Quatre ans après la prise de la ville de Kobanê (27 janvier 2015) et un an après le déclenchement de l’agression d’Afrin par l’état turc et ses alliés djihadistes, le régime turc menace le reste du Rojava. La Commune Internationaliste du Rojava appelle à deux jours d’actions, les 27 et 28 janvier 2019.

Déclaration de l’IFB
Deuxième déclaration de l’IFB (en anglais)

L’appel à la journée d’action à Zürich

L'appel à la journée d'action à Zürich

Le 12 janvier, le gouvernement zimbabwéen avait annoncé le doublement des prix des carburants à la pompe. Pour s’opposer à cette décision, le Congrès zimbabwéen des syndicats (ZCTU) appela à trois jours de grève générale (voir notre article). Le mouvement de protestation sera réprimé violemment avec 12 tués et 78 blessés par balle mais aussi avec une vague d’arrestations (plus de 600 personnes) contre les organisateurs et leurs soutiens dont le secrétaire général du ZCTU, Japhet Moyo, arrêté lundi à l’aéroport d’Harare. Il est poursuivi pour « incitation à la violence » et « subversion ». Le mercredi 23 janvier, le tribunal d’Harare s’est opposé à sa libération et a prolongé son incarcération jusqu’à sa prochaine comparution le 28 janvier. L’armée est de plus accusée de « torture systématique » sur les manifestants. Pour tenter de faire taire la contestation, le gouvernement avait ordonné aux opérateurs téléphoniques de bloquer entièrement, ensuite partiellement l’accès à internet. Lundi, un juge a estimé cette décision illégale et ordonné aux opérateurs de rétablir l’accès illimité à internet à tous leurs abonnés.

Japhet Moyo

Japhet Moyo

Le dimanche soir 20 janvier, Esmail Bakhshi et Sepideh Gholian ont été arrêtés à nouveau. Les forces de sécurité ont perquisitionné les logements des deux militants avant de les arrêtés. Le frère de Sepideh Gholian a également été arrêté pour s’être interposé à l’arrestation de sa sœur.

Esmail Bakhshi, représentant des travailleurs de Haft Tapeh Sugarcane, a été incarcéré et torturé pendant près d’un mois (du 18 novembre au 10 décembre 2018) pour avoir mené un mouvement de grève à l’usine Sugarcane (voir nos articles ici et ici ). Sepideh Gholian, une étudiante, journaliste et militante des droits sociaux avait également été arrêtée le 18 novembre pour son soutien aux grévistes. Elle sera libérée le 18 décembre et dénoncera les tortures subites durant son incarcération. À sa libération, Esmail Bakhshi avait publié un communiqué invitant le ministre des Renseignements à participer à un débat télévisé en direct au sujet de la torture qu’il avait subie pendant son incarcération. Le 19 janvier, à la veille de l’arrestation des deux militants, la télévision d’état diffusait des vidéos dans lesquelles on voit Esmail Bakhshi et Sepideh Gholian « avouer » leurs liens avec des groupes marxistes et communistes en dehors de l’Iran dans le but de renverser le système politique en organisant des grèves et des manifestations de travailleurs. Ni le lieu, ni la date, ni les conditions dans lesquelles ces images ont été tournées, n’ont été communiqués. Les « aveux » auraient été obtenus sous la torture.

La semaine dernière, le procureur général iranien Jafar Montazéri avait qualifié les accusations de torture de « mensonges éhontés » et faites « pour servir un but politique ». Il avait précisé que des institutions gouvernementales avaient engagé des poursuites contre l’ouvrier de la sucrerie pour diffamation présumée des autorités. Des enquêtes menées par le Parlement, le parquet et le ministère des Renseignements ont conclu qu’Esmail Bakhshi n’avait pas été victime de torture. Ces derniers mois, de nombreux mouvements de grève ou de protestation se sont organisés en Iran, essentiellement en dehors de Téhéran. Le chef de l’Autorité judiciaire a mis en garde en novembre les travailleurs contre la tentation de « créer du désordre dans le pays ».

Sepideh Gholian et Esmail Bakhshi

Sepideh Gholian et Esmail Bakhshi

Lors d’une soirée organisée à Paris par l’AKP-MHP auquelle assistaient des centaines de personnes dont Bilal Çoban, le candidat-maire de la ville d’Elazığ, des jeunes kurdes sont venus protester contre l’isolement d’Ocalan. Les jeunes kurdes ont été attaqué par des personnes armées. Deux manifestants kurdes ont été blessés par balle et au moins 13 jeunes Kurdes ont été arrêtés.

L’île-prison d’Imrali où est incarcéré Abdullah Öcalan

Dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 janvier, une voiture piégée a explosé dans le centre-ville de Derry, en Irlande du Nord. Le samedi soir, deux hommes se sont emparés d’une voiture (séquestrant quelques heures le propriétaire) dans laquelle ils ont placé une bombe. Après l’avoir garé à deux pas pas du palais de Justice, ceux-ci ont appelé les autorités pour prévenir d’un attentat imminent. Ce dimanche matin, deux personnes d’une vingtaine d’années ont été arrêtés dans le cadre de l’enquête de l’explosion. La police accuse l’IRA (New IRA) d’être derrière l’attentat.

Explosion d’une voiture piégée à Derry

Explosion d'une voiture piégée à Derry

Les salariés des hypermarchés Carrefour –Milénis et Promocash, situé dans la commune des Abymes, sont en grève depuis le 22 novembre pour le maintien de leurs acquis, la direction ayant décidé unilatéralement de réduire primes et avantages acquis représentant jusqu’à 2000 € de diminution de revenu par an. Ne voyant aucune avancée dans les négociations, les grévistes (CGTG et UGTG) ont décidé détendre le mouvement aux autres entreprises du Groupe Despointes (SAFO) en bloquant les accès du site de Jarry (Baie-Mahault) où sont situées cinq autres entreprises du groupe.

Jean-Marie Nomertin, Secrétaire Général du syndicat CGTG a été interpellé le vendredi 18 janvier devant un des magasin du groupe et libéré dans la soirée, après quatre heures de garde à vue à la gendarmerie de Baie-Mahault. Selon le parquet, le secrétaire général de la Confédération Générale des Travailleurs Guadeloupéens, aurait frappé un militaire. Les forces de l’ordre sont intervenues pour libérer les accès bloqués depuis jeudi par des grévistes. Aucune charge n’a été retenue contre Jean-Marie Nomertin.

Arrestation de Jean-Marie Nomertin, Secrétaire Général du syndicat CGTG

Arrestation de Jean-Marie Nomertin, Secrétaire Général du syndicat CGTG

Mercredi 16 décembre au matin, la police a arrêté 11 personnes : les maires de Verges et Celrà, deux communes de Gérone et neuf autres personnes, dont des militants d’un CDR (Comité de Défense de la République). Plus tard dans la journée, cinq autres personnes seront également arrêtées. Tous ont été arrêtés pour troubles de l’ordre public pour avoir bloqué pendant plus de deux heures la ligne TGV dans la gare de Gérone. Les faits remontent au 1er octobre 2018, date anniversaire du référendum sur l’indépendance de la Catalogne (aussi nommé 1-O) où environ 400 personnes avaient bloqué la ligne de TGV pendant 2 heures. Apparemment, le juge n’avait pas ordonné la détention. Il s’agirait donc d’arrestations uniquement ordonnées par la police. Les détenus ont été relâchés après avoir comparu au poste de police assisté de leurs avocats, en attendant de comparaître devant un juge.

Les maires de Verges et Celrà

Les maires de Verges et Celrà

Abdullah Öcalan, co-fondateur et dirigeant du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), est emprisonné depuis 20 ans sur l’île prison d’Imrali, condamné à la prison à vie. Ce samedi, 12 janvier, il a été autorisé à rencontré sont frère Mehmet Öcalan après plus de deux ans d’isolement complet. Selon le co-président du HDP, Pevin Buldan, la santé d’Abdullah Öcalan serait bonne. La dernière rencontre entre les deux frères datait du 11 septembre 2016 (voir notre article). Ses avocats n’ont pu voir leur client depuis 2011 malgré des centaines de demandes de visites (voir notre article).

Cette autorisation fait suite à la grève de la faim lancée le 8 novembre par la députée du HDP Leyla Güven, détenue depuis janvier 2018, pour protester contre les conditions de détention d’Öcalan. La santé de la leader politique s’est fortement dégradée après plus de 2 mois de grève de la faim. Plus de 200 prisonniers politiques en Turquie ont entamé une grève de la faim ainsi que des centaines de militants qui ont joint le mouvement dans les différentes régions du Kurdistan, mais également en Europe.

Abdullah

Le 27 décembre, lors d’une manifestation organisée à Alger, 15 syndicalistes dont 3 dirigeants syndicaux ont été arrêtés et placés en détention pendant plusieurs heures. Les manifestants réclamaient la réintégration des onze dirigeants de SNATEG licenciés pour leurs activités syndicales à la compagnie publique de gaz et d’électricité, Sonelgaz, la fin de la criminalisation des activités des défenseurs des droits syndicaux et des droits de l’homme, y compris pour les journalistes et les blogueurs et la mise en œuvre des recommandations faites par la Commission sur l’application des normes de l’Organisation internationale du travail (OIT) en juin 2018.

Les syndicalistes ont été placés en garde à vue à la préfecture de police d’Alger pendant six heures et contraints de signer un document dénonçant leur propre comportement avant de pouvoir s’en aller.

Manifestants portant des banderoles de revendications

Manifestants portant des banderoles de revendications

Mercredi 9 janvier 2013, les militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan (Rojbîn) et Leyla Saylemez étaient froidement exécutées d’une balle dans la tête dans les locaux du Centre d’Information du Kurdistan à Paris. L’enquête menée en France a révélé que le meurtrier présumé, Ömer Güney, arrêté quelques jours après le crime, avait agi pour le compte des services secrets turcs, comme le confirme le réquisitoire du Procureur de la République dans cette affaire. La mort, le 17 décembre 2016, a empêché la tenue d’un procès public qui aurait permis de juger non seulement l’exécutant, mais aussi, et surtout, le commanditaire, l’Etat turc.

Comme chaque année, depuis six ans, des manifestations seront organisées pour commémorer la mémoires des 3 militantes et exiger que justice soit faite.

Événement facebook

Un bus au départ de Bruxelles est organisé le samedi matin (départ 1h du matin) pour se rendre à la manifestation. Pour les personnes interressées, veuillez-nous contacter par email (srapapc@gmail.com) ou via message privé sur le facebook du Secours Rouge. Date limite pour nous contacter pour le bus, mardi 8 janvier 20h.

Marche pour Sakine, Rojbîn et Leyla, le 12 janvier 2019

Marche pour Sakine, Rojbîn et Leyla, le 12 janvier 2019