Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le 26 décembre, l’armée colombienne communiquait avoir capturé six membres des FARC dont « Arley », un des leaders des FARC.

Les guérilleros faisaient partie de la Segunda Marquetalia des FARC (un des groupes ayant refusé de déposer les armes en 2016). L’un de ses membres est mort au cours de l’opération dans la municipalité d’Acevedo, département de Huila.

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Le ministère de la Défense colombien a annoncé lundi avoir acquis un système antidrone. La guérilla, en particulier les dissidents des FARC de l’état-major général central (EMC), a commencé à utiliser des drones dans leurs attaques contre des objectifs militaires ou des installations stratégiques. 115 attaques par drones ont ainsi été opérées en 2024. Le gouvernement a investi 20 000 millions de pesos dans ces systèmes.

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Le gouvernement suédois, gouvernement de droite soutenu par l’extrême droite, envisage de surveiller les communications et les échanges téléphoniques des jeunes de moins de 15 ans. La Suède se dit « confrontée à la violence des adolescents », c’est ce qui ressort d’une commission d’enquête. En novembre 2024, la commission a présenté son rapport et ses recommandations. Parmi celles-ci, surveiller les ados.

Pour la mise en pratique de cette idée, il faudra modifier la loi afin que la police puisse surveiller secrètement les appels téléphoniques et les communications électroniques des jeunes. Surveiller électroniquement les adolescents suscite pas mal de réactions dans la société.

Il y aura des consignes à suivre, celles des services sociaux, comme l’obligation pour l’adolescent de rester à la maison entre 18 heures et 7 heures le lendemain. Seuls les jeunes de 15 ans et plus y seraient soumis et ce pour une durée maximale de six mois par an. Pour « protéger » les jeunes, le gouvernement entend aussi leur mettre un bracelet électronique, si besoin.

Autres mesures, l’introduction d’obligations pour les parents des adolescents suivis par les services sociaux, ils devront participer à des réunions ou à des formations parentales, s’assurer que leurs enfants font leurs devoirs ou participer à des activités de loisirs, sous peine de devoir payer des amendes. Ces mesures sont déjà en application au Danemark, la Grèce renforcera le contrôle parental dès avril 2025.

La junte militaire du Myanmar a mis en place une nouvelle loi sur la cybercriminalité ce 1er janvier, renforçant son contrôle sur les canaux de communication dans un contexte de guerre civile exacerbée. Cette loi est une réponse directe aux manifestations de masse et à la résistance armée qui ont éclaté après la prise de pouvoir de la junte en février 2021 ( voir article ici ). Les plateformes de médias sociaux, en particulier Facebook, X et Telegram, sont devenues des outils essentiels pour les groupes d’opposition et le grand public qui contestent le régime militaire. Le contrôle de ces moyens de communication est devenu une priorité absolue pour la junte. Une  version finale de la loi promulguée ce 1er janvier, reflète une approche plus agressive du contrôle en ligne. La loi accorde un pouvoir excessif à la junte pour censurer l’expression en ligne et miner la protection des données. Selon elle,  la loi pourrait étouffer la dissidence et l’expression contre le régime.

Un point important de la criminalisation est la fourniture de réseaux privés virtuels (VPN) sans autorisation. Les VPN sont essentiels dans le Myanmar de l’après-coup d’État, ils permettent d’accéder à des informations non censurées et de contourner les restrictions imposées par l’État. La loi prévoit une peine d’emprisonnement de six mois et une amende pour « installation ou service VPN non autorisé ». Elle étend son application aux citoyens du Myanmar vivant à l’étranger, les tenant pour responsables des infractions commises en vertu de la loi. Le texte intégral de la loi sur la cybersécurité n’a pas encore été rendu public, il oblige les fournisseurs d’accès à Internet à censurer les contenus jugés nuisibles ou répréhensibles par la junte et les oblige à transmettre les données des utilisateurs.

Ce vendredi 3 janvier, le syndicat libre de la fonction publique (SLFP, syndicat principal des forces de l’ordre) demande au surlendemain des événements de la nuit du nouvel an dans plusieurs villes de Belgique, l’application de la loi « anti-burqa » de 2011, qui stipule que « toute personne portant un vêtement cachant totalement ou partiellement le visage, dans l’espace public, est passible d’une peine et/ou d’une amende ( voir article ici ). Des caméras placées dans l’espace public ont filmé ces événements, la police avec des caméras au sol et depuis les airs a fait de même mais cela n’a pas permis l’identification des fêtards, ces derniers portaient des masques chirurgicaux, des capuches ou d’autres dispositifs. « Seuls les yeux sont visibles, comment est-il alors possible d’identifier ces personnes et obtenir une condamnation au tribunal ? » se lamente le SLFP.

Environ 400 personnes ont été interpellées à Berlin lors des festivités du Nouvel An. De nombreuses images circulent sur les réseaux sociaux et témoignent de scènes particulièrement chaotiques. Au total, 30 agents des forces de l’ordre ont été blessés, dont un grièvement, ce dernier a été touché par un feu d’artifice de fabrication artisanale. Plusieurs policiers et secouristes ont été visés par des engins pyrotechniques lors de leurs interventions durant la nuit de la Saint-Sylvestre. Globalement, et contrairement à certaines années à Berlin, “il n’y a pas eu de violences ou incidents majeurs”, a souligné la police allemande, un constat qui dénote avec la diffusion de nombreuses images de la nuit sur les réseaux sociaux.

En Allemagne, il existe une grande tradition d’usage de feux d’artifice, qui sont très accessibles et puissants. La nuit du 31 décembre, dans de nombreux quartiers de Berlin, un déluge pyrotechnique a visé la police. Les autorités avaient mis en œuvre un dispositif renforcé pour la nuit du Nouvel An, déployant une zone militarisée avec des checkpoints autour du quartier populaire de Neukölln et la mise en place de renforts policiers venus de Bavière.

La semaine dernière, les autorités afghanes ont rappelé aux ONG, nationales et internationales, qu’il leur était interdit de travailler avec des femmes afghanes. Le régime a annoncé vouloir fermer toutes les organisations non gouvernementales, qu’elles soient nationales ou étrangères en Afghanistan, si elles ne respectent pas cette nouvelle règle. Le non-respect de ce nouvel ordre entraînerait pour les ONG la perte de leur licence d’exploitation. Depuis le retour des talibans à Kaboul en août 2021, les femmes ont  progressivement été chassées de l’espace public.

Actuellement, les Afghanes ne peuvent plus étudier au-delà du primaire, aller dans les parcs, les salles de sports, les salons de beauté, ni quasiment sortir de chez elles sans chaperon. Une récente loi leur interdit de chanter ou de déclamer de la poésie. Elle les incite aussi à « voiler » leur voix et leurs corps hors de chez elles. Ce n’est pas moins de 28 millions de femmes et filles que les talibans emmurent vivantes.

Le 19 décembre, une audience s’est tenue dans le cadre de la procédure à l’encontre de Sharifeh Mohammadi. Cette audience fait suite à l’annulation de sa condamnation annoncée le 12 octobre 2024. Lors de l’audience, faite en partie en ligne, Sharifeh Mohammadi a dû se défendre contre les accusations portées contre elle.  Le 22 décembre, elle et Pakshan Azizi, une autre prisonnière politique kurde, ont été autorisée à rencontrer leur famille lors d’une visite d’une heure. Le 31 décembre, Sharifeh Mohammadi, souffrant d’une infection au pied non soignée et qui se propageait, a finalement pu être transféré pour un traitement médical externe.

La police bruxelloise a procédé à une soixantaine d’arrestations le soir du réveillon. Entre 18h et minuit, les forces de l’ordre sont intervenues plus de 300 fois. Avant minuit, la police avait procédé à 64 arrestations administratives et judiciaires dont 24 administratives et 3 judiciaires pour la zone de police Ouest, 19 administratives et 2 judiciaires pour la zone Midi. Ces mêmes zones de police des quartiers Ouest et Midi ont été les plus sollicitées avec plusieurs interventions (93 Ouest et 73 Midi).

Les pompiers de Bruxelles sont intervenus pour neuf voitures en feu. A certains endroits, il s’agissait de plusieurs voitures incendiées en même temps. Le feu a aussi été bouté à trois trottinettes et a du mobilier urbain. 

Le quartier de Cureghem à Anderlecht a été particulièrement scruté en ce passage à l’an neuf, une ordonnance de police interdisant aux mineurs de moins de 16 ans d’y circuler sans la présence d’un adulte entre le 31 décembre à 19h et 5h du matin le 1er janvier , sous peine d’arrestation administrative ( voir article ici ).

Finalement, la police n’a procédé à aucune interpellation sur base de cette ordonnance.

 

EDIT:  Derniers chiffres des interventions de police, les forces de l’ordre ont procédé à 159 arrestations pour toutes les zones de police de Bruxelles .