La Cour constitutionnelle de Pologne a déclaré le Parti communiste de Pologne (KPP) illégal, estimant que ses objectifs et activités violent la Constitution en promouvant une idéologie incompatible avec le régime. En effet, la Constitution polonaise interdit toute organisation fondée sur des « idéologies totalitaires ». Cette décision fait suite à la saisine de la Cour par le président de l’Institut de la Mémoire nationale, Karol Nawrocki, pour statuer sur l’anticonstitutionnalité du KPP (voir notre article).

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En Pologne, le président Nawrocki a saisi la Cour constitutionnelle pour déclarer que les objectifs et activités du Parti communiste de Pologne seraient anticonstitutionnels, avec un procès fixé au 3 décembre. Cette démarche s’inscrit dans la continuité d’anciens efforts visant à interdire le parti (voir notre article), qui avaient été bloqués précédemment, et intervient dans un contexte de tensions suite aux positions communistes sur l’armement militaire, les conditions de travail et la répression sociale. Le mouvement communiste reste particulièrement actif auprès des jeunes, en dépit de la persistance de l’anti-communisme.

Le 7 novembre dernier, dix membres du Parti communiste russe (internationalistes) ont été arrêtés par des policiers de la ville de Novossibirsk. Le jour des commémorations de la révolution bolchévique d’octobre 1917, la police les a ​​empêchés de déposer des fleurs sur un monument dédié aux communistes tombés au combat. Auparavant, les autorités, sous divers prétextes, leur avaient interdit d’organiser un rassemblement.

Dans un geste à portée symbolique, Donald Trump a instauré aux États-Unis une « Semaine de l’Anticommunisme », présentée comme un hommage aux victimes des « régimes totalitaires » et comme une mise en garde contre les idéologies de gauche. Signée le 7 novembre, mais couvrant la période du 2 au 8 novembre, cette proclamation présidentielle revêt avant tout une dimension politique. Donald Trump affirme que cette lutte idéologique demeure d’actualité : « De nouvelles voix répètent aujourd’hui de vieux mensonges, les enveloppant dans le langage de la « justice sociale » et du « socialisme démocratique » », a-t-il déclaré.

Depuis la signature du cessez-le-feu au Liban il y a près d’un an, Israël continue de mener des raids quotidiens dans le pays, sous le prétexte de vouloir détruire les infrastructures de la résistance libanaise. Plus récemment, l’occupation mène une campagne systématique, ciblant les ingénieurs qui inspectent et évaluent les dégâts, afin d’empêcher toute tentative de reconstruction dans les villages du Sud-Liban, d’où des centaines de milliers d’habitants restent déplacés de force. Au moins quatre ingénieurs ont déjà été tués par l’armée israélienne. Le 12 octobre 2025, l’ingénieur Tarek Mazraani, un militant du Parti Communiste Libanais et coordinateur d’un groupe de citoyens visant à défendre la cause des villageois déplacés du Sud-Liban, a été la cible de menaces émises par des drones israéliens déployés au-dessus des villages de Houla et Yohmor ainsi qu’au-dessus de la ville de Nabatiyeh.

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Militant du Parti Socialiste des Travailleurs (organisation trotskyste suspendue par le gouvernement en janvier 2022, Lyes Touati a été condamné 6 mois de prison ferme et à une amende de 100 000 dinars (400€). En cause, un post Facebook en janvier dernier dans lequel il dénonçait la répression contre des lycéens.

Le jour même du procès, la police avait procédé à l’interpellation d’un autre militant du MDS (Mouvement démocratique et social) suivie de la perquisition de son domicile pour avoir qualifié le président Tebboune sur la chaine El Magharibia « d’incompétent qui ignore les pratiques démocratiques ». Il s’en est sorti avec un contrôle judiciaire.

En 2023, un militant de l’organisation commniste Antitesi a été condamné à un an de prison pour incitation au crime par le tribunal d’Udine. Il a été condamné pour des propos tenus le 23 novembre 2019 à Udine, lors d’une manifestation dans laquelle il a dénoncé les guerres impérialistes et l’opération Reneta contre des anarchistes (voir notre article). Cette condamnation a récemment été confirmée par la cour d’appel de Trieste. La peine de prison a été commuée en une amende de 14 600 euros, payable en trente versements, sous peine d’emprisonnement ou d’autres mesures restrictives de liberté. 

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Le communiste marocain Aziz Menebhi est décédé dans la soirée du 23 août à l’âge de 75 ans des suites d’une longue maladie. Co-fondateur du mouvement marxiste-léniniste Ila Al-Amam (En avant) et président de l’Union Nationale des Étudiants du Maroc lors de son 15ᵉ congrès en 1972, il était un pionnier des contestations étudiantes et de la construction du mouvement communiste marocain au début des années 1970. Il est arrêté et emprisonné à plusieurs reprises par le régime réactionnaire marocain où il sera torturé. Il est par ailleurs le frère de la martyre Saïda Menebhi, communiste et poétesse morte à l’âge de 25 ans des suites d’une grève de la faim dans les prisons d’Hassan II en 1977. Exilé politique en France, il demeurera jusqu’à son dernier souffle un militant implacable pour la libération des prisonniers politiques au Maroc, notamment en président l’association Solidarité avec le Peuple Marocain à Nantes, et un fervent défenseur de la cause palestinienne et de Georges Abdallah. Un dernier hommage lui sera rendu jeudi 28 août 2025, à 10 heures, en la salle de cérémonie du Château de la Classerie (116 rue de la Classerie à Rezé en France) suivie de l’inhumation au cimetière de la Classerie.

En mai 2025, Harry Azaryan, étudiant à l’Université d’État de Saint-Pétersbourg, a été arrêté dans le cadre d’une affaire pénale pour « apologie publique et propagande du terrorisme ». En réalité, ce qui est en cause, c’est sa participation à un débat politique dans le cadre d’un cercle théorique sur le marxisme et son engagement au sein de l’organisation trotskyste « Рабочая власть » (Pouvoir Ouvrier). L’étudiant encourt jusqu’à sept ans de prison. En détention provisoire depuis son arrestation, celle-ci a été renouvelée jusqu’au 14 octobre prochain lors d’une audience le 13 août dernier où plusieurs soutiens étaient présents.

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Le mercredi 21 mai, au lendemain de l’élimination de 15 commandos C-60 par des naxalites dans le district de Gadchiroli, Maharashtra, le Parti Communiste d’Inde (Maoiste) a perdu son secrétaire général, Nambala Keshava Rao, et 26 autres guérilleros lors d’un affrontement avec les forces de sécurité dans la forêt d’Abujhmad, au Chhattisgarh. L’opération a été menée conjointement par la District Reserve Guard (DRG), la Central Reserve Police Force (CRPF) et le Commando Battalion for Resolute Action (CoBRA), après 70 heures de randonnée dans la jungle, une zone connue des guérilleros sous le nom de « Mad ». Au cours de l’affrontement, un policier a été tué et un soldat a été blessé par les guérilleros.

Au total, 214 cachettes et bunkers des Naxalites ont été détruits au cours de l’opération. Parmi les objets saisis figurent 450 engins explosifs improvisés, 818 obus BGL, 899 paquets Codex, plusieurs détonateurs et d’autres matériaux explosifs. En outre, environ 12 tonnes de nourriture ont été récupérées. Cette opération a eu lieu après la conclusion de l’Opération « Forêt sombre » (voir notre article) et fait partie d’un plan plus large du parti BJP au pouvoir visant à « éliminer le naxalisme » en Inde d’ici le 31 mars 2026. Ces opérations ont été largement condamnées en raison de la militarisation intense des communautés adivasi et des assassinats extrajudiciaires d’adivasis et de communistes qui ont amené le PCI (Maoïste) à déclarer un cessez-le-feu unilatéral dans le Telangana le 5 mai.

Nambala Keshava Rao (alias Basavaraj) a rejoint le mouvement naxalite dans les années 1970, et a commencé à s’entraîner à la guérilla dans l’Andhra Pradesh pendant cette période, devenant rapidement un commandant d’une cellule de l’ancien Communist Party of India (Marxist-Leninist) People’s War en 1980. En 1987, il a formé des combattants des Tigres de Libération de l’Eelam Tamoul (LTTE) au Sri Lanka et s’est ensuite fait connaître comme un maître des engins explosifs improvisés. Après la formation du PCI (Maoïste), il a été responsable d’un certain nombre d’attaques de grande envergure contre l’armée indienne, notamment l’embuscade de Dantewada en avril 2010, au cours de laquelle 76 policiers indiens ont été tués par les maoïstes. L’embuscade du mardi 20 mai à Gadchiroli serait la dernière action qu’il a organisée.

Basavraj est devenu secrétaire général du PCI (Maoïste), en novembre 2018 lorsque le premier secrétaire général du parti, Muppala Lakshmana Rao (alias Ganapathy), s’est retiré en raison de son âge avancé. Il a vécu dans la clandestinité de 1986 jusqu’à la fin de sa vie. Il avait 68 ans et faisait l’objet d’une prime de 18 500 000 roupies.