqu’à ce que la propriétaire du téléphone soit identifiée. Pour protester contre ces privations, Zeynab Jalalian et les neuf autres prisonnières ont entamé une grève de la faim et ont écrit aux autorités pénitentiaires pour les informer de leur grève jusqu’à ce qu’elles récupèrent leurs droits de base.

En septembre dernier, Zeynab Jalalian avait déjà été interdite de visite familiale pendant plusieurs mois pour avoir protester contre les négligences de la prison envers sa santé. Le quartier pénitentiaire de Khoy compte 3 cellules dans lesquelles sont détenues 38 femmes. Actuellement, 15 prisonnières de cette section dorment à même le sol du corridor en raison du manque de lits.

Zeynab Jalalian

Zeynab Jalalian

Au cours de la semaine écoulée, des milliers d’étudiants ont bloqué une partie de la capitale Dacca pour réclamer une meilleure sécurité routière après la mort de deux jeunes percutés par un bus qui roulait trop vite. Samedi, une centaine d’étudiants avaient été blessés lors de heurts avec la police qui a tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes en direction des manifestants. Des milices pro-gouvernementales ont aussi attaqué les manifestants, y compris des personnes fuyant vers les hôpitaux voisins pour y recevoir des soins. A la suite de ces événements, suite à une décision gouvernementale visant à gêner les mobilisations étudiantes, les services Internet 3G et 4G ont été coupés pour 24 heures depuis samedi soir, tandis que des réseaux sans fil et câblés ne semblaient pas affectés.

Manifestant.e.s blessé.e.s à Dacca

Manifestant.e.s blessé.e.s à Dacca

Vendredi soir, vers minuit, la marine israélienne a arraisonné un deuxième bateau au large de Gaza dont l’objectif était de dénoncer le blocus maritime et terrestre imposé à l’enclave palestinienne depuis plus d’une décennie. Ce bateau, le Freedom, a été arraisonné et amené de force à Ashdod. Les militant.e.s à bord sont en centre d’immigration comme l’avaient été ceux du Al-Awda (voir notre article). Ils seront ensuite amenés à la prison de Givon avant d’être expulsés.

Le Freedom à son départ pour Gaza

Le Freedom à son départ pour Gaza

Depuis le 31 juillet, tous les ressortissants de pays d’Europe, d’Afrique et du Moyen-Orient sont tenus de fournir leurs données biométriques (empreintes digitales et photo) s’ils présentent une demande de visa de visiteur, de permis de travail, de permis d’études ou de résidence permanente au Canada. Cette mesure sera étendue aux visiteurs d’Asie et d’Amérique à la fin de l’année. En revanche, cette nouvelle exigence ne concerne pas les ressortissants de pays dispensés de l’obligation de visa lorsqu’ils viennent pour des raisons touristiques. Cette exemption de visa de tourisme concerne la plupart des pays européens et des pays avec lesquels le Canada entretient des relations étroites.

Les données biométriques ne devront être fournies qu’une fois tous les dix ans et les empreintes seront vérifiées dans les grands aéroports et d’autres points d’entrée. Le Canada recueillait déjà des données biométriques (empreintes digitales) de demandeurs d’asile depuis 1993 et de ressortissants de trente pays depuis 2013. Le ministère de la Sécurité frontalière a précisé que le Canada pourrait partager les données recueillies avec ses partenaires du Groupe des cinq, en particulier les États-Unis.

Garde frontière au Canada

Garde frontière au Canada

Un groupe d’au moins 200 travailleurs se sont rassemblés vendredi devant l’usine sucrière Empresa Agroindustrial de Tuman pour empêcher la mise sous séquestre ordonnée par un tribunal de Chiclayo (Lambayeque) pour une dette envers une autre société. Vers 7h30 du matin, 500 policiers ont affrontés ces travailleurs. Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes, fait usage de matraque, et même lancé une charge de cavalerie. Il y aurait quatre blessés parmi les travailleurs de Tuman. L’un d’eux a été arrêté. Un policier a été blessé par un jet de pierre.

Les affrontements à Tuman

Les affrontements à Tuman

Quelques centaines de manifestants d’extrême droite suprémacistes blancs venus de tous les USA se sont rassemblés hier samedi sur le front de mer à Portland, en Oregon, pour une « Marche de la liberté ». Des dizaines d’entre eux étaient venu avec toute sorte de casse-tête et de couteaux. La police avait déclaré ces armes illégales dans les parcs de Portland mais n’avait rien fait pour les confisquer. Pendant des heures, quatre lignes de policiers anti-émeute ont séparé les fascistes de contre-manifestants antifas bien plus nombreux (un gros millier).

Aucun des deux camps n’avait de permis de manifester, mais lorsque les fascistes ont décidé de quitter leur point de rassemblement la police a entrepris de leur ouvrir la voie en tirant des dizaines de stun-grenades sur les antifas. Beaucoup de ces grenades ont explosés au-dessus des manifestants mais d’autre ont été tirées à tir tendus, blessant au moins trois personnes. L’un d’eux n’a eu la vie sauve que grâce à son casque, pourtant perforé par la grenade.

L’antifa blessé à Portland et son casque perforé par la grenade

L'antifa blessé à Portland et son casque perforé par la grenade

Mohammad Habibi, membre du comité exécutif du syndicat des enseignants de Téhéran, avait été arrêté le 10 mai 2018 suite à une manifestation d’enseignants (voir notre article). Il avait été transféré de la section 1 à la section 2 de la prison de Téhéran le 21 mai où il a reçu un traitement médical pour les blessures subies lors de son arrestation. Il s’est vu refuser une libération sous caution et l’accès à communiquer avec son avocat. Il a été condamné cette semaine à sept ans et demi de prison pour « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale », 18 mois pour « propagande contre la classe dirigeante » et 18 mois pour « perturbation de l’ordre public ». Outre les peines d’emprisonnement, il a été condamné à deux ans d’interdiction de toute activité politique et de sortie du territoire. Selon le code pénal en Iran, les condamnés ne purgent que la peine maximale pour les accusations les plus lourdes chaque fois qu’ils sont reconnus coupables de plusieurs charges. Mohammad Habibi est donc condamné à sept ans et demi d’emprisonnement.

Mohammad Habibi le jour de sa liberation, le 15 avril 2018

Mohammad Habibi le jour de sa liberation, le 15 avril 2018