Mardi 12 novembre à Fort-de-France, Rodrigue Petitot , leader du mouvement contre la vie chère ( RPPRAC) a été arrêté pour s’être introduit dans l’enceinte de la résidence du préfet de l’île afin de rencontrer le ministre des Outre-mer, Francois-Noël Buffet, actuellement en visite en Martinique. Dans la soirée, une centaine de personnes se sont rassemblées devant le commissariat de Fort-de-France pour appeler à sa libération. Plusieurs gendarmes, placés autour du commissariat, ont subi des tirs de grenade, de mortiers et d’armes à feu. Trois d’entre eux ont été blessés. D’autres incidents ont eu lieu dans la nuit. Un barrage a été érigé dans le quartier de Sainte-Thérèse, plusieurs arbres ont été brûlés dans le centre de Fort-de-France

Le 29 octobre, la région de Valence a fait face à des conditions climatiques extrêmes dues au phénomène Dana ( dépression isolée en niveaux hauts ). Une tempête historique qui a fait au moins 212 morts et une trentaine de personnes disparues. 130.000 personnes se sont rassemblées samedi dans la capitale régionale pour exiger la démission du gouvernement local, de son président Carlos Mazón (Parti populaire), accusé notamment d’avoir sous-estimé les risques, trop tardé à donner l’alerte avant la montée des eaux et mal coordonné les secours après les inondations. Les manifestants s’étaient donné rendez-vous en fin de journée sur la grande place devant la mairie, scandant « assassins, assassins ! ». A la fin du rassemblement, des affrontements avec la police ont eu lieu, les forces de l’ordre ont été caillassés, il y a eut des échanges de coups. La façade de la mairie a été maculée de boue et recouverte d’affiches contenant des messages contre les autorités. L’action de la police s’est soldée par 4 arrestations, 13 identifications et 31 policiers blessés. Le tribunal d’instruction de Valence, a décrété, ce lundi, la libération provisoire des quatre inculpés. Deux des détenus placés en liberté provisoire font l’objet d’une enquête initiale pour « crime présumé d’attentat », les deux autres, pour trouble à l’ordre public.

Depuis début septembre, Ariane Müller est interdite de visite à Daniela Klette. Le BGH ( Cour fédérale de justice ) a justifié l’interdiction par le fait qu’elle veillerait à ce que Daniela puisse planifier son évasion. Ariane a une interdiction professionnelle d’être infirmière depuis mars, pour avoir participé aux premiers rassemblements devant la prison JVA Vechta ( voir article ici ). La répression contre Ariane du groupe « Solidarité avec Daniela » se poursuit, en octobre, un interrogatoire a eut lieu à Berlin, elle a refusé d’y faire des déclarations, elle risque une amende ou une détention provisoire.

Deux anciens prisonniers de la RAF, Günter Sonnenberg et Karl-Heinz Dellwo, ne sont plus autorisés à rendre visite à Daniela. Des mesures juridiques sont intentées contre les interdictions de visite. Depuis le mois d’août, les visiteurs ont été interrogés en tant que témoins par des agents de l’Office fédéral de la police criminelle ( BKA ), ordonnés par le BGH. Ces mesures sont dissuasives pour d’autres personnes qui envisagent de faire des demandes de visite. Le 5 novembre, une autre personne a reçu une interdiction de visite (la justification n’est pas encore disponible) en même temps, elle a reçu une convocation au BKA pour la fin novembre à Hambourg.

La police du Land de Thuringe a arrêté Johann G. lié au groupe antifasciste de Leipzig et Lina E.. Les autorités chargées de l’enquête ont reconnu Johann G. à Budapest alors qu’il vivait en clandestinité. Il voyageait dans un train lorsque les forces du Commandement d’intervention mobile (MEK) sont intervenues et ont procédé à son arrestation. Il était accompagné d’une femme filée par les enquêteurs, cette dernière est aujourd’hui considérée comme un témoin. Le groupe antifasciste de Lina E. avait mené des actions ciblées et blessé plusieurs personnes de la scène d’extrême droite sur une période de plusieurs années. Lina E. a été condamnée en 2023 à une peine d’emprisonnement de plus de cinq ans, trois autres accusés à des peines d’emprisonnement plus courtes ( voir article ici ). Un témoin clé a inculpé Lina E. et son partenaire Johann G. lors du procès, il a déclaré à l’époque qu’ils étaient les principaux protagonistes des actions.

Johann G., originaire de Bavière, a vécu à Leipzig, où il est devenu actif dans la scène autonome. Un mandat d’arrêt avait été émis en 2021 par la Cour fédérale de justice (BGH) à son encontre. Il est accusé d’être un membre important d’une « organisation criminelle, d’avoir participé et recruté des personnes pour prendre part à des actions à motivation politique ». Au-delà du groupe autour de Lina E., il aurait également participé à des actions contre des extrémistes de droite à Budapest en février 2023.

Le 5 novembre 2022, Loïc milite près de Nancy, région ciblée par la répression, il relaie sur Youtube une chanson visant le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Inculpé pour «menace de crime ou de délit contre les personnes ou les biens à l’encontre d’une personne dépositaire de l’autorité publique », il était relaxé en décembre 2023 par le tribunal de Nancy, qui estimait que Loïc n’était pas l’auteur de la chanson. Le procureur s’est empressé de faire appel, le militant est passé une deuxième fois en procès ce mardi 5 novembre. Le délibéré est fixé le 14 Janvier 2025, il risque une peine de 6 mois à 3 ans de prison ou 140 heures de travail d’intérêt général et un stage de citoyenneté.

Samedi 2 novembre, une étudiante iranienne a été arrêtée après s’être dévêtue en public, la jeune femme s’est déshabillée en signe de protestation après avoir été harcelée par des agents de l’université estimant qu’elle ne respectait pas le strict code vestimentaire islamique obligatoire. Lors de son arrestation, elle a été violemment embarquée dans une voiture par les forces de sécurité. Les inquiétudes et interrogations s’accroissent concernant son arrestation devant l’université Azad de Téhéran, elle pourrait avoir subi un possible transfert dans un hôpital psychiatrique.

EDIT:  Mardi 19 novembre, la justice iranienne n’a engagé aucune poursuite judiciaire contre l’étudiante arrêtée à Téhéran après s’être déshabillée en public. Ahou Daryaei a finalement été remise à sa famille mardi.

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Deux travailleurs ont été abattus alors que les ouvriers du textile, au nombre de 5000, étaient descendus dans les rues à Dhaka jeudi 31 octobre pour exiger le paiement de leurs salaires, en réponse, les directions d’entreprises ont procédé à la fermeture de plusieurs usines. Les travailleurs ont affronté la police et l’armée, jetant des pierres et mettant le feu à deux véhicules des forces de l’ordre. Les tentatives de la police et des forces militaires de disperser la foule se sont heurtées à une résistance farouche. La police a eu recours aux matraques pour contrôler la foule, la situation s’est rapidement aggravée. Les forces de l’ordre ont tiré plusieurs coups de feu pour disperser les manifestants, blessant deux travailleurs âgés de 15 et 17 ans. Les blessés ont été emmenés à l’hôpital de Dhaka, 6 autres travailleurs ont été interpellés.

M. Abdelmoumni, 66 ans, a été interpellé mercredi puis placé en garde à vue le jeudi 31 octobre, il fait l’objet d’une enquête pour « diffusion de fausses informations ». Ce militant, voix critique des autorités marocaines et membre de la Fédération de la gauche démocratique, comparaîtra vendredi devant le procureur du roi près le tribunal de première instance de Casablanca. La diffusion de fausses informations qui lui est reprochée serait liée à une publication dans laquelle M. Abdelmoumni évoque « l’implication du Maroc dans l’espionnage de la France » à travers le logiciel espion israélien Pegasus. En 2021, le Maroc avait été accusé d’avoir utilisé Pegasus pour infiltrer les téléphones de plusieurs personnalités publiques nationales et étrangères, dont M. Macron.( voir article ici )

Edit: L’activiste a été présenté devant le procureur et mis en examen pour plusieurs chefs d’accusations, dont « diffusion d’allégations mensongères » et « outrage à une décision de justice ». Il a été  remis en liberté provisoire vendredi 1er novembre, mais reste poursuivi par la justice.

Samedi 19 octobre, une manifestation contre le premier G7 de La Défense à Naples vire à l’affrontement avec la police. Le cortège d’activistes, d’étudiants, de collectifs et de centres sociaux a soudainement dévié du chemin autorisé par le commissariat, le cortège a tenté de percer le cordon de sécurité mais a été repoussé par la police. Un millier d’entre eux a traversé le cœur historique de Naples en criant : « Il n’y a pas de zones rouges. Reprenons nos routes. Nous enfreignons toutes les interdictions », bien déterminé à briser le cordon des forces de l’ordre et à se rapprocher le plus possible du Palais Royal où le G7 de la Défense était en cours. Sous une pluie battante, les manifestants ont allumé des fumigènes et des pétards qu’ils ont lancés vers les forces de l’ordre. La police a repoussé le groupe à coups de matraques et eut recours aux gaz lacrymogènes qui a rendu l’air irrespirable et déclenché la fuite des nombreuses personnes. On dénombre 3 blessés légers au sein des forces de l’ordre.

Cinq militants de la CGT ont été jugés ce mercredi 16 octobre devant le tribunal correctionnel de Bourges pour dégradations et entrave à la circulation lors d’une manifestation contre la réforme des retraites en mars 2023. Seul l’un d’eux a été condamné, il devra s’acquitter d’une amende de 300 € avec sursis et à 2.300 € de dommages et intérêts, les quatre autres ont été relaxés de toutes les accusations.

Lors d’une manifestation contre la réforme des retraites à Saint-Florent-sur-Cher, les militants avaient allumé des palettes et des pneus sur un rond-point, un geste qui avait endommagé la chaussée de la RN151, le goudron avait fondu à un endroit. La Direction interdépartementale des routes Centre Ouest (la DIRCO) avait porté plainte. La CGT dénonce un acharnement contre des faits militants, elle a vivement critiqué ce jugement, le syndicat envisage de faire appel.