Des rassemblement de solidarité ont eu lieu dans de nombreuses villes à l’occasion du procès contre le jeune antifasciste Deniz. A Nuremberg même (photo), plusieurs centaines de personnes ont défilé. Il y a eu des échauffourées avec la police. A Bruxelles, une douzaine de personnes (parmi lesquelles des membres du Secours rouge et de l’Antifa) étaient présentes devant l’ambassade d’Allemagne.

Allemagne/Bruxelles: Solidarité avec Deniz

Après avoir participé à une manifestation en action contre un parti néonazi, Deniz Kalan, membre de Young Struggle (YS), a été arrêté le 24 avril 2011 dans la région de Ludwigshafen et est actuellement en procès. il est accusé d’avoir tenté d’assassiner plusieurs policiers (qui protégeaient les nazis) avec un simple bâton (une hampe de drapeau…).

Rassemblement demain vendredi 13H00 devant l’ambassade d’Allemagne, 8rue Jacques de Lalaing 8 – 1040 Bruxelles.

Les trois membres du groupe Pussy Riot avaient été condamnées à deux ans de prison, accusées de ‘hooliganisme’ et de ‘incitation à la haine religieuse’. Leur procès en appel s’était ouvert le 1er octobre, mais avait été renvoyé après qu’Ekaterina Samoutsevitch ait révoqué ses avocats, évoquant des désaccords sur la ligne de défense adoptée. Aujourd’hui, cette dernière a été libérée lors de l’audience en appel, sa peine étant commuée en une peine de deux ans de liberté surveillée. Son nouvel avocat a plaidé qu’elle n’avait pas pris part à la prière dans la mesure où elle avait été arrêtée quinze secondes après être entrée dans la cathédrale. Lors de l’audience d’appel Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina ont par contre confirmé leur intention politique et ont vu leur peine maintenue sans changement. A l’issue de l’audience, Nadejda Tolokonnikova a déclaré ‘qu’un repentir est impossible car ce serait reconnaître que notre action était antireligieuse, ce qui n’est pas le cas’. Avant d’entrer dans le tribunal ce matin, Maria Alekhina avait quant à elle déclaré ‘si notre condamnation est confirmée en appel et que nous partons dans un camp, nous ne nous tairons pas pour autant, même si on nous envoie en Sibérie ou en Mordovie’.

Procès des Pussy Riot

Procès des Pussy Riot

Nous venons d’apprendre que les avocats des quatre inculpés de notre Secours Rouge ont demandé que l’audience du 16 octobre prochain soit remise car les attendus de la Cour de cassation italienne n’ont toujours pas été traduits. Le rassemblement devant le palais de justice est dès lors reporté sine die. L’audience du 16 ne servira qu’à fixer la date de l’audience décisive. Pour avoir un aperçu des enjeu de cette audience: cliquer ici

A trois jours de la citation comme témoin de Hermann Feiling dans le procès contre les anciens RZ, Christien Gauger et Sonia Suder, un rassemblement a eu lieu devant la résidence de l’ambassadeur d’Allemagne à Paris. La police est intervenue, a encerclé le rassemblement et éloigné fermement les participants.

Ce mardi 9 octobre, les juges ont cité comme témoin un homme dont les déclarations ont été obtenues en 1978 dans des conditions d’illégalité et d’horreur totales, déclarations sur lesquelles il est revenu, dès qu’il a pu échapper au contrôle de la police. Après l’explosion de son engin explosif, (destiné aux locaux du Consulat général d’Argentine, en pleine dictature, alors que la Coupe du monde de football était prévue dans ce pays), ce jeune militant a été amputé des deux jambes, il a perdu ses deux yeux. Le lendemain même de l’opération, alors qu’il était en état de choc et de souffrance absolu, il a été interrogé et ces interrogatoires se sont poursuivis durant quatre mois sans même qu’il ait été inculpé, en toute illégalité quatre mois durant lesquels il a été retenu dans un isolement total.

Le procès pour outrage au tribunal de l’ex-porte-parole de la Coalition large de l’association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), Gabriel Nadeau-Dubois, a pris fin vendredi midi au palais de justice de Québec. Sur les ondes du Réseau de l’Information, le 13 mai dernier, Gabriel Nadeau-Dubois aurait laissé entendre qu’il était légitime que des étudiants mettent en place des piquets de grève pour empêcher ceux qui avaient obtenu des injonctions de pénétrer dans les salles de cours. Un étudiant en arts plastiques de l’Université Laval, briseur de grève, avait déposé une requête pour outrage au tribunal quelques jours plus tard. Le juge a mis la cause en délibéré. Si Gabriel Nadeau-Dubois est reconnu coupable d’outrage au tribunal, l’avocat du briseur de grève a déjà fait savoir qu’il comptait réclamer une peine d’emprisonnement pour l’ancien porte-parole de la CLASSE.

Le 24 janvier dernier, le prisonnier libanais avait introduit sa huitième demande de libération conditionnelle après 28 années de détention en France. Suite à cette demande, Georges Ibrahim Abdallah avait été envoyé au CNE (Centre National d’Evaluation) durant six semaines afin que soit évaluée sa dangerosité. Après consultation du rapport du centre en août, la commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté avait rendu un avis défavorable à sa libération. Cet avis consultatif, exigé par un arrêté du 3 novembre 2008 de la loi sur la rétention de sûreté, va être étudié par le tribunal d’application des peines. Celui-ci tiendra audience à Lannemezan le 23 octobre à 14h30 en présence de Georges Ibrahim Abdallah et de son avocat. Un rassemblement se tiendra au même moment devant la prison pour soutenir la demande du prisonnier.

La procédure contre les quatre membres du Secours Rouge inculpés dans le cadre de l’affaire du 5 juin se poursuit et arrive à un tournant décisif.

A l’origine…

Le 12 février 2007, des militants communistes, syndicalistes et antifascistes sont arrêtés en Italie : ils sont accusés de construire une organisation révolutionnaire clandestine. Comme on a trouvé la photo de quatre membres du Secours Rouge de Belgique chez un des perquisitionnés, la police belge entame un espionnage secret d’un an et demi (avec écoutes, caméras devant les domiciles, filatures, etc.) qui ne débouche sur rien. Suite à celui-ci des arrestations à main armée et des perquisitions surprises sont faites le 5 juin 2008, sans autre résultat que la découverte d’un brouilleur hertzien (qui coupe les connexions GSM dans la pièce où il est activé). Néanmoins le procureur demande le maintien des 4 membres du Secours Rouge en détention « pour laisser une chance au dossier ». Finalement, la justice remet les 4 en liberté provisoire dans l’attente d’un éventuel procès.

Un acharnement particulier pour un enjeu général

En janvier 2012, devant la Chambre du conseil, le procureur n’a pu que ré-exposer, sans en changer un mot ni ajouter un élément à charge, l’hypothèse qu’il défend depuis le début de l’affaire : le Secours Rouge est une organisation à finalité terroriste. Depuis février 2007, le dossier a pris des dimensions imposantes (53 cartons faisant le bilan d’espionnages de tout type, de commissions rogatoires à l’étranger, etc. ) sans qu’aucun élément à charge n’ait pu être ajouté. Au contraire : les seuls nouveaux éclairages vont dans le sens d’une disculpation.
L’acharnement du procureur ne s’explique pas par son seul acharnement contre le Secours Rouge : cette affaire va déterminer la jurisprudence de la loi anti-terroriste, elle va déterminer comment, à l’avenir, cette loi sera interprétée. Le procureur, invoque la jurisprudence francophone du procès contre les islamistes carolos de la « filière kamikaze » où la loi a été interprétée dans le sens le plus large possible, tandis que les avocats, invoquent la jurisprudence néerlandophone de l’affaire « DHKPC/Kimyongur » où la loi a été interprétée dans un sens restrictif (pas d’attentat ou de projet d’attentat = pas de terrorisme). La décision finale servira de base à une jurisprudence « unifiée ».

Une première défaite du procureur

Le 19 avril, la Chambre du conseil de Bruxelles a rendu son arrêt : un non-lieu général en ce qui concerne le délit de « participation à activité terroriste », mais renvoi devant le tribunal correctionnel pour « tentative de faux » (le tribunal devra trancher si les photos retrouvées en Italie devaient servir à fabriquer de fausses pièces d’identité) pour les quatre, et la possession du brouilleur hertzien pour l’un d’eux seulement. Cette mise sur la touche de la loi anti-terroriste était un important succès pour les avocats. Le 24 avril, le parquet a décidé de faire appel contre cette décision. La cour d’appel examinera l’affaire ce 16 octobre.

Rassemblement mardi 16 octobre à 8 h du matin sur les marches du palais de justice

Les avis de fin d’instruction commencent à tomber, sur la seconde vague répressive concernant les faits des 27 juin et 3 juillet 2011 en Val Susa. Deux activistes sont frappés par des mesures répressives le 25 juin 2012 dans l’attente du procès (l’un avec interdiction de quitter la ville, l’autre en résidence surveillée, plus d’un an après les faits). Six autres anarchistes, dont certains perquisitionnés le 26 janvier dernier, viennent d’être inculpés. Les accusations sont les mêmes que contre les 46 autres mis en examen : « blessures volontaires », « violences aggravées en réunion contre des agents assermentés », « être masqué ». Pour le moment donc, les deux enquêtes, tout en relevant des mêmes faits et des mêmes accusations, sont maintenues de façon séparée.

Suite au premier mai 2012 à Seattle, plusieurs militants anarchistes sont poursuivis et victimes de la répression politique sous la forme de grands jurys (voir notre article du 23/09). Mercredi, une seconde inculpée a été placée derrière les barreaux à la prison fédérale SeaTac de Seattle où elle a rejoint Matt Duran qui s’y trouve depuis le 7 septembre. Ils sont incarcérés pour ‘outrage à la cour’ suite à leur refus de coopérer avec le grand jury. Plusieurs des inculpés ont décidé de lui résister en invoquant le 5ème amendement qui leur permet de garder le silence car ils estiment que le grand jury cherche à porter atteinte à l’ensemble de leur mouvement par le biais de cette affaire précise. Matt Duran se trouve actuellement à l’isolement et une audience a récemment statué qu’il pourrait n’être libéré qu’en mars 2014. Par ailleurs, une troisième militante doit comparaître devant le grand jury le 10 octobre prochain. Dans la mesure où elle a d’ores et déjà annoncé qu’elle garderait elle aussi le silence, elle sera plus que probablement incarcérée aussi.