Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Des milliers de manifestants masqués et habillés de noir ont provoqué des incidents dans le centre de Washington, lançant des pierres et cassant des vitrines, notamment celles d’un Starbucks, à moins de deux heures de la prestation de serment de Donald Trump au Capitole. Les policiers en tenue antiémeute les ont pourchassés et aspergés de gaz poivré. Des dizaines de personnes ont été accusées d’avoir fomenté des émeutes. Deux agents ont subi des blessures mineures et des voitures de police ont été endommagées.

Affrontements aujourd’hui à Washington

Affrontements aujourd'hui à Washington

Pas de relaxe, mais une dispense de peine. C’est la décision qu’a prise le tribunal correctionnel de Paris vendredi à l’encontre de Laurent Pépe, membre du service d’ordre de la CGT du Val-de-Marne et agent territorial à Villejuif, au terme d’une audience pour « violences en bande armée et organisée ». Laurent Pépe avait été interpellé lors d’une manifestation contre la loi travail en juillet 2016 dans une camionnette CGT en possession du matériel du service d’ordre du syndicat (un casque et des petites bombes lacrymogènes). Dans ses premières réquisitions, la procureure demandait quatre mois de prison avec sursis.

La manifestation du 5 juillet à Paris

La manifestation du 5 juillet à Paris

Une équipe d’un bataillon anti-guérilla COBRA appartenant à la CRPF, chargée de débusquer les IED posés par les maoïstes dans une jungle de Latehar, dans l’état de Jharkhand, a été victime de l’explosion de l’un d’eux mardi. Un chien entraîné à détecter les explosifs a été tué et son maître-chien blessé. Le vendredi précédent, cinq membres des forces de sécurité avaient été blessés par un IED dans les environs (voir notre article). Les IED étant parmi les principales menaces pour les forces anti-guérilla, chaque bataillon de la CRPF a été doté d’une demi-douzaine de chiens entraînés à détecter les explosifs.

Entraînement des chiens à l’École militaire de Nagrota

Entraînement des chiens à l'École militaire de Nagrota

Lors d’une vidéo-conférence à Toronto, Snowden a dénoncé l’attitude de Blackberry (société canadienne) qui a construit son image sur la soi-disant sécurité de ses appareils et sur la protection des données de ses utilisateurs qui en découlerait. Blackberry a bien installé des backdoors (des portes dérobées qui permettent aux agences d’aller se servir dans les données). La pratique avait déjà été dénoncée l’année dernière. Blackberry collabore avec les autorités canadiennes depuis 2010 au moins, et s’était défendu en déclarant avoir refusé l’accès aux backdoors au gouvernement pakistanais… Par contre, lorsque le gouvernement indien leur a dit « nous vous empêcherons d’accéder au marché si vous refusez l’accès aux backdoors », ils ont obtempéré. Depuis ces scandales, Blackberry a successivement cessé de fabriquer ses propres smartphones et plus récemment commencé à utiliser le système d’exploitation de Google, Android.

Edward Snowden

Edward Snowden

Lors du Forum Economique Mondial (WEF) qui s’achève aujourd’hui à Davos, la police était équipée de fusils anti-drones HP-47. L’engin est capable de brouiller les signaux reçus par le drone à une distance de 300m, ce qui provoque l’inexorable chute de l’appareil. La police reconnaît que ces fusils ne sont pas utilisés pour empêcher qu’un drone puisse mener des attaques, mais plutôt pour empêcher des manifestants ou assaillants de repérer des points sensibles dans un dispositif de sécurité. La compagnie qui fabrique le fusil, HP Marketing & Consulting, est spécialisée en engins capables de brouiller des ondes. Elle fabrique également des appareils censés empêcher les téléphones de fonctionner en prison, ou des appareils à usage militaires qui sont posés sur les véhicules pour empêcher une détonation à distance tout en permettant les ondes radio à l’intérieur du véhicule, ou encore des appareils utilisés par les démineurs.

Un policier suisse équipé du HP-47 au WEF2017

Un policier suisse équipé du HP-47 au WEF2017

Vadim Boyko est un supporter antifasciste du FC Partizan de Minsk. Il a été arrêté le 22 mars 2016 avec d’autres personnes parce qu’il était suspecté d’avoir participé à une attaque contre des hooligans de droite il y a deux ans. Son procès est prévu pour le 3 février 2017 et l’ABC Belarus mobilise pour pouvoir financer sa défense légale. Le coût approximatif de l’aide légale pour lui est de 5.000€ dont une partie a déjà été fournie.

Le 29 juin 2014, une foule de supporters du Partizan ont attaqué un bus qui transportait des hooligans de droite du FC Torpedo. Les attaquants ont bloqué le véhicule et cassé les vitrines. Dans les jours qui ont suivi, la police a arrêté 5 fans du Partizan en les accusant d’avoir participé à l’attaque, mais ils ont finalement été libérés sans être inculpés. L’affaire a été mise au frigo jusqu’au 22 mars 2016 quand la police a perquisitionné plusieurs appartements et gardé trois personnes: Ilya Volovik, Vadim Boyko et Dmitry Tsekhanovich. Ils sont inculpés d’hooliganisme aggravé et risquent 10 ans de prison. Plus tard, Dmitry a été libéré avec des restrictions pour quitter le pays. Parmi les 6 accusés du procès, Vadim Boyko est le seul que l’ABC Belarus soutient. Parmi les autres: certains ont témoigné l’un contre l’autre, certains n’ont d’antifas que le nom mais sont patriotes, sexistes et/ou homophobes, etc…

Les coordonnées de l’ABC Belarus:
belarus_abc@riseup.net
Bitcoin – 1CcxWEswKjXZgXQCds5KcHfemzrAASVbuv
Compte européen:
Propriétaire du compte: VpKK e.V.
IBAN: DE 4085 0205 0000 0361 5700
BIC: BFSWDE33DRE
Bank für Sozialwirtschaft
Communication: « Donation ABC-B »

Vadim Boyko

Vadim Boyko

Vendredi 13 janvier, une nouvelle réunion exploratoire a démarré à Quito entre la délégation du gouvernement et celle de l’ELN, pour tenter de relancer le processus de paix. L’agenda en six points des négociations a été publié en mars 2016. Mais le dialogue public – qui aurait dû démarrer en octobre – bute sur le cas d’Odin Sanchez. Le gouvernement exige la libération de ce parlementaire et de tous ceux qui sont aux mains de l’ELN pour reprendre les pourparlers. Les négociateurs guérilleros refusent toute condition préalable.

Pour sortir de l’impasse, l’idée d’un échange de prisonniers qui ne dirait pas son nom a fait surface fin 2016. Le gouvernement a accepté de nommer « constructeurs de paix » deux chefs guérilleros incarcérés et d’en amnistier deux autres. Mais l’ELN a exigé la libération de deux commandants du Front occidental en prison pour des crimes non amnistiables. Nouveau blocage.

Odin Sanchez, prionnier de l’ELN

Odin Sanchez, prionnier de l'ELN

A la question de savoir s’il reconnaissait les faits, Damien Camelio a répondu « Je ne suis ni innocent, ni coupable, je ne reconnais rien, je ne vous reconnais pas, et ne reconnais pas votre légitimité ». Aux acclamations de la salle, Damien a répondu « Nique la justice » et a été plaqué au sol. La salle a été évacuée, le procureur demande 8 mois ferme.

Mise à jour: Damien aurait finalement été condamné à 10 mois ferme et à 15.000€ d’amende.

Un sticker solidaire publié lors de la première détention de Damien

Un sticker solidaire publié lors de la première détention de Damien

Au moins six Palestiniens ont été blessés par les forces israéliennes mercredi lors d’affrontements dans un camp de réfugiés de Qalandia, au nord de Jérusalem. Les forces israéliennes sont venues à l’aube démolir des petits commerces (magasins, car-wash) dans le camp sous le prétexte qu’ils ont été construits sans permis. Lors de ces démolitions, ils ont détruit plusieurs véhicules. Les habitants du camp ont résisté en lançant des pierres et des cocktails Molotov. Les soldats ont ouvert le feu et tiré des balles réelles, des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes, blessant au moins six manifestants. Les militaires ont empêchés les ambulances et les pompiers palestiniens d’entrer dans le camp.

Les affrontements à Qalandia

Les affrontements à Qalandia

Le leader du Mouvement des travailleurs sans-toit (MTST) du Brésil, Guilherme Boulos, a été libéré après avoir été arrêté dans la matinée, suite à une manifestation contre l’expulsion des terrains occupées à São Paulo. Boulos a été arrêté pour désobéissance et incitation à la violence envers la police, lors de l’expulsion de près de 6.000 personnes vivant illégalement dans le quartier de São Matheus depuis un an et demi. Certains habitants ont résisté à l’expulsion, construisant des barricades, mais les forces de sécurité sont intervenues en force avec blindés et gaz lacrymogènes.

L’intervention de la police à São Matheus

L'intervention de la police à São Matheus