Samedi 24 août au soir, Pavel Durov, fondateur et dirigeant de la messagerie cryptée Telegram, a été arrêté à l’aéroport de Bourget près de Paris. Cette interpellation fait suite à un mandat de l’Ofmin, l’office français chargé de la lutte contre les violences faites aux mineurs qui reproche à Monsieur Durov son refus supposé de modérer les contenus qui passent par la messagerie.

Les chefs d’inculpations vont de l’escroquerie au trafic de stupéfiants, au cyberharcèlement et à la criminalité organisée en passant par l’apologie du terrorisme et la fraude. Sa garde à vue a été prolongée dimanche soir.

Telegram est dans le viseur des autorités judiciaires européennes depuis quelques années. Pavel Durov, pourtant, assure répondre à chaque demande de suppression de contenu appelant à la violence ou au meurtre. Par ailleurs la plateforme a régulièrement collaboré avec les autorités judiciaires : en 2022, menacé de blocage par la cour suprême du Brésil, Telegram avait notamment accepté de fermer des comptes accusé de désinformation.

Nombre d’experts restent par ailleurs dubitatifs quand à la réelle sécurité offerte par Telegram qui ne crypte, par exemple, pas les messages par défaut.

Bref Signal reste une bien meilleure alternative puisqu’elle n’est tout simplement pas techniquement en mesure de fournir certaines informations utiles aux autorités (voir notre article).

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Le chantier de l’autoroute A69 a été la cible de plusieurs incendies ces derniers jours. Face à la ZAD de la «cal-arbre », un coffrage destiné à couler la pile d’un pont a été incendié la nuit de jeudi à vendredi. Les pompiers ont essuyé de nombreux jets de pierre. Vers 1h30 du matin, plusieurs groupes de militants cagoulés ont jeté des pierres sur la zone afin de créer une diversion, contraignant les agents de sécurité à se mettre à l’abri. L’un des groupe à incendié l’ouvrage en lançant plusieurs cocktails molotov. Pompiers et gendarmes sont intervenus, mais ont essuyé de nombreux caillassages. L’incident n’a pas fait de blessé et aucune interpellation n’a eu lieu.

Dans la nuit de samedi à dimanche, un bungalow est parti en fumée, ainsi qu’un véhicule de la police municipale. Samedi en fin de journée, Les forces de l’ordre ont été déployées pour contrer les opposants, ces dernières ont été confrontées à des tirs de mortiers, de jets de pierres catapultées et de cocktail Molotov. Une cinquantaine de gendarmes ont fait usage de gaz lacrymogène, de grenades désencerclantes et menaces au LBD. Une personne a été interpellée dimanche, suspectée d’avoir attaqué un des agents de sécurité avec «un outil en fer».

Jeudi 22 aout, le directeur du journal Oise Hebdo a été condamné à une amende pour avoir divulgué, le nom du policier auteur du tir mortel à bout portant qui a couté la vie à Nahel le 27 juin 2023.  Le 6 juillet 2023, peu après les émeutes (voir article ici) qui ont suivi les faits, le journal publie un article comprenant le nom, le lieu de résidence ainsi que la photo du policier incriminé. Le directeur de l’hebdomadaire a été condamné à 4 000 euros d’amende dont 2 000 euros avec sursis, ainsi qu’à verser 1 000 euros au policier au titre du préjudice moral.

L’auteur du coup de feu mortel, a été mis en examen pour meurtre et incarcéré pendant cinq mois, avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire. L’enquête sur la mort de Nahel a été clôturée par les juges d’instruction au début d’août.

De Paris à Marseille, de nombreux cas de répressions administratives ou judiciaires envers des étudiants ont été dénoncés dans plusieurs campus français, cela fait suite à la grande mobilisation étudiante de soutien à la Palestine au printemps. La direction d’Aix-Marseille Université a engagé des poursuites disciplinaires pour diffamation contre des étudiants qui ont diffusé des tracts dénonçant les partenariats de leurs établissements avec les universités israéliennes. Une relaxe à été prononcée envers l’un des militants mais une plainte a été déposée envers un autre étudiant syndicaliste, ce dernier devra se présenter devant le tribunal correctionnel de Marseille le 4 septembre, il encoure plusieurs milliers d’euros d’amende. A Paris, 25 étudiants sont convoqués en section disciplinaire pour leur soutien au peuple palestinien au sein de leur établissement universitaire.

Une campagne de soutien s’organise contre la répression des soutiens étudiants au peuple palestinien (voir info ici)

Un homme a été tué ce jeudi 15 août en Kanaky par un tir de gendarme à Thio (est), portant à onze le nombre de décès depuis le début du soulèvement dans l’archipel. Les gendarmes ont tenté vers 6 heures du matin de dégager une route provinciale, entravée par une vingtaine de manifestants qui l’avaient notamment barrée d’un engin de chantier. Les gendarmes ont été violemment repoussés lors de la manœuvre de dégagement, ils ont subi des jets de pierre, des cocktails Molotov et des tirs d’arme à feu. Plusieurs tirs de riposte ont ensuite été effectués, blessant deux opposants, dont un est mort durant son transfert à l’hôpital.

Les tensions avaient plutôt tendance à diminuer, mais le feu couve toujours. Mardi, quelques centaines d’indépendantistes ont répondu à l’appel de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), qui a décrété une journée d’action pour « commémorer » le « départ de la révolte » contre la réforme du corps électoral. Des incidents ont éclaté sur un barrage dans le centre de l’île. Les militants indépendantistes ne sont pas satisfaits de la suspension de la réforme électorale qui avait déclenché un mouvement de contestation. Ils veulent le retrait pur et simple de cette réforme, et annoncent continuer de se mobiliser dans la rue. La situation est toujours tendue, le couvre-feu est maintenu de 22h à 5h, de même que l’interdiction du port et du transport d’armes et la vente d’alcool.

Ce mardi soir, les militants opposés à l’autoroute A69 dénoncent des faits particulièrement graves. Dans la nuit de lundi à mardi vers 3h10 du matin, sur le terrain appelé « bacamp », occupé légalement par les militants à Saïx, trois personnes sont venues les agresser. L’une d’elles a placé sa main avec un objet, vraisemblablement un couteau, sous la gorge d’un zadiste pour l’empêcher de bouger, pendant qu’un autre agresseur commençait à asperger tente, véhicule et un des militants d’essence. Un agresseur a mis le feu à la tente et aux couchages ainsi qu’au véhicule, geste qui aurait pu immoler le zadiste couvert du liquide inflammable. Les trois incendiaires ont pris la fuite alors que le reste des militants de la ZAD arrivaient en nombre. La gendarmerie a été saisie d’une enquête pour « dégradations » suite à l’incendie du véhicule sur le « bacamp ». Les militants annoncent porter plainte ce mercredi. Aucune arrestation .

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Vendredi 9 août, le le collectif « Saccage 2024 » avait convié la presse pour une visite guidée censée montrer l’impact négatif des Jeux olympiques autour du Stade de France à Saint-Denis. Dès le début de celle-ci, la police a bloqué le chemine et nassé le groupe. Dix-sept personnes ont été verbalisées (à hauteur de 135 euros) et trois militants ont été arrêtés (dont une personne pour « organisation de manifestation interdite »). Notons qu’un militant et deux journalistes avaient été placés en garde à vue durant 10 heures au cours d’une action similaire le 28 juillet.

Amende et garde à vue pour une visite anti-JO

Amende et garde à vue pour une visite anti-JO

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Le 8 juin 2023, maître Jean-Louis Chalanset, l’avocat de Georges Abdallah, avait déposé une demande de libération conditionnelle-expulsion. Le tribunal d’application des peines tiendra une première audience à Lannemezan le 7 octobre prochain afin de statuer sur cette demande. Cette première audience n’est que le début d’une procédure qui prendra plusieurs mois.

En 2013, la dernière demande de libération avait été acceptée par les juges sous condition d’expulsion de Georges Abdallah mais Manuel Valls, ministre de l’Intérieur de l’époque, avait refusé de signer l’avis d’expulsion.

Avec cette échéance judiciaire, des mobilisations seront organisées dont une manifestation nationale le samedi 26 octobre 2024 à 14H à Lannemezan.

En grève depuis le 24 mai, les femmes de chambre de l’entreprise Acqua à Marseille (sous-traitant pour des hôtels de luxe) ont tenu pendant plus de 60 jours. Les revendications portaient sur le 13e mois de salaire, les échelons et la réduction de la charge de travail, une limitation dans la clause de mobilité qui permettait à l’employeur d’envoyer, en dernière minutes, les femmes de chambres dans d’autres hôtels gérés par Acqua.

La grève a eu pour principale forme de lutte l’organisation de piquets devant les hôtels Radisson Blue et NH. Le mardi 30 juillet, les travailleur.euses et le syndicat à l’origine de la mobilisation (CNT-SO) ont trouvé un accord avec la direction d’Acqua. Moins d’un jour plus tard, la direction de l’un des hôtels concernés par la mobilisation (Radisson Blue) a porté plainte à la police pour « dégradations ». Plusieurs travailleuses ont été convoquées jeudi et vendredi. La direction de l’hôtel avait obtenu les noms et les adresses des travailleuses directement par la société Aqua.

Le journal d’investigation Reflets a récemment publié un article sur le laboratoire Anatox qui propose des techniques innovantes de maintient de l’ordre.

Parmi ces dispositifs, les PMC déjà bien connus. Pour rappel, il s’agit de marqueurs chimiques incolores et inodores pouvant être mêlés à des gaz lacrymogènes ou à l’eau des autopompes et être pulvérisés, sans que les cibles ne s’en aperçoivent, sur les habits et sur la peau. Il n’y a plus qu’à faire passer les individus soupçonnés sous une lampe à ultraviolet (ce qui est même possible depuis un hélicoptère) qui fait apparaître les traces éventuelles de PMC qu’ils portent sur eux (voir notre article).

Plus surprenant, le laboratoire propose des techniques de marquage codé par l’odeur qui peuvent être pulvérisé via des bombes lacrymogènes ou intégrés à des munition de LBD-40. Les suspects peuvent ensuite être reconnus par des chiens entrainés pour l’occasion.

Anatox propose également des « solutions olfactives sidérantes ». Concrètement, ces produits pulvérisés à l’aide d’une autopompe ou de gaz lacrymogènes, propagent une odeur nauséabonde censé disperser les foules. Une technique déjà utilisée de manière artisanale lors de la manifestation du 1er Mai 2018 à Paris (voir notre article).

Marquage au PMC

Marquage au PMC