Plus d’une centaine de personnes, dont une délégation de notre Secours Rouge, s’était réunie hier matin au rond point Louise pour se diriger vers le palais de justice. Une salle bondée a pu entendre le réquisitoire du procureur du roi qui a demandé l’acquittement pur et simple pour les faits concernant la deuxième affaire. Précédemment, nous avions constaté qu’un membre de la police avait pris des photos des sympathisants avec son GSM dans la salle. Il s’est avéré hier que cette même personne est partie civile…

La plaidoirie de Maître Deswaef, avocat de la défense, a mis en avant le contexte politique des faits. Il a également dénoncé la construction orchestrée du dossier et la collusion entre la police et la partie civile. Il a mis en avant de nombreux exemples, dont des témoignages policiers contredits par les témoins et les vidéos,… Cette plaidoirie s’est soldée par une salve d’applaudissements. Le verdict sera prononcé le 28 octobre.

En avril 2008, débutait sur le campus universitaire de l’ULB, une lutte de personnes « sans-papiers ». Un Comité d’Actions et de Soutien (CAS) aux sans-papiers s’est constitué autour de ces occupations pour porter avec elles une lutte politique qui durera plus de deux ans. Diverses actions menées par le CAS contre la politique migratoire orchestrée par les différents gouvernements belges et européens prennent place au sein d’une ligne politique qui se constitue autour de trois objectifs stratégiques : régularisation de tous les sans-papiers, arrêt des rafles et expulsions, destruction des centres fermés (camps pour étrangers).
De semaines en semaines, tout un dispositif répressif et de contrôle qui va prendre en engrenage les militants du CAS : présence policière systématique aux abords du Campus (facilitée par la collaboration du service de sécurité de l’ULB), lignes téléphoniques mises sur écoute, mailing list placée sous surveillance ainsi qu’une juridiciarisation des arrestations en fin de manifestations.

Huit inculpés du Comité d’Actions et de Soutien aux « sans-papiers » (CAS) restent poursuivis, et c’est ce. Ce 29 septembre 2011 se jouera la dernière partie de cette mauvaise farce qui aura duré, en tout, plus de trente mois. Rassemblement de solidarité ce jeudi 29 septembre à 8h30 au carrefour Louise.

Faruk Ereren est un opposant politique turc de longue date et dirigeant du DHKP. En 1990, il est obligé de fuir la répression turque et de s’exiler en Allemagne, où il vit dans la clandestinité jusqu’à son arrestation en avril 2007 pour appartenance à une organisation terroriste. Il est immédiatement soumis à un isolement strict, et ce malgré son état de santé défaillant en raison des multiples séances de tortures qu’il a subi lorsqu’il était incarcéré en Turquie dans les années 90. Hier, après un procès long de 20 mois où il est accusé d’avoir commandité une action de guérilla urbaine menée dans le quartier de Kiziltoprak à Istanbul en 1993 dans laquelle deux policiers ont été tués, il a été condamné à une peine de prison à perpétuité par la cour régionale de Düsseldorf.

Mardi 20, à l’occasion de la comparution des quatre militants poursuivis suite à la manifestation du 1er Mai 2011, la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC-Montréal), a rendu public un texte signé par de nombreuses organisations (parmi lesquelles le Comité pour un Secours rouge canadien) contre cette dernière offensive répressive du Service de police de la ville de Montréal (SPVM) qui vise à criminaliser, intimider et à isoler plusieurs groupes militants, ainsi que la formation d’une police politique (escouade GAMMA) par le SPVM. La date de l’enquête préliminaire contre les 4 manifestants a été fixée aux 10 et 11 décembre… 2012! La solidarité doit se poursuivre au cours des prochains mois pour que toutes les accusations soient retirées.

Lire le texte et la liste des signataires

Marixol Iparraguire, militante d’ETA, a été arrêtée en France en octobre 2004. La cour européenne de justice exige la remise en liberté d’un présumé innocent non jugé au bout de cinq ans. Marixol a été jugée en décembre 2010, soit six ans après avoir été arrêtée. La France préfère payer des amendes à l’Europe. Marixol a pris vingt ans par la cour d’assises anti-terroriste de Paris sur base d’un dossier exclusivement composés d’aveux extorqués sous la torture par la Guardia Civil à des prisonniers basques. Marixol a fait appel. D’un point de vue juridique, cet appel suspend toute autre procédure, notamment d’extradition. Mais l’Europe de la répression a trouvé une astuce. On n’extrade plus, on « prête temporairement ».

Marixol comparaissait donc mardi 13 septembre 2011 devant le TGI de Bordeaux sous d’un MAE, pour « prêt temporaire ».
Un seul argument de la défense a été entendu: si Marixol est extradée, même temporairement, cela va gêner l’organisation de sa défense dans le cas de l’appel qu’elle a introduit. L’extradition est donc refusée. Le 15, le tribunal a refusé l’extradition.

France/Pays basque: Marixol Iparraguire ne sera pas extradée

Après avoir déjà été condamné à deux ans de prison en mars 2010 pour ‘apologie au terrorisme’, Arnaldo Otegi, ancien porte-parole de Batasuna, a à nouveau été condamné aujourd’hui dans un autre dossier. L’Audience Nationale l’a jugé coupable de ‘délit d’appartenance à une organisation terroriste, au rang de dirigeant’. Rafael Diez Usabiaga, secrétaire général du syndicat indépendantiste LAB a été reconnu coupable des mêmes faits et tous deux écopent de dix ans de prison. L’Audience Nationale leur reproche d’avoir reçus des ordres directs de la part d’ETA en 2009 pour la reconstitution de la direction de Batasuna (interdit en Espagne depuis 2003). Leurs deux co-accusées écopent quant à elles de huit ans d’emprisonnement.

Le tribunal de la 17ème Chambre correctionnelle du Palais de Justice de Paris, spécialisée dans les affaires de droit de la presse, diffamation publique, liberté d’expression, a rendu un jugement confirmant clairement le droit d’appeler au boycott d’Israël et de ses produits. Cette décision est importante car elle survient alors que d’autres procès de la campagne « Boycott Désinvestissement Sactions » doivent se dérouler prochainement en France, à commencer par celui du 20 octobre 2011 à Bobigny.

Suite à l’audience 17 juin dernier, les juges avaient relaxé le 8 juillet 2011 Oliva Zémor, accusée de discrimination contre la nation israélienne, et d’incitation à la haine raciale par le gouvernement et par quatre associations du lobby israélien en France. Ces parties civiles ont bien entendu fait appel de ce jugement, et continuent à poursuivre des militants pour les mêmes faits.

Les opposants au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes avaient occupé une vingtaine de maisons sur le futur site aéroportuaire. Cinq personnes étaient jugées, hier, par le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire, pour ces occupations. Douze procédures d’expulsions sont engagées au total, cinq à Saint-Nazaire et sept à Rennes. Décision du tribunal le 20 septembre.

France: Procès des occupants de Notre-Dame-des-Landes

Au printemps 2010, un conflit avait opposé les postiers du 92 (Nanterre) et la direction de La Poste au sujet du projet ‘Facteur d’avenir’. Tout au long des deux semaines de grève, la société a usé de toutes les méthodes pour briser le mouvement (vigiles, huissiers, briseurs de grève,…) Le 10 mai 2010, un groupe de postiers entend négocier avec le directeur départemental de La Poste de Nanterre. Une quarantaine de grévistes investit le hall, puis les escaliers des bureaux de la direction. C’est suite à cette action que 13 cadres de la société travaillant majoritairement à la gestion des ressources humaines ont porté plainte contre quinze postiers, les accusant de les avoir séquestrés durant plus de deux heures. Le procès avait débuté au mois de juin dernier, et le tribunal de Nanterre a rendu son verdict hier. Le procureur avait réclamé la condamnation des prévenus pour ‘séquestration’ avec la circonstance aggravante de bande organisée, condamnation pouvant entraîner des peines allant jusqu’à cinq ans de prison et 75000€ d’amende. Hier, onze postiers ont été condamnés à 1500€ d’amende avec sursis, à 500€ de dommages et intérêts aux parties civiles et à 150€ de frais de justice. Les quatre autres ont été relaxés. Les onze condamnés ont d’ores et déjà annoncé leur intention de faire appel de leur condamnation, celle-ci constituant une criminalisation évidente du mouvement syndical.

Le parquet a requis jeudi six ans de prison ferme à l’encontre de Jon Iurrebaso (photo), un militant d’ETA jugé à Paris qui aurait participé aux négociations secrètes entre l’organisation basque et le gouvernement espagnol entre 2005 et 2007. Six ans ont également été requis contre Kepa Mirena Suarez Ugarte qui accompagnait J. Iurrebaso au moment de son arrestation en mars 2007 près de Périgueux. Enfin, la procureure a demandé une peine cinq ans de prison pour Aitor Elizaran, arrêté en octobre 2009 à Carnac (Morbihan) et des peines de quatre ans Igor Suberbiola Zumalde et Jon Salaberria (ancien élu de Batasuna) interpellés à Bordeaux en mai 2008, et Iratxe Sorzabal Diaz. Cette dernière, dans la clandestinité, est jugée par défaut.

La présence d’un “négociateur” et de plusieurs membres présumés de la direction politique d’ETA, dont un ancien élu indépendantiste, a permis à ce procès de lumière certains aspects du processus de négociations ayant eu lieu en 2005-2007 entre ETA et le gouvernement espagnol. Ainsi, à l’ouverture du procès ont été dévoilés les noms des diplomates suisses et norvégiens qui figuraient sur des cartes de visites en possession de J. Iurrebaso lors de son arrestation. Celui-ci, qui comparaît libre pour raisons de santé, a réitéré son appartenance au groupe de négociateur d’ETA et confirmé que les numéros de policiers qu’il portait sur lui lors de son arrestation étaient l’équivalent d’un laisser-passer. Il s’est aussi expliqué sur l’échec des négociation dans une déclaration (pour lire cette déclaration, suivre ce lien).

Pays basque/France: Procès contre le « négociateur » d’ETA