Le 31 octobre à Poitiers, deux mobilisations sont annoncées pour la soirée d’Halloween. La première par le collectif Bassines non merci (BNM), qui invite à « fêter la mort des 41 mégabassines du Clain ». La seconde appelle à « traquer les antibassines », en réponse à la première et a été lancée par plusieurs syndicats agricoles. Finalement, la préfecture autorise celle des irrigants pro-bassines et interdit la manifestation de BNM qui maintient l’initiative.

Depuis le 10 octobre, pour dénoncer la pollution toxique et les intoxications répétées provoquées par des fuites de gaz issues du Groupe chimique tunisien (GCT), les habitant·es de Gabès manifestent. Les autorités y ont répondu par une répression brutale : arrestations, détentions et intimidations. Face à l’inaction des autorités devant l’intoxication de centaines de personnes et à la répression des manifestations pacifiques, la section régionale de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) à Gabès a décrété une grève générale qui a eu lieu le 21 octobre, rassemblant plus de 100 000 personnes. Ces manifestations, nées de la colère, ont été suivies d’une répression massive : perquisitions nocturnes, arrestations et détentions arbitraires. En moins de deux semaines, plus de 150 personnes ont été interpellées, dont 44 ont été placées en détention provisoire.

Le mécontentement croissant de la population du Ladakh, une région au nord de l’Inde, couve depuis au moins 2019, date à laquelle cette région a été séparée de l’ancien État indien du Jammu-et-Cachemire et a perdu son statut semi-autonome en passant sous le contrôle administratif direct de l’Inde. À l’époque, de nombreux Ladakhis, dont l’activiste écologiste Soman Wangchuk, ont accepté la nouvelle administration, contrairement au Cachemire voisin qui a connu une vague de violence et de répression à l’encontre de toute dissidence. Avec le temps, les Ladakhis ont réalisé que la perte totale de leur autonomie était un problème. Outre le chômage généralisé qui touche la région, l’une des questions les plus urgentes concerne la manière dont les terres et les écosystèmes fragiles du Ladakh sont gérés. Depuis qu’il a pris le contrôle du Ladakh, le gouvernement a annoncé des projets touristiques, solaires et industriels à grande échelle dans la région, nécessitant des milliers d’hectares de terres.

Soman Wangchuk a entamé une grève de la faim avec ses partisans, refusant de s’alimenter jusqu’à ce que les revendications des Ladakhis soient satisfaites. Les manifestations sont restées pacifiques jusqu’au 24 septembre, 14e jour de la grève de la faim, quand les jeunes sont massivement descendus dans la rue ont jeté des pierres, incendié un véhicule de police, puis se sont rendus au bureau du parti au pouvoir BJP et l’ont brûlé. La police a ouvert le feu, quatre personnes sont mortes et des dizaines d’autres ont été blessées. Le ministère indien de l’Intérieur a déclaré que la police avait tiré en « légitime défense » et a imputé la responsabilité des violences aux « discours provocateurs » de Sonam Wangchuk qui a été emprisonnés en vertu de la loi sur la sécurité nationale. Depuis la situation s’est apaisées mais les mobilisations continuent jusqu’à la libération de Sonam Wangchuk. Jeudi, le gouvernement a libéré 26 personnes arrêtées lors des manifestations en signe d’apaisement, mais Sonam Wangchuk reste détenu.

Un véhicule de police incendié par les manifestants

Ce vendredi 24 octobre à Rome, une manifestation de soutien à la Palestine a été violemment réprimée. Alors que la mobilisation avait commencé par un sit-in, les organisateurs ont tenté de se rendre en cortège à l’Auditorium où se déroule la Fête du Cinéma afin de sensibiliser sur le rôle de la culture dans la lutte contre le génocide. Les autorités ont exigé des manifestants qu’ils replient les drapeaux palestiniens et les drapeaux des organisations présentes. Suite au refus des organisateurs, des affrontements ont eu lieu. La police, lors de charges violentes, a utilisé des matraques et des canons à eau pour disperser la foule.

Les forces de l’ordre sont arrivés en tenue anti-émeute dans une démonstration de force lors d’une  protestation devant l’Alameda de la Garde côtière des États-Unis à Oakland ce jeudi après-midi. Les tensions entre les manifestants, les membres de la Garde côtière des États-Unis et des forces de l’ordre ont augmenté dès l’arrivée de la CHP (California Highway Patrol) pour débloquer les différents accès. Un hélicoptère des forces de l’ordre survolait la zone. Des tirs de gaz lacrymogènes ont été utilisés contre la foule, recouvrant une personne de poudre jaune. Beaucoup de manifestants portaient des pancartes disant : « Pas de ICE dans la région de la baie ». À l’aide de véhicules, les agents se sont frayés un chemin à travers la foule, mettant en place ce qui semblait être des dispositifs flashbang (grenade assourdissante). Un manifestant a été sévèrement blessé à la cheville lorsqu’un véhicule l’a percuté et que ce dernier à continué sa route en l’écrasant. Un second manifestant a été blessé au visage alors qu’un  projectiles au poivre a été tiré à courte distance.

Environ sept millions d’états-uniens auraient manifesté samedi dernier, dans le cadre du mouvement « No Kings », contre le caractère toujours plus autoritaire de la présidence Trump. Lors du rassemblement dans le centre-ville de Dallas, les milliers de manifestants ont été confrontés à un groupe de contre-manifestants trumpistes, dont certains prenaient des images des manifestants, et notamment de ceux portant des mentions « Antifa » (alors que Trump a inscrit la mouvance antifa comme organisation terroriste). À la fin du rassemblement, un groupe a encerclé les partisans de Trump, des coups ont été échangés et des projectiles lancés. La police de Dallas est intervenue au secours des trumpistes et a dispersé la foule. Il n’y a pas eu d’arrestation immédiate.

17 personnes ont été condamnées pour des faits de dégradation ou vandalisme à des peines allant de trois à quinze ans de prison suite à leur participation aux mobilisations pour exiger une éducation et une santé pour tous (voir notre article). En parallèle, le mouvement de contestation GenZ212 dénonce des arrestations arbitraires de manifestants pacifiques. Les associations de défense des droits humains soulignent leur difficulté à connaître le nombre de personnes détenues ou poursuivies par la justice.

🔥 Ce mardi 14 octobre a lieu une journée de mobilisation contre le gouvernement de l’Arizona. Le numéro de notre Legal Team est le +32456200642 (via Signal de préférence). Pour suivre le déroulement des événements, voici le fil info (également disponible sur Telegram) :

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Ce samedi 11 octobre s’est déroulé une large manifestation non déclarée à Berne suite à l’appel de plusieurs organisations anti-colonialistes suisses pour dénoncer la complicité du gouvernement et des entreprises du pays avec Israël. Entre 5 000 et 10 000 personnes se sont retrouvées à 15H à la Bahnhofplatz de la capitale helvétique avant de se rendre devant le Palais fédéral. Un important dispositif policier a été déployé pour empêcher le cortège de bouger. En tête et organisé, le black bloc constitué de plusieurs centaines d’individus a très rapidement été attaqué par des canons à eau, flashballs, gaz lacrymogènes et matraquages. Les dégâts matériels remonteraient au million de francs suisses, avec au moins 57 bâtiments endommagés, dont les vitrines de plusieurs grandes enseignes complices et un incendie. Les affrontements avec la police ont eu lieu jusque tard dans la nuit. Un groupe de 500 personnes a été encerclé par la police qui les a gardés captif dans le froid, mouillé, sans nourriture ou boisson de 17h30 et jusqu’à tard dans la nuit. Les personnes ont été emmenées au poste au petit matin, puis relâchées. La police a également empêché le reste des manifestants de briser la nasse en utilisant différentes formes de violence.

L’Autodéfense Juridique Turbulente de Toulouse propose un atelier collectif pour contester les amendes reçues le 10 et 18 septembre ainsi que le 2 octobre lors des précédentes manifestations. Celui-ci aura lieu ce dimanche 12 octobre dès 14H à l’Impasse (1 bis impasse Lapujade, 31500 Toulouse).