Le tribunal correctionnel a rendu ce mercredi son jugement dans l’affaire de l’incendie du centre de détention de Vincennes le 22 juin 2008. Dix personnes sans-papiers étaient poursuivies pour l’incendie et les violences survenues dans le centre après le décès d’un tunisien qui y était enfermé. Les peines prononcées vont de huit mois à trois ans de prison ferme. Une des avocates a immédiatement réagi: ‘c’est un jugement très politique, qui suit les réquisitions à peu près à la lettre, nous allons faire appel’. A l’extérieur du tribunal, de nombreux militants d’associations de soutien aux sans-papiers ont manifesté bruyamment leur hostilité aux centres de détention.

Par une lettre du 24 février 2010, le ministère de la Justice et l’administration pénitentiaire ont à nouveau refusé à l’enseignant Luk Vervaet l’autorisation d’entrée dans les prisons pour y exercer son métier. Cette lettre répondait à la nouvelle demande d’accès introduite par l’employeur de Luk Vervaet. La Cour d’appel de Bruxelles avait jugé, le 27 janvier 2010, que l’État belge aurait dû, avant de retirer l’autorisation, entendre préalablement Luk Vervaet sur cette décision qui risquait de le priver de son travail. La motivation reprise dans la nouvelle lettre de l’administration pénitentiaire et le ministère de la Justice s’assied sur ce jugement et répète mot pour mot la décision initiale: ‘… L’autorisation est refusée pour des raisons de sécurité’.

C’est pourquoi, Luk Vervaet et ses conseils vont devant le Conseil d’État pour obtenir la suspension d’extrême urgence de la décision. L’audience publique aura lieu le jeudi 11 mars à 14 heures dans les bâtiments du Conseil d’Etat – 33, rue de la Science à 1040 Bruxelles.

Un rassemblement est organisé le premier mars à partir de 13h à Nantes devant le palais de Justice, en soutien aux deux militants qui ont vu une peine requise de 750 euro d’amende à leur encontre le mois dernier. Ces deux militants avaient été victimes d’arrestations arbitraires et étaient poursuivis pour ‘rébellion’. Le militant solidaire interpellé à la sortie du procès le 1er février a été libéré sans poursuites après une nuit en garde à vue.

Le Tribunal d’Application des Peines a accordé ce mercredi le régime de semi-liberté au militant d’Action Directe Georges Cipriani. Néanmoins, le parquet de Paris a immédiatement annoncé qu’il faisait appel de cette décision, ce qui la suspend automatiquement. L’appel devrait être examiné par la cour d’appel de Paris dans les prochains mois. Le 20 août dernier, cette même cour avait refusé la remise en liberté conditionnelle du militant du fait qu’il ne renie aucunement son engagement politique et que le CNO (Centre National d’Observation de Fresnes), où Cipriani a été enfermé six mois, avait rendu un avis défavorable sur son ‘état de dangerosité’.

La Police de Delhi vendredi a déposé un dossier d’accusation contre le chef Maoïste arrêté Kobad Ghandy, accusé de se livrer à des activités anti-nationales. Kobad Ghandy dirigeait le média du Parti communiste de l’Inde (Maoïste) qui a été interdit. L’acte d’accusation qui comporte plus de 100 pages a été déposé devant le Chief Metropolitan Magistrate Kaveri Baweja. La cellule spéciale de la Police de Delhi a déclaré dans l’acte d’accusation que Kobad Ghandy a été impliqué dans des activités antinationales et avait été un membre actif des maoïstes opérant dans de différentes parties du pays. Le 20 septembre 2009, Kobad Ghandy a été arrêté en vertu de la loi de Prévention des Activités Illégales (Unlawful Activities Prevention Act – UAPA). En décembre de 2009, la cour a rejeté la demande de liberté sous caution de Kobad Ghandy et a accordé encore 90 jours à la Police de Delhi pour déposer un dossier d’accusation. Une nouvelle audition aura lieu le 4 mars.

Lors de l’audience de mercredi dernier au procès des six anarchistes serbes, de nombreuses personnes s’étaient rassemblées afin de soutenir les six hommes accusés d’être à l’origine de l’attaque contre l’ambassade de Grèce à Belgrade. Lors du rassemblement, la police a procédé à deux arrestations pour ‘obstruction à la justice’. Les deux militants ont été remis en liberté vendredi, après avoir été auditionné en comparution immédiate. Ils attendront donc en liberté d’être jugés. Néanmoins, leurs passeports ont été saisis et le juge d’instruction a prononcé une mesure d’interdiction de quitter leur lieu de résidence à leur encontre. En outre, ils devront se présenter quotidiennement au commissariat compétent jusqu’à la fin de l’enquête.

Pour avoir montré au travers de la vitre au-dessus de la porte du prétoire le message ‘L’anarchisme n’est pas du terrorisme’ écrit sur une feuille de papier, ils risquent une grosse amende ainsi qu’une peine de prison pouvant aller jusqu’à trois ans.

Le centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme s’est constituée partie civile dans le dossier des violences commises par quatorze policiers fédéraux des chemins de fer de la gare du midi à Bruxelles. Les quatorze policiers ont été inculpés pour des faits de violence, de racisme et d’humiliation au terme de l’instruction et sont renvoyés devant le tribunal correctionnel. Certains policiers inculpés ont été suspendus tandis que deux autres ont démissionné volontairement. La police fédérale dit attendre les résultats définitifs de l’enquête judiciaire pour prendre des mesures à l’encontre des autres inculpés.

Depuis les 3 et 4 septembre, six anarchistes serbes étaient détenus à Belgrade, accusés d’être à l’origine de l’attaque au cocktail Molotov de l’ambassade de Grèce à Belgrade. Cette action avait été menée en solidarité avec l’anarchiste grec Thodoros Iliopoulos et revendiquée par le groupe Crni Ilija (‘Ilija noire’).

Aujourd’hui se tenait la première journée du procès. Les six militants étaient inculpés de terrorisme international, mais cette charge n’a finalement pas été retenue et le chef d’inculpation a été requalifié en une accusation moins sérieuse. Le procès à dès lors été ajourné, et les six anarchistes sont ressortis libre du tribunal.

De nombreuses personnes étaient présentes afin d’exprimer leur solidarité. La police ne laissait néanmoins pas entrer le public dans le tribunal et trois personnes, qui ont tenté de déployer des affiche de solidarité, ont été placé en garde à vue. Le procès reprendra le 23 mars prochain.

Harriet Aguirre a été condamné mercredi à dix ans de prison devant le tribunal correctionnel de Paris, notamment pour ‘association de malfaiteurs à visée terroriste’. Il avait été interpellé dans un maison d’Arpajon-sur-Cère (Cantal) en octobre 2005, avec deux autres militants Idoia Mendizadal et Alberto Garmendia, qui ont été condamnés respectivement à huit et six ans de prison, comme l’avait requis le ministère public. Des armes lourdes avaient également été retrouvées dans leur maison. Les trois militants âgés d’une trentaine d’années ont, en outre, été condamnés à une expulsion définitive du territoire français.

Le 1er décembre 2009, Georges Abdallah était convoqué à comparaitre au tribunal de Grande Instance de Tarbes pour avoir, à Lannemezan, le 11 juin 2008, refusé de se soumettre à un prélèvement biologique destiné à permettre l’analyse et l’identification de son empreinte génétique. A l’issue du procès à l’image d’une justice expéditive et répressive, et devant une cinquantaine de soutiens venus de Tarbes, Pau, Toulouse, Auch, Bordeaux, Montpellier, Paris et d’ailleurs pour exprimer leur solidarité, Georges Abdallah a été condamné à trois mois de prison, venant s’ajouter (sic) à sa condamnation à perpétuité. Georges Abdallah a fait appel de cette décision. Le procès en appel aura lieu le jeudi 18 février à 8h30 à Pau.