14e jour, Le Parti républicain du peuple (CHP) a finalement reporté le rassemblement qui devait être organisé ce mercredi 2 avril au soir. Pour maintenir la pression, dénoncer l’arrestation du principal rival du président Erdogan, le maire Ekrem Imamoglu et le maintien en détention des centaines de manifestants qui sont descendus dans les rues de tout le pays durant plusieurs jours, l’opposition et les étudiants ont lancé un appel au boycott des entreprises proches des autorités et ont appelé à une journée sans achats pour affecter toute l’économie turque. Ce mardi 1er avril, le parquet d’Istanbul a ouvert une enquête pour « incitation à la haine et discrimination », en visant des personnes qui ont relayé ces appels au boycott.

La répression s’intensifie une nouvelle fois à l’université de Lille, 2 syndicalistes de la FSE (Fédération Syndicale Étudiante) dont le secrétaire général, sont ciblés par des menaces et des intimidations. Une situation inacceptable qui s’inscrit dans une logique d’entrave à l’action syndicale. Depuis plusieurs mois, la FSE fait face à des obstacles administratifs injustifiés, leurs affiches sont arrachées par la sécurité, leurs actions sont surveillées et réprimées. Un nouveau cap a été franchi avec la mise en place de pratiques de fichage des militants à la faculté de Lille. Un dispositif qui marque une escalade répressive, et s’ajoute à la longue liste de violences et d’intimidations déjà subies : envoie de la police pour gazer les étudiants mobilisés, répression physique et administrative, fouille de sac à l’entrée. L’organisation est active contre les coupes budgétaires. Un militant autonome a également été ciblé par ce fichage. Face à ces tentatives d’intimidation, iels continueront à se mobiliser contre les coupes budgétaires, la sélection universitaire, la précarité étudiante et les partenariats de leur université avec Thales, Safran et les universités israéliennes. Les étudiant.e.s de la FSE restent déterminés à lutter pour une université libre, publique, ouverte à toutes et tous, peu importe la répression.

De nouvelles arrestations au sein de la société civile ont eu lieu à Ouagadougou. Deux militants du Balai citoyen (mouvement politique qui s’est illustré lors du renversement du régime du Président Compaoré en 2014) ont été interpellés ces derniers jours. Un cadre de cette organisation, le secrétaire exécutif du Balai citoyen, Miphal Ousmane Lankoandé a été arrêté dimanche matin devant son domicile par des hommes armés se présentant comme des gendarmes. Depuis, « personne ne sait où il se trouve, nous n’avons aucune nouvelle », indique un membre du mouvement. M Lankoandé a été arrêté alors qu’il rentrait de Cotonou où il a participé à un séminaire sur « l’activisme de la Fondation de l’innovation pour la démocratie ». Le Balai citoyen est également sans nouvelle d’Amadou Sawadogo, cadre du mouvement de la région centre. Il a disparu depuis sa convocation à la sureté de l’État le 21 mars dernier.

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4 étudiants de nationalités différentes, Cooper Longbottom de nationalité américaine, Kasia Wlaszczyk polonaise, Shane O’Brien et Roberta Murray de nationalité irlandaise, feront l’objet d’une enquête pour des accusations pénales dans le cadre de leur participation à des manifestations pro-palestiniennes, un sit-in à la gare centrale de Berlin, un barrage routier et l’emploi du slogan « From The River To The Sea ». Ils sont accusés d’avoir participé à l’occupation d’un bâtiment de l’Université libre de Berlin en octobre 2024, d’y avoir causé des dommages matériels et enduit les murs de peinture. Les 4 étudiants sont accusés d’être un danger pour la sécurité du pays et de porter atteinte à l’ordre public. Ils ont reçu un ordre de quitter le territoire allemand avant le 21 Avril. Malgré l’absence de condamnation, l’expulsion de ressortissants étrangers reste autorisée pour « raison d’État ». Leur avocat Alexander Gorski déclare « que la procédure est illégale » et saisi le tribunal de toute urgence. 3 des étudiants sont citoyens de l’UE et  bénéficient du droit de libre circulation. En cas d’expulsion,  Cooper Longbottom, personne transsexuelle craint des conséquences graves, et, suite aux nouvelles réglementations de l’administration Trump, il risque une interdiction d’entrer sur le territoire américain durant 2 ans. Tous 4 feront appel de cette décision.

Le militant kurde, Nasır Yağız, ancien employé du bureau de représentation du parti HDP (Parti démocratique des peuples) à Erbil, avait fait une demande d’asile politique en Russie pour échapper aux prisons turques, il a été livré par les autorités russes à la Turquie. Le militant kurde, était sous un mandat d’arrêt émis en Turquie.  Il s’est récemment rendu en Russie pour  y demander l’asile, sa demande a été refusée et il a été arrêté. Yağız était détenu à Moscou depuis 4 jours, il a été amené à l’aéroport d’Istanbul le lundi 24 mars au matin, la police turque a procédé à son interpellation et l’a conduit immédiatement au palais de justice de Gaziosmanpaşa.

Joakim Medin, journaliste suédois, a été arrêté et placé en détention à Istanbul, il est accusé par les autorités turques de «terrorisme» et «d’insulte au président» Recep Tayyip Erdogan. Le journaliste a été arrêté à son arrivée à l’aéroport d’Istanbul le 27 mars où il devait couvrir le mouvement de contestation et incarcéré le 28 mars. Son interpellation et incarcération font suite à sa participation à une manifestation du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) à Stockholm.

2.000 000 de personnes ont participé, ce samedi 29 mars, à une manifestation massive de l’opposition à Istanbul pour défendre la démocratie et dénoncer la répression qui continue de s’abattre sur les protestataires. Ces chiffres n’ont pas été confirmés de manière indépendante. Dès le début de la matinée, des ferries affrétés sur le Bosphore ont amené les participants jusqu’au lieu du rassemblement. Depuis le 24 mars, la foule a cessé de se rassembler devant la municipalité. Les jeunes et les étudiants ont tenté de poursuivre la mobilisation mais la répression a continué avec des arrestations à leur domicile à l’aube. Rien qu’à Istanbul, 511 étudiants avaient déjà été interpellés vendredi, dont 275 ont été incarcérés. Selon les dernières données officielles publiées jeudi, plus de 2 000 personnes ont été arrêtées, 950 ont été remises en liberté sous contrôle judiciaire.

Vendredi 28 mars, Instagram décide de suspendre le compte principal d’Urgence Palestine suivi par plus de 88k personnes. Cette censure contre une importante organisation de soutien à la résistance palestinienne en France n’est pas un cas isolé. Meta censure régulièrement les comptes de personnalités et organisations (pro)palestiniennes, comme ce fut le cas avec les suppressions définitives des comptes de Within Our Lifetime – United for Palestine ou encore Samidoun et ses différentes antennes.

Depuis un coup d’Etat en 2022, de nombreux cas d’enlèvements de voix hostiles au régime ont été rapportés dans la capitale et d’autres localités. Deux journalistes ont été arrêtés ce lundi 24 mars à Ouagadougou. Guézouma Sanogo, président de l’AJB (Association des journalistes du Bburkina Faso) et Boukari Ouoba, vice-président, ont été emmenés par des policiers des services de renseignement vers une destination inconnue. Le vendredi précédent, M. Sanogo avait dénoncé publiquement la multiplication des « atteintes à la liberté d’expression et de presse », dans le pays. Il est aussi journaliste à la Radio-télédiffusion du Burkina (RTB), et avait qualifié la chaîne nationale d’« outil de propagande ». D’autres journalistes ont rappelé que sept de leurs confrères ont été enlevés en 2024, certains sont toujours portés disparus. Un troisième journaliste, Luc Pagbelguem, de la chaîne privée BF1, a été emmené dans l’après-midi par des agents du Conseil national de sécurité qui souhaitaient l’entendre sur un reportage réalisé sur le congrès de l’AJB. Lundi soir, on ignorait s’il était toujours retenu. Sur les réseaux sociaux, des soutiens de la junte se réjouissaient de ces arrestations. De nombreux médias internationaux sont suspendus au Burkina Faso, accusés par la junte de véhiculer de la désinformation.

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L’organisation étudiante d’extrême droite NSV (Nationalistische Studentenvereniging) avait planifié une manifestation ce jeudi 27 mars en soirée, environ 400 manifestants ont répondu présents, parmi eux, Tom Van Grieken, Filip Brusselmans, Chris Janssens et Dries Van Langenhove du Vlaams Belang. Plus tôt, un tract avait été distribué appelant à la «remigration», un retour permanent des «étrangers» dans leur pays natal, et considéré par les militants antiracistes comme «rance» et «haineux». Les contre-manifestants avaient tenté de faire interdire cette manifestation mais sans succès, ils ont donc organisé une marche de solidarité, pour souligner que le «fascisme» n’a pas sa place à Gand, ni ailleurs.

Des parcours séparés et un moment de départ distinct avaient été prévus, les forces de l’ordre étaient déployées massivement le long des deux parcours. Un peu plus de 1000 antifascistes et antiracistes se sont dirigés vers le centre-ville en scandant des slogans de solidarité. Malgré le dispositif policier, les manifestants ont tenté de rejoindre le cortège du NSV, des projectiles, œufs, feux d’artifice, bouteilles en verre ont alors été lancés sur ces manifestants. La police a procédé à plusieurs interpellations au sein des militants d’extrême droite (le chiffre de 7 est annoncé mais pas certifié). Peu après, le canon à eau a dû être utilisé pour disperser les manifestants. 24 contre-manifestants ont été arrêtés administrativement pour avoir «défié» leurs adversaires.