Le bilan des manifestations meurtrières ont eu lieu à la fin de juin dans 23 comtés à travers le Kenya (voir notre article), estt finalement de 485 personnes arrêtées pour « meurtre, terrorisme, viol, viol en réunion, incendie volontaire, obstruction au travail de policiers en service, destruction et vol (…), incitation à la violence, manipulation de biens volés, détérioration de propriétés avec intention de nuire et possession d’armes à feu illégales »., selon une déclaration de la police le 30 juin. Les manifestations au niveau national devaient initialement être un hommage aux victimes du mouvement citoyen de 2024 contre un projet de hausse des impôts et la corruption. Mais les rassemblements ont changé de caractère le 25 juin, lorsque de jeunes hommes ont affronté la police et dévasté des milliers de commerces dans le centre de Nairobi. La Commission nationale kényane des droits humains a affirmé que 19 personnes avaient été tuées et 531 blessées. Onze policiers ont été grièvement blessés pendant les manifestations.

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Des milliers de manifestants antigouvernementaux ont bloqué dans la nuit de dimanche à lundi plusieurs avenues de Belgrade, au lendemain d’un rassemblement géant pour réclamer des élections anticipées. Samedi, environ 140’000 personnes avaient défilé dans le centre de Belgrade, dernière manifestation antigouvernementale en date d’une série déclenchée par l’effondrement du toit d’une gare de la ville de Novi Sad en novembre. Une catastrophe qui avait fait 16 morts et qui a été largement attribuée à la corruption généralisée. Le mouvement anti-corruption a lancé un appel à de nouvelles mobilisations après l’arrestation d’un « grand nombre de citoyens » en marge de la manifestation de samedi. Des milliers de personnes y ont répondu en dressant des barricades à travers Belgrade et d’autres villes.

Les protestataires ont publié des images de barricades similaires dans plusieurs autres villes, dont Novi Sad, et ont annoncé des dizaines d’autres rassemblements dans tout le pays. Samedi, les forces anti-émeutes ont fait usage de matraques et de gaz lacrymogènes pour disperser une foule qui leur lançait des bouteilles et des fusées éclairantes. Il y a eu de nombreux blessés et la police a annoncé 77 arrestations. 38 personnes se trouvaient toujours en garde à vue dimanche. Par ailleurs, huit autres personnes ont été arrêtées dimanche, accusées notamment de planifier le blocage de routes et d’attaquer des institutions. Ce lundi, la police est intervenue pour lever les barricades et a procédé à de nouvelles arrestations.

Pour le troisième jour consécutif, des manifestations pour protester contre le régime de Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 20 ans, ont eu lieu samedi 28 juin, au Togo. Les autorités ayant déclaré les rassemblements illégaux, la police les a rapidement dispersés après de premiers échauffourées à Adidogomé, dans le nord de Lomé. Cette mobilisation lancée par des artistes et des influenceurs qui a notamment reçu un écho favorable au sein de la jeunesse togolaise, la répression a d’ailleurs été violente : à Lomé, trois corps ont été repêchés dans la lagune de Bè, le visage tuméfié. Le premier a été découvert dans la soirée du vendredi 27 juin, les deux autres dans la journée du samedi 28. « Hier nuit, quand le courant a été arrêté, les forces de l’ordre ont poursuivi des enfants jusqu’à la lagune. Parmi eux, mon fils de 16 ans qui vient d’avoir le BEPC et un autre dont les parents n’ont pas encore été retrouvés », témoigne le père de l’une des victimes.

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Détenus et emmenés de force à bord de bus, une soixantaine de militants anti-guerre et pour le climat d’Extinction Rébellion qui organisaient une manifestation contre le sommet de l’OTAN ont été interpellés par les forces de l’ordre ce mercredi 25 juin à La Haye. Plusieurs centaines d’activistes ont marché vers l’A12 pour bloquer cette dernière mais la police a empêché l’action en intervenant rapidement. Menée par XR et rejointe par d’autres groupes, les actions visaient à perturber le sommet de l’OTAN, dénoncer la course à l’armement et les destructions écologiques que les guerres entraînent. 

La journée d’action nationale contre les diverses réformes (chômage, pension, flexibilisation du temps de travail…) portées par le gouvernement Arizona a débuté mercredi aux petites heures, par des collectes de déchets perturbées et des transports en commun au ralenti. En point d’orgue, 35.000 personnes ont manifesté dans les rues de Bruxelles lors d’une grande manifestation à l’appel du front commun syndical. À l’issue de celle-ci, des policiers en civil ont suivi des manifestants jusque dans la gare du midi où ils ont procédés à deux arrestations, protégés par un cordon de policiers en uniforme. Les arrestations seraient motivées par « dégradations sur les biens publics ».

À l’occasion des commémorations du mouvement citoyen de 2024, des milliers de manifestants sont à nouveau descendus dans les rues de plusieurs villes du Kenya ce mercredi 25. Les manifestants ont scandé « libération » ou encore « un mandat » (un seul — pour le président Ruto). Des heurts ont eu lieu entre manifestants et forces de l’ordre, avec jets de pierre d’un côté, gaz lacrymogènes, grenades assourdissantes et canons à eau de l’autre. Les événements sont ensuite devenus dramatiques puisqu’au moins huit manifestants ont été tués et 400 autres blessés, dont 83 gravement, à Nairobi, mais aussi dans la grande ville côtière de Mombasa et d’autres comtés du pays.

Le 25 juin 2024, la prise du Parlement de la capitale par des manifestants, réclamant le retrait de la loi de finances et la démission du président William Ruto, avait marqué l’apogée de protestations qui avaient perduré jusqu’en juillet. Plus de 60 personnes avaient été tuées au total, et plus de 80 personnes avaient été enlevées, dont certaines Sont encore portées disparues.

MàJ : Le bilan des manifestations d’hier est passé à quinze morts

Dans le cadre de la campagne « Stop Arming Israel », des centaines d’activistes ont bloqué ce matin les sites de deux entreprises complices du génocide à Gaza. Il s’agit d’OIP (détenu par l’entreprise israélienne Elbit) dont un entrepôt situé à Tournai et contenant du matériel militaire a été encerclé puis occupé. Elbit fournit 85% des drones et la plupart des équipements militaires de l’armée israélienne. Les activistes sont ensuite partis vers Tournai, entourés d’un dispositif policier qui a essuyé des jets de projectiles.  Il s’agit ensuite de Syensqo (spin-off de Solvay) à Bruxelles, qui fournit des produits à UAV Tactical System, l’entreprise spécialisée dans les drones militaires co-détenue par Elbit. Les différents accès à Syensqo ont été bloqués par les activistes, la façade du bâtiment repeinte de peinture rouge et taguée.

A 10H30, trois heures après le début de l’occupation, la police est intervenue pour dégager Syensqo de manière violente. Il y a eu des jets de projectiles, usage d’autopompe et de chiens – mais des dispositifs de blocage retardent l’action policière. A 16H30 la police avait procédé à de nombreuses arrestations sans toutefois avoir repris le contrôle de tout le site (évacués plus tôt par les travailleurs).

MàJ : Le groupe de Tournai a pu longtemps progresser vers la ville en échappant aux tentatives de blocage de la police (trop peu nombreuse pour effectuer un vrai nassage malgré la mobilisation de toutes les zones de police locale: tournaisis, ath, borinage, mouscron, val de l’escaut, peruwelz, etc.). Le cortège s’est dispersé en petits groupes, mais le plus grand nombre d’entre eux a été arrêté par des policiers guidés par un hélicoptère. Il y a eu des tirs de flashball sur des interpellés alors qu’ils et elles étaient à terre.

MàJ 2 : Au total, environ 700 activistes ont été arrêtés. 600 à Bruxelles et emmenés dans les casernes d’Etterbeek, tandis que 101 ont été arrêtés à Tournai et gardés dans un garage appartenant à la police locale. Six des arrestations qui ont eu lieu à Tournai sont des arrestations judiciaires.

MàJ 3 : Un million d’euros de dégâts à Elbit ! Le CEO d’OIP/Elbit a déclaré que les bureaux avaient été saccagés, les ordinateurs détruits, et plusieurs véhicules militaires (destinés à l’Ukraine) fortement endommagés dans les ateliers. Il estime les dégâts à environ un million d’euros.

 

Depuis bientôt trois mois des manifestations ont lieu en opposition à une réforme des retraites (article ici). La province de Bocas del Toro s’est embrasée jeudi, les autorités y ont décrété l’état d’urgence dès vendredi et suspendu les garanties constitutionnelles pour cinq jours. La mesure permet des arrestations arbitraires, des coupures d’internet et téléphonie mobile, ne garantit plus la liberté d’expression. À Bocas del Toro, la circulation est bloquée par les manifestants et la production de banane, principale exportation nationale, y est à l’arrêt. 1.500 policiers supplémentaires y ont été déployés une semaine avant le début de l’état d’urgence, amplifiant la colère des protestataires. La situation est tendue dans le pays, la réforme des retraites n’est pas la seule source de mécontentement. D’autres points provoquent aussi des manifestations, tel que la réouverture d’une mine de cuivre à ciel ouvert, la fermeture avait été obtenue de haute lutte fin 2023 (notre article ici et ici). Les manifestations antigouvernementales se sont intensifiées cette semaine, elles ont fait un mort, une trentaine de blessés, dont plusieurs policiers et ont conduit à plus de 50 arrestations.

Hier mardi 17 juin, pendant que l’armée israélienne ouvrait une nouvelle fois le feu sur des Palestiniens venus chercher le peu d’aide humanitaire entrant sur le territoire, tuant près de 50 personnes, le régime égyptien a lancé une vaste opération militaro-policière contre les manifestants venus du monde entier pour la Global March to Gaza (Marche mondiale vers Gaza). Des dizaines de délégations ont été expulsées d’Égypte dès leur arrivée. D’autres délégations qui parvenaient à sortir de l’aéroport ont été arrêtées au premier checkpoint, puis parquées dans des bus par la police égyptienne avant d’être détenues puis expulsées.

Les manifestants sont traqués partout, que ce soit dans les hôtels, les cafés, les magasins ou dans la rue. Le 16 juin, trois personnes ont ainsi été enlevées par les renseignements égyptiens dans un café du Caire, avant d’être violemment battues alors qu’elles avaient les yeux bandés et les mains attachées. Certains manifestants sont par ailleurs coupés de toute communication et enfermés dans des lieux inconnus, à l’image de Saif Abukeshek, militant du mouvement palestinien de l’État espagnol et membre du comité d’organisation de la marche.

Mais cette répression, bien que généralisée, a surtout visé les organisateurs de la marche comme Manuel Tapial et le docteur Hicham El Ghaoui, qui ont été enlevés et enfermés, avant d’être finalement déportés. Les organisateurs ont mis à l’arrêt la grande marche internationaliste contre le génocide à Gaza le 15 juin avant d’appeler, le lendemain, les participants à rentrer chez eux et à poursuivre la lutte par d’autres moyens.

Des manifestations ont encore eu lieu aujourd’hui mardi 17 juin, dans les quartiers commerçants du centre de Nairobi et de Mombasa, où des centaines de jeunes sont descendus dans la rue pour réclamer justice pour Albert Ojwang, enseignant et blogueur de 31 ans, assassiné alors qu’il était en garde à vue après un post dirigé contre la policier sur son blog (voir notre article). Les forces de sécurité sont intervenues pour tenter de disperser la foule, tirant des grenades lacrymogènes, tandis que des bandes de motards en civil ont attaqué les manifestants.

À ce jour, deux policiers ont été arrêtés dans le cadre de l’enquête sur la mort de l’enseignant, tandis que l’Independent Policing Oversight Authority (IPOA) et l’Internal Affairs Unit (IAU) poursuivent leurs investigations. Un technicien a également été arrêté. Dans la nuit du 7 au 8 juin, il aurait saboté le système de vidéosurveillance du commissariat central de Nairobi afin de permettre à certains agents de sortir Ojwang de sa cellule pour l’emmener dans la forêt de Karura où il a été torturé à mort.

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