Aujourd’hui, 20 octobre, au tribunal de surveillance de Sassari, lors d’une audience concernant la saisie de la correspondance, le révolutionnaire anarchiste Alfredo Cospito a déclaré qu’il entamait une grève de la faim contre le régime carcéral 41 bis sous lequel il a été placé le 5 mai (voir notre article). Le 41bis est un régime carcéral d’isolation extrême. Alfredo, qui a fait une déclaration, n’était pas présent dans la salle d’audience mais connecté par vidéoconférence depuis la prison de Bancali.

Alfredo Cospito

Alfredo Cospito

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Après que la cour d’appel de Paris lui a accordé la liberté conditionnelle le 22 septembre dernier, le Bayonnais Ion Parot a quitté la prison de Muret le jeudi 13 octobre au matin. La cour d’appel de Paris a notifié le 22 septembre dernier sa décision d’accorder la libération conditionnelle à Ion Parot – dont il s’agissait de la sixième demande – et à Jakes Esnal – dont c’était la seconde. Ils n’accéderont à la liberté conditionnelle qu’après une période probatoire d’un an au cours de laquelle ils seront soumis au port du bracelet électronique. Aujourd’hui âgés de 71 ans, ils ont ont passé environ 32 ans et demi derrière les barreaux. Arrêtés en avril 1990, ils avaient été condamnés comme militants d’ETA en 1997 à la réclusion à perpétuité avec Frederik « Xistor » Haranburu. Unai Parot, le frère de Ion, avait été interpellé dans l’État espagnol. Il purge actuellement sa peine à la prison de Zaballa, en Araba. Frederik Haranburu, Ion Parot et Jakes Esnal étaient libérables de 2007.

 

Pablo Hasél rappeur catalan incarcéré depuis février 2021 pour avoir critiqué ouvertement la royauté, l’état, la police et l’armée. Condamné au préalable à 9 mois de prison, Pablo se retrouve chargé de multiples condamnations qui prolongeront sa détention de 2 ans et 6 mois.  Et depuis le début de l’année 2022, les procès se multiplient en Espagne contre les soutiens qui avaient revendiqué sa libération. Le mois passé, le porte parole de Pablo Hasel a expliqué qu’en plus du harcèlement et de la répression particulière qu’il subit depuis 19 mois, l’accès a toute pratique artistique lui a été interdite, comme la compilation de soutien. Officiellement libérable en mars 2023, Pablo pourrait voir sa peine de prison prolongée jusque en 2030.
Dans l’élan de solidarité internationale avec Pablo, une compilation musicale regroupant 36 artistes et groupes internationaux a vu le jour, suite à une initiative française de « Cédric Perez AKA Ced’ (La Ligue des MC Révolutionnaire) » qui a son tour créera un collectif international. En Belgique des CD et K7 sont imprimés par les Liégeois de « Prolétaire prod  » et du  » F.S.A.R « . Dans plusieurs pays des dates de concerts de soutien s’organisent. Une soirée de diffusion de la compile musicale se tiendra au Sacco-Vanzetti, dans une ambiance conviviale, avec information sur la situation actuelle et les événements a venir en soutien à Pablo Hasél en présence de membres du groupe Atomes d’Intifada ayant participé à la compil.
Ce vendredi 14 octobre au Sacco-Vanzetti, 54 chaussée de Forest (métro Porte de Hal)
Pablo Hasel

Pablo Hasel

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Ecevit Piroğlu milite en Turquie depuis 1992. Il a été arrêté pour cette raison à plusieurs reprises et après sa dernière incarcération, il a été contraint de quitter la Turquie pour échapper à de nouvelles persécutions. Ecevit doit être jugé, entre autres, pour son rôle dans le soulèvement de Gezi en 2013. Pour cette seule raison, il risque 30 ans de prison. Il a également combattu le Daesh au Rojava, ce qui lui vaut d’être poursuivi en Turquie comme « membre d’une organisation terroriste armée ».

Le 25 juin 2021, Ecevit s’est envolé pour la Serbie et a été arrêté après avoir atterri à l’aéroport Nikola Tesla de Belgrade et est en détention depuis lors. Le 2 juin 2022, Piroğlu a entamé une grève de la faim illimitée contre son extradition. Des mois plus tard, il a perdu un poids considérable et perd ses forces et sa conscience. Il est désormais détenu à l’isolement et sa vie est en danger. Une audience du tribunal s’est tenue à Belgrade vendredi passé, et l’audience non publique a été ajournée sans verdict. La prochaine date du procès n’a pas été mentionnée.

Depuis le 25 septembre, 30 prisonniers palestiniens emprisonnés sans inculpation ni procès dans le cadre de la « détention administrative » ont entamé une grève de la faim pour exiger la fin de cette politique, qui emprisonne actuellement plus de 740 prisonniers palestiniens en vertu de « preuves secrètes ». Samedi 1er octobre, le militant communiste libanais Georges Abdallah a annoncé faire une journée de grève de la faim en solidarité avec cette mobilisation. Dans un courrier adressé à la directrice du Centre Pénitentiaire de Lannemezan, il a déclaré : « En solidarité avec les Résistants Palestiniens embastillés dans les geôles sionistes qui sont en grève de la faim pour dénoncer leur détention arbitraire et exiger l’abrogation de la loi permettant ‘la détention administrative’, je fais la grève de la faim aujourd’hui 1er octobre ». Emprisonné en France depuis 1984, Georges Abdallah est un combattant de la résistance palestinienne qui est reconnu comme faisant partie du mouvement des prisonniers palestiniens. Régulièrement, il participe à des grèves de la faim ou des refus de plateau en solidarité avec ses camarades emprisonnés par l’occupation israélienne, notamment en 2016, 2017 et 2019.

Ce sont 30 prisonniers, tous en détention administrative, parfois enfermés depuis plus d’un an, sans inculpation ni jugement, souvent sans savoir quels sont les charges contre eux. Cette pratique  systématique, arbitraire et reconductible indéfiniment vise principalement des anciens prisonniers. Ils sont arrêtés, détenus, d’après des « informations secrètes », avec l’idée selon laquelle ils pourraient être « une future menace pour la sécurité de l’État d’Israël » et, en tant que mesure préventive, ils doivent être arrêtés ». Le recours à cette pratique par l’occupant ne fait qu’augmenter depuis mai 2021. Au total, plus de 750 Palestiniens – dont six enfants et deux femmes – sont des détenus administratifs. C’est le cas pour 80% des détenus qui se joignent à cette grève de la faim, comme Salah Hammouri, avocat franco-palestinien et défenseur des droits de l’homme, qui a passé sept ans en prison, ou Asem Al-Ka’bi, libéré après 18 ans de prison, de nouveau en détention administrative moins d’un an après.

Détenu depuis une semaine dans la prison de type T de Malatya Akçadağ, Barış Keve est décédé dans une cellule d’isolement. Le prisonnier politique kurde avait 25 ans. L’administration pénitentiaire a appelé la famille de Keve dimanche soir, à 22 heures, pour l’informer que Barış Keve s’était suicidé. À la nouvelle de la mort du jeune homme, la famille qui vit à Çatak, dans la province de Van, s’est rendue à Malatya. Ilkkan Keve, le frère aîné du défunt, a déclaré avoir parlé avec Barış le vendredi 16 septembre pour la dernière fois, et ajouté n’avoir rien senti de négatif lors de la conversation. Condamné à 6 ans et 3 mois de prison pour « appartenance à une organisation terroriste », Keve avait été arrêté à Edirne. Transféré à la prison de Malatya Akçadağ il y a 5 jours, il avait été placé en cellule d’isolement au titre de « sanction disciplinaire ».

Différentes actions ont été menées en solidarité avec les prisonniers et prisonnières anarchistes, notamment Marcelo Villarroel, Gabriel Pombo da Silva, Claudio Lavazza, Juan Sorroche, Giannis Michailidis, Mónica Caballero, Francisco Solar, Anna Beniamino, Alfredo Cóspito et Boris. Parmi ces actions, l’incendie d’une voiture de patrouille de la police à Cochabamba, en Bolivie (communiqué ici) ainsi que l’incendie de plusieurs voitures du corps diplomatique grec à Berlin (communiqué ici).

 

 

Figen Yüksekdag est cofondatrice du Parti socialiste des opprimés (Ezilenlerin Sosyalist Partisi, ESP), dont elle a été la présidente jusqu’en septembre 2014, année où son parti a rejoint le HDP. Au deuxième congrès du HDP, le 22 juin 2014, Figen Yüksekdag est élue coprésidente du parti avec le député kurde Selahattin Demirtaş. Aux élections législatives de juin 2015, elle est élue à Van. L’année suivante, le 4 novembre 2016, elle est arrêtée avec de nombreux autres députés du HDP, dont Demirtas. Depuis, elle est détenue dans la prison de haute sécurité de Kandıra, dans la province de Kocaeli, à l’ouest de la Turquie. Elle fait partie des 108 accusés poursuivis dans le cadre du procès dit de Kobanê et encourt à ce titre la prison à vie.

Elle a écrit en prison un recueil de poèmes,  « Yıkılacak Duvarlar » (« Les murs s’écrouleront »), qui a été publié en 2020 par la maison d’édition Ceylan à Istanbul. Un tribunal d’Antalya l’a désormais interdit, les éditions de ce livre ne peuvent plus être vendues depuis jeudi. La prochaine étape consistera pour les représentants de la sécurité de l’Etat à se rendre dans les librairies et la maison d’édition afin de confisquer tous les recueils de poèmes disponibles en vue de leur destruction. Pour justifier l’interdiction du livre, la justice turque a choisi une ligne du poème « Bulutlu Başım » (en français : Ma tête trouble). «L’humanité se tortille au bord du néant tandis que les sous-sols brûlent, emmaillotées dans l’obscurité, que l’on tire dans la tête des bébés dans les maisons isolées.» C’est une allusion aux massacres perpétrés par l’armée turque en 2016 dans la ville de Cizre, dans des sous-sols d’immeubles où de nombreuses personnes s’étaient réfugiées pendant le siège militaire. Au moins 177 personnes ont été brûlées ou abattues par les forces de sécurité dans les sous-sols.

Les militants qui soutiennent les prisonniers républicains irlandais font actuellement campagne contre la procédure d’extradition de Sean Walsh. Des milliers de brochures d’information ont été diffusées pour dénoncer cette procédure. Si Sean est extradé, il sera incarcéré à Maghaberry sous le régime de détention brutal réservé aux prisonniers politiques républicains.  Sean Walsh, originaire de Cork, membre de Saoradh, est détenu à la prison de Portlaoise depuis décembre, sans inculpation, suite à une demande de l’armée britannique dans le cadre de l’opération « Arbacia ». Des points d’interrogation juridiques subsistent quant au mandat utilisé pour l’arrestation de Sean, car le départ de la Grande-Bretagne de l’UE nécessite la signature d’une nouvelle législation sur l’extradition. L’opération Arbacia est le nom donné par la Grande-Bretagne à l’arrestation et à l’emprisonnement d’éminents républicains de Saoradh en rapport avec des conversations prétendument enregistrées lors d’une réunion organisée et mise sur écoute par l’espion du MI5, Dennis McFadden. Neuf républicains, sept hommes et deux femmes, sont toujours internés en détention provisoire à la prison de Maghaberry depuis août 2020. Suite à la pression internationale, un éminent militant palestinien, le Dr Issam Hijjawi Bassalat, a été libéré en décembre dernier (voir notre article).

 

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