Khalida Jarrar, dirigeante du Front populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP) et militante féministe, avait été arrétée le 2 avril 2015, chez elle, par les forces d’occupation israéliennes (voir notre article de l’époque). Elle fut placée en détention admninistrative (sans procès ni chef d’inculpation). Face à une campagne internationale pour sa libération, elle passa en procès le 6 décembre 2015, une cours de justice militaire a condamné Khalida Jarrar à 15 mois de prison, avec une amende de 10.000 NIS et une peine avec de sursis de 12 mois sur une période de 5 ans pour appartenance à une organisation illégale et d’incitation à la violence (article). Elle est sortie de prison le 3 juin.

Khalida Jarrar à sa libération

Khalida Jarrar à sa libération

Toutes les universités du Maroc connaissent depuis plusieurs années des mouvements de lutte et de résistance pour contrer la politique antipopulaire et antisociale de l’Etat réactionnaire – politique qui passe notamment par la privatisation et l’exclusion des enfants du peuple de l’enseignement public. Dans ce contexte, nombreux sont les étudiants qui ont été arrêtés et condamnés à de lourdes peines lors de procès montés de toutes pièces. Parmi les derniers arrêtés, on trouve : Ikram Bourhim, Zakia Biya, Yassin Rahal, Ibrahim Kassimi, Hamza Alhamidi et Redouan Alallami. ils sont actuellement emprisonnés à la prison Toulal 2 et 3, à Meknès et ont entamé une grève de la faim ouverte à partir du 30 mai – en particulier pour arracher le statut de prisonniers politiques et pour un procès équitable dans les meilleurs délais.

Leur lutte s’inscrit aussi pleinement dans celle de tous les détenus politiques au Maroc et reprenne donc également leurs mots d’ordre, à savoir : libération de tous les prisonniers politiques sans condition ; abandon des charges et des poursuites montées de toutes pièces ; ’abandon de la militarisation de l’université et de la circulaire tripartite; droit de visite pour leur famille, pour les étudiants et pour tous ceux qui veulent ; visite durant toute la semaine ; amélioration des régimes alimentaires, le droit et l’accès au soin, à la santé et à l’hygiène ; fourniture de livres, le libre accès à la bibliothèque et aux livres de référence, aux journaux, à tout ce qui peut contribuer à l’étude ; droit à poursuivre ses études ; autorisation d’une utilisation libre du téléphone pour pouvoir communiquer avec l’extérieur ; autorisation aux promenades sur un temps suffisant et propice ; regroupement des prisonniers politiques dans une seule prison et dans les mêmes cellules ; fin de tout harcèlement et de toutes mesures d’exaction.

Les prisonniers politiques en grève de la faim à Meknès

Les prisonniers politiques en grève de la faim à Meknès

A la prison de Korydallos, les ouvriers continuent d’installer des grilles épaisses et des barbelés dans la zone morte entre les cellules souterraines et les salles d’audience, dans le but d’occulter la petite ouverture qui permettait encore aux prisonniers de regarder le ciel. Ce confinement des prisonniers dans une cage de métal et de barbelés survient quelques jours après la conférence « Prisons, droits, transparence et responsabilité », organisée par le ministère de la Justice. Le 27 mai, les prisonniers révolutionnaires de la CCF et de Lutte Révolutionnaire ont annoncé dans une lettre au ministre de la Justice qu’ils lutteraient contre cette mesure (voir cette lettre).

La pose des nouvelles grilles à Koridallos

La pose des nouvelles grilles à Koridallos

Le 2 mai dernier, la prisonnière politique basque Itziar Moreno était placée à l’isolement « pour une durée indéterminée » dans la maison d’arrêt des femmes de Fresnes, désignée par la direction comme l’instigatrice des mouvements des détenues réclamant des conditions d’incarcération dignes (voir notre article). Itziar Moreno a entamé une grève de la faim, lundi 23 mai. Son transfert vers un autre établissement pénitentiaire lui a été notifié sans qu’elle n’en connaisse ni la destination ni la date.

Vendredi, des bus sont partis de plusieurs villes du Pays Basque pour manifester samedi devant la prison de Fresnes. Le mouvement de protestation qui s’est répandu dans plusieurs prisons en soutien à la détenue Itziar Moreno a pris plus d’ampleur ces derniers jours. Jeudi, ce sont les Basques en détention à l’Ile de Ré qui ont débuté un jeûne. Tous les vendredis, Jakes Esnal, Jon Rubenach, Ander Mujika, Fermin Martinez et Zigor Merodio ne s’alimenteront pas.

Un précédent rassemblement (le 21 mai) devant la prison de Fresnes

Un précédent rassemblement (le 21 mai) devant la prison de Fresnes

Natalia ‘Tato’ Collado a été condamnée à 3 ans et un jour de prison le 25 mai pour une attaque incendiaire contre un bus de Transantiago en avril 2015. Tato n’a pas comparu à l’audience en partie pour des raisons médicales. Elle a été hospitalisée en raison de problèmes gastro-intestinaux causés par le stress de son procès et la condamnation. Plus de nouvelles sont attendues dans les prochains jours, sur son état de santé et sur les éventuels recours juridiques.

Natalia ‘Tato’ Collado

Natalia ‘Tato’ Collado

David Garaboa Bonillo est né dans une famille ouvrière galicienne émigrée aux Pays-Bas. Il a participé en Galice au mouvement étudiant et a été arrêtés plusierus fois dans les années ’80. En 1994, il s’est mobilisé dans la solidarité avec les prisonniers communistes et antifascistes du PCE(r) et des GRAPO dans le mouvement proamnistía. En 1998, il devient membre du PCE(r) et doit plonger dans la clandestinité en 2001. Le 30 mai 2005, il est arrêté par la police nationale à Portbou, et a été torturé pendant cinq jours. En 2008, la Cour nationale l’a condamné à 11 ans et 6 mois de prison pour « appartenance à un groupe armé », alors que rien ne le reliait à une action armée des GRAPO. Il ests passé par les prisons de Soto del Real, Navalcarnero, Dueñas et Villena. Un comité d’accueil militant l’attendait à sa sortie.

Notre dossier sur les prisonniers du PCE(r) et des GRAPO

David Garaboa Bonillo lors de son procès

David Garaboa Bonillo lors de son procès

Mercredi 18 mai, une nouvelle audience a eu lieu contre les anarchistes de la Conspiration des Cellules de feu (CCF) et leurs proches pour le projet d’évasion (qui prévoyait de faire sauter le mur de la prison de Korydallos) découvert par la police en janvier 2015. Au début de l’audience, un avocat était absent. Dans ce cas le tribunal est tenu de désigner un nouvel avocat, mais le président du tribunal a ordonné qu’il soit jugé sans la présence d’un avocat. Les membres de la CCF Gerasimos Tsakalos, Olga Ekonomidou et Christos Tsakalos présent(e)s dans la salle interrompirent l’audience en criant et en maudissant le juge pour les pratiques fascistes, finissant par lui jeter des objets. Les gardes sont intervenus pendant que le président de la cour se cachait dans un bureau.

Un des avocats demanda l’arrêt du procès en raison des machinations du juge. Ch. Tsakalos fit ensuite référence aux condamnations que risquent les proches (sa mère, l’épouse de Gerasimos et le frère de Giorgio Polydoro), accusé(e)s d’ «appartenance à une organisation terroriste» avec circonstances aggravantes, ce qui est passible de 20 ans de prison. Les membres de la CCF et Aggeliky Spyropoulou revendiquèrent le plan d’évasion, signalant qu’aucun(e)s des accusé(e)s restant(e)s n’y était lié. Ils ont ensuite quitté la salle en disant qu’il était sûr que le juge demanderait leur expulsion, ce qui a eu effectivement lieu: G. Tsakalos, O. Ekonomidou et Ch.Tsakalos sont exclus(e)s indéfiniment des audiences. Prochaine audience demain mardi.

La prison de Korydallos

La prison de Korydallos

La justice française a enfin libéré Nezif Eski, ce militant franco-turc détenu en France pour son soutien au DHKP-C. Le 20 décembre 2012 dernier, le Tribunal correctionnel de Paris l’avait condamné à cinq ans de prison dont quatre ans ferme. Il avait mené une longue grève de la faim pour dénoncer ses conditions de détention, notamment les fouilles à nu continuelles (voir notre article). il est atteint d’une maladie incurable extrêmement douloureuse.

Rassemblement à Bruxelles en 2013 en soutien à Nezif Eski

Rassemblement à Bruxelles en 2013 en soutien à Nezif Eski

L’état de santé du prisonnier politique sahraoui, Yahia Mohamed ElHafed Iaaza s’est détérioré en raison des complications de la grève de la faim, qu’il mène depuis la date du 30 avril, dans une cellule individuelle à la prison locale d’Ait Melloul, au Maroc. Par ailleurs, le prisonnier politique sahraoui, Buamod a entamé depuis le 16 mai 2016 une grève de la faim de 48 heures depuis sa cellule à la prison de Taroudant (Maroc), en signe de solidarité avec Yahya Mohamed Hafed, et en protestation contre les mauvais traitements à son encontre.

Yahia Mohamed ElHafed Iaaza

Yahia Mohamed ElHafed Iaaza