Mardi 12 septembre, la police de Karachi a attaqué une manifestations d’enseignants et utilisé des canons à eau pour disperser les enseignants. Deux manifestants ont été blessés et trois ont été arrêtés. Les enseignants exigeaient cinq années de salaire impayé. 7 500 enseignants nommés en 2012 n’auraient pas touchés de salaires depuis cinq ans.
À la suite des manifestations de mars et juillet, le gouvernement de la province de Sindh avait promis de payer des salaires en septembre. Les enseignants ont déclaré qu’ils continueraient à manifester jusqu’à ce que les salaires soient payés.

Enseignant arrêté lors de la manifestation à Karachi

Enseignant arrêté lors de la manifestation à Karachi

Ce vendredi 8 septembre s’est ouvert à Lima le procès de 35 militaires accusés d’avoir assassiné plus de 100 prisonniers du PCP-SL .
Le 18 juin 1986, des détenus membres du PCP-SL se mutinent dans trois pénitenciers : San Juan de Lurigancho, El Fronton, et la prison pour femmes de Santa Monica. Ils prennent des otages et exigent la libération de 500 prisonniers. Les 18 et 19 juin 1986, le gouvernement envoie l’armée à la prison d’El Fronton, située sur une île au large de la capitale  péruvienne. La Marine mènera l’assaut et 133 prisonniers y seront assassinés. Selon le rapport de la Commission péruvienne de la vérité, les militaires ont exécuté d’une balle dans la nuque un « nombre indéterminé » de détenus qui s’étaient rendus. Selon une commission parlementaire, l’armée aurait agi de la même manière lors de l’assaut mené la même nuit sur la prison de Lurigancho.
Le ministère public a requis des peines allant de 25 à 30 ans de prison et  des indemnisations pour un total de 1,6 million de dollars destinées aux  familles des victimes. 80 personnes ayant participé à la mutinerie devraient être entendues pour témoigner des violences des militaires. L’ancien président Alan Garcia, au pouvoir à l’époque, et plusieurs membres de son gouvernement devraient aussi comparaître.

Alan Garcia, à gauche de la photo, devant devant les corps des prisonniers assassinés

Alan Garcia, à gauche de la photo, devant devant les corps des prisonniers assassinés

Dans le courant du mois août, Leonard Pelletier a dû être transféré de sa prison vers un hôpital de Floride pour un test d’effort cardiaque de routine. Lors des tests, les médecins ont découvert 3 artères obstruées. Vu la situation, il a été décidé d’opérer immédiatement. L’opération s’est bien passé et Leonard Pelletier est sorti récemment de l’hôpital. Il semble que son état soit stabilisé. Leonard Peltier se déplace actuellement en chaise roulante dû a un problème de hanche et, avec l’aide de ses avocats, se bat pour pouvoir se faire opérer ce qui permettrait d’arrêter les douleurs et de retrouver sa mobilité.

Pour lui écrire:
Leonard ­Peltier
89637-132, USP Coleman 1,
P.O. Box 1033, Coleman, FL 33521.
Etats-Unis d’Amèrique

Leonard Peltier

Leonard Peltier

Samedi 19 août, deux manifestants ont été tués par des tirs des forces de l’ordre et une soixantaine de personnes arrêtées lors des manifestations organisées par le Parti national panafricain (PNP). Le PNP avait appelé à manifester sous le mot d’ordre : « 50 ans, ça suffit » réclamant le retour à la Constitution de 1992, pour protester contre le système actuel qui permet au président Faure Gnassingbé de se présenter de façon illimitée à des élections présidentielles. D’autres manifestations avaient été réprimées dans le passé (voir notre article ici). Des manifestations ont été organisées dans plusieurs villes togolaise (Lomé, Anié, Kara et Sokodé) qui ont toutes été violemment dispersées. La répression a été la plus brutale à Sokodé, ville située à plus de 300 km de la capitale, et bastion du PNP où les deux manifestants ont été tués. La police et la gendarmerie en charge de la sécurité lors des manifestations ont reçu du renfort de l’armée. Les forces de l’ordre ont utilisé des balles en caoutchouc et selon des témoins, il y aurait eu des tirs à balles réelles. Lors des affrontements, le commissariat de Sodoké a été incendié ainsi que deux véhicules de police et du matériel dont des munitions auraient été volées.
Au Gabon, un rassemblement de ressortissants togolais avait eu lieu le même jour devant l’ ambassade du Togo à Libreville. La manifestation a également été réprimé et le représentant du PNP au Gabon arrêté et relâché le soir même. CAP 2015 (rassemblement de partis de l’opposition) et le PNP ont appelé à une journée de recueillement le vendredi 25 août en hommage aux victimes et appellent à « cesser toute activité professionnelle et économique toute la journée du vendredi 25 août 2017 de 6 heures à 18 heures » pour exiger notamment la libération des personnes arrêtées lors des dernières manifestations.

Manifestation à Lomé le 19/08/2017

Manifestation à Lomé le 19/08/2017

La police de la province de Papouasie a identifié six personnes comme suspectes parmi les 17 arrêtés samedi lors d’une manifestation d’anciens mineurs de la mine de cuivre Grasberg de Freeport McMoRan Inc. Des affrontements ont eu lieu le samedi 19 août à la mine de Grasberg, en Papouasie occidentale, lorsque des centaines de mineurs grévistes ont bloqué les accès de la mine dès 14 heures pour empêcher la production et forcer la direction à négocier. Plusieurs mineurs ont été blessés par des tirs de balles en caoutchouc lors d’affrontements avec la police et les vigiles. Des bâtiments administratifs et plusieurs véhicules ont également été incendiés. La police et les gardes avaient repris le contrôle des lieux vers 23h et Le chef de la police locale a annoncé que l’armée serait déployée pour maintenir l’ordre.

Ces affrontements sont la suite d’une crise débutée en mai (voir notre article ici) suite au litige entre Freeport et le gouvernement indonésien concernant la juridiction de la mine, ce dernier souhaitant obtenir une participation de 51 pour cent sur la mine. Suite au refus de Freeport, le gouvernement a annulé les permis d’exportation de la compagnie qui a riposté en ralentissant la production et en commençant à licencier du personnel, ce qui a déclenché la grève. Suite à cette grève, 4. 200 travailleurs ont été licenciés.

Vehicule brulé lors des affrontements à la mine Grasberg de Freeport le 19 août 2017

Vehicule brulé lors des affrontements à la mine Grasberg de Freeport le 19 août 2017

Le 16 août, une cinquantaine de travailleurs de la compagnie coréenne Haesong Corporation Ltd. (située à Hizalhati dans le district de Gazipur près de Dhaka) ont été attaqués par des hommes de mains alors qu’ils participaient à une manifestation pour protester contre le non-paiement de congés non-utilisés en 2016. La secrétaire général et la vice-président de la Fédération nationale des travailleurs du vêtement (NGWF – syndicat organisateur de la manifestation) ont été blessées lors de l’attaque et un organisateur du même syndicat a été enlevé et libéré plusieurs heures plus tard. Par la suite, la police locale a refusé d’enregistrer les plaintes des travailleurs concernant l’enlèvement ou les attaques.

La manifestation est la suite du renvoi de 218 travailleurs le 4 avril dernier et du non-paiement de leur congé non-utilisé en 2016. En juin 2017, les travailleurs avaient conclu un accord avec la direction de l’usine qui promettait de payer toutes les sommes restantes avant le 4 juillet 2017. Bien que la date n’ait pas été respectée par la direction, un nouveau délai leur fut octroyé leur laissant jusqu’au 4 août pour verser les sommes dues. Les payements n’ayant toujours pas été fait, les travailleurs ont organisé la manifestation du 16 août où les attaques ont eu lieu.

Travailleur blessé lors de l’attaque de la manifestation

Manifestation organisée par la NGWF le lendemain de l’attaque

Travailleur blessé lors de l'attaque de la manifestation
Manifestation organisée par la NGWF le lendemain de l'attaque

L’ELN a annoncé depuis Quito (Équateur) qu’elle acceptait le cessez-le-feu. Depuis février dernier, le gouvernement et l’ELN discutaient en Équateur en vue d’engager un processus similaire à celui des FARC. Pablo Beltran, le principal négociateur de l’ELN dans les pourparlers de paix avec le gouvernement colombien, a accepté le cessez-le-feu en Colombie. L’un des engagements, à la cessation des hostilités est d’arrêter les attaques contre les oléoducs. Ils confirment également la suspension des enlèvements et de l’installation de mines antipersonnel. Pour l’ELN, le cessez-le-feu signifie suspendre les opérations offensives et maintenir les positions défensives de leurs territoires.

Le vendredi encore, des affrontements avaient eu lieu dans le département du Cauca contre les membres du Front « Comuneros del sur » de l’ELN. Un soldat et deux guérilleros ont été blessés lors des affrontements entre des membres de l’ELN et les forces de sécurité du département du Cauca. Les affrontements du vendredi 18 août se sont produites lors d’une opération conjointe de l’armée, de la police et de la Force Aérienne.

Pablo Beltrán

Les trois activistes, leaders du mouvement de désobéissance civile (révolte des parapluies) de 2014 (voir nos articles ici et ici), Joshua Wong, Nathan Law et Alex Chow ont été condamné en appel ce 17 août à des peines de six, huit et sept mois d’emprisonnement. En août 2016, les trois activistes avaient été condamnés à des travaux d’intérêt général et pour Alex Chow, à trois semaines de prison avec sursis. Le parquet avait avait fait appel estimant les peines prononcées en première instance trop clémentes. Les accusations portaient sur leur rôle dans un rassemblement du 26 septembre 2014 jugé illégal. Les manifestants avaient escaladé des barrières métalliques et étaient entrés dans Civic Square, une place située dans un complexe gouvernemental. Aujourd’hui, des milliers de manifestants ont défilé dans les rues de Hong Kong pour réclamer la « libération de tous les prisonniers politiques ».

Nathan Law, Joshua Wong et Alex Chow

Nathan Law, Joshua Wong et Alex Chow

Reza Shahabi, dirigeant du syndicat de la régie des transports de Téhéran et sa banlieue (Sherkat-é–Vahed), avait été condamnée à 6 ans de prison en 2010 pour « atteinte à la sécurité nationale » (voir notre article). Il avait été libéré en septembre 2014 pour raisons médicales (après avoir payé une caution de ± 51.000 Euros). Selon un collègue de Reza Shahabi, « le procureur a déclaré à Shahabi et à sa famille qu’il n’avait qu’à passer trois mois de plus en prison pour couvrir le moment où il avait été libéré en congé médical ». Après son retour en prison, il s’est rendu compte que les autorités avait décidé de lui faire purger un an de plus, ce qui signifie un emprisonnement jusqu’en décembre 2018.

Shahabi a commencé sa grève de la faim le 9 août, mais n’a pas été en mesure de le déclarer tout de suite n’ayant pas droit à des visites ou des appels téléphoniques. La peine d’un an ajoutée à la peine actuelle concerne une condamnation pour sa participation présumée dans le conflit du 17 avril 2014 entre les gardiens et les prisonniers dans la prison d’Evin rendu célèbre comme le »Jeudi noir » lorsque des unités des gardes spéciales ont attaqué des prisonniers politiques dans le quartier 350 (voir notre article). Reza Shahabi a été blessé lors de cette attaque, mais les témoignages contre lui des responsables de la prison et des gardes ayant mené l’assaut ont finalement conduit à une condamnation à une année de prison supplémentaire.

Reza Shahabi

Reza Shahabi

Rezan Zuğurli, co-maire de la ville kurde de Lice, était avec sa mère et son fils de 2 ans, lorsque des policiers ont voulu l’arrêter en pleine rue. En voulant s’opposer à l’arrestation de sa fille, Rezan Zuğurli et sa mère ont été tabassées ainsi que des passants s’étant interposés. Rezan Zuğurli, son fils de 2 ans et un des passants ont été arrêtés. La police a, par la suite, transférée Rezan Zuğurli et son fils à la prison de type E de Diyarbakir.

Rezan Zuğurli, co-maire de Lice élue en 2014, membre du parti BDP (§ Parti de la paix et de la démocratie) représenté au parlement par le HDP, a été destituée et remplacée par un préfet de l’État turc. Elle avait déjà passée 13 mois en prison en 2011-2012 pour avoir participé à des manifestations en soutien à des prisonniers kurdes. Elle a été condamnée à 4 ans et 2 mois de prison ferme pour avoir « commis un crime au nom d’une organisation avec des membres d’une organisation terroriste » (le PKK). Elle a été arrêtée pour purger le restant de sa peine.

Rezan Zuğurli, co-maire de la ville de Lice

Rezan Zuğurli, co-maire de la ville de Lice