Aujourd’hui, un millier de kurdes se sont rassemblés devant le Conseil de l’Europe à Strasbourg pour protester contre les conditions de détention de Öcalan et réclamer une nouvelle visite du Comité de prévention de la torture, la dernière datant de 2016. Une cinquantaine de manifestants ont tenté de forcer un barrage de police pour se rendre en direction de la Cour européenne des droits de l’Homme. Ils ont été repoussés par la police à coups de matraque et de gaz lacrymogène.

Une dizaine de manifestants ont ensuite été interpellés après être, selon la police, entrés par effraction dans l’enceinte de la Cour européenne des droits de l’Homme. Ils auraient escaladé un arrêt de bus pour passer par dessus l’enceinte. Une personne a également été interpellée pour des jets de pierre.

Manifestation de soutien à Öcalan à Strasbourg

Manifestation de soutien à Öcalan à Strasbourg

Ce dimanche 4 novembre, Huber Ballesteros, membre du comité exécutif de la Centrale Unitaire de Travailleurs (CUT), devait quitter la Colombie pour se rendre à Bruxelles , afin de rencontrer des organisations sociales, des syndicats belges, ainsi que des Parlementaires Européens au sujet des avancements des Accords de paix en Colombie. A l’aéroport de Bogota, des agents de la douane l’ont empêché de partir car celui-ci n’aurait pas reçu d’autorisation de la JEP (Justice spéciale pour la paix).

Huber Ballesteros a déjà fait plus de trois ans de prison suite à son travail syndical et social en Colombie. Il était leader syndical lors de la grève nationale organisé par le secteur paysan en 2013 qui revendiquait des conditions de vie décentes pour les paysans colombiens. Il ne sera libéré qu’en 2017.

Les négociations de paix entre le gouvernement colombien et l’ELN sont au point mort depuis que le nouveau président Ivan Duque a présenté des conditions drastiques, tel que la libération de l’ensemble des prisonniers de guerre de l’ELN, pour poursuivre le dialogue. L’interdiction pour Huber Ballesteros de quitter le territoire seraient en lien à son travail dans la mise en œuvre des accords de paix.

Huber Ballesteros

Huber Ballesteros

Le 18 décembre prochain s’ouvrira à Hambourg le procès de 4 des 5 personnes accusées d’avoir participé à la manifestation du 7 juillet 2017 contre le G20 sur l’Elbchaussee à Hambourg. Les quatre personnes mises en cause (deux adultes et deux mineurs) sont originaires de Francfort et Offenbach. Le Rote Hilfe FFM a publié une déclaration de soutien pour les accusés – Lire le communiqué.
Les dates des procès se trouve sur le site du Rote Hilfe FFM (en allemand).

Allemagne : Communiqué de soutien pour les accusés du G20

Ce lundi matin, Mariona Quadrada, conseillère municipale de Reus (Tarragone) de la Candidature d’unité populaire (CUP) a été arrêtée par les Mossos d’Esquadra (police autonome de Catalogne) pour avoir refusé de témoigner devant les tribunaux. Mariona Quadrada fait l’objet d’une enquête et est accusée d’incitation à la haine pour avoir traité d' »assassins » deux conseillers du parti des citoyens unionistes (Ciudadanos) lors des manifestations du 3 octobre 2017 contre les violences policières à l’encontre des électeurs du référendum pour l’indépendance de la Catalogne organisé deux jours auparavant.

Catalogne: Une conseillère municipale arrêtée

Vendredi 19 octobre, deux anarchistes ont été arrêtés à Katowice pour avoir manifesté contre le Congrès économique européen (CEE) en 2015. À l’occasion de ce congrès, des anarchistes organisèrent des manifestations, des conférences et décidèrent dans la soirée d’occuper un bâtiment abandonné. Cette occupation a mené à une nuit d’affrontements avec la police qui a procédé à 21 arrestations. Les procès ont eu lieu mais trois des accusés ont refusé des peines de travail et sont depuis recherchés.

Dans la nuit du 19 octobre 2018, deux des anarchistes recherchés ont été arrêtés au cours d’un contrôle d’identité, après trois ans de recherches policières. Ils resteront en détention 2 mois supplémentaires. Par ailleurs, l’un des détenus a été privé de repas pendant 5 jours, car son nom ne figurait pas sur la liste des cuisines des personnes officiellement détenues.

Samedi 27 octobre, des dizaines d’anarchistes et de militants se sont réunis pour exprimer leur solidarité avec les arrêtés. Plus d’infos et adresse pour soutenir les prisonniers ici

Le 31 octobre dernier, Danny Boy Bautista a été tué par un tireur non identifié dans la ville de Compostela, dans la province de Compostela Valley. Bautista travaillait depuis cinq ans pour la société Sumifru (une multinationale japonaise spécialisée dans la production et l’exportation de fruits) et était un membre actif du syndicat NAMASUFA. Le meurtre de Bautista fairait partie de l’application du «Oplan Kapayapaan», le programme de sécurité de l’administration Duterte qui justifie les attaques et la répression politique contre des militants, des dirigeants syndicaux et sectoriels à travers le pays.

Plusieurs dirigeants syndicaux de la région ont échappés à des tentatives de meurtres et sont régulièrement harcelés par l’armée, tandis que tous les membres du syndicat sont appelés par l’armée à se présenter pour ne pas être soupçonné d’appartenance ou de soutien à la NPA.

Le corps de Dany Boy Bautista (photo diffusée par son syndicat)

Le corps de Dany Boy Bautista (photo diffusée par son syndicat)

Le 28 octobre, quinze travailleurs de la société HEPCO (un des plus importants fabricants de machines de construction en Iran) ont été condamnés avec sursis à des peines de un à deux ans de prison et à 74 coups de fouet. Ces travailleurs ont été poursuivis suite a une grève organisée en mai de cette année pour protester contre le non-paiement de leur salaire et avantages sociaux. Ils ont été accusés d’avoir perturbé l’ordre public et fait de la propagande contre le régime. Le tribunal a suspendu les peines pour cinq ans ce qui signifie que les accusés devront rester « discrets » et ne se livrer à aucune forme d’activisme. Certains de ces travailleurs étaient des représentants syndicaux négociant avec l’employeur.

Le travail syndical en Iran est considéré comme une infraction à la sécurité nationale. Les syndicats indépendants sont interdits, les grévistes sont souvent licenciés avec la menace d’être arrêtés, et les dirigeants syndicaux sont systématiquement poursuivis pour des accusations de sécurité nationale et condamnés à de longues peines de prison.

Travailleurs d’HEPCO en grève

Travailleurs d'HEPCO en grève

Mike Africa Sr. a obtenue une libération conditionnel et est sorti de prison ce mardi 23 octobre. Mike Africa avait été arrêté en 1978 suite à l’attaque de la communauté Move à Philadelphie. Il aura passé au total 40 ans en prison. Cette libération fait suite à celle de Debbie Africa libérée en juin de cette année (voir notre article).

Cinq membres de Move sont toujours en prison.

Mike et Debbie Africa

Mike et Debbie Africa

Des sénateurs de Les Républicains, dont Bruno Retailleau, ont déposé un proposition de loi pour « lutter contre les violences dans les manifestations » qui vise directement les black blocks. Ils proposent de créer des périmètres dans les manifestations permettant aux policiers de fouiller les manifestants à l’entrée de celles-ci, de donner au préfet de police le pouvoir d’interdire à une personne de manifester , de créer un fichier national listant toutes les personnes interdites de manifestation et de sanctionner plus durement la dissimulation de son visage dans une manifestation en créant un délit passible d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende. Ce délit existe déjà, un manifestant cagoulé écope pour le moment d’une contravention et de 1 500 euros d’amende. Le texte propose également de punir de 3 ans d’emprisonnement et de 45.000 € d’amende un manifestant détenant des fusées d’artifice et matériel pyrotechnique et d’arme par destination.

Manifestation à Paris le 1er mai 2017

Manifestation à Paris le 1er mai 2017

Ce dimanche 14 octobre, les enseignants iraniens ont lancé une grève nationale de deux jours pour protester contre les bas salaires, la dégradation de la qualité de l’enseignement public et la criminalisation des militants qui luttent pour les droits des enseignants. Les autorités iraniennes ont réagi en expulsant les enseignants grévistes des écoles et en arrêtant les dirigeants des syndicats de l’éducation. Mohammad Sadegh Shekari, Mohammad Reza Ramezanzadeh et Abdolreza Ghanbari font partie des militants arrêtés.

Les leaders syndicaux sont régulièrement la cible des autorités iraniennes. Certains sont toujours en prison, dont Mohammed Habibi, membre du comité exécutif du syndicat des enseignants de Téhéran, et Ismael Abdi, dirigeant du syndicat des enseignants de Téhéran (voir nos articles ici et ici).

Enseignantes en grève en Iran

Enseignantes en grève en Iran