Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Il y a quelques jours, les autorités indiennes ont déclaré avoir découvert des preuves selon lesquelles la guérilla maoïste aurait monté un complot pour abattre Narendra Modi, le premier ministre (lire notre article)

Varavara Rao, poète révolutionnaire connu pour avoir pris part aux récentes négociations entre le PCI(maoïste) et les autorités, fait partie des personnes citées dans les prétendus courriers rédigés par le parti. Il a réagit en démentant les allégations qu’il aurait été en charge de coordonner ces attaques. Son nom apparait dans une des trois lettres révélées par les autorités la semaine dernière. Dans le texte, on peut lire que Varavara Rao avait reçu la responsabilité de mener ces attaques et qu’il s’était arrangé pour que les fonds soient transmis à Surendra Gadling (arrêté par les autorités de Pune). « Ces trois lettres sont factices. Mon nom ne figurait pas dans une soi-disant lettre évoquant un complot d’assassinat. Ils ont fabriqué une des lettres pour montrer que nous parlions de financement. Je connais Surendra Gadling dans la mesure où il s’occupait de la détention illégale du professeur Saibaba. Surendra est un grand avocat qui plaide de nombreuses affaires, pourquoi aurait-il besoin d’argent? Je le connais depuis longtemps. Je connais aussi Rona Wilson. Ils ont annoncé il y a un mois avoir saisi l’ordinateur de Rona Wilson, et maintenant, ils viennent avec ces faux courriers ».

Varavara Rao

Varavara Rao

Lundi, une trentaine de membres du groupes Rouvikonas ont fait irruption dans l’enceinte du Ministère de l’Ordre Public et de la Protection des Citoyens (le ministère de l’intérieur, en fait) en soutien à Dimitris Koufondinas. Ils ont été repoussé par la police qui a procédé à 20 arrestations. De l’hôpital où il est depuis jeudi dernier Dimitris Koufodinas, à le 12e jour de la grève de la faim, a exprimé sa solidarité avec le militant turc Turgut Kaya également en grève de la faim pour ne pas être extradé vers la Turquie. Dimitris Koufodinas poursuit la grève de la faim en refusant d’accepter une assistance médicale et, à la demande des médecins, a signé une déclaration de responsabilité pour refuser de prendre toute forme de préparation de sucre.

Ce mardi, à 13h30, le président du Tribunal Evelpidon à Athènes annonce un premier report : celui du procès des 20 membres de Rouvikonas arrêtés la veille. Ce procès qui se voulait « expéditif » est reporté au 27 juin, sans doute dans l’espoir que les soutiens seront moins nombreux et, surtout, que la grève de la faim de Dimitris Koufontinas sera terminée.

Reste l’énorme dossier des 8 actions de résistance pour lesquelles comparaissent 12 membres du groupe, à savoir: 1- l’action contre les médecins mafieux exigeant des dessous de table pour soigner les malades ; – l’action contre les coupures d’électricité des familles les plus pauvres ; 3- et 4- les actions contre les ambassades d’Allemagne (propagande raciste et maltraitance des migrants) et d’Arabie Saoudite (bombardements des civils au Yemen) ; 5- l’action au tribunal de Larissa ; 6- l’action au siège de Turkish Airlines (en solidarité avec les Kurdes) ; 7- l’action au ministère de l’économie et de la croissance ; 8- l’action au ministère des armées). Ce grand procès prévu de longue date et très médiatisé est reporté au… 15 février 2019.

Affiche de soutien aux inculpés de Rouvikonas

Depuis 13 jours, le révolutionnaire turc Turgut Kaya a entamé une grève de la faim dans sa prison en Grèce pour protester contre les menaces d’extradition vers la Turquie qui pèsent contre lui (voir notre article). Depuis, l’ATIK (Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe) mène une large campagne internationale pour exiger sa libération et l’arrêt des poursuites à son encontre.
Parallèlement, l’ATIK vient d’annoncer que le révolutionnaire Hıdır Gönek avait également été arrêté en Grèce le 24 février dernier. Il est accusé d’avoir aidé Turgut Kaya lors de son entrée sur le territoire grec. Afin d’exiger sa libération et dénoncer ses conditions de détention, il est aussi en grève de la faim depuis 9 jours.

Affiche de l’ATIK en soutien à Turgut Kaya et Hıdır Gönek

Affiche de l'ATIK en soutien à Turgut Kaya et Hıdır Gönek

La menace planait depuis quelques jours (voir notre article) : les grévistes de Vélib ont reçu hier dimanche leur lettre de licenciement de l’opérateur Smovengo. Ils contesteront cette décision devant les prudhommes.

En grève depuis la mi-avril contre leurs conditions de travail, les salariés se sont heurtés depuis le début a un refus de toute négociation. La société avait assigné les salariés grévistes au tribunal sur la légalité de la grève. Le tribunal a rendu son jugement, que les deux camps ont interprété différemment : pour les salariés, le tribunal avait reconnu la grève mais ne l’interdisait pas, rien ne leur étant notifié ; pour Smovengo, elle était illégale car les salariés n’avaient pas déposé de préavis cinq jours avant, comme l’exige le service public (et ce même si Smovengo, délégataire d’un service public, est une entreprise privée), cela signifiait donc que le travail devait être repris. Les salariés dénonçaient leurs conditions de travail, pointant des bugs techniques et des manquements au niveau du matériel ou de l’organisation.

Des grévistes de Vélib’

Des grévistes de Vélib'

En 2015, la maire du XXème Arrondissement de Paris Frédérique Calandra a porté plainte pour diffamation contre le Collectif 8 Mars Pour TouTEs ! qui avait dénoncé la décision de la maire du XXème de censurer une soirée intitulée « Violences sexistes : pas de ça chez nous ? ».
Le 19 juin prochain, quatre militantes féministes passeront en procès suite à cette plainte. Elles appellent à un rassemblement de soutien devant la 17ème chambre correctionnelle de Paris (Nouveau Tribunal de Grande Instance – 29-45 avenue de Clichy – Métro Porte de Clichy) dès 13H30. Parallèlement, une collecte en ligne est organisée pour assurer le soutien financier.

Cortège du collectif 8 Mars Pour TouTEs (archives)

Cortège du collectif 8 Mars Pour TouTEs (archives)

Dimanche 10 juin, 175.000 personnes, ont participé dimanche à une chaîne humaine de 202 kilomètres à travers le Pays Basques pour revendiquer le droit à l’autodétermination de la région.

Cette chaine était organisée par le groupe Gure Esku Dago (qui signifie « C’est entre nos mains »), une plateforme créée en juin 2013 en faveur du droit à l’autodétermination aux Pays Basques. Cette manifestation a reçu le soutien de plusieurs partis politiques et syndicats de la région. Elle avait également pour but de soutenir le mouvement indépendantiste catalan, qui compte une partie importantes de personnes incarcérées ou forcées de fuir à l’étranger.

La chaine humaine pour revendiquer le droit à l’autodétermination des Pays-Basques

La chaine humaine pour revendiquer le droit à l'autodétermination des Pays-Basques

Quatre policiers ont été tués dans une embuscade de la guérilla maoïste dans la vallée des rivières Apurimac, Ene et Mantaro (VRAEM), au Pérou. L’attaque a eu lieu environ 17 heure locale dans la zone connue sous le nom Huajoto, sur la route reliant les districts de Churcampa et Anco, dans la province de Churcampa. Les policiers ont été mitraillés alors qu’ils se déplaçaient dans un fourgon de police. Des policiers venus à leur secours ont également essuyé des coups de feu de la part des combattants du PCP-SL qui ont laissé un document sur place.

L’embuscade de jeudi à Huajoto


Le document laissé sur place par les guérilleros

L'embuscade de jeudi à Huajoto
Le document laissé sur place par les guérilleros

Un policier turc a été tué, samedi, lors d’une opération antiguérilla, dans la région kurde de Şırnak. Un soldat a également été blessé lors de l’opération soutenue par un drone visant les guérilleros du PKK. Les forces de sécurité turques revendiquent avoir « neutralisé » trois combattants du PKK dans cette opération.

Combattants du PKK

Combattants du PKK

Dimanche 10 juin, une manifestation, d’environ 1000 personnes, s’est tenue en soutien à Adri à Esplugues de Llobregat. Il s’agit d’un membre du CDR local accusé de crimes de sédition, de rébellion et d’appartenance à un groupe terroriste. Il est sous le coup d’un mandat d’arrêt et est en fuite depuis deux mois. Les manifestants exigeaient qu’il puisse rentrer chez lui et dénonçaient plus généralement la répression policière et judiciaire de l’Etat espagnol.

Les CDR (comité de défense de la république) sont des assemblées de quartier formés initialement pour défendre la tenue d’un référendum d’autodétermination interdit du 1er octobre. Ils mènent depuis des actions pour défendre l’indépendance de la Catalogne et contre la répression menée par l’état espagnol.

Manifestation en soutien à Adri, membre des CDR

Manifestation en soutien à Adri, membre des CDR

Ce lundi l’ELN a décrété un nouveau cessez-le-feu unilatéral pour le deuxième tour des élections présidentielles pour le week-end du 17 juin. Au premier tour, le candidat de droite conservateur Ivan Duque, l’avait emporté. Il est notamment opposé à l’accord de paix avec les FARC et partisan d’une approche plus dure avec l’ELN. Un autre cessez-le-feu unilatéral avait déjà été appliqué par l’ELN au cours du premier tour des élections (voir notre article).

Par ailleurs, vendredi 8 juin, trois membres présumés du front urbain de l’ELN ont été arrêtés à Bogota. Ils sont accusés d’homicide, de détention et de port d’arme illégal. Il s’agirait de trois coordinateurs du groupe : Jusef Morales Betancur, alias Manuel, coordinateur de la structure; Harry Alejandro Gil, alias Óscar, coordinateur logistique, et Julián Andrés Gil, coordinateur de masse dans les universités publiques.

Membre de l’ELN