C’est l’une des propositions les plus sensibles de la loi justice : activer à distance les téléphones portables de personnes soupçonnées dans des affaires graves, pour les filmer à leur insu. Le Conseil constitutionnel a censuré jeudi cette mesure contestée du projet de loi d’Éric Dupond-Moretti, qui visait les personnes soupçonnées dans les affaires de terrorisme, de délinquance et pour la criminalité organisée. La mesure porte « une atteinte » au « droit au respect de la vie privée » qui « ne peut être regardée comme proportionnée au but poursuivi », estiment les Sages dans un communiqué. Le Conseil a en revanche validé l’utilisation de cette technique pour de la géolocalisation. Les députés de La France insoumise (LFI) avaient déposé un recours devant le Conseil constitutionnel après l’adoption de la loi le 11 octobre.

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Mariam Abudaqa était venue en France, à l’invitation de plusieurs organisations et collectifs, pour une tournée de conférences sur son combat féministe et la situation à Gaza. Alors qu’elle était entrée en France avec un visa parfaitement régulier délivré par les autorités françaises, elle s’était vue signifier un arrêté d’expulsion en plein milieu de sa tournée, un arrêté que le tribunal administratif avait suspendu par une ordonnance le 20 octobre (voir notre article). Le gouvernement français s’était acharné contre elle en faisant appel de cette décision devant le Conseil d’Etat : celui-ci avait finalement, dans la journée du 8 novembre, annulé la décision du Tribunal administratif (voir notre article). Mariam Abudaqa a été interpellée pendant la nuit de mercredi à jeudi à Paris, quelques heure après cette décision. Jeudi soir, un manifestation de solidarité avait eu près de la préfecture de police à Paris pour réclamer sa libération et dénoncer les conditions de son interpellation. Mariam Abudaqa  a été expulsée vers l’Egypte vendredi soir.

 

 

Le Conseil d’État, qui avait suspendu la procédure de dissolution des Soulèvements de la Terre en août dernier après son annonce en Conseil des ministres en juin, a continué sur sa lancée ce jeudi 9 novembre en annulant définitivement la dissolution du collectif écologiste. Le mouvement va pouvoir poursuivre sa mobilisation. Un sérieux revers pour Gérald Darmanin qui avait annoncé sa volonté de le dissoudre le 28 mars (voir notre article)

Créés en janvier 2021 depuis la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, les SDT mobilisent contre des projets dangereux en pleine accélération du réchauffement climatique. Ce collectif, que Darmanin qualifie de « groupuscule », est un regroupement d’associations dont certaines sont implantées de longue date en France comme la Confédération paysanne ou Attac, d’autres plus récentes comme Extinction Rebellion.

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Mariam Abudaqa, 71 ans, arrivée en France de Gaza en septembre, avait fait l’objet d’un arrêté d’expulsion de France en raison de son appartenance au FPLP, et pour sa participation à une tournée de conférences en France sur les conditions de vie des Palestiniens de Gaza et/ou l’apartheid israélien (voir notre article). Une décision du tribunal administratif de Paris  avait suspendu l’arrêté d’expulsion du ministère de l’Intérieur, mais le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative française, a donné son feu vert mercredi à l’expulsion. Mariam Abudaqa, née dans le village de Bani Suheila à l’est de Khan Younis (dans la bande de Gaza), a un doctorat en philosophie. Résistante à l’occupation israélienne, elle est une combattante pour les droits des femmes et un soutien aux prisonnières politiques palestiniennes. Elle vit habituellement à Gaza et y préside le conseil d’administration de l’association féministe : Palestinian Development Women Studies Association.

 

De 10 000 toutes armées confondues en début d’année, le contingent de militaires potentiellement mis à disposition pour garantir le bon déroulement des Jeux Olympiques de Paris 2024 a depuis doublé. « Probablement » près de 20 000 soldats sont concernés « d’une façon ou d’une autre » pour la seule armée de Terre, relève son chef d’état-major, le général Schill. L’essentiel de la contribution relève bien de la protection des sites et des foules. Selon son chef d’état-major, l’armée de Terre sera surtout présente dans les deux centres névralgiques que sont Paris et Marseille, mais aussi en Polynésie française. Elle sera par ailleurs particulièrement mise à profit pour les moments clefs, telle que « la sécurité du port de départ de la parade fluviale lors de la cérémonie d’ouverture ». Cet engagement anticipe les carences du secteur privé, supposé déployer de 17 000 à 22 000 agents par jour sur toute la durée de la compétition. Une équation jugée « intenable » ou « impossible » depuis plusieurs mois au vu des déficits de main d’oeuvre vécus par la filière. En 2012, l’incapacité de la société G4S à fournir les effectifs suffisants lors des JO de Londres avait amené à la mobilisation d’urgence de quelque 4700 militaires britanniques.

 

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Malgré l’interdiction du rassemblement, des milliers de personnes se sont retrouvées à Paris ce samedi 28 octobre pour exprimer leur soutien au peuple palestinien. Les forces de l’ordre ont nassé 3 000 à 4 000 manifestants place du Châtelet. 1 359 personnes auraient écopé d’une amende de 135 euros pour participation à une manifestation interdite. 21 personnes ont également été interpellées. Les tentatives de partir en manifestation ont été réprimées par les forces de l’ordre qui ont fait usage notamment de grenades lacrymogènes. Le rassemblement avait été interdit à Paris en raison d’un risque de troubles à l’ordre public, décision validée par le tribunal administratif ce samedi matin. À Nice, Lyon et Montpellier, plusieurs centaines de personnes sont aussi descendues dans les rues alors que les manifestations avaient cette fois été interdits par la préfecture. A Londres, 100 000 personnes ont manifesté pour la Palestine.

A la quatrième semaine d’audience du procès des sept personnes du dossier dit « du 8 décembre » et renvoyées pour association de malfaiteurs terroristes devant la 16e chambre du tribunal correctionnel, le parquet national antiterroriste a présenté un réquisitoire où l’absence « d’aboutissement » et même l’absence de « projet démontré » n’enlèverait rien au caractère « assurément terroriste » du groupe. La procureure a requis deux ans de prison avec sursis simple contre Loïc M., trois ans dont deux avec sursis probatoire contre Manuel H., trois ans avec sursis probatoire contre Camille B. et Bastien A., quatre ans dont trois avec sursis contre William D., cinq ans dont quatre avec sursis contre Simon G., et six ans ferme avec mandat de dépôt contre Florian D, qui a combattu aux côtés des Kurdes contre Daesh en 2017.

L’accusation, portée par l’enquête de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), repose surtout la fabrication expérimentale d’explosifs par trois des prévenus, mais le contre-interrogatoire de l’expert a démontré à quel point le dossier avaient aggravé les faits par des extrapolations (l’analyse d’un gros pétard artisanal essayé dans un champ par trois inculpés dont un travaillant comme artificier à Disneyland, aboutit sur des études de l’effet de l’explosion place Vendôme d’une bombe composée d’une forte charge d’un vrai explosif!). L’accusation repose aussi sur des parties d’airsoft qualifiées d' »entraînements paramilitaires ». Quant à l’intention, l’accusation n’a pu produire qu’un patchwork d’épisodes politiques ordinaires dans les antécédents militants des accusés (présence à des ZAD, à des manifestations, choix de certains avocats etc.). Et faut ramener la faiblesse de ce dossier à l’énormité des moyens mis à le constituer: plus d’un an d’enquête, des milliers d’heures d’écoutes avec des micros cachés, des perquisitions brutales et des détentions préventives (dont 16 mois en isolement total pour Flo). Le 27 octobre sera le dernier jour des 4 semaines de procès. Un rassemblement solidaire aura lieu dès 11h devant le TGI, porte de clichy.

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Les forces de l’ordre sont intervenues à la mi-journée, aujourd’hui dimanche, pour déloger les opposants au chantier d’autoroute A69 du lieu-dit de La Crémade, à l’est de Castres, où ils s’organisaient en zone à défendre (ZAD) au lendemain d’une manifestation qui a rassemblé 10.000 personnes. Peu avant 13 heures, les gendarmes mobiles en tenue antiémeutes ont commencé à encercler les maisons, investies la veille en fin d’après-midi par une centaine de militants pour créer une ZAD. Les forces antiémeutes, qui ont fait usage de grenades lacrymogènes, bénéficiaient du soutien de deux blindés. Les maisons abandonnées où les opposants à l’A69 avaient pris place étaient totalement sous contrôle des forces de l’ordre en fin d’après-midi. Au cours de l’évacuation de la ZAD, neuf personnes ont été arrêtées. Lors de la manifestation de samedi, les opposants s’étaient opposés à 1200 gendarmes soutenu par des blindés et des hélicoptères. Plusieurs engins de chantier avaient été sabotés ou incendiés (photo).

La date anniversaire de l’emprisonnement de Georges Abdallah est depuis des décennies une journée de mobilisation. Cette année, la mobilisation a été entravée par les interdictions de manifester pour la cause palestinienne. Néanmoins plusieurs initiatives ont eu lieu dans plusieurs pays (nos photos: rassemblement à Athènes et manifestation sauvage à Zurich où toute manifestation liée au Proche-Orient était interdite), et la revendication de la libération de Georges a été portées dans les manifestations de ce dimanche à Paris (30.000 manifestants) et à Bruxelles (20.000 manifestants).