Vendredi 30 aout au matin, les occupants de la ZAD ont subi une intervention de délogement de grande ampleur. Plus de 200 gendarmes se sont rendus sur la ZAD de la « Cal’arbre » pour expulser les activistes opposés au projets de prolongation de l’autoroute A69 à Saix dans le Tarn. L’intervention à été menée par la CNAMO, unité de gendarmerie spécialisée dans le dégagement d’obstacles complexes.Tentes lacérées, objets personnels saccagés… À 13 heures, la quasi totalité des cabanes et des espaces communs ont été détruits. (voir article ici)

Les forces de l’ordre ont attaqué un chêne à la pelleteuse, mettant gravement en danger les militants accrochés aux arbres. Lors de l’opération militaire, une personne réfugiée sur un fortin de vigie suspendu dans un arbre à 8 mètres du sol a été braquée par des gendarmes munis de LBD, poursuivie par la CNAMO, elle a chuté de 8 mètres. Gravement blessé, l’activiste a été pris en charge par les sapeurs-pompiers, il souffrirait de plusieurs fractures à la colonne vertébrale, il a été hospitalisé. Six militants ont été interpellés. Seuls quelques arbres restent à ce jour occupés sur le site de La « Cal’arbre ».

Alger, 27 aout, arrestation de Fethi Ghares, une figure connue de l’opposition algérienne, engagé depuis 2019 dans le mouvement de protestation populaire du Hirak, qui réclamait un changement radical du système de gouvernance. Son mouvement de gauche MDS (Mouvement Démocratique et Social), successeur du Parti communiste algérien, a été interdit depuis février 2023. Cette arrestation a lieu avant l’élection présidentielle du 7 septembre.

Elle intervient alors que les mesures de contrôle imposées à Karim Tabbou, autre figure du Hirak de 2019, qui subit un encadrement strict depuis 2020  vient de se voir imposer de nouvelles mesures contraignantes. Depuis le mois de mai, il était soumis à des pointages tous les lundis et avait l’interdiction de quitter le territoire. Désormais, il a interdiction de publier ou d’écrire sur les réseaux sociaux, de quitter le territoire de la juridiction de Koléa, de participer à une émission télévisée ou conférence de presse, interdiction de toute activité politique.

Jeudi 22 aout, le directeur du journal Oise Hebdo a été condamné à une amende pour avoir divulgué, le nom du policier auteur du tir mortel à bout portant qui a couté la vie à Nahel le 27 juin 2023.  Le 6 juillet 2023, peu après les émeutes (voir article ici) qui ont suivi les faits, le journal publie un article comprenant le nom, le lieu de résidence ainsi que la photo du policier incriminé. Le directeur de l’hebdomadaire a été condamné à 4 000 euros d’amende dont 2 000 euros avec sursis, ainsi qu’à verser 1 000 euros au policier au titre du préjudice moral.

L’auteur du coup de feu mortel, a été mis en examen pour meurtre et incarcéré pendant cinq mois, avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire. L’enquête sur la mort de Nahel a été clôturée par les juges d’instruction au début d’août.

Cinq activistes ont été condamnés à de lourdes peines de prisons pour avoir occupé une usine d’armes à Glasgow. Le 1er juin 2022, des militants d’Action Palestine sont montés sur le toit de l’entreprise d’armement Thales (voir article ici) et ont déployé une banderole de soutien au peuple palestinien. Deux activistes sont entrés dans les bâtiments de production en usant de fumigènes qui ont déclenché l’alarme incendie, ils ont ensuite détruit plusieurs armes, les militants restés sur le toit du bâtiment se sont collés au revêtement de celui-ci. Malgré leur nombre, les forces de l’ordre n’ont pas pu les déloger, l’occupation à duré toute la nuit. Trois des militants ont été condamnés à 12 mois de prisons, le quatrième à 14 mois de prison et le dernier à une peine de 16 mois de prison.

A ce jour, plus de 40 personnes sont emprisonnées au Royaume-Uni pour avoir apporté leur soutien à la Palestine, 16 d’entres elles sont liés au groupe « Action Palestine », 26 autres au collectif « Just Stop Oil ».

De Paris à Marseille, de nombreux cas de répressions administratives ou judiciaires envers des étudiants ont été dénoncés dans plusieurs campus français, cela fait suite à la grande mobilisation étudiante de soutien à la Palestine au printemps. La direction d’Aix-Marseille Université a engagé des poursuites disciplinaires pour diffamation contre des étudiants qui ont diffusé des tracts dénonçant les partenariats de leurs établissements avec les universités israéliennes. Une relaxe à été prononcée envers l’un des militants mais une plainte a été déposée envers un autre étudiant syndicaliste, ce dernier devra se présenter devant le tribunal correctionnel de Marseille le 4 septembre, il encoure plusieurs milliers d’euros d’amende. A Paris, 25 étudiants sont convoqués en section disciplinaire pour leur soutien au peuple palestinien au sein de leur établissement universitaire.

Une campagne de soutien s’organise contre la répression des soutiens étudiants au peuple palestinien (voir info ici)

23  journalistes sont actuellement emprisonnés en Azerbaïdjan, ce pays accueillera la prochaine COP29 (Conférence des Nations unies sur le changement climatique) en novembre. La Fédération Européenne des Journalistes confirme que les arrestations ont eu lieu dans le cadre du travail des reporters. Cette dernière affirme que le régime azerbaïdjanais ne tolère plus  aucune opposition et réprime de plus en plus les reporters indépendants à l’approche de la conférence. La Fédération Européenne des Journalistes a demandé au secrétariat de CCNUCC (Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques) de s’assurer que tous les pays hôtes des COP respectent les droits humains, que les journalistes puissent exercer leur métier en toute liberté. La FEJ mène une campagne en faveur de la libération de six reporters travaillant pour le média indépendant Abzas Media, ces derniers enquêtaient sur la corruption et les violations des droits humains dans ce pays autoritaire. Elle milite en outre pour la libération de 17 autres journalistes détenus.

 

Un tribunal russe a jugé à huit clos et a condamné jeudi 15 août une citoyenne russo-américaine à 12 ans de prison pour «haute trahison». Lors des tout premiers jours du conflit russo/ukrainien, elle avait envoyé environ 51 dollars  ( 46 euros ) à l’ONG Razom qui fournit une assistance médicale et matérielle à l’Ukraine. Ksenia Karelina, jeune femme originaire d’Ekaterinbourg, vivait en Californie aux Etats-Unis, où elle a émigré il y a plus de dix ans et obtenu la nationalité américaine. Elle a été arrêtée en février alors qu’elle rendait visite à ses grands-parents sur le sol russe. C’est lors d’un contrôle que les agents des forces de sécurité russes ont découvert le don en faveur de l’Ukraine sur son téléphone.

Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine en février 2022, des milliers de personnes ont été sanctionnées, menacées ou emprisonnées en raison de leur opposition au conflit. Les procès pour « haute trahison » ont été multipliés et sont toujours assortis de lourdes peines.

275 personnes sont poursuivies pour leur rôle dans les émeutes. Celles qui ont plaidé coupable ont été jugées en procédure accélérée, les autres ont été systématiquement placées en détention provisoire, dans l’attente de procès qui devraient avoir lieu en septembre. Les sanctions ont été particulièrement sévères pour les personnes n’ayant pas directement participé aux émeutes, mais qui ont incité à la violence sur les réseaux sociaux. Le Royaume-Uni a adopté en 2023 un tout nouveau texte, l’Online Safety Act, qui encadre très largement les réseaux sociaux.

A Leeds, des contre-manifestants antifascistes font également partie des condamnés, ils écopent de peine de prison ferme. Un élu local travailliste, Ricky Jones, a été placé en détention provisoire pour appel à la violence lors d’une manifestation.

Des militants climatiques du mouvement « Dernière Génération » ont pénétré dans quatre aéroports allemands, Berlin, Cologne/Bonn, Nuremberg et Stuttgart ce jeudi matin, provoquant la suspension du trafic sur deux d’entre eux. Huit personnes au total sont entrées sur les pistes dès 5 heures du matin et se sont collées à l’asphalte. Dans chacun des aéroports, deux militants portant des gilets orange fluorescents ont déployé des banderoles « Le pétrole tue » et « Signez le traité » sans toutefois préciser quel traité. A Nuremberg  le trafic aérien a été interrompu pendant environ une heure, les  activistes ont pénétré sur le tarmac . Un trou dans la clôture a été signalé, deux coupe-boulons se trouvaient à proximité. A l’aéroport de Berlin, deux activistes se sont collées sur le site, ils ont été arrêtés et placés en garde à vue. La police enquête sur des dégradations de clôture, violation de domicile et une infraction à la loi sur la sécurité aérienne.

Le Collectif  « Dernière Génération » demande une protection radicale du climat, notamment l’abandon total du charbon, du pétrole et du gaz. Ils demandent la conclusion d’un traité international dans ce sens. Depuis le début de l’année 2022, le groupe a organisé des blocages de routes, au cours desquels les participants se sont collés. Les militants pour le climat ont récemment organisé plusieurs actions de blocage dans des aéroports, notamment à Francfort, le plus grand aéroport d’Allemagne, fin juillet. ( voir article ici )

Le gouvernement allemand voudrait mettre en place plus de répression des militants radicaux pour le climat et autres activistes en durcissant la loi sur la sécurité aérienne.

Ces dernières semaines, la police turque a arrêté des dizaines de Kurdes accusés d’avoir scandé des slogans ou chanté des chansons favorables au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Après avoir partagé sur les réseaux sociaux une chanson favorable au parti kurde, dix-huit personnes ont été arrêtées lors d’opérations de police menées samedi 27 juillet dans plusieurs quartiers d’Istanbul. Onze d’entre elles ont été placées en détention et sept ont été relâchées sous contrôle judiciaire.

La semaine dernière, des descentes de police ont eu lieu en marge de mariages traditionnels kurdes. Douze personnes ont été interpellées pour avoir entonné des chants pro PKK, ce qui équivaut en droit turc à « soutenir une organisation terroriste ». Neuf autres  jeunes Kurdes qui dansaient le halay (danse en groupe) en chantant « Longue vie au chef Apo ! » sur une plage de Mersin, au sud du pays, ont été arrêtés. Dans le minibus qui les emmenait au commissariat, ils ont été contraints par les policiers  d’écouter très fort une chanson nationaliste « Je mourrai pour toi ma Turquie ».