Ce jeudi 30 août, les avocats de Mumia Abu Jamal passaient en audience devant le Tribunal de Droit Commun de Philadelphie. L’enjeu de cette audience fait suite aux précédentes ayant eu lieu cette année (voir notre article précédente) et devrait permettre de rouvrir le droit à Mumia Abu Jamal de faire appel appel à son jugement. Pour rappel, Ronald Castille, juge à la cours suprême de Pennsylvanie, avait refusé de se récuser lorsque le cas Mumia fut porté devant cette cour Suprême de Pennsylvanie. Cela avait été jugé inconstitutionnel, puisqu’il avait été procureur du district de Philadelphie durant les précédentes procédures en appel de Mumia. Les avocats d’Abu-Jamal ont demandé plus de temps pour travailler sur l’affaire après avoir pris connaissance d’une lettre de 1988 d’un ancien législateur de Pennsylvanie à un ancien procureur qui travaillait sous le mandat du procureur de Philadelphie, Ronald Castille.

L’audience final devrait se tenir le 29 octobre.

Mumia Abu-Jamal

Mumia Abu-Jamal

Ce mardi 21 août, une manifestation des ouvriers du chantier naval Río Santiago de Buenos Aires a été durement réprimée par la police se soldant par plusieurs ouvriers en garde-à-vue, des blessés et un travailleur renversé délibérément par une voiture de police.

Le chantier naval Río Santiago est la seule entreprise publique que le gouvernement néo-libéral de Carlos Ménem n’avait pas réussi à privatiser dans les années 90. Les tensions actuelle ont commencé fin juillet lorsque le président argentin Mauricio Macri a déclaré qu’il fallait « dynamiter le chantier naval ». En réponse, les ouvriers ont décidés de se mobiliser pour exiger des explications à la direction de l’entreprise et organiser une manifestation massive. Cette manifestation a réuni des milliers d’ouvriers et leurs familles, ainsi que les syndicats et les organisations solidaires. Le cortège a commencé la journée avec le blocage d’une autoroute. Les travailleurs et leurs soutiens se sont ensuite dirigés vers le siège de la présidence de la région pour exiger que se tiennent les négociations paritaires, négociations annuelles obligatoires, que le gouvernement avait annulée unilatéralement. La police alors attaqué le cortège avec des balles en caoutchouc, des balles en plomb, des canons à eau et du gaz lacrymogène.

Manifestation du chantier naval Río Santiago – manifestant renversé par la police

Manifestation du chantier naval Río Santiago - manifestant renversé par la police

Ce samedi 25 août, des rassemblements s’organiseront dans plusieurs villes d’Europe (Paris, Cologne, Berlin, Genève, Bruxelles…) pour soutenir l’appel des « mères du samedi ».

En Turquie, des personnes mises en garde à vue par les forces de sécurité ont disparus depuis des années. Les  » Mères du samedis  » se rassemblent tous les samedi à 12h, en Turquie et dans le Kurdistan depuis 700 semaines pour exiger la vérité et la justice pour les disparu.e.s. Il s’agit de la protestation pacifique la plus longue en Turquie. Ce samedi 25 août, elles entreront dans leur 700e semaine.

Bruxelles : 14h, Place de la Monnaie 1000 Bruxelles
Genève : 11h, Place des Nations Unies
Paris : 12h, Place Joachim du Bellay, 75001 Paris

Les mères du samedi à Istanbul

Les mères du samedi à Istanbul

Ce mercredi 15 août, l’armée turque a attaqué la région de Shengal (dans le nord de l’Irak). Les véhicules de trois unités d’auto-défense de Shingal (YBS) ont été touchés par des bombes larguées par l’aviation turque. Les attaques ont été confirmées par l’armée turque. Koma Civakên Kurdistan (Groupe des communautés du Kurdistan) a confirmé la mort de Zeki Shingali, membre du conseil executif du KCK ainsi que celle de 4 combattants YBŞ. Haval Mazlum, le commandant général des YBS aurait été blessé lors de cette attaque.

L’attaque s’est déroulé le lendemain de la visite du Premier ministre irakien Haider al-Abadi à Ankara, où il a rencontré le président turc Recep Tayyip Erdogan. Abadi avait déclaré lors de sa rencontre avec Erodgan que l’Irak ne permettrait à aucun groupe de menacer la Turquie voisine en utilisant le territoire irakien.

Le 15 août, la communauté Yezédi commémorait le massacre de Kocho, un village de la région de Shengal. Le 15 Août 2014, l’EI a attaqué le village, qui se trouve à 25 km au sud de Shengal et où vivaient 1738 habitants. Près de 700 femmes et enfants ont été kidnappés par les combattants de l’EI. Les femmes ont été vendues comme esclaves sexuelles et certains enfants ont été pris pour en faire des enfants soldats. Le reste du village a été massacrés. Très peu ont survécu à cette attaque.

Une des voitures transportant des combattants YBŞ après l’attaque par la Turquie

Zeki Shingali

Une des voitures transportant des combattants YBŞ après l'attaque par la Turquie
Zeki Shingali

Ce mardi 14 août, Ramin Hossein Panahi, militant politique kurde condamné à la peine capitale (voir nos articles ici et ici), a été transféré de la prison de Sanandal à celle de Rajaei Shahr à Karaj. Ce transfert a été effectué sur ordre du procureur afin de le pendre à la prison de Rajai Shahr.

Le lundi 13 août, Kamal Hassan Ramazan, un Kurde syrien également condamné à la peine capital pour sa soi-disant appartenance au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a été transféré du centre de détention du Corps des gardiens de la révolution (CGR) d’Orumiyeh.

Les proches des deux prisonniers craignent une exécution imminente.

Ramin Hossein Panahi

Kamal Hassan Ramazan

Ramin Hossein Panahi
Kamal Hassan Ramazan

En février 2018, des d’habitants du district de Nguter, Sukoharjo, s’étaient plaints d’émanation nauséabondes et toxiques émises par les déchets de l’usine PT Rayon Utama Makmur (RUM), une société de textile synthétique. Des manifestations s’en sont suivit qui ont conduit à l’incendie du poste de sécurité de RUM et à des affrontements avec la police et des soldats. Sept militants et résidents seront arrêtés.

Le mardi 6 août, le tribunal les a condamné à des peines de 2 à 3 ans de prison et pour certains à des amendes de 10 millions de roupies (± 600€).

Procès final des 7 inculpés de Sukoharjo

Procès final des 7 inculpés de Sukoharjo

Le 7 août, près de 3000 travailleurs du secteur des repas de midi (mid-day meal workers) de l’Andhra Pradesh (région du sud de l’Inde) se sont rendu à Vijayawada pour s’opposer au programme de privation lancer par le gouvernement de la région et demander un salaire mensuel de 5000 roupies (±60€). Ce programme de privatisation mènerait au licenciement de 85.000 travailleurs du secteur, principalement des cuisiniers et des aides, gagnant leur vie en cuisinant dans les écoles publiques et subventionnées.

Pour s’opposer à cette initiative, près de 3 000 employés se sont rendu à Vijayawada pour organiser une réunion et discuter de leurs problèmes. La plupart d’entre eux, arrivés par train, ont été accueillis par des dizaines de fourgonnettes de policiers qui les ont fait entrer dans le stade près du chemin de fer soit-disant dans l’attente des fonctionnaires pour discuter de leurs revendications. Vers 23h, les policiers de la ville ont arrêtés des centaines de travailleurs et dispersés vers divers commissariats de la région.

Des travailleurs arrêtés par la police de l’Andhra Pradesh

Des travailleurs arrêtés par la police de l'Andhra Pradesh

Dimanche 5 août, la cérémonie du 40ème anniversaire des grands-mères de la Plaza de Mayo avait rassemblé près de 70.000 personnes pour une journée de concerts et discours. À la fin de la journée, des agents de la police, de la gendarmerie et du personnel civil de Buenos Aires ont attaqué violemment les participants. Le nombre exacte de détenus n’est pour l’instant pas connu. Trois personnes ayant été libérées ont déclaré avoir été torturées lors de leur détention.

Répression lors des festivités du 40ème anniversaire de l’organisation des grands-mères de la Plaza de Mayo

Répression lors des festivités du 40ème anniversaire de l'organisation des grands-mères de la Plaza de Mayo

Oscar López Rivera, ancien prisonnier politique et militant indépendantiste portoricain, a été libéré mardi 7 août 2018 après avoir été détenu pendant 18 jours à l’aéroport international de Panama alors qu’il se rendait à la conférence «America in Dispute» à Santa Cruz, en Bolivie. Alejandro Molina, le porte-parole d’Oscar López Rivera, a déclaré qu’il avait été arrêté au motif qu’il était un ancien détenu et que la loi panaméenne lui interdisait de voyager à travers le pays. Ce n’est que lorsque le gouvernement bolivien est intervenu dans l’affaire que López Rivera a été libéré.

Oscar López Rivera, né à Porto Rico en 1943, a grandi aux États-Unis et a été l’un des dirigeants des Forces armées de libération nationale (FALN), une organisation paramilitaire clandestine luttant pour l’indépendance de Porto Rico et qui a mené plus de 120 attaques à la bombe aux États-Unis entre 1974 et 1983. López Rivera sera arrêté le 29 mai 1981 et condamné à 55 ans de prison. En 1988, il sera condamnée à 15 ans de plus pour avoir conspiré en vue de s’évader. Durant son procès, López Rivera a reconnu avoir commis tous les actes dont il était accusé, mais s’est déclaré prisonnier politique et a refusé de prendre part à la majeure partie du procès. Il a soutenu que, selon le droit international, il était un combattant anti-colonial et ne pouvait être poursuivi par le gouvernement des États-Unis. Il sera finalement libéré en 2017 après 36 ans de prison et transféré à Porto Rico, où il purgera encore trois mois de sa peine en résidence surveillée avant d’être libéré le 17 mai 2017.

Oscar López Rivera

Oscar López Rivera

Après 10 ans de procédures et un non-lieux prononcé au printemps 2018, les comptes banquaires de six militants abertzale du Pays Basque Nord (France) sont toujours bloqués. Les procédures entre Madrid et Paris compliquent l’affaire. En avril 2008, le juge Baltasar Garzon avait demandé de bloquer plus de 40 comptes dans le cadre d’une procédure contre le parti de la gauche abertzale Batasuna qu’il relie à ETA. Des comptes suspectés d’être destinataires de fonds provenant du parti EHAK (voir notre article), proche de Batasuna. Au Pays Basque Nord, l’ordre est appliqué par des juges français. Les deux enquêtes préliminaires français (2008) et espagnol (2009) amènent elles à la saisie et au blocage de comptes. Depuis, les deux enquêtes préliminaires concernant le volet financier ont été classées sans suite, et dans la procédure espagnole, un accord a été trouvé avec le parquet. Cela fait déjà plus de deux ans que ce dernier a été signé et la question des comptes reste à régler dans le cas des militants du Pays Basque Nord, alors que ceux du sud ont récupéré le contrôle de leurs comptes.
La décision a de nombreuses répercussions sur la vie personnelle et professionnelle des militants : impossibilité d’ouvrir un compte, d’obtenir un prêt pour lancer une entreprise…

Mobilisation à Bayonne, en 2008, en soutien aux militants d’abertzale Batasuna et d’EHAK

Mobilisation à Bayonne, en 2008, en soutien aux militants d'abertzale Batasuna et d'EHAK