Ce lundi 2 décembre, le tribunal correctionnel de Fort-de-France a condamné Rodrigue Petitot à dix mois de prison ferme aménageable. Reconnu coupable d’intimidations à l’encontre des élus de l’île ( voir article ici ). Retenu en détention provisoire depuis samedi, il est retourné au centre pénitentiaire de Ducos. Il sera convoqué sous cinq jours en vue d’un placement sous bracelet électronique. Lors du prononcé de la décision, des heurts ont éclaté à l’extérieur du palais de justice. Des centaines de personnes ont manifesté leur soutien à Rodrigue Petitot, ils ont lancé des pierres et des bouteilles en verre sur les façades du tribunal. Des jets de projectiles auxquels les gendarmes ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes. 

Istanboul, les forces de l’ordre ont réprimé une manifestation contre les attaques djihadistes ciblant les Kurdes du Rojava ( nous lire ici et ici ). Des membres des Forces du Travail, de la Paix et de la Démocratie d’Istanbul se sont rassemblés à Şişhane pour protester contre les attaques des HTC/HTS ( Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda devenue Tahrir al Cham ) et  l’ASL/SFA ( Armée Syrienne Libre ) soutenues par la Turquie. Les manifestants, parmi lesquels des députés du parti DEM, ont été bloqués par la police et soumis à une répression brutale après avoir protesté contre cette intervention arbitraire en scandant « Bijî berxwedana Rojava » ( Vive la résistance du Rojava ). 50 personnes ont été interpelées et placées en garde à vue.

Mercredi 27 novembre, Alexeï Gorinov comparaissait devant la cours militaire de Vladimir dans un nouveau procès pour “apologie du terrorisme”, il a été condamné à trois années supplémentaire d’incarcération. Il est accusé d’avoir “justifié le terrorisme” lors de ses conversations avec des codétenus, dans un hôpital prison, où il était soigné d’une pneumonie en janvier 2023. Selon l’accusation, il aurait justifié les frappes ukrainiennes sur le pont de Crimée, une importante infrastructure qui relie la Russie à cette péninsule annexée. Avant le verdict, Alexeï Gorinov avait appelé à « arrêter le massacre sanglant et inutile », il portait un signe de paix dessiné sur un bout de papier et accroché sur son uniforme de prisonnier. Lors de la première audience de ce nouveau procès, M. Gorinov avait brandi une pancarte avec les mots « Arrêtez de tuer ! Arrêtons la guerre ! ».

Il avait dénoncé la « persécution des citoyens qui expriment leurs opinions » en Russie. En juillet 2022, Alexeï Gorinov avait été condamné à sept ans de prison après avoir dénoncé « l’agression militaire en cours en Ukraine ». La répression en Russie a jeté des centaines, voire des milliers de personnes en prison pour leur opposition à la guerre en Ukraine. Des opposants sont régulièrement condamnées à de très lourdes peines pour “trahison”, “sabotage” ou “extrémisme”.( voir article ici )

Dans la nuit de samedi 23 au dimanche 24 novembre, un jeune homme a trouvé la mort dans un quartier populaire de Milan. Passager d’un scooter pris en chasse par une voiture des forces de l’ordre, Ramy Elgaml, 20 ans et le conducteur ont été percutés, le deux roues a violemment été projeté contre un mur, le conducteur est hospitalisé, le parquet a ordonné son interpellation dès qu’il pourra être entendu. Ramy a été emmené à l’hôpital où les médecins ont déclaré sa mort peu après son arrivée. Ce décès a déclenché une vague de colère dans le quartier Corvetto de Milan. Les amis du défunt ont déployé des banderoles «Vérité pour Ramy» et «Ne condamnez pas un innocent», des barricades ont été incendiées. La police a reçu des projectiles et des feux d’artifice, elle a riposté par des lancés de gaz lacrymogènes et des charges pour disperser les jeunes et les habitants du quartier. Les carabiniers ont arrêté une personne.

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Ce week-end, à Newcastle, au nord de Sydney, L’ONG « Rising Tide » a organisé une action de désobéissance civile appelée « the people’s blockade » pour lutter contre les exportations de combustibles fossiles qui a rassemblé jusqu’à 7000 personnes et bloqué durant dix jours l’entrée du plus grand site maritime de transport de charbon au monde, des millions de tonnes de combustibles fossiles y transitent chaque année. Pour parvenir à ce blocus, ils ont constitué une armada de kayaks, de planches, de pagaie et de bateaux pneumatiques. De quoi empêcher un paquebot d’entrer dans le terminal et de paralyser temporairement la navigation. Les garde-côtes australiens dépassés par les événements, ont pourchassé la flotte de canoës dans le chenal du port. Les autorités locales ont arrêté 170 militants climat dont 14 mineurs d’âge, tous ont été inculpés de « perturbations d’une installation majeure ». L’an dernier, « Rising Tide » avait déjà organisé un rassemblement similaire, suivi là aussi par de nombreuses arrestations. La répression du mouvement climat s’est accéléré dans certains États, du fait d’un durcissement de la législation.

Depuis le 18 septembre, les Équatoriens ont passé dans l’obscurité plus de 500 heures, soit le tiers de leur temps, augmentant l’insécurité, les accidents de la route et la crise économique. Une sècheresse de plus de 60 ans est à l’origine d’une gravissime crise de l’électricité (fournie à 70 % par des centrales hydroélectriques), les Equatoriens subissent des coupures de courant allant jusqu’à 14 heures par jour, des difficultés d’approvisionnement en eau potable, ou encore des menaces sur la sécurité alimentaire, le 19 novembre, le gouvernement a décrété l’état d’urgence national, cette mesure s’appliquera pour une période de 60 jours. Depuis septembre, plusieurs manifestations ont eut lieu pour dénoncer la mauvaise gestion de la crise énergétique du gouvernement en place. Ce jeudi à Quito, des centaines de personnes ont participé à une marche contre le président Daniel Noboa et ses ministres. Environ 2 000 policiers ont empêché l’avancée des manifestants vers le centre historique de la ville. Cette opération a entraîné des affrontements, douze personnes ont été arrêtées et quatre policiers ont été blessés.

Dans la nuit de samedi 16 au dimanche 17 novembre, un homme de 38 ans est mort au commissariat de Rouen après avoir pris deux coups de taser. La victime est présentée en coupable : « individu violent, sous emprise de stupéfiant », « voulant en découdre avec la police ». L’homme aurait fait un arrêt cardiaque à minuit, soit une heure après son interpellation. Le nombre de personnes décédant entre les mains de la police ou de la gendarmerie est en augmentation constante depuis 10 ans, Selon Bastamag ( média indépendant ), un nouveau seuil est franchi en 2020 avec 40 morts puis en 2021 avec 52 morts.

Mercredi, dans la ville de Dersi, un tribunal a condamné deux maires pro-kurdes à 6 ans et 3 mois de prison pour « appartenance à une organisation terroriste ». Suite à cette condamnation, les maires peuvent être suspendus de leurs fonctions et remplacés par des administrateurs désignés par le gouvernement turc. Le ministère de l’Intérieur a le pouvoir de suspendre Cevdet Konak, co-maire de Dersim et membre du Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie ( parti DEM ) et Mustafa Sarıgül, membre du Parti républicain du peuple (CHP). Il est nouveau que des maires du CHP soient démis de leurs fonctions pour des accusations de « terrorisme ». Récemment, quatre maires du CHP et du DEM ont été démis de leurs fonctions entrainant plusieurs manifestations de protestation sérieusement réprimées par la police turque ( voir article ici ).

Après plusieurs tentatives policières d’évacuation infructueuse ( voir article ici ), La ZAD contre l’expansion de la « Mega fabriek Tesla » à Grünheide est définitivement dégagée. Débuté en février, Le camp a été officiellement dissous mardi, plusieurs militants avaient refusé de quitter la cime des arbres et les cabanes suspendues. Des équipes de police, formées pour des opérations à haute altitude, « ont fait tomber » quatre et onze personnes des arbres mercredi, une plate-forme élévatrice a été utilisée pour cette opération. Lundi, six militants avaient été « accompagnés » sur le sol. Dès la descente des arbres, ils ont été placés en garde à vue pour établir leur identité, ils devaient ensuite être libérés. La démolition des cabanes dans les arbres a débuté ce mercredi, au total, il y a une vingtaine de constructions dans la forêt.

L’opération de police avait commencé lundi. Dans un premier temps, les autorités avaient déclaré qu’il ne s’agissait pas d’une évacuation, mais simplement d’une libération temporaire du terrain afin de pouvoir procéder à une sonde d’engins de combat de la seconde guerre mondiale planifiée par la commune de Grünheide. Mardi, la mairie a publié un décret général selon lequel l’accès au site était interdit pour une durée indéterminée. Lors de l’évacuation, aucun militant n’a été blessé, ils ont tous été placés en garde à vue.

 

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Samedi 16 novembre, dans la commune de Saint-Sauvant, 700 à 1 000 personnes ont participé à une action anti-bassines. Plusieurs collectifs avaient appelé à se rassembler pour protester contre le chantier, pas encore démarré, d’une réserve de substitution de près de 300.000 mètres cube d’eau. 350 manifestants sont entrés sur une parcelle agricole qui venait d’être semée en trèfle et en avoine, ils y ont semé des graines sur une partie de la parcelle et ont érigé une structure d’observation en bois. Une plainte a été déposée pour « pénétration non autorisée dans une exploitation privée rurale ou forestière aux limites physiquement matérialisées ». Aux abords de Saint-Sauvant, 200 gendarmes et CRS ont été déployés ainsi que près de 40 sapeurs-pompiers. 139 véhicules ont été contrôlés, de nombreux objets ont été saisis comme des piolets (matériel d’alpinisme), des équipements de protection (masques, casques), des bombes de peinture. Les forces de l’ordre ont aussi procédé à une interpellation pour port d’arme.