Mecit Gumus, un militant âgé de 58 ans, arrêté le 14 juillet 2011 en République d’Adygué, dans la Fédération de Russie, a été rendu aux autorités turques, le 11 juillet dernier, après avoir passé un an seul dans une cellule. Le 15 juin, il avait été transféré vers une prison Krasnodar. Mecit Gumus avait déjà passé 15 ans dans les prisons turques pour avoir milité pour la cause kurde, il avait demandé l’asile politique auprès des autorités russes. Alors qu’il faisait toujours l’objet de poursuite par le régime turc, la Russie a refusé d’accorder l’asile politique et a pris la décision d’extradition.

Une trentaine de personnes se sont rassemblées hier en fin de journée devant le Ministère de la Justice de Paris pour exiger la libération de Georges Ibrahim Abdallah, militant libanais détenu depuis près de 28 ans en France. Pour la septième fois en mai 2009, la cour d’appel de Paris a rejeté la demande de libération conditionnelle introduite par son avocat sous prétexte qu’il reste un ‘activiste résolu et implacable’. Récemment, Georges Abdallah a refait un séjour au CNE (Centre National d’Evaluation) de Fresnes où des conseilles pénitentiaires, des psychologues et des psychiatres procèdent à une ‘évaluation de la dangerosité des détenus de longue peine avant qu’une commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté rendent un avis sur la demande de conditionnelle’. Le rapport de ce dernier séjour n’a pas encore été communiqué.

Manifestation pour Georges Ibrahim Abdallah

Manifestation pour Georges Ibrahim Abdallah

Mahmut Top qui avait été reconnu réfugié politique en 2002 en France et travaille en Belgique depuis 2008. En 1995, Mahmut Top, d’origine kurde, a été arrêté à Istanbul et accusé d’appartenance au TIKB (Türkiye İhtilalci Komünistler Birliği, Union des Communistes Révolutionnaires de Turquie), une organisation radicale interdite. Il a subi des tortures dont il garde des séquelles et a été condamné à 10 ans, puis 15 ans de prison. La justice turque a voulu lui mettre sur le dos une affaire de hold-up contre une bijouterie pour financer les activités du TIKB, mais n’a rien pu prouver, il n’était détenu que pour son engagement politique. Il est resté emprisonné jusqu’à 2001 à Istanbul. Il a participé à la grande grève de la faim des prisonniers politiques contre les conditions de détention dans les prisons de type F.

Libéré en 2001, Mahmut Top fuit la Turquie avec son épouse et son fils pour la France où il a reçoit le statut de réfugié politique en 2002. En 2008, il vient s’installer à Liège. Avec un titre de séjour en ordre, il peut reprendre un café et introduit une demande de nationalité.

Il a été arrêté par la police belge le 28 juin dernier à la demande de la Turquie, et enfermé à Lantin. La justice turque évoque un dossier ouvert en 2003, alors que Mahmut a déjà quitté le pays et revient sur l’attaque de la bijouterie de 1995. Le mandat d’arrêt turc date du 30 mai 2007, et le mandat d’arrêt international du 6 janvier 2012. Presque 10 ans après l’ouverture du dossier. La Turquie à l’habitude d’utiliser Interpol comme instrument pour obtenir des arrestations de réfugiés politiques et dans ce cadre, la Belgique n’hésite pas à ouvertement violer ses propres lois relatives au droit d’asile. A Liège, lors d’une audience à huis clos, il avait été décidé de la libération de Mahmut Top, mais le procureur a interjeté appel, ce qui lui a valu son maintien en détention. La prochaine audience aura lieu le 20 juillet.

Belgique/Turquie: Un ancien prisonnier politique enfermé à Lantin

En ce mois de juillet 2012, Georges Ibrahim Abdallah, résistant communiste libanais, est toujours en prison en France, où il est incarcéré depuis près de 28 ans. Il est le plus ancien prisonnier politique détenu actuellement dans notre pays. Depuis 1999 il a terminé la peine de sûreté assortie à sa condamnation et il est donc légalement libérable.

Le Collectif pour la Libération de Georges Ibrahim Abdallah organise un rassemblement le 20 juillet à 18h devant le Ministère de la Justice à Paris, place Vendôme.

France: Rassemblement pour Georges Abdallah ce vendredi

Samedi, quatre personnes qui étaient poursuivies pour ‘dévastation’ et ‘vandalisme’ lors du G8 de Gênes en juillet 2001 ont été reconnues coupables, condamnées à des peines de six à quinze ans de prison et immédiatement incarcérées. Leurs six co-accusés ont également été condamnés, mais l’une d’entre elle a été laissée en liberté car mère d’un très jeune enfant tandis que les cinq autres peuvent encore introduire des recours quant aux peines prononcées samedi. Celles-ci ont été un peu allégées par la Cour de Cassation par rapport aux condamnations prononcées par la Cour d’appel en 2009, mais sont néanmoins sans commune mesure avec les peines prononcées contre les fonctionnaires de police reconnus coupables de ‘coups et blessures’ et de ‘perquisitions arbitraires’ lors de l’évacuation d’un local qui servait de dortoir aux manifestants. En outre, la mort d’un manifestant de 23 ans tué par un carabinier avait quant à elle été classée sans suite par la justice italienne en mai 2003.

L’affaire KCK a été déclenchée par les autorités turques en 2009, après la victoire électorale du BDP (Peace and Democracy Party), parti pro-kurde, aux élections municipales de 2009. Depuis, l’AKP, parti au pouvoir, accuse entre autre les membres du BDP de faire partie du KCK (Kurdish Communities Union), branche urbaine présumée du PKK. Chaque semaine, des dizaines de personnes parmi lesquelles des élus et membres du BDP, mais aussi des intellectuels, des professeurs, des étudiants,… sont arrêtés. Entre le 2 et le 13 juillet s’est déroulé un premier procès où étaient jugés un grand nombre de membres présumés du KCK. Il s’est clôturé hier par la libération de seize accusés. Les audiences reprendront le 1er octobre, alors que 124 personnes sont toujours emprisonnées dans le cadre de cette affaire. Devant le tribunal, plus de 150 personnes s’étaient rassemblées en solidarité. Elles ont d’abord manifesté leur joie à l’annonce des libérations avant de déclencher un mouvement de protestation contre la décision du tribunal de ne libérer que seize des accusés. La gendarmerie est rapidement intervenue pour évacuer la foule. Deux femmes ont dû être emmenées à l’hôpital suite à cette intervention.

Notre article au début du procès

Le 30 juin dernier, la famille d’un prisonnier basque détenu à la prison de Villefranche-sur-Saône s’est vue refuser le parloir. Un de ses membres avait fait sonner trois fois le portique de sécurité, alors même qu’il n’avait sur lui aucun objet prohibé. La famille a dû rebrousser chemin et rentrer chez elle, à 800 kilomètres de Villefranche. Pour contester ce refus, le soir-même, le prisonnier et deux de ses co-détenus ont refusé de rentrer de la promenade. Mécontents, les gardiens ont frappé les trois prisonniers, leur ont craché au visage, les ont insultés et menacé d’extradition vers l’Espagne. Les violences ont été constatée par un médecin.

La Cour européenne des droits de l’Homme a sanctionné mardi l’Espagne pour avoir prolongé irrégulièrement la détention d’une militante de l’ETA condamnée pour des actes terroristes, et a demandé sa remise en liberté. Inés Del Rio Prada a été condamnée à plus de 3.000 ans de prison pour sa particpation à des actions d’ETA. En vertu d’une loi sur le cumul des peines de 1973, la durée de sa détention a été fixée à 30 ans à partir de février 1989, et elle était libérable le 2 juillet 2008 grâce à des remises de peine. Mais peu avant sa libération, l’Audience nationale, plus haute instance judiciaire espagnole, a prolongé sa détention jusqu’au 27 juin 2017 en se référant à une jurisprudence de 2006. Celle-ci, dite « doctrine Parot », stipule que les bénéfices et remises de peines doivent être appliqués sur chaque peine et non sur la limite de trente ans d?emprisonnement.

Dans son arrêt, la Cour « relève que la nouvelle interprétation du Tribunal suprême (…) a abouti à allonger rétroactivement la peine que la requérante devait purger de presque neuf ans, dans la mesure où les remises de peines pour travail dont elle aurait pu bénéficier sont devenues complètement inopérantes ». L’application rétroactive d’une loi « n’est admise que lorsque le changement législatif est favorable à l’accusé », a-t-elle souligné, estimant que l’Espagne avait violé l’article 7 de la Convention européenne des droits de l’Homme (« pas de peine sans loi »). La Cour a estimé que, depuis le 3 juillet 2008, la détention n’était pas « régulière ». L’Espagne doit en conséquence « assurer la remise en liberté de la requérante dans les plus brefs délais », a-t-elle conclu, accordant 30.000 euros à la prisonnières pour dommage moral. 77 détenus sont dans le même cas qu’Ines Del Rio Prada.

« Dans cet arrêt, la Cour rétablit en matière d’exécution des peines des critères légaux qui étaient bafoués par des mesures d’exception prises en matière de lutte contre le terrorisme avec un empilement de textes et des organes juridictionnels multiples -tribunal suprême, tribunal constitutionnel et/ou Audience nationale- qui pouvaient appliquer ces textes et rendre des décisions contradictoires », a déclaré l’avocat de la militante qui ne sortira pourtant pas rapidement de prison. Le gouvernement espagnol va rapidement demander le renvoi de l’affaire devant la Grande chambre, l’instance suprême de la CEDH et a annoncé qu’il introduirait un appel devant la cour de justice paneuropéenne.

UE: L’Espagne condamnée pour la prolongation de la détention d’une militante d’ETA

Un tribunal du Pirée ayant accepté le transfert de Savvas Xiros dans l’Hôpital AHEPA de Salonique, ce transfert s’est effectué avant-hier. Xiros a été condamné cinq fois à la perpétuité (avec 25 ans supplémentaires) pour sa participation à l’organisation 17 Novembre. Il avait été traité longtemps à l’hôpital de prison, mais son état nécessitait de meilleurs équipenments et soins. Savvas Xiros avait été arrêté en juin 2002 au port du Pirée quand il a été sérieusement blessé par la bombe qu’il plaçait. il a perdu la vue totalement d’un oeil, partiellement de l’autre, et a perdu l’usage d’une main. Son état de santé général est très mauvais.

Grèce: Savvas Xiros transféré dans un hôpital