Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Turgut Kaya et Hidir Gönek sont en grève de la faim en Grèce depuis plus d’un mois à présent, ces deux militants révolutionnaires turcs sont accusés d’être membre du TKP/ML (Parti Communiste Turc / Marxiste-Léniniste) et menacés d’extradition vers la Turquie où ils risquent l’emprisonnement et la torture. Depuis la prison, Turgut a écrit deux lettres: « Sentir l’odeur de la faim » et « Le gouvernement de Syriza laisse un révolutionnaire mourir ». Ces deux lettres peuvent être lues sur le site de l’UC Lyon, ici.

Une manifestation pour la libération de Turgut, Hidir et tous les révolutionnaires emprisonnés en Grèce aura lieu le 11 juillet prochain.

Liberté pour les révolutionnaires emprisonné.e.s en Grèce!

Gülizar Taşdemir est une militante kurde et a combattu pendant 27 ans dans la guérilla kurde. En 2015, elle s’est rendue en Norvège suite à des problèmes de santé. Elle avait fait une demande d’asile politique qui a été rejetée. Elle s’est donc rendue en Allemagne pour procéder à une nouvelle demande d’asile mais elle a été renvoyée en Norvège en vertu des accords de Dublin (la personne doit effectuer ses demandes dans le premier pays d’arrivée dans l’Union Européenne).
Ce matin, elle a été menottée et expulsée vers la Turquie dans un avion militaire. Le mouvement des femmes kurdes en Europe a appelé à manifester devant les représentations norvégiennes en réaction.

Gülizar Taşdemir

Gülizar Taşdemir

Hiyem Yolcu, au nom des prisonniers du TKP/ML, vient d’annoncer qu’ils feraient dans les différentes prisons de Turquie trois jours de grève de la faim du 4 au 6 juillet en soutien à la libération de Turgut Kaya.
A son 35e jour de grève de la faim, la mobilisation continue contre l’extradition de Turgut Kaya vers la Turquie alors qu’il est actuellement emprisonné en Grèce. Dans ce cadre, notre Secours Rouge organise avec l’UPOTUDAK, le Front Populaire et le Leuven Anarchistische Groep un rassemblement de soutien aux prisonniers révolutionnaires en Grèce le mercredi 11 juillet de 17h à 18h devant l’Ambassade de Grèce à Bruxelles (voir notre article).

Solidarité avec Turgut Kaya à Athènes !

Solidarité avec Turgut Kaya à Athènes !

L’arrivée au pouvoir de la gauche réformiste et légaliste en Grèce, incarnée par la coalition Syriza, est un nouvel exemple du camp dans lequel cette gauche se positionne sur tous les enjeux essentiels :
– la Grèce est toujours un membre actif de l’OTAN,
– le gouvernement grec applique scrupuleusement les mémorandum de la Troïka en continuant le processus de paupérisation du peuple grec au profit de créditeurs,
– police et justice continuent à persécuter les prisonnier.e.s de la gauche révolutionnaire.

Des mesures exceptionnelles : refus de congé, transferts punitifs, et régime d’isolement

Pour s’opposer à leur transfert vers des prisons impliquant l’isolement, les prisonnier.e.s doivent mener des grèves de la faim et de la soif, ainsi Dinos Yigtzoglou, membres de la Conspiration des Cellules de Feu, qui a résisté à son transfert vers la prison de Larissa. Dimitri Koufodinas, membre de l’organisation « 17 Novembre » a mené lui une grève de la faim pour que lui soit appliquée les règles d’octroi des congés pénitentiaires. L’année passée, Pola Roupa et Nikos Maziotis, membres de l’organisation « Lutte Révolutionnaire », ont dû mener une grève de la faim pour que Nikos sorte de l’isolement et pour qu’ils puissent avoir des visites de leur enfant de six ans (lui-même enfermé quatre jours lors de l’arrestation de sa mère) dans des conditions dignes.

Persécution systématique des membres de la gauche révolutionnaire turque

Turgut Kaya est un révolutionnaire turc qui a été arrêté, torturé et emprisonné à plusieurs reprises en Turquie sous l’accusation d’appartenance au TKP/ML. En avril 2018, il a été arrêté en Grèce à la suite d’un mandat d’arrêt lancé par Interpol. Son extradition a été décidée lors d’une audience du tribunal à Athènes le 30 mai. Turgut Kaya a immédiatement entamé une grève de la faim pour protester contre les menaces d’extradition vers la Turquie. Hıdır Gönek avait également été arrêté en Grèce et est accusé d’avoir facilité l’entrée de Turgut Kazya dans le pays, est également en grève de la faim.
Ce ne sont pas les autres membres de la gauche révolutionnaire turque éprouvé.e.s par la justice grecque : 9 militant.e.s ont été arrêté.e.s le 28 novembre en Grèce, ils sont accusés d’appartenance au DHKP-C et d’avoir planifié une action contre le président Erdogan. Parmi ces prisonnier.e.s citons Ali Ercan Gokoglou, membre actif de Tayad (une organisation de soutien aux prisonniers politiques en Turquie), qui a finalement échappé au danger d’extradition mais qui reste en prison.

Des offensives policières et judiciaires tous azimut

Citons aussi :
– Les attaques policières contre les squats (ainsi la grande offensive de 2016 contre les squats à Thessalonique : le squat “Orfanotrofio”, la communauté “Hurriya” et les squats situés sur l’avenue Nikis, avec un total de 74 arrestations).
– La détention de militant.e.s et sympathisant.e.s du mouvement de libération du Kurdistan.
– Les nombreuses procédures judiciaires contre les anarchistes membres du groupe Rouvikonas. 12 doivent encore passer en procès pour diverses actions militant.e.s du groupe, et 20 pour une manifestation dans l’enceinte du Ministère de l’Intérieur en soutien à la grève de la faim de Dimitris Koufodinas.

Solidarité avec les prisonnier.e.s révolutionnaires en Grèce !
Pas d’isolement ! Pas de mesure d’exception ! Pas d’extradition !

Rassemblement mercredi 11 juillet de 17h à 18h devant l’Ambassade de Grèce à Bruxelles

Liberté pour les révolutionnaires emprisonné.e.s en Grèce!

La commission de la Justice de la Chambre a approuvé mercredi le projet de loi sur les repentis. Le texte vise les personnes qui livrent des informations importantes sur les auteurs ou complices d’un crime en échange de l’adoucissement de leur peine, d’autres modalités d’exécution de leur peine ou d’un régime carcéral adapté. Le sujet était débattu depuis de nombreuses années mais jusqu’à présent, la Belgique n’avait jamais franchi le pas d’adopter un tel régime. Les informations devront concerner des formes graves de criminalité ainsi que le terrorisme. Le ministère public décidera s’il est nécessaire de faire appel à un repenti et l’avantage qu’en retirera celui-ci sera proportionnel aux infractions qu’il a commises

. Des conditions seront imposées dans tous les cas et consignées dans un memorandum. Le repenti a l’obligation de faire des déclarations qui correspondent à la vérité, de présenter des aveux complets sur sa propre implication et de prendre des mesures visant à indemniser les dommages causés. L’adoucissement de la peine ou l’excuse de peine pourront être prononcées uniquement par le juge, qui vérifiera la proportionnalité de l’avantage accordé au repenti. Le champ d’application de la législation est apparu très large à une partie de l’opposition qui a préféré s’abstenir: La majorité ainsi que le sp.a ont voté en faveur du texte. Les socialistes, le cdH et les écologistes se sont abstenus.

La Commission justice de la chambre

La Commission justice de la chambre

Depuis quelques semaines, la préfecture de Paris teste un nouveau véhicule d’écoute (un monospace noir Volkswagen, à vitres teintées) classé secret défense. Ce véhicule utilise la technologie des « IMSI Catcher » qui simule une fausse antenne relais à laquelle les téléphones mobiles vont se connecter. Il serait capable d’intercepter les appels téléphonique, de lire les sms et le contenu des agendas électroniques ; des blocs notes ; des répertoires téléphoniques ; des contenus des mails et l’historique internet, dans un rayon de un kilomètre. Le véhicule est également capable de capter simultanément plusieurs conversations téléphoniques et de transmettre sur les téléphones portables de policiers.

Par ailleurs, la puissance d’écoute du véhicule implique des risques importants pour la santé des personnes se trouvant à proximité. L’utilisation des « Ismi Catcher » a été rendue légale pour une loi faites sur mesure en juillet 2015. Cependant ils étaient utilisés bien avant cette loi. Une application Android existe pour tenter de se prémunir de ces engins et de détecter leur présence. Voir pour cela l’article que nous avions rédigé en avril 2015.

Fonctionnement d’un IMSI Catcher

Fonctionnement d'un IMSI Catcher

Vendredi 29 juin, les travailleurs en grève de l’entreprise Logesta, à Bologne, ont été attaqué par la police et la gendarmerie italienne, alors qu’ils tenaient un piquet. Vingt d’entre eux ont ensuite été nassés parmi lesquels Nicolas, un travailleur de 23 ans, qui a été frappé puis arrêté. Le lendemain, un rassemblement en solidarité a été organisé lors de son passage devant le juge. Nicolas a été libéré et son procès se tiendra le 18 septembre.

Logesta est une entreprise de transport appartenant au géant international « Imperial Brand ». Les travailleurs de la Logesta sont en grève depuis plusieurs jours afin de protester contre le licenciement de 24 de leurs collègues ainsi que la détérioration générale des conditions de travail.

Rassemblement en solidarité avec Nicolas, travailleur de Logesta emprisonné

Rassemblement en solidarité avec Nicolas, travailleur de Logesta emprisonné

Lundi 2 juillet, l’ELN et le gouvernement colombien ont entamé le sixième cycle des négociations (voir notre article). A l’issue de la première journée l’ELN a annoncé qu’elle n’était pas parvenue à un accord avec le gouvernement colombien sur un cessez-le-feu bilatéral.

Depuis la fin des élections, l’ELN et le gouvernement colombien de Juan Manuel Santos ont mené des négociations intenses, pour parvenir un accord avant la prise de fonction du président élu Ivan Duque. Cependant les négociations portant sur un cessez-le-feu bilatéral n’ont pas abouties. Cet échec serait du à l’intransigeance du gouvernement colombien. Celui-ci refuserait de se conformer au droit international, de modifier sa politique sur la protection de l’environnement face à l’industrie minière et la privatisation des pipelines de pétrole. Enfin le gouvernement n’apporterait pas de solutions aux persécutions et aux assassinats des leaders de mouvements sociaux.

Pablo Beltrán

Notre mémoire contre la leur!
Notre histoire contre la leur!

A la fin des années vingt, les charbonnages représentent le deuxième secteur industriel du pays, juste après la métallurgie. Avec la grande crise, les revenus des mineurs diminuent de 30% en quelques mois, alors que les loyers restent inchangés et que le pain augmente. Aux réductions de salaire s’ajoutent les licenciements: plus d’un demi-million de chômeurs en 1932 dont 200.000 non indemnisés…
Le 17 mai 1932, les patrons charbonniers borains annoncent une nouvelle diminution de salaire de 5%. C’est l’étincelle d’une vague de grèves insurrectionnelles qui vont s’étendre à d’autres bassins miniers, à la métallurgie et aux transports.

Les socialistes désavouent la grève et la répression est féroce: la gendarmerie charge sabre au clair contre des manifestations familiales, et les rassemblements de plus de cinq personnes sont interdits. Finalement, l’état de siège est décrété: les automitrailleuses quadrillent les quartiers ouvriers et les dirigeants communistes et syndicalistes révolutionnaires sont emprisonnés. Le dimanche 10 juillet la gendarmerie charge une manifestation à Roux et tue un ouvrier, Louis Tayenne.
Petit à petit, avec la complicité des dirigeants socialistes, les mineurs sont isolés et mettent fin à la grève à la mi-septembre. L’histoire de cette grève est le sujet d’un film muet, Misère au Borinage, réalisé en 1934 par Henri Storck et Joris Ivens, qui est devenu aujourd’hui une référence cinématographique.

Moins connu est le documentaire « Manifestation pour Tayenne », tourné l’année précédente. C’est pourtant le premier documentaire social de l’histoire du cinéma. Il montre la manifestation organisée en 1933 par le Secours Rouge pour le premier anniversaire de la mort de Louis Tayenne, d’abord sur les lieux du drame et puis au cimetière. Cette commémoration, qui honore non seulement Louis Tayenne mais tous les travailleurs morts dans la défense des intérêts de leur classe, a eu lieu tout le long des années 30.

Ce dimanche 8 juillet 2018, le Secours Rouge, le Parti Communiste, le Cercle Louis Tayenne et l’Association Culturelle Joseph Jacquemotte vous invitent à participer à une nouvelle commémoration Tayenne au cimetière de Marchienne-au-Pont.
Rendez-vous de co-voiturage, place Rouppe, 13H

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Notre mémoire contre la leur!
Notre classe contre la leur!
Tous et toutes à la commémoration Tayenne!

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Pour en savoir plus sur l’histoire de la commémoration

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