À la suite d’un article du Parisien présentant GrapheneOS comme un outil prisé des narcotrafiquants, les développeurs du système d’exploitation sécurisé ont annoncé leur retrait immédiat de France et la migration de leurs serveurs auparavant hébergés chez OVH vers le Canada et l’Allemagne. Il dénonce un climat hostile aux initiatives open source de protection de la vie privée, alimenté par des amalgames techniques : l’article confondrait en effet GrapheneOS, un Android renforcé et open source, avec des versions piratées et modifiées par des revendeurs criminels. Dans ce contexte, et face aux débats français sur la surveillance des communications ou au discours sécuritaire visant le chiffrement, les développeurs affirment ne plus se sentir en sécurité pour opérer dans l’Hexagone. Cette décision n’a aucune incidence pour les utilisateurs en France.

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Pour le 22 novembre à Toulouse, voici les noms d’avocates disponibles en cas d’arrestations : Charlotte Cambon, Océane Chotel et Antoine Ramognino. Pour désigner un·e avocat·e en garde à vue, vous avez juste besoin de son nom et son barreau. Vous pouvez désigner un de ces avocat·es du barreau de Toulouse. Si absent·es, prenez le/la commis d’office et on n’oublie pas : on a rien à déclarer ! Voir aussi notre « Petit guide légal des manifestant·es ».

Dans un communiqué publié le 21 novembre 2025, les Éditions du Bout de la Ville dénoncent le transfert punitif de Moben, auteur et prisonnier, vers le nouveau quartier de haute sécurité de Condé-sur-Sarthe (QLCO) après la parution de Mange ta peine, un livre de cuisine décrivant aussi la réalité de l’isolement carcéral (voir ici). Bien que l’ouvrage ait été réalisé via des échanges téléphoniques légaux, l’administration pénitentiaire lui reproche d’avoir contourné le contrôle et l’a aussitôt placé à l’isolement avant son transfert, officiellement justifié par des « risques d’évasion ». Ce transfert va priver Moben de contacts directs avec ses proches et aggrave ses conditions de détention, alors qu’il est en fin de peine. L’éditeur dénonce une décision politique liée à la campagne du gouvernement pour promouvoir les nouveaux quartiers de haute sécurité (voir notre article).

En visite à la prison de La Santé le 21 novembre 2025, le ministre de la Justice Gérald Darmanin a annoncé le plan « zéro portable en prison », inspiré de la législation antimafia italienne et testé dans six établissements avant une généralisation nationale. Doté de 29 millions d’euros, le dispositif prévoit scanners, portiques à ondes, brouilleurs, couverture des cours de promenade et le recrutement de mille agents pénitentiaires pour rendre les prisons « étanches » aux téléphones. Cette offensive s’inscrit dans un durcissement sécuritaire plus large, justifié par la « guerre contre le narcotrafic » et accompagné de projets de prisons de haute sécurité, de création d’une police pénitentiaire et d’opérations répressives accrues (voir notre article).

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Après l’assassinat de Mehdi Kessaci à Marseille, le gouvernement a durci son discours sécuritaire en qualifiant le narcotrafic de menace « équivalente au terrorisme ». Les ministres de la Justice et de l’Intérieur, respectivement Darmanin et Nuñez, ont annoncé une série de mesures : envoi de renforts supplémentaires de magistrats et de greffiers, intensification des opérations policières dans les quartiers populaires, multiplication des perquisitions en prison — notamment aux Baumettes — et promesse de « nettoyer » les établissements pénitentiaires déjà surpeuplés. Le gouvernement prévoit aussi une hausse massive des extraditions de trafiquants à l’étranger, l’ouverture de nouvelles prisons de haute sécurité, ainsi que le lancement, le 1er janvier, d’un Parquet national anticriminalité organisée (PNACO) doté de moyens renforcés. Le PS a appuyé cette offensive sécuritaire en appelant à une « mobilisation nationale » et à un débat parlementaire sur le narcotrafic. L’ensemble s’inscrit dans un virage répressif accéléré, justifié par la construction du « narcotrafic » comme nouvel ennemi intérieur (voir notre article).

Le 18 novembre, le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a été auditionné par la « Commission d’enquête sur les liens existants entre les représentants de mouvements politiques et des organisations et réseaux soutenant l’action terroriste ou propageant l’idéologie islamiste ». À cette occasion, il a évoqué son souhait de créer un nouveau délit d’« atteinte à la cohésion nationale ». Selon lui, cette incrimination comblerait un vide juridique, la notion actuelle de « menace à l’ordre public » ne permettant pas, d’après ses propos, de traiter certaines situations qu’il associe à de l’« entrisme ». Cette proposition s’inscrit dans un ensemble répressif plus large, particulièrement islamophobe, incluant un renforcement des moyens des services de renseignement, de nouvelles possibilités d’incrimination pénale, ainsi que des leviers élargis pour dissoudre ou restreindre certaines structures.

Le samedi 13 décembre prochain c’est l’ACAB Party à la Chapelle à Toulouse ! De 13h12 à 22h, une journée pour se rencontrer, discuter et s’organiser contre la police, l’État et leur système. Au programme :

  • 13H12 · Projection
    Sainte-Soline, autopsie d’un carnage (plus d’infos à venir)
  • 15h30 · Discussions
    Racisme et violences d’Etat : comment y faire face ? (plus d’infos à venir)
  • 18H · Conférence
    Sur l’abolition de la police avec la militante abolitionniste pénale et sociologue Gwenola Ricordeau
  • 20H · DJ set
    Co-organisé avec Kaboum

Mais aussi un atelier graff, sérigraphie, gravure sur bois, marché de l’ACABerie, garde d’enfants, cantine, etc.

Des étudiants et enseignants de l’Université Paris-Cité ont manifesté le 18 novembre contre un partenariat avec la Banque Populaire, complice de la colonisation et du génocide en Palestine. La police est rapidement intervenue, encerclant et contrôlant les manifestants. Cinq personnes ont été interpellées et conduites au commissariat, à l’issue d’arrestations violentes au cours desquelles deux étudiants ont été traînés au sol.

Étudiant et réalisateur arrivé en France en 2015, Nader Ayache est en grève de la faim depuis le 8 novembre pour dénoncer la précarité de sa situation administrative et exiger son droit de vivre en France. Une nouvelle demande d’admission exceptionnelle au séjour (AES)  est en cours, mais un refus entraînerait une nouvelle Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) et l’impossibilité de régulariser sa situation pendant trois ans, l’exposant à un deuxième exil. Au coté de nombreux soutiens, Nader réclame réparation et sa régularisation immédiate.

La cagnotte de soutien

Lundi 17 novembre en Martinique, un tribunal a prononcé la relaxe des neuf militants qui avaient déboulonné en mai 2020 les statues du colon d’Esnambuc et de Joséphine de Beauharnais, tandis que ceux poursuivis pour la statue de Victor Schoelcher ont été reconnus coupables, mais sans condamnation (voir notre article). Pour les militants, ces actions de « déchoukaj » sont une contestation du récit colonial français et ce déboulonnage a été défendu comme un acte légitime par les anticolonialistes martiniquais.