Les incarcérés de l’opération du 23 février dernier sont tous libres: personne ne devra rester en prison ou en résidence surveillée, même si certains doivent encore pointer au commissariat. Après deux semaines, on commence à voir s’effondrer le montage du procureur Padalino et du chef de la Digos Petronzi.

Mardi 9 mars a eu lieu une audience à huit clos pour la demande de révision des mesures restrictives prononcées le 23 février dernier concernant les sept anarchistes turinois arrêtés le 23 février 2010 suite à leur lutte contre les centres de rétentions. Andrea, Fabio et Luca (en prison), Maja, Paolo, Marco (assignés à résidence) et Massimo (interdit de séjour dans la région de Turin). Des transferts ont eu lieu: Fabio se trouve maintenant à Vercelli et Andréa à Cuneo. Pour leur écrire :

-Fabio Milan
-Casa circondariale
-strada vicinale del Rollone, 19
-13100 Vercelli

-Andrea Ventrella
-Casa circondariale
-via Roncata 75
-12100 Cuneo

-Luca Ghezzi
-Casa circondariale « Lo Russo Cotugno »
-via Pianezza 300
-10151 Torino

Ce matin à Turin des perquisitions ont été effectuées chez une vingtaine d’anarchistes. Trois ont été arrêtés et trois autres se trouvent assignés à résidence. Outre l’habituel matériel informatique et les divers papiers (tracts…), les ordinateurs de Radio Black Out ont été saisis. D’autres perquisitions ont eu lieu à Rovereto (Trento), Vicoforte (Cuneo) et Mantova. Les faits reprochés sont de type associatif (‘association de malfaiteurs’ sans l’aggravation subversive) et tout est lié aux mobilisations contre les centres de rétention (la merde jetée dans le restau de riches Il Cambio, les perturbations contre la Croix Rouge, les attaques de locaux de la Ligue du Nord et la gauche). Les mêmes activités pour lesquelles l’Etat voulait attribuer le statut de surveillance spéciale (un statut qui oblige les gens à être chez eux à certaines heures et leur interdit la fréquentations de diverses personnes et lieux) aux rédacteurs du site Macerie.

Lors de l’audience de mercredi dernier au procès des six anarchistes serbes, de nombreuses personnes s’étaient rassemblées afin de soutenir les six hommes accusés d’être à l’origine de l’attaque contre l’ambassade de Grèce à Belgrade. Lors du rassemblement, la police a procédé à deux arrestations pour ‘obstruction à la justice’. Les deux militants ont été remis en liberté vendredi, après avoir été auditionné en comparution immédiate. Ils attendront donc en liberté d’être jugés. Néanmoins, leurs passeports ont été saisis et le juge d’instruction a prononcé une mesure d’interdiction de quitter leur lieu de résidence à leur encontre. En outre, ils devront se présenter quotidiennement au commissariat compétent jusqu’à la fin de l’enquête.

Pour avoir montré au travers de la vitre au-dessus de la porte du prétoire le message ‘L’anarchisme n’est pas du terrorisme’ écrit sur une feuille de papier, ils risquent une grosse amende ainsi qu’une peine de prison pouvant aller jusqu’à trois ans.

Depuis les 3 et 4 septembre, six anarchistes serbes étaient détenus à Belgrade, accusés d’être à l’origine de l’attaque au cocktail Molotov de l’ambassade de Grèce à Belgrade. Cette action avait été menée en solidarité avec l’anarchiste grec Thodoros Iliopoulos et revendiquée par le groupe Crni Ilija (‘Ilija noire’).

Aujourd’hui se tenait la première journée du procès. Les six militants étaient inculpés de terrorisme international, mais cette charge n’a finalement pas été retenue et le chef d’inculpation a été requalifié en une accusation moins sérieuse. Le procès à dès lors été ajourné, et les six anarchistes sont ressortis libre du tribunal.

De nombreuses personnes étaient présentes afin d’exprimer leur solidarité. La police ne laissait néanmoins pas entrer le public dans le tribunal et trois personnes, qui ont tenté de déployer des affiche de solidarité, ont été placé en garde à vue. Le procès reprendra le 23 mars prochain.

Le 9 octobre 2008 a débuté à Lecce le procès d’appel contre douze anarchistes accusés d’une série d’actions contre certaines multinationales qui s’enrichissent sur la guerre et le génocide, et contre le camp pour immigrés de San Foca. La base du procès est encore une fois l’article 270bis sur ‘l’association subversive à but terroriste’.

Le 12 juillet 2007, quatre d’entre eux ont été condamnés pour ‘association de malfaiteurs’ de 1 an et dix mois à 5 ans de prison ferme. Trois autres ont reçu des peines de 100 euros à 1 an de prison pour des délits spécifiques et les huit derniers sont acquittés. ‘L’association subversive’ n’a donc finalement pas été retenue, au profit d’un montage juridique plus complexe.

Ce 10 février 2010 était prévu le verdict de la cour d’appel du tribunal de Lecce contre plusieurs anarchistes accusés d’association subversive, et déjà renvoyés le 18 novembre 2009 dernier. La Cour a décidé de prendre encore plus de temps et d’accepter la demande du procureur d’intégrer de ‘nouvelles preuves’ au procès, demande qu’il avait fait au début des audiences en Appel. Le 16 février, un expert sera donc nommé pour effectuer la retranscription d’écoutes téléphoniques concernant des épisodes datant d’il y a plusieurs années. De nouvelles audiences seront ensuite fixées.

Quelques militants anarchistes et autonomes sont intervenus dans un meeting du NPA pour y apporter la question des prisonniers révolutionnaires. Ils ont justement dénoncé la frilosité du positionnement du NPA sur cette question, alors même que Jean-Marc Rouillan, qui a adhéré au NPA, subi une vengeance sans fin de l’Etat.

Lire toute l’intervention

Le 3 février, quelques anarchistes ont effectué une brève occupation du consulat grec de Berlin avec une banderole disant (en grec et en allemand) ‘La passion pour la liberté est plus forte que toute prison – Liberté pour Alfredo Bonanno et Christos Stratigopoulos‘. Alfredo et Christos, actifs depuis de nombreuses années dans le mouvement anarchiste ont été arrêtés le 1er octobre 2009 à Trikala en Grèce, accusés du braquage d’une banque.

Le groupe anarchiste du Hainaut mène campagne pour les six anarchosyndicalistes serbes emprisonnés depuis le mois de septembre et mis au secret pour ‘terrorisme international’, et dont le procès devrait commencer le 17 février. Des tracts ont été distribués et une banderoles a été accrochée sur les grilles de la Bourse, à Bruxelles.

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Jeudi, des assaillants masqués ont attaqué le bureau central d’Athènes du Ministre de la Justice adjoint Apostolos Katsifaras. Les assaillants sont entrés dans les bureaux de Katsifaras dans le quartier d’Exarchia. Ils ont sérieusement blessé son secrétaire et un autre employé. Les assaillant ont attaqué le matériel de bureau avec des barres et des marteaux, et ont laissé des tracts anarchistes sur place. Cinq hommes ont été arrêtés à la suite de l’attaque, mais ils ont été libérés faute d’éléments à charge. En novembre dernier, les bureaux de Katsifaras avaient déjà été la cible d’une attaque incendiaire.