Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La Commission Lutte contre le terrorisme de la Chambre a approuvé mercredi à l’unanimité le projet de loi qui autorise des perquisitions 24 heures sur 24. Les perquisitions sont actuellement interdites entre 21h00 et 05h00. Des exceptions existent déjà, par exemple en cas de flagrant délit ou dans les dossiers de trafic de stupéfiants. Le projet en ajoute une nouvelle pour les infractions terroristes et les cas de banditisme, ou plus exactement l’association de malfaiteurs pour laquelle il existe des indices sérieux de possession d’armes prohibées, d’explosifs ou de substances dangereuses.

La Commission veut aussi la création de banques de données communes aux différents services associés dans la lutte contre le terrorisme, en particulier les services de police, de renseignement et l’Organe de Coordination pour l’Analyse de la Menace (OCAM). L’un des objectifs est la mise sur pied de deux banques de données contenant les renseignements relatifs aux combattants étrangers et aux « vecteurs » de terrorisme, comme l’organisation Sharia4Belgium. Ce genre d’outil existe déjà mais est jugé insuffisamment développé ni structuré. Les données seront conservées pendant 30 ans moyennant une vérification tous les 3 ans de l’utilité de leur conservation. Le dernier volet du projet de loi prévoit l’extension des écoutes téléphoniques au trafic d’armes.

Perquisition à Bruxelles

Le district de Sur, au centre de Dyarbakir (Amed), a été un des secteurs où l’insurrection urbaine des Kurdes a été la plus forte. Le district était resté longtemps inaccessible aux forces de sécurité, protégés par des milices populaires ayant érigé des barricades et creusé des tranchées. Les forces de sécurité ont appliqué un couvre-feu meurtrier, les sniper de l’armée abattant toute personne se risquant dans la rue, avant de prendre le quartier d’assaut rue par rue. De nombreuses maisons ont été démolies. Les habitants kurdes ont été déplacés de force et leurs maisons ont été pillées pendant le couvre-feu. Les camions de la municipalité et de la Direction de l’administration générale d’assainissement (diski) ont jeté les débris, y compris des parties de corps humains, dans la rivière Tigris pendant plusieurs semaines.

Sur demande du ministère de l’Environnement et de l’urbanisation, une décision prise par le cabinet du premier ministre turc a exigé l’expropriation « urgente » des districts de Sur et de Silopi. Après cette décision publiée au Journal officiel, les forces de l’Etat ont commencé à déterminer les maisons à démolir dans le district.

Le district de Sur après sa reconquête par les forces de sécurité

Le district de Sur après sa reconquête par les forces de sécurité

Le procureur de la Colombie a mis en accusation cinq dirigeants de l’ELN, à savoir Nicolas Rodríguez Bautista, Eliecer Herlinton Chamorro Acosta, Antonio García; Israel Ramírez Pineda, Rafael Sierra Granados, et Gustavo Anibal Giraldo Quinchia. Le dossier porte essentiellement sur les attaques contre les oléoducs mais, mais le procureur étudie également un certain nombre d’autres faits attribués à l’ELN, avec 15.741 enquêtes ouvertes. Cette mise en accusation est interprétée comme une volonté d’une partie de l’appareil d’état de torpiller les négociations de paix entre l’ELN et le gouvernement colombien, alors qu’un premier accord était annoncé pour les semaines à venir.

Propagande de l’ELN

Propagande de l'ELN

Des groupes de manifestants masqués porteurs de drapeaux rouges et noirs ont provoqué des incidents au cours de la marche à Córdoba, en commémoration du 40e anniversaire du coup d’Etat militaire du 24 mars 1976. Les manifestants ont dévasté un McDonald, endommagé des succursales bancaires, caillassé des policiers, tiré des engins pyrotechniques et mis le feu à un drapeau américain.

Les incidents à Córdoba

Les incidents à Córdoba

Dans la nuit du 25 au 26, une manifestation d’opposants à la nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin se sont dirigés vers le chantier de la galerie de reconnaissance de la Maddalena, à Chiomonte, près de Suse. Ils ont lancé des pétards sur les forces de l’ordre (police, carabiniers, armée) qui veillent jour et nuit sur la zone, entièrement clôturée. Les policiers ont répondu à l’aide gaz lacrymogènes. Les militants No TAV ont mis eux-mêmes en ligne une vidéo des affrontements. Ils revendiquent d’ailleurs cette « attaque » contre le chantier. Un conseiller régional du Piémont a déclaré que « Ces fauteurs de troubles font dépenser des millions d’euros au contribuable italien pour maintenir un dispositif de sécurité qui est totalement absent à quelques dizaines de kilomètres de là, sur le chantier français ».

Affrontements de Pâques en Val de Suse

Affrontements de Pâques en Val de Suse

Les YBŞ (Unités de Résistance du Shengal, milices yézidies proches des YPG) progressent vers Mossoul, toujours détenues par l’État Islamique. Elles ont lancé le 20 mars la « Campagne de Mossoul » destinée à nettoyer les abords de la ville des gangs islamistes. Les 1.600 combattants YBŞ sont appuyés par les HPG et les YJA-Star, les guérillas du PKK. Les YBŞ luttent comme les YPG et HPG pour la libération du Kurdistan mais également pour libérer les milliers de Yezidis kidnappés et réduits en esclavage par les islamistes.

Un guerillero YBŞ

Un guerillero YBŞ

Une réunion au Centre de crise avec l’ensemble des autorités et services impliqués et un Conseil national de sécurité se sont tenus jeudi à la suite de la nouvelle évaluation de l’Ocam (Organe de Coordination pour l’Analyse de la Menace) abaissant le niveau de la menace de 4 à 3. Cela signifie que le danger n’est plus estimé imminent, mais reste cependant vraisemblable et possible. Les mesures de contrôle dans les gares, métros et aéroports ont en conséquence été diminuées. La présence des services de police et des militaires reste renforcée en certains lieux stratégiques dans l’ensemble du pays. Les militaires déployés sont désormais autorisés à contrôler les bagages et les sacs à dos.

Dans les gares, seuls des contrôles aléatoires seront maintenus aux entrées des grandes gares sur l’ensemble du pays, notamment celles de l’axe Nord-Sud à Bruxelles. Une présence militaire sera maintenue aux entrées des stations de métro ouvertes, tandis qu’une présence policière sera assurée dans le métro et en surface. Des contrôles aléatoires seront également organisés dans les stations. Des contrôles seront effectués aux accès des aéroports. Des chiens seront déployés pour détecter d’éventuels explosifs.

1000 militaires sont déployés à Bruxelles

1000 militaires sont déployés à Bruxelles