À İzmir le 23 décembre dernier, plusieurs militants solidaires des prisonniers en grève de la faim dans les prisons de « type puits » ont été interpellés lors de perquisitions matinales à leur domicile, avec notamment l’arrestation d’au moins neuf membres de Sosyalist Mücadele İnisiyatifi et d’autres militants liés à Umut-Sen et aux familles de détenus de TAYAD. À Istanbul le 24 décembre, dans le quartier de Kadıköy, la police a également placé en garde à vue cinq membres du groupe Dev Güç qui manifestaient contre ces prisons connues pour leurs conditions de détention particulièrement inhumaines (voir photo).

Environ 200 personnes se sont rassemblées samedi à Namur pour rendre hommage à Adama Condé, abattu par la police près de la gare une semaine plus tôt. Plusieurs dizaines d’individus extérieurs au rassemblement ont visé la police par des jets de pétards, feux d’artifice, bouteilles et pierres près du commissariat. Les forces de l’ordre ont dispersé la foule et fait plusieurs interpellations. Des tensions avaient déjà eu lieu plus tôt dans la semaine lors de rassemblements non autorisés réclamant justice pour Adama Condé.

La police de Londres a procédé à ses premières arrestations lors d’une manifestation pro-palestinienne le 17 décembre dernier après avoir annoncé un durcissement de sa position contre les slogans appelant à « mondialiser l’Intifada » (voir notre article). Deux personnes ont été interpellées pour des propos considérés comme une atteinte aggravée à l’ordre public à caractère raciste, et une troisième pour avoir tenté d’entraver l’action des forces de l’ordre.

Aux Pays-Bas, 22 personnes ont été interpellées à Amsterdam après des affrontements entre police et manifestants opposés à la venue de Shai Abramson, principal chanteur de l’armée israélienne. Plusieurs centaines de protestataires ont tenté de s’approcher de la salle, entraînant l’intervention d’unités antiémeutes, l’usage de matraques et des jets de fumigènes. Face à la mobilisation, les organisateurs ont annulé la participation de l’artiste et remplacé l’événement public par deux concerts privés.

Le 3 décembre 2025, à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec les prisonnieres politiques, les organisations Karapatan et Selda ont organisé une manifestation devant le Département de la Justice aux Philippines pour réclamer la libération des 696 prisonniers politiques (voir notre article). En particulier, elles dénoncent l’utilisation des lois anti-terroristes comme instruments de répression.

Le 23 novembre à Saint-Malo, une manifestation déclarée rassemblant environ 300 personnes a protesté contre la venue du leader d’extrême droite Jordan Bardella. Bloqué à proximité de l’hôtel où était présent le dirigeant du Rassemblement National, le cortège antifasciste a été interrompu par un cordon de CRS qui a tiré plusieurs grenades assourdissantes sans sommation, blessant quatre personnes. Les secours ont été retardés par les forces de l’ordre, aggravant la situation des blessé·es, avant que la manifestation ne se poursuive.

Chaque année, les mobilisations du 6 décembre commémorent le meurtre à Exarcheia du jeune anarchiste Alexandros Grigoropoulos et la révolte de 2008 qui s’en est suivie. Cette année, la journée a été marquée par une répression particulièrement intense. Dès le matin, Athènes était saturée de forces policières occupant les rues et harcelant habitants et manifestants, allant jusqu’à enlever et détenir des militants de Prosfygika. Une marche a ouvert la journée, suivie en soirée de la grande manifestation annuelle, qui a réuni plus de six mille personnes malgré une présence policière massive. Les forces de l’ordre ont violemment attaqué le cortège avant son entrée à Exarcheia, empêchant son arrivée au lieu du meurtre d’Alexis et arrêtant des dizaines de personnes. Des scènes similaires ont été signalées à Thessalonique et dans d’autres villes, où les manifestations ont été encerclées et des militants interpellés.

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Le programme turc des Centres d’Enseignement Professionnel (MESEM), qui oblige les jeunes de 14 ans et plus à travailler quatre jours par semaine en entreprise, est massivement critiqué par les syndicats et les défenseurs des droits pour institutionnaliser le travail des enfants et fournir une main-d’œuvre bon marché, ce qui a entraîné au moins 15 décès d’élèves ces deux dernières années scolaires. Les protestations contre ces politiques ont été violemment réprimées, notamment l’arrestation et l’incarcération de 16 étudiants membres du TİP (Parti des travailleurs de Turquie) lors d’une manifestation dénonçant les crimes du MESEM le 3 décembre 2025.

La justice iranienne a engagé des poursuites et arrêté deux organisateurs d’un marathon tenu sur l’île de Kish après que plusieurs centaines de participantes ont couru sans voile, en violation des règles vestimentaires imposées depuis 1979. Plus de 5 000 personnes avaient pris part à cette première course nationale, relayée sur les réseaux sociaux par de nombreuses vidéos. Les autorités dénoncent une « indécence » et un manque de contrôle, tandis que l’affaire ravive les tensions autour du hijab obligatoire, dans un contexte où de plus en plus de femmes apparaissent tête nue dans l’espace public depuis les protestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini en 2022.

Après deux ans et demi d’enquête, le parquet de Rennes a classé sans suite l’affaire concernant les blessures graves de quatre manifestants à Sainte-Soline le 25 mars 2023, estimant que l’usage des armes était nécessaire et proportionné pour faire respecter l’interdiction de manifester, et qu’aucune entrave aux secours n’avait été constatée. Les blessures résultant de tirs non conformes n’ont pas donné lieu à poursuites faute d’identification des auteurs. En revanche, le procureur a ouvert une instruction sur certains « tirs tendus » filmés par les gendarmes, qui pourraient constituer des violences aggravées si des victimes sont identifiées et que la légitime défense n’est pas retenue.