La police soudanaise a dispersé par la force mardi, plusieurs manifestations à Khartoum et à Omdurman, la deuxième ville du pays. Des dizaines d’étudiants de l’université de Khartoum ont été dispersés par des gaz lacrymogènes après s’être rassemblés devant le campus universitaire au centre de Khartoum. Plusieurs manifestants ont été arrêtés par la police. Une autre manifestation menée par des avocats devant la Cour suprême du Soudan, a également été dispersée par la police. Une troisième manifestation organisée par des enseignants devant le ministère soudanais de l’Education a également été dispersée.

La ville d’Omdurman a également été le théâtre de plusieurs manifestations, dont une organisée par des universitaires et des médecins. Depuis le 19 décembre dernier, des manifestations contre la dégradation des conditions de vie ont eu lieu dans plusieurs villes soudanaises, notamment à Khartoum, dont certaines ont été violentes. Les autorités font état de 31 morts, tandis que les organisations de défense des droits de l’homme parlent de 40 morts. Pour leur part, des activistes et des partis de l’opposition avancent le chiffre de 50 morts.

Manifestation à Khartoum

Manifestation à Khartoum

Le prisonnier palestinien Fares Baroud, âgé de 51 ans, du camp de réfugiés d’al-Shati à Gaza, est décédé mercredi 6 février, quelques heures à peine après avoir été subitement transféré aux soins intensifs à la prison de Ramon. Baroud souffrait d’un certain nombre de problèmes de santé: il souffrait d’une hernie, avait perdu 80% de sa vue et d’une grave maladie du foie. Il avait dénoncé à plusieurs reprises de négligence médicale et de refus du traitement médical nécessaire pour les prisonniers palestiniens.

Emprisonné depuis 1991 pour son implication supposée dans l’exécution d’un colon à Gaza, Baroud était l’un des prisonniers qui devaient être libérés en 2013 dans le cadre des négociations avec l’Autorité palestinienne. Israël avait violé l’accord, refusant de libérer les 30 derniers prisonnierss, dont Baroud. Baroud s’était vu refuser des visites de sa famille depuis 18 ans. Sa mort a provoqué une protestation dans des prisons israéliennes. Une fermeture et un confinement ont été imposés dans les prisons de Ramon et de Nafha. Baroud est le 218e prisonnier palestinien à mourir dans les prisons israéliennes, beaucoup en raison de négligence médicale, de maltraitance ou de déni des soins de santé nécessaires.

Fares Mohammad Baroud

Fares Mohammad Baroud

Les étudiants de plusieurs universités sud-africaines ont manifestés lundi pour revendiquer des meilleurs transports, de meilleurs installations et une aide aux étudiants pauvres. Suite à cela, le Conseil des représentants des étudiants (SRC) de l’Université du Witwatersrand (Wits) a annoncé lundi dans une déclaration qu’il entamerait, avec ses « mandants », une grève de la faim pacifique à partir de mardi matin. Ce mouvement a provoqué mardi des affrontements entre les étudiants en lutte et les forces de sécurité du campus.

Mercredi, au moins une personne a été grièvement blessée lors d’affrontements entre la police et des étudiants manifestants mercredi. Environ 300 étudiants de l’Université de Johannesburg (UJ), du Wits et du Central Johannesburg College ont défilé des campus de Doornfontein (UJ) à Auckland Park Kingsway (APK). En entrant sur les campus, ils ont invité d’autres étudiants à les rejoindre. Les étudiants devaient remettre un mémorandum à la direction du campus APK mais une bagarre a éclaté entre des vigiles et les étudiants à la porte. La police est intervenue en lançant des grenades assourdissantes.

Incidents à la WITS

Incidents à la WITS

L’armée israélienne a poursuivi des écoliers alors qu’ils rentraient chez eux, dans le village d’al-Lubban Ash-Sharqiya, au sud de Naplouse, dans la Cisjordanie occupée, provoquant des résidents et conduisant à des affrontements. Les forces d’occupation ont tiré des balles en acier recouvert de caoutchouc et des cartouches de gaz lacrymogène en direction des habitants et de leurs maisons, tirant et blessant un jeune. Les forces ont en outre bloqué les entrées est et nord du village pendant plus de trois heures.

Ecoliers à l’entrée d’al-Lubban Ash-Sharqiya

Ecoliers à l'entrée d'al-Lubban Ash-Sharqiya

Le tribunal de grande instance de Hambourg poursuivait, en vertu de l’article 129b, Musa Aşoğlu, supposé leader du DHKP-C. L’acte d’accusation imputait à Musa toutes sortes de tâches organisationnelles, de l’inspection des stocks d’armes à sa présence aux mariages de sympathisants. Il était surtout accusé d’avoir ordonné l’attaque menée contre l’ambassade des États-Unis à Istanbul (ce pourquoi les USA demande son extradition). Le verdict est tombé aujourd’hui: 6 ans et 9 mois de prison.

Quelques parties de la dernière prise de parole de Musa le 30 janvier:

Depuis le début, je dénonce ce procès politique. Ce n’est pas le premier du genre. Vos tribunaux traitent des dossiers DHKC standardisés dans lesquelles les règles de base du droit ne sont même plus de vigueur.
Ainsi, les peines sont fixées entre 4 et 10 ans de prison. Les preuves d’inculpation ne sont même plus nécessaires. Des gens sont accusés de soutenir la lutte en Turquie avec une argumentation reposant sur des formules imprécises comme « Nous pensons que » ou « nous avons des doutes ». Le procureur affirme que les violations des droits humains en Turquie sont des cas isolés mais pour moi, la torture et la politique de disparition est systématique depuis déjà bien avant Erdogan et toujours selon moi, ce régime porte pour nom le fascisme. Vous n’êtes pas obligés de partager mon analyse politique de ce régime mais vous ne pouvez pas l’appeler démocratique. Le procureur requiert une peine 7,5 ans de prison à mon encontre et précise qu’il ne s’opposera pas à une réduction de peine au vu des conditions de détention dures dans lesquelles j’ai été maintenu. Il parle des 26 mois de conditions d’isolement extrêmes que j’ai subies. Le régime d’isolement n’était nullement une mesure préventive mais acte de vengeance en règle. Même les gardiens de prison les reconnaissent. Pourquoi se venge-t-on de moi? Et comment avez-vous calculé ma souffrance pour que vous en veniez à me proposer une remise de peine ? Ma femme a été maintenue en isolement pendant des années. Elle en a gardé de graves séquelles. Mon père est décédé l’an dernier. On m’a empêché de me rendre à ses funérailles. Ma mère a été refoulée à l’entrée de la prison après avoir parcouru des centaines de kilomètres pour un document qu’elle a oublié.
Ma mère a oublié car elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Une criminelle néo-nazie de la NSU a eu droit à un meilleur traitement: non seulement, elle n’était pas soumise à l’isolement mais en plus elle a pu bénéficier de visites hebdomadaires de sa grand-mère malade sans être séparée par une vitre. Vous ne pouvez comprendre la douleur que j’ai ressenti quand ma mère a collé ses lèvres avec tendresse sur cette vitre sale qui me séparait d’elle. Vous dites à présent que mes conditions de détention étaient dures. Je ne veux pas de votre compassion. Mettez-moi au trou 26 mois de plus s’il le faut. Condamnez-moi et qu’on n’en parle plus.

Musa Aşoğlu au tribunal de Hambourg

Musa Aşoğlu au tribunal de Hambourg

La journée de grève nationale d’hier était une journée de convergence du mouvement des gilets jaunes et du mouvement syndical. Militant pour la hausse des salaires, les 300.000 manifestants présents dans 200 villes de France à l’appel de la CGT réclament la justice fiscale, le droit de manifester et la défense du service public. Ils disent également non à la réforme du lycée et à l’augmentation des frais d’inscription des étudiants étrangers. Elle a été marquée à Paris par des affrontements et de violents matraquage de manifestants désarmés aux alentours du Jardin des Plantes.

La manifestation de Paris

La manifestation de Paris

Dans la nuit du vendredi 23 au samedi 24 novembre, alors que le mouvement des « gilets jaunes » bat son plein, un salarié depuis deux ans chez Amazon participe avec ses collègues à un mouvement de grève pour obtenir de meilleures conditions de travail dans son entrepôt de Lauwin-Planque (Nord). « Il faut du renfort sur Amazon et des palettes, les amis », écrit le jeune homme de 29 ans sur son compte Facebook. « Demain blocage d’Amazon à Lauwin-Planque, besoin de soutien des gilets jaunes et des camions, partagez un max ! », avait-il déjà posté la veille. Des publications qui lui vaudront d’être mis à pied dès le lundi suivant. Une semaine après, il est licencié pour faute grave: avoir tenu des propos « en opposition totale aux valeurs de l’entreprise » et avoir manqué à son « obligation de loyauté ».

Amazon a envoyé au moins une dizaine de notifications a des salariés en France qui avaient publiquement affiché leur soutien au mouvement des « gilets jaunes ». L’un de ces ex-salariés aurait l’intention de faire au tribunal des prud’hommes pour contester ce licenciement. Deux débrayages ont été organisés en soutien à l’un des salariés licenciés la semaine dernière sur le site de Montélimar (Drôme) et un appel à la grève a été lancé pour mardi 5 février par les syndicats Sud-Solidaires, CGT et les « gilets jaunes » Hauts-de-France et Drôme.

Un dépôt d’Amazon

Amazon à Montélimar

Les travailleurs de NLMK Clabecq avaient décidé d’arrêter le travail après le conseil d’entreprise de la semaine dernière, lorsque la direction a non seulement confirmé son intention de se séparer de 50% du personnel du site (290 travail sur 580) mais a également fait part aux syndicats de conditions de travail modifiées pour ceux qui resteront. Un gel des salaires ou encore la révision des primes avaient été évoqués.

Lundi en début d’après-midi, un huissier, accompagné de deux policiers, s’est présenté au piquet de grève installé devant le site de NLMK Clabecq. Une décision obtenue en référé par la direction a été signifiée: elle prévoit un montant de 1.000 euros d’astreinte en cas d’entrave de l’accès au site. Les syndicats affirment qu’ils ne comptent pas lever le piquet, puisque toute personne qui veut rentrer dans l’usine peut le faire. Les syndicats indiquent que les fournisseurs peuvent entrer aussi, mais que cela ne sert à rien puisque aucun travailleur n’est présent pour procéder au chargement ou au déchargement des marchandises. La grille de l’entrée principale étant ouverte, les syndicalistes considèrent qu’ils n’entravent pas du tout l’accès au site.

Le piquet de grève devant le site de NLMK Clabecq

Le piquet de grève devant le site de NLMK Clabecq

Le 1er février, à Moscou, le FSB russe a perquisitionné plusieurs appartements et arrêté 10 personnes sous l’accusation de « complot ». Tous ont ensuite été relâchés après une journée entière d’interrogatoires et des tortures, à l’exception d’Azat Miftahov. Azat est accusé de fabrication d’explosifs et d’être membre de «l’organisation anarchiste radicale Autodéfense du Peuple». Cette organisation est devenue l’année dernière, la principale cible des répressions policières en Russie: plusieurs membres présumés de ce groupe ont été arrêtés, torturés ou menacés. Certains membres ont dû quitter le pays sous peine de longues peines de prison et de tortures.

L’un des anarchistes arrêtés, Daniil Galkin, a été battu et torturé à l’électrochoc dans le véhicule de la police pendant 2-3 heures. Sous la torture, Galkin a été obligé de dire qu’Azat ​​Miftahov avait pris part à des actions anarchistes. Galkin a été obligé de donner une interview à la télévision et de promettre de collaborer avec la police. Au poste de police de Balashiha, dans la région de Moscou, Galkin a vu Azat: défiguré à cause des tortures. Il a également déclaré avoir entendu les cris d’une des militantes arrêtées, qui se trouvait dans la pièce à côté de la sienne. Il a entendu dire que l’un des anarchistes arrêtés s’était coupé les veines et avait pris des pilules afin d’éviter de nouvelles tortures et d’éviter ainsi de donner des informations sur d’autres camarades. Il s’agirait d’Azat. Azat n’a pas été autorisé à voir son avocat. La nuit, il a été guidé hors du poste de police, juste devant son avocat qui l’attendait, et conduit dans une direction inconnue.

La rafle contre les anarchistes russes

Soutien financier aux anarchistes russes:
Pay Pal: https://www.paypal.me/vladimirakimenkov…
Virement bancaire international: SWIFT SABRRUMM
Numéro de compte: 40817810238050715588
Nom: AKIMENKOV VLADIMIR GEORGIEVITCH
Veuillez indiquer «don solidaire» lors de votre transfert.

La rafle contre les anarchistes russes

Le parquet néerlandais a requis jeudi une peine de vingt mois d’emprisonnement contre Ercan Polater, un militant kurde de 36 ans accusé d’avoir lancé trois cocktails Molotov contre le consulat de Turquie à Amsterdam le 11 août dernier. Ercan Polater avait été arrêté en 2004 en Turquie mais il avait pu fuir le pays et avait obtenu le statu dev réfugié politique en Europe. En juillet 2012, il avait été arrêté en Bulgarie à la demande d’Ankara, mais son extradition avait été refusée. Le tribunal néerlandais prononcera son verdict le 14 février.

L’attaque du consulat turc d’Amsterdam

L'attaque du consulat turc d'Amsterdam