Textes des prisonniers de l’organisation « Lutte Révolutionnaire » (Επαναστατικος Αγώνας)

Présentation:

“Lutte Révolutionnaire” a été, ces dix dernières années, l’organisation révolutionnaire la plus active en Grèce : attaques de commissariat à la bombe, à la grenade et à l’arme automatique, attaque de la Bourse d’Athènes avec 150g d’explosifs, attaque à la roquette contre l’ambassade des Etats-Unis à Athènes, etc.
Six personnes, parmi lesquelles trois en détention qui se revendiquent de l’organisation, devront passer en jugement pour ces actions.
Conformément à la ligne du Secours Rouge International qui consiste à soutenir en priorité les prisonniers révolutionnaires qui continuent à assumer leurs responsabilités
révolutionnaires, et qui parviennent à le faire de manière collective, nous publions dans ce numéro de “Solidarité Internationale” trois textes importants de ces prisonniers, introduits par eux-mêmes, – ainsi qu’une chronologie de la lutte de leur organisation.

Les documents publiés sont consultables sur la page spéciale « Textes et histoire de « Lutte Révolutionnaire »

Sommaire:

– 1. Introduction
– 2. Lettre politique à la société
– 3. Appel international à la solidarité
– 4. Lettre sur l’achèvement d’une année depuis la fusillade au cours de laquelle le révolutionnaire Lambros Foundas est tombé en combattant
– 5. Chronologie de l’organisation Lutte Révolutionnaire

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Depuis le 14 et le 30 août 2010, des militants révolutionnaires (anarchistes et/ou anciens guérilleros du MAPU Lautaro, qui a mené une guérilla contre la dictature militaire puis contre la « democrature »dans les années 90). Seize militants sont accusés d’avoir mené des attaques à la bombe et des braquages. Au fil des mois l’accusation s’est peu à peu dégonflée (le nombre d’engin d’explosif qu’on leurs imputent est passé de 125 à 23). Sept accusés ont été placés sous contrôle judicaire. Les autres ont été internés dans la prison de haute sécurité de Santiago où ils gagné par une grève de la faim la possibilité de rester ensemble. Depuis le 21 février, ils sont de nouveau en grève de la faim pour exiger leurs libérations immédiates, dénoncer le montage politique de cette affaire et exiger aussi l’abrogation de la loi anti terroriste qui réprime actuellement toute forme de contestation. Cette action collective s’inscrit également dans le fait que le 17 mars, le tribunal n’a pas voulu fixer une date d’audience, ce qui signifie qu’ils peuvent être incarcérés indéfiniment. Le 24 mars la justice bourgeoise, contrainte de reculer, a exigé la fin de l’instruction dans les dix jours. La fixation d’une date d’audience est sans nul doute proche.

Le 18 mars est, depuis la fondation du SRI en 1922, la Journée internationale du prisonnier révolutionnaire. A cette occasion, une conférence internationale a été organisée à Berlin samedi 19. Trois cents personnes ont écouté les interventions de neuf représentants de forces de soutien aux prisonniers, parmi lesquels un représentant de notre Secours Rouge de Belgique.

Affiche de la conférence de Berlin pour les prisonniers révolutionnaires

Affiche de la conférence de Berlin pour les prisonniers révolutionnaires

Au moins 150 prisonniers auraient été tués ou blessés après les affrontements sanglants qui ont eu lieu à la prison Ghezel Hesar de Karaj dans la nuit du 15 mars. Des milliers de prisonniers des unités 2 et 3 ont lancé une protestation après avoir entendu la nouvelle de l’exécution prévue d’une dizaine de co-détenus.

Lors de la protestation, environ 3.000 prisonniers ont tenté de détruire les portes de leurs cellules en scandant : « Il faut arrêter les exécutions ». Les forces de sécurité ont attaqué les cellules de la prison ce qui a provoqué des affrontements sanglants et le transfert de certains détenus. Les rapports indiquent que les gardes de la prison ont tiré à balles réelles. En conséquence, près de 80 prisonniers ont été grièvement blessés ou tués, mais le nombre de personnes touchées par les balles est de 150 ou plus. Une poignée de gardiens et le sous-directeur de la prison, ont été blessés lors des affrontements. Les prisonniers qui ont protesté n’avaient ni lourdes peines ni menaces d’exécution imminente.

Le Comité pour la Défense des Prisonniers Politiques a rapporté le 16 mars que des gens ont attaqué la prison de l’extérieur pour tenter de libérer certains prisonniers. Selon ces rapports, quelques prisonniers se sont enfuis. La nouvelle de ces évasions n’a pas été confirmée par d’autres sources. Les dernières nouvelles indiquent que la prison Ghezel Hesar est verouillée après l’arrivée des forces de police anti-émeutes. Les permission de téléphoner ont été suspendues pour les prisonniers jusqu’à nouvel avis.

Un procureur berlinois a annoncé ce mercredi avoir inculpé Sadi Naci O., 41 ans, d’avoir été un des dirigeants du DHKP-C en Allemagne, en Belgique, en France, aux Pays-Bas et en Autriche entre février 2009 et mai 2010, date de son arrestation. Sadi Naci O. a également été inculpé pour avoir fait pression pour obtenir des contribution financières à l’organisation.

Le Parquet de la Cour Suprême espagnole prétend que la peine de quatre ans de prison ferme imposée par le Tribunal Provincial de Gipuzkoa à un sergent de la Garde Civile pour les tortures infligées à Igor Portu et à Mattin Sarasola soit diminuée de moitié et portée à deux ans. Dans le recours en cassation présenté, le procureur général prétend que le policier ne doit pas être puni pour deux délits de tortures, mais pour un seul concernant deux victimes.

Le Tribunal provincial de Gipuzkoa avait en effet condamné le 30 décembre dernier le sergent à une peine de deux ans de prison et huit ans d’interdiction d’exercer en tant qu’auteur de tortures « par action » à Igor Portu et à la même peine pour les tortures « par omission » à Mattin. S’y ajoutent six mois de prison pour délit de lésions à la première victime. Le Tribunal provincial avait également condamné une autre garde civil à deux ans et demi de prison pour tortures graves et lésions, et deux autres à deux ans de prison et huit jours de résidence surveillée. Le tribunal avait acquitté onze autres gardes civils mis en examen dans la même affaire.

Cette condamnation était la première contre la Garde Civile en presque dix ans. La sentence précédente date du 24 juillet 2001 et émane du Tribunal provincial de Bizkaia. Sept gardes civils avaient alors été condamné à des peines allant de quatre mois à un ans et demi de prison pour délits de tortures commis au cours d’une opération contre l’ETA en 1980. En janvier 2004, la Cour Suprême espagnole a acquitté quatre des condamnés et a rabaissé la peine aux autres. Un autre garde civil initialement condamné pour ne pas avoir dénoncé les tortures a également été acquitté.

L’une des conséquences de la sentence émise en décembre par le Tribunal provincial de Gipuzkoa a été de démentir la version officielle présentée par le Ministère de l’Intérieur dès que l’hospitalisation de l’un des détenus avait été rendue publique. Le ministre a affirmé publiquement que les lésions s’étaient produites du fait de la résistance opposée à l’arrestation et il avait attribué les plaintes déposées à un soi-disant « manuel de dénonciation des tortures ».

Les parties ont présenté leur recours en cassation respectifs devant la Cour Suprême espagnole. Les avocats des victimes plaidant que le cas des agents acquitté soit réexaminé, et que, dans les cas de condamnation, le tribunal a toujours choisi la peine la plus légère prévue par le Code Pénal pour ce type de délits. Selon la partie civile, cela n’est pas adapté à la gravité des faits considérés comme prouvés et, par conséquent, elle demande une augmentation des condamnations à la limite maximale prévue ou, à défaut, à la moitié supérieure. Les avocats des gardes civils condamnés demande leur mise en liberté. Dans ce cadre, le Parquet agit presque en tant que défenseur du condamné en demandant que sa peine soit diminuée de moitié.

Les quatre hommes suspectés d’appartenir à l’ETA qui avaient été interpellés le 10 mars dernier dans le Pas-de-Calais ont été écroués ce mardi matin. Alejandro Zobaran Arricola, présenté comme le chef militaire de l’organisation, Mikel Oroz Torrea, présenté d’en être le responsable logistique, ainsi que deux autres militants ont été inculpés à Paris, notamment pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Tous les quatre avaient été interpellés la semaine dernière par la police française dans une maison située à Willencourt louée avec des faux-papiers.

L’alerte de tsunami qui s’étend à tout le Pacifique après le tremblement de terre du Japon, a obligé hier les autorités à la Base Navale du Callao, au Pérou, à déplacer ses prisonniers vers le pénitencier de haute sécurité maximale de Piedras Gordas, à Ancón. Parmi eux, les dirigeants du PCP-SL, Abimael Guzmán, (président Gonzalo) et Óscar Ramirez Durand (camarade Feliciano) et les dirigeants du MRTA, Víctor Polay et Miguel Rincón Rincón. Les prisonniers devraient prochainement revenir à la Base Navale du Callao.

La police française a mené une vaste opération antiterroriste ce jeudi soir dans le nord de la France. Elle a procédé à l’arrestation de quatre membres de l’ETA. Selon Madrid, une de ces quatre personnes serait Alejandro Zobaran Arriola, présenté comme le « chef militaire » présumé de l’organisation. Il a été arrêté en compagnie d’un militant présenté, lui, « responsable de la logistique », Mikel Oroz Torrea, et de deux autres militants. Ils ont été appréhendés dans une maison de campagne après que son propriétaire, auprès duquel il se sont fait passer pour des étudiants en présentant de faux papiers, ait appelé la police, soupçonnant de fausses plaques d’immatriculation. Après plusieurs jours de filature par la gendarmerie locale, les forces de l’ordre ont encerclé la maison, située à Willencourt (nord-ouest d’Amiens) vers 21h avant d’arrêter les quatre militants. Elles auraient également saisi des armes de poing, des faux documents d’identité et du matériel informatique, ainsi que deux voitures volées. L’opération a été menée, en coopération avec les autorités espagnoles, par la sous-direction anti-terroriste de la police judiciaire française sous le contrôle du parquet antiterroriste de Paris.

Alejandro Zobaran Arriola

Alejandro Zobaran Arriola

Il y a quatorze mois, Hüseyin Edemir, étudiant universitaire, est arrêté par les autorités turques et mis en prison. Celles-ci l’accusent d’être membre d’une « organisation terroriste ».
A la première audience, il apprend qu’il est accusé d’avoir acquis des documents d’un magazine de manière illégale dix ans plus tôt et d’être le propriétaires de documents d’archives du DHKP-C, information apporté par le Parquet fédéral belge aux autorités turques. Aucune information sur comment, par qui et où les documents utilisés comme preuve contre Edemir ont été collectés. Lors de sa récente audience au tribunal ce mardi, sa demande de libération a été une nouvelle fois rejetée. Edemir restera en prison jusqu’à sa prochaine comparution, dans quatre mois.