Tout d’abord, vers 19 h 30, une quarantaine de personnes  ont attaqué le 7e commissariat de police de Renca, dans la préfecture occidentale, où elles auraient jeté des projectiles divers. Les policiers ont résisté, lancé des grenades lacrymogènes. Les affrontements se sont soldés par 10 arrestations. Plus tard, vers 19 h 50, environ 35 personnes sont arrivées au 46e poste de police de Macul dans la préfecture orientale, où elles ont également jeté des projectiles. Sept personnes ont été arrêtées pour des délits de troubles et l’une d’elles pour s’être opposée à l’action de la police, à l’issue des affrontements qui ont duré jusqu’à 22h30. Par la suite, vers 23 heures, une cinquantaine de personnes ont attaqué le 55e commissariat de police à Pudahuel. Une heure plus tard, c’était le 43e commissariat de police de Peñalolén était cerné par des manifestants qui dressaient des barricades incendiaires et lançaient des projectiles. Des heurts ont également eu lieu aux alentours du 20e Commissariat de Puente Alto.

L'attaque d'un des commissariat

Après une pause qui a coïncidé avec les fêtes de fin d’année, les manifestations populaires ont repris depuis samedi. Mercredi, des rassemblements ont eu lieu à Beyrouth, mais aussi à Tripoli (nord) et à Nabatieh (sud) notamment.. « À bas le règne de la banque » ou encore « Riad Salamé a provoqué la faillite du Liban », en allusion au gouverneur de la Banque centrale, ont scandé mardi les manifestant à Beyrouth,s alors que les forces de sécurité et l’armée ont imposé de strictes mesures de sécurité dans le secteur. Mardi soir, la police y avait fait usage de lacrymogènes pour disperser des centaines de manifestants alors que des banques ont été vandalisées. Trente-sept personnes ont été blessées et hospitalisées, selon la Croix-Rouge libanaise et dix ont été traitées sur place. Les forces de sécurité ont annoncé 59 arrestations. Mercredi soir, des centaines de manifestants se sont également dirigés devant le commissariat de Hélou, un autre secteur de la capitale, où ils ont bloqué la route et scandé des slogans réclamant la libération des détenus, avant que des affrontements n’éclatent entre eux et les forces de sécurité, qui ont utilisé des gaz lacrymogènes.

Une banque attaquée mardi à Beyrouth

Lundi 13 janvier soir, Zahran, 42 ans, du village de Deir Abu Mishaal près de Ramallah, a appelé sa famille – après que des visites et des appels familiaux lui ont été refusés tout au long de ses près de quatre mois de grève de la faim – depuis l’hôpital de Kaplan où il a été détenu suite à la grave détérioration de sa santé. Il l ‘a informé qu’il était parvenu à un accord avec l’administration pénitentiaire d’occupation israélienne selon lequel sa détention administrative ne serait pas renouvelée et prendrait fin le 25 février 2020. Il s’agit de la deuxième grève de la faim que Zahran a menée pendant sa détention sans inculpation ni jugement par l’occupation israélienne. Il est emprisonné en vertu d’une ordonnance de détention administrative depuis mars 2019. Auparavant, il avait mené une grève de la faim de 39 jours qui s’est terminée par un engagement à le libérer – mais, au lieu de cela, sa détention administrative a été renouvelée. Dans le passé, il a passé près de 15 ans dans les prisons israéliennes lors de multiples arrestations. Il est marié et père de quatre enfants, âgés de sept à 15 ans.

Une manifestation à Gaza appelle à la libération d’Ahmad Zahran, lundi 13 janvier

Lundi 13, à l’occasion de la venue du président Macron dans le cadre du G5 Sahel, le local de organisation indépendantiste et socialiste d’Occitanie LIBERTAT, la « Tor deu Borrèu », a été attaqué par la police et six militant-e-s ont arrêté-e-s. A 16H, toutes les entrées de la ville de Pau étaient verrouillées par la Gendarmerie pour laisser passer le convoi présidentiel. Pendant ce temps, à la Tor deu Borrèu, des militant-e-s avaient accroché une banderole et diffusaient de la musique engagée via haut-parleur tout en scandant des slogans politiques. Cinq policiers en civil ont d’abord cherché à entrer dans le local, bientôt rejoints par une cinquantaine d’autres – en uniforme comme en civil. Les policiers forcent la porte, se jettent sur les militants et les arrêtent très brutalement. Une dizaine d’agents se saisissent de la sono et arrachent la banderole accrochée à la fenêtre du local. Une fois au commissariat, les policiers peinent à expliquer le motif des interpellations. Un coup c’était pour tapage diurne, puis un autre pour outrage, ensuite rébellion… Finalement, le chef d’accusation est « outrage sur personne dépositaire de l’autorité publique en réunion ». La garde-à-vue aura duré de 17H15 à 21H.

La Tor deu Borrèu le jour de l'attaque

 

Alors que le mouvement de protestation contre la réforme des retraites atteint ce mercredi son 42e jour de blocage, la Chambre de commerce et d’industrie du Havre (CCI) a été le théâtre d’affrontements. Ce mercredi soir, vers 18 heures, la CCCI a dû annuler in extremis sa cérémonie de vœux, en arguant de raisons de sécurité. Plus d’une centaine de manifestants, parmi lesquels on comptait majoritairement des dockers et des syndicalistes de la CGT, se sont rassemblés devant la CCI, alors que des policiers étaient postés à l’intérieur. Les manifestants ont essayé de pénétrer dans le bâtiment. Ils ont réussi abîmer une porte et à envoyer dans le hall des fumigènes et des pétards artisanaux de forte puissance. Un commissaire présent sur place a ramassé un pétard qui lui a explosé dans la main. Il a eu un doigt arraché. Vendredi dernier, la mairie avait fait l’objet d’une manifestation sauvage lors d’une cérémonie de vœux. L’édile a annoncé avoir déposé plainte, après que des dizaines de personnes opposées à la réforme avaient envahi l’hôtel de ville et consommé les petits fours et champagne prévus pour la soirée.

Les opposants massés devant la CCI du Havre, mercredi 15 janvier

Au moins cinq personnes ont été blessées lundi lors d’affrontements entre des manifestants et l’armée libanaise dans la ville méridionale de Sidon. Les affrontements sont survenus alors que les manifestants tentaient de bloquer des routes. Des milliers de manifestants étaient descendus dans les rues de différentes régions du pays, y compris la capitale Beyrouth et Tripoli, pour insister sur leurs revendications. Les gens ont bloqué les routes tout en scandant des slogans contre les politiciens et la banque centrale, les tenant responsables de la détérioration financière et économique du pays. Des manifestations à l’échelle nationale ont commencé le 17 octobre 2019 contre la classe dirigeante libanaise, entraînant la démission de l’ancien Premier ministre et la nomination d’un successeur. Cependant, celui-ci n’a jusqu’à présent pas réussi à former un nouveau cabinet en raison de l’intervention de différents partis politiques et de leurs querelles sur les parts dans le nouveau gouvernement. Pendant ce temps, les manifestants demandent un gouvernement indépendant capable de lutter contre la corruption et mettent en œuvre de sérieuses réformes structurelles pour sauver le système financier du pays d’un effondrement imminent.

Une ambulance emporte un manifestant blessé à Sidon

L’entreprise Sunflower Labs (basée en Suisse et à San Francisco) a mis au point un système de surveillance des propriétés s’appuyant sur un drone. Le système Sunflower Home Awareness se compose d’un drone baptisé Bee, accompagné par plusieurs bases au sol qui ressemblent à des lampes d’extérieur, les Sunflower. Ces dernières intègrent des capteurs de mouvements qui savent repérer et différencier les mouvements des personnes, des animaux et des véhicules qui passent à proximité. Des informations qui sont relayées en temps réel sur une carte accessible à l’utilisateur. Le drone se déploie automatiquement pour observer la propriété depuis le ciel. Le flux vidéo est diffusé en streaming. L’appareil volant repose dans un boîtier étanche, le Hive, qui en recharge également la batterie. Lorsque les Sunflower alertent l’utilisateur d’un mouvement suspect, il peut alors commander au Bee de décoller afin d’avoir une idée de ce qui se passe.

Le système Sunflower Home Awareness

 

Au moins trois membres des forces de sécurité ont été blessés lors de deux embuscades survenues vendredi 10 janvier dans la région du Bastar, dans l’état de Chhattisgarh. Le premier incident a eu lieu dans la forêt de Sukma, lorsque des guérilleros maoïstes ont ouvert le feu sur des policiers qui participaient à un bouclage de la zone. Deux policiers ont été blessés par balle. Dans le district de Narayanpur, dans la même région, un paramilitaire anti-guérilla de l’ITBP a été blessé lorsque l’explosion d’un IED a été déclenché à distance par les guérilleros.

Embuscade maoïste à l'IED (archive)

 

Dossier(s): Inde-Népal Tags: , ,

La journée de mobilisation d’hier samedi était la deuxième de la semaine, après celle de jeudi. A Paris, les manifestants en tête d’un pré-cortège, essentiellement composé de personnes vêtues de noir et cagoulées ainsi que de gilets jaunes, ont brisé des vitrines sur le trajet du cortège reliant la place de la Nation à celle de la République. Des projectiles ont été lancés en direction des forces de l’ordre qui ont tiré du gaz lacrymogène. Des pavés ont été descellés ; une agence bancaire HSBC et plusieurs magasins ont été saccagés. Au cours des heurts qui ont éclaté au niveau de l’avenue Daumesnil, dans le 12e arrondissement de la capitale, certains manifestants criaient « LBD », en référence aux tirs de lanceurs de balle de défense responsables de graves blessures lors de précédentes manifestations.

L'agence HSBC, avenue Daumesnil, attaquée hier par les manifestants

 

Mercredi 15 janvier, le rapporteur de la Cour de justice de l’Union européenne rendra ses conclusions dans une série d’affaires fondamentales relatives à la conservation des données de connexion et aux outils du renseignement. Elles sont susceptibles de provoquer un big bang en la matière dans tous les États membres. Ces affaires ont été initiées au Royaume-Uni, en France et en Belgique, notamment par Privacy International, la Quadrature du Net et French Data Network et l’Ordre des barreaux francophones et germanophones. En jeu: la conservation généralisée des données de connexion, la collecte de masse par les services du renseignement, la protection de la vie privée, le respect des données à caractère personnel et celui du droit à un recours effectif.

En Royaume-Uni, le service de sécurité (MI5) et le service secret de renseignement (MI6) utilisent une technique de collecte en masse des informations personnelles, sans cibler de suspects particuliers, dans le but d’optimiser la quantité de renseignements. Or, pour l’ONG Privacy International, cette collecte et ce traitement indiscriminés seraient contraires au droit de l’Union. En France, La Quadrature du Net, FDN, la Fédération des fournisseurs d’accès à Internet associatifs et l’association Igwan.net se sont attaqués à quatre décrets pris à la suite de la loi renseignement. Les requérantes s’interrogent sur la licéité de la conservation indifférenciée et généralisée des données de connexion, obligation pesant sur les épaules des intermédiaires techniques. En Belgique, l’Ordre des barreaux francophones et germanophones reproche à la législation en vigueur d’ordonner une telle conservation sans tenir compte des secrets professionnels dont bénéficient notamment les avocats. Par ailleurs, la loi prévoirait une obligation généralisée de conservation des données sans opérer de distinction entre les justiciables selon qu’ils font ou non l’objet d’une mesure d’enquête ou de poursuite pour des faits susceptibles de donner lieu à une condamnation pénale.

Dans ses arrêts Digital Rights et Tele2, la Cour de justice de l’Union européenne avait estimé que seule la lutte contre la criminalité grave pouvait justifier la conservation des données, exigeant au surplus que l’accès fasse l’objet d’un encadrement. Dans un arrêt du 2 octobre 2018, la même juridiction avait estimé toutefois qu’un accès limité à ces données pouvait être engagé dans le cadre de la répression d’une infraction non grave.La CJUE