Hier lundi, vers 19 heures, entre 500 et 600 personnes se sont rassemblées en solidarité avec Joachim qui a perdu un oeil par tir de flash-ball, suite a l’expulsion du squatt de la Clinique. Le rassemblement a évolué en manifestation ‘sauvage’ tentant d’aller vers le commissariat de Montreuil jusqu’à se trouver face à une muraille de policiers (CRS, gendarmes mobiles, BAC). Les manifestants font demi-tour et, cent mètres plus loin, c’est une nouvelle masse de policiers qui barre le passage et ils seront copieusement arrosé de pétards, de fumigènes et de feux d’artifice. Les manfiestants arrivent tant bien que mal à se faufiler par une petite rue en direction des rues piétonnes. Vers 20h45, ils arrivent devant le marché de la croix de chavaux pas loin de l’ex-squat de la Clinique, et là ils subissent une charge et un gazage d’une violence inouïe de la part des BAC. L’affrontement va durer quelques minutes mais les policiers ont l’air bien décidés à casser une fois de plus du manifestant à coups de tonfas et de gazage intense. Les manfiestants finissent par se disperser suite aux charges. La chasse aux manifestants se solde alors par (au moins) une douzaine d’interpellation (dont un journaliste du Monde qui parlait de manif contre les ‘violences policières’ avec guillemets, considérant sans doute qu’il fallait perdre les deux yeux avant de pouvoir parler de violences policières sans guillemet… Conduit au commissariat de Bobigny, ils seront finalement relaché-es au compte goutte au cour de la nuit.

Manifestation à Montreuil

Manifestation à Montreuil

Un jeune homme a perdu son oeil mais pour le moment il n’y a pas de lien établi de manière certaine entre la perte de l’oeil et le tir de flashball‘ (sic). Une fois de plus, c’est la version policière qui sert à nier les brutalités commises par la police elle-même. Ainsi sur le site du Monde, repris par Libération et tiré de l’AFP on peut lire: ‘Un jeune squatteur perd un oeil après un affrontement avec la police.’ De quel affrontement parle-t-on? Voici le témoignage d’un participant à la manifestation:

Les manifestants arrivent devant la Clinique, lieu dont ils ont été expulsés le matin. A l’arrivée de la police, les manifestants décident de partir, lançant de vive voix: ‘on s’casse!’. Des policiers se sont alors précipités sur un participant, le jetant à terre. Tandis que quelques uns d’entre nous se retournaient vers le camarade au sol, d’autres policiers, situés à quelques mètres seulement, ont tiré un nombre très important de coups de flash-ball, immédiatement et sans sommation. Cinq manifestants ont été touchés par ces salves – tous au dessus du torse. Un premier au front, un second à la clavicule, un troisième à l’épaule, un quatrième à la main alors qu’il se protégeait la tête, le dernier en plein visage. Il s’écroule ensanglanté; des camarades l’aident à se relever, puis il est emmené dans un bar où les pompiers viennent le chercher. Nous avons appris vendredi matin que malgré une opération d’urgence, ce tir lui a coûté l’oeil droit.

Trois interpellations ont eu lieu, dans le but habituel de justifier les violences policières. Deux des interpellés ont été relâchés au bout de 45 heures avec une convocation au tribunal le 7 octobre pour destruction d’un distributeur de billets et refus d’empreintes génétiques, le 3ème est encore en garde à vue. Il sera déféré dans la nuit et passera demain en comparution immédiate à Bobigny. Une manifestation est prévue demain lundi 13 juillet à 18h, rdv à l’entrée de la rue du capitaine Dreyfus, m° Croix de chavaux.

En mai 2008, une vingtaine d’étudiants de Marrakech consomment un jus de fruit périmé et, sérieusement intoxiqués, doivent être hospitalisés. L’établissement de soins réclame 1.000 dirhams – une petite centaine d’euros – à chaque étudiant, une somme trop élevée pour ces jeunes issus de familles modestes. Une marche de 3.000 étudiants démarre alors le 14 mai. Les CMI (Compagnies Mobiles d’Intervention) s’en donnent à coeur joie et tapent sur tout ce qui bouge. Abdelkader Bahi, étudiant en droit, tombe du quatrième étage d’un bâtiment de la cité universitaire et se trouve aujourd’hui dans un fauteuil roulant, la colonne vertébrale brisée.

Arrêtée avec 18 autres étudiants de l’Université Cadi Ayad, Zahra Boudkour (photo) est rouée de coups, torturée et violentée pendant cinq jours, dans un poste de police proche de la Jamaa el Fna (une place touristique de Marrakech). Durant les six premiers mois, rien ne lui a été épargné: insultes des gardiennes, menaces de codétenues manipulées par la direction, examens ratés, humiliations diverses. Militante communiste, comme ses camarades, Zahra se bat pour une université gratuite. Ses idées irritent profondément les autorités, à commencer par un certain Ahmed Taoual, adjoint du préfet de police de Marrakech, qui a couvert toutes ces brutalités et proféré des menaces de mort à l’égard des étudiants.

Après plus de onze mois de détention des camarades communistes du mouvement estudiantin à Marrakech, couramment connu sous le nom de ‘groupe de Zahra’ (du nom de la militante Zahra Boudkour), la première chambre de la cour d’appel à Marrakech a prononcé de lourdes peines:

-Mourad Chouini: 4 ans de prison ferme et 60.000 DH d’amende (ce qui équivaut à 5.354 euros);
-Zahra Boudkour, Mohamed Jamili, Mohamed Larbi Jeddi, Otman Chouini, Youssef Machdoufi, Youssef El Alaoui, Jalal El Qotbi, Aalae Edderbali, Abdalla Errachdi, Khalid Meftah: 2 ans de prison ferme.

Zahra Boudkour

Zahra Boudkour

Mercredi 8 juillet à 6h du matin, la police et le Raid ont procédé à l’expulsion d’une Clinique occupée, à Montreuil. Un immeuble vide qui, depuis janvier 2009, avait été investi par de nouveaux habitants et accueillait de nombreuses activités collectives, ouvertes à la population, ciné-club, radio de rue, cantine, et permanence pour rompre l’isolement des ayants-droits face aux institutions sociales et pour s’organiser sur les problèmes de logement. Le soir du 8 juillet, une cantine de rue et un rassemblement contre cette expulsion étaient organisés. Les manifestants se sont ensuite dirigés vers la Clinique, allumant des feux d’artifice avant de dialoguer avec les trois vigiles chargés de garder l’immeuble expulsé.

Lors de l’arrivée des forces de l’ordre, celles-ci ont violemment chargé les manifestants en utilisant à de nombreuses reprises des flash ball et en visant les manifestants à la tête. Parmi eux, un participant à la coordination des intermittents et précaires a été atteint à un oeil par l’un de ces tirs. Il est actuellement hospitalisé et a été opéré. Le pronostic médical est des plus réservé: il n’aurait que très peu de chances de ne pas perdre cet oeil.

Des manifestations de faible ampleur se sont déroulées ce mardi dans les rues de Rome contre le sommet du G8 et les forces de l’ordre ont interpellé près de 40 manifestants. Des manifestants, relativement peu nombreux, ont incendié tôt dans la matinée quelques pneus dans une rue de Rome avant d’être interpellés par la police. D’autres manifestants, pour certains munis de cagoules et de casques, se sont repliés vers l’université de Rome d’où ils ont jeté des bouteilles et des pierres sur des véhicules des forces de l’ordre. Des dizaines de policiers et carabiniers en tenue anti-émeutes occupaient la place située devant l’université.

Selon la préfecture de police, 36 personnes au total, dont 27 italiens, ont été interpellées à Rome dans le courant de la matinée et des battes de base-ball ainsi que des bâtons ont été saisis. Les autres manifestants étaient quatre suédois, deux allemands, un suisse, un français et un polonais. Plus tôt dans la matinée, cinq jeunes français âgés de 25 à 35 ans, avaient été interpellés en possession de gourdins à L’Aquila (centre) près de la caserne de la garde des Finances qui doit abriter du 8 au 10 juillet le sommet du G8. Les jeunes gens ont été inculpés mardi pour détention d’armes prohibées mais laissés en liberté.

Manifestation anti-G8 en Italie

Manifestation anti-G8 en Italie

Trois personnes ont été tuées et une soixantaine d’autres blessées au cours de la répression des manifestations par les militaires putchistes. L’un des manifestants est mort à bord d’un taxi des suites des blessures par balles reçues lors des affrontements. Juan Barahona, un responsable de la Fédération des Travailleurs Unis, a indiqué à au téléphone que les soldats ont ouvert le feu sur les manifestants se rassemblant devant le palais du gouvernement.

Quand nous nous sommes dispersés, j’ai vu plusieurs personnes ayant des blessures par balle causées par les tirs des soldats‘, a déclaré M. Barahona. ‘Deux ambulances sont arrivées, mais jusqu’à maintenant je ne sais pas s’il y a des morts‘, a-t-il ajouté. Des coups de feu ont été entendus et des grenades de gaz lacrymogène ont été tirées durant les affrontements, alors que deux hélicoptères survolaient la zone. Des tirs ont été entendus dimanche matin à l’extérieur du palais du gouvernement, 27 personnes ont été arrêtées au cours de cet incident.

Dans la nuit de samedi à dimanche, le président hondurien, Manuel Zelaya, a été enlevé par des soldats avant d’être placé de force à bord d’un avion qui allait le conduire au Costa Rica. Dimanche après-midi, Roberto Micheletti, président du Parlement hondurien, a été nommé chef de l’Etat par intérim du pays, lors d’une session spéciale des députés. Il a proclamé la loi martiale dans le pays quelques heures après son investiture.

Répression d’une manifestation au Honduras

Répression d'une manifestation au Honduras

La nuit de samedi à dimanche à Hambourg a été marquée par des affrontements suite à une traditionnelle fête du quartier de Schanze relevant de la culture des autonomes d’Allemagne. A la tombée de la nuit, la police a attaqué la fête; un millier d’autonomes se sont confrontés à 1.800 policiers. ‘Cette année, le potentiel d’aggressivité était plus élevé’, certains manifestants faisant usage de cocktails Molotovs et édifiant des barricades, a précisé le porte-parole de la police. Plusieurs poubelles et une voiture de police ont été incendiés. Les forces de l’ordre ont employé des canons à eau et des matraques pour repousser les manifestants. 27 policiers ont été blessés (trois hospitalisés), plus de 80 personnes arrêtées pour ‘incendie volontaire, jet de pierres et de bouteilles sur des policiers, dommages volontaires et rébellion‘.

De tels affrontements éclatent de façon traditionnelle à l’issue de la fête annuelle du quartier de Schanze à Hambourg. Plusieurs sites internet d’organisations comme les Red Skins, les Skinheads Anti-Fascistes, ou les Autonomes de gauche avaient appelé à participer au rassemblement. Hambourg est un des bastions du mouvement autonome. Le 1er Mai y est l’occasion d’affrontements (23 arrestations cette année) et il s’y pratique de manière ininterrompue une ‘guérilla diffuse’. Dans cette ville, ce jeudi 2 juillet, 9 voitures de luxe et de sociétés ont été incendiées quasi simultanément en six endroits. Il y a eu officiellement 701 actions de ce type en RFA en 2008.

Manifestation à Hamburg

Voiture incendiée en marge de la manif à Hamburg

Incidents en marge de la manif à Hamburg

Manifestation à Hamburg
Voiture incendiée en marge de la manif à Hamburg
Incidents en marge de la manif à Hamburg

Le mardi 14 juillet, c’est ‘l’heure de vérité’ dans l’affaire DHKP-C. La Cour d’appel de Bruxelles rendra son arrêt. Dès 8h30, un rassemblement aura lieu sur les marches du Palais de Justice de Bruxelles. Le jour et l’heure étant difficiles pour une mobilisation (c’est en plein dans les heures de travail), la responsabilité des militants, des sympathisants, des amis et des proches disponibles à ce moment est d’autant plus importante. Soyons nombreux pour soutenir Bahar, Musa et leurs co-inculpés en assistant au prononcé du verdict du procès DHKP-C.

Les No Border, samedi à Calais, manifestaient contre l’Europe forteresse, et pour l’ouverture des frontières aux migrants. Le trajet avait été négocié entre les syndicalistes de Sud et la Préfecture sur le mode ‘c’est ça ou rien’ et la manif est passée par les rues, voire les routes les moins habitées de la ville. Tout le long, un mur de casques, bottes, boucliers, et même de camions-boucliers. La police dans tous les intersitices de la ville: aux entrées de rues, des cours d’immeubles, sur les quais, sous un panneau publicitaire, et même des policiers à cheval, dans un champ de colza. Enfin, un hélicoptère pour surveiller tout ça de haut. Les No Border étaient autour de 2000, les policiers plus nombreux. Installés dans un campement autogéré au Beau Marais, les No Border avaient été harcelés toute la semaine, plusieurs dizaines arrêtés. Le matin même, fouilles au corps avant le départ des jeunes vers le point de rendez vous. Les bâtons qui servaient à tenir les banderoles et les drapeaux, confisqués. Avant la manif, un arrêté préfectoral interdisait d’être plus de 4 dans les rues, des militants ont été arrêtés alors qu’ils tractaient dans Calais. Les flics qui ont empêché les No Borders de sortir du camp pendant une demi-journée, ont même lancé une attaque contre le camp à coup de lacrymo et de grenades.

‘No Border No Nation’